Il faut convenir que tout le tort n’était pas ici du côté de ses ennemis ; et que le ton d’aigreur, et l’affectation de supériorité qui perçaient toujours dans ces sortes d’ouvrages ; que le choix même des sujets, abandonné le plus souvent à la disposition des concurrents, indiquaient dans M. de La Harpe celui de tous les égoïsmes que l’on pardonne le moins, l’habitude et l’exagération de la plainte, qui supposent la conviction intime d’une supériorité de mérite, que l’on pardonne bien moins encore.
On peut aussi suivre l’ordre indiqué par le récit de Saint-Simon : préparatifs de l’assaut ; conversation vive et animée entre San-Estevan et l’officier français ; exploits de San-Estevan, qui, avec l’agrément du roi et du duc de Vendôme, emmène dans son château les généraux qu’il a faits prisonniers, et les traite aussi honorablement que leurs compatriotes traitaient cruellement son père ; puis on racontera en peu de mots l’échange des prisonniers et le retour du père auprès de son fils. […] On peut aussi ne développer que la seconde partie, commencer le récit à l’instant fatal indiqué par les menaces du brigand, et faire comprendre par les paroles des divers personnages les événements qui ont précédé. […] Pour ce sujet et pour ceux qui suivent, nous ne faisons qu’indiquer le plan en très-peu de mots, ou même nous ne l’indiquons pas, afin que les élèves s’exercent à trouver eux-mêmes des preuves et à les disposer dans l’ordre le plus convenable.
Ce terme, emprunté de l’architecture, indique le dessin, le rapport, la connexité de toutes les parties qui doivent concourir à former un tout. […] Mais ce bras du dieu levé, brandissant la foudre étincelante, n’est pas indiqué. […] Il y a un grand nombre de figures de mots qui sont plus spécialement du domaine de la Grammaire et que nous nous bornerons à indiquer : telles sont : l’ellipse (du grec ἡ ἔλλειψις), qui supprime des mots dont la phrase peut se passer ; le pléonasme (du grec ὁ πλεονασμός), qui en ajoute de surabondants ; la syllepse (du grec ἡ σύλληψις), qui oublie le mot pour l’idée ; l’hyperbate (du grec τὸ ὑπερϐατον), qui transpose l’ordre grammatical ; l’énallage (du grec ἡ ἐναλλαγή), qui substitue un genre ou un mode à un autre ; l’antiptose (du grec ἡ ἀντίπτωσις), qui prend un cas pour un autre ; l’anastrophe (du grec ἡ ἀναστροφή) qui renverse les mots ; la tmèse (du grec ἡ τμῆσις), qui coupe un terme en deux ; la synchyse (du grec ἡ σύγχυσις), qui fait confusion de l’incise avec la phrase principale ; et, par rapport aux syllabes ou aux lettres, la diérèse (du grec ἡ διαίρεσις), qui d’une syllabe en fait deux ; la synérèse (du grec ἡ συναίρεσις), qui de deux syllabes en fait une ; la syncope (du grec ἡ συνκοπή), qui retranche une syllabe au milieu d’un mot ; l’apocope (du grec ἡ ἀποκοπή), qui en retranche une à la fin, et la paragoge (du grec ἡ παραγωγή), qui en ajoute une. […] Aussi les meilleurs sont-ils toujours les plus naturels et leur étude même, celle de la nature, à qui seule il est donné d’indiquer à l’orateur tous ceux qu’il doit faire dans les diverses situations où il se trouve et comme il doit les faire. « Surtout, qu’il ne gesticule pas avec ses doigts, dit Cicéron (ibid.