Le goût est pour lui une sorte de conscience morale, et ses jugements nous font comprendre les relations nécessaires qui unissent le bien dire au bien penser. […] M. de Sacy a dit ailleurs : « Le goût des livres, quand il n’est pas la passion d’une âme honnête, élevée délicate, est le plus vain et le plus puéril de tous les goûts.
C’est que la nature leur a donné du goût et du sentiment pour l’harmonie. […] On commence à faire de petites glaces dans le goût de Venise. […] Rien ne doit échapper à la promptitude du discernement ; et c’est encore une ressemblance de ce goût intellectuel, de ce goût des arts, avec le goût sensuel : car le gourmet sent et reconnaît promptement le mélange de deux liqueurs ; l’homme de goût, le connaisseur, verra d’un coup d’œil prompt le mélange de deux styles, il verra un défaut à côté d’un agrément. […] Mais le goût intellectuel demande plus de temps pour se former. […] C’est la fantaisie plutôt que le goût qui produit tant de modes nouvelles.
Vous me demandez des conseils ; il ne vous en faut point d’autre que votre goût. L’étude que vous avez faite de la langue italienne doit encore fortifier ce goût avec lequel vous êtes née, et que personne ne peut donner. […] On n’a de maître que son plaisir et son goût. […] Rapprochez ce passage de Fénelon : « Le goût exquis craint le trop en tout, sans en excepter l’esprit même. […] Voltaire, comme au plupart des vieillards, croyait, volontiers à la fin du monde c’est-à-dire se lamentait souvent sur la décadence du goût, de l’esprit et des arts.