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28. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Sainte-Beuve. Né en 1804. » pp. 566-577

Phidias a été inspiré par Homère : il le lui rend et le protége à son tour. […] » vous qu’un sang généreux pousse aux nouvelles et incessantes conquêtes de l’art et du génie, et qu’impatiente, qu’ennuie à la fin cet éternel passé qu’on déclare inimitable, veuillez y songer un peu : les Anciens, si vantés qu’ils soient, ne doivent pas nous inspirer de jalousie : trop de choses nous séparent ; la société moderne obéit à des conditions trop différentes ; nous sommes trop loin les uns des autres pour nous considérer comme des rivaux et des concurrents. […] Il faut s’inspirer des maîtres : c’est la seule façon de les imiter.

29. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre II. Application des principes à la première Philippique de Démosthène, et à la seconde Catilinaire de Cicéron. »

Voyez de votre état la chute épouvantable ; Ce que fut le sénat, ce qu’il est aujourd’hui, Et le profond mépris qu’il inspire pour lui. […] « Jugez, Romains, de l’effroi que m’inspire un pareil ennemi au-dehors, puisque tout mon regret est qu’il ne soit pas sorti en plus nombreuse compagnie. […] Ce sont eux qui m’ont conduit, ce sont eux qui m’inspirent cette confiance. […] » Je sais que Silanus, citoyen ferme et courageux, a dit ce que lui inspire l’intérêt de la république ; et je connais trop ses mœurs et le désintéressement de sa probité pour lui supposer ici le moindre motif de faveur ou d’inimitié particulière. […] « Pères conscrits, l’aspect des dangers qui nous environnent, les discours que je viens d’entendre, m’inspirent des pensées bien différentes.

30. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre premier. Beautés de détail. »

C’est ainsi que peignent et s’expriment les prophètes, et ceux que pénètre et inspire leur esprit, il n’y a là rien de fantastique, rien d’idéal : ce n’est point ici une création humaine divinisée ; c’est la divinité peinte de ses propres traits. […] Quelle sera donc la supériorité de son mérite, si le climat heureux de la Grèce, si le beau ciel de l’Italie n’ont rien inspiré qui surpasse, rien qui égale les accords des chantres de Sion, soit qu’ils soupirent ses revers, soit qu’ils célèbrent ses triomphes !

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