Tous les états, toutes les conditions ont corrompu leurs voies : les pauvres murmurent contre la main qui les frappe ; les riches oublient l’auteur de leur abondance ; les grands ne semblent nés que pour eux-mêmes ; la licence paraît le seul privilège de leur élévation ; le prêtre est devenu semblable au peuple : tous les hommes se sont égarés. » Par l’énumération suivante, Racine (chœur d’Athalie, acte Ier, scène 4e) nous révèle la munificence de Dieu : Il donne aux fleurs leur aimable peinture, Il fait naître et mûrir les fruits ; Il leur dispense avec mesure Et la chaleur des jours et la fraîcheur des nuits. […] « Magistrats, si j’ai quelque talent, dont je sens toute l’exiguïté, quelque habitude de la parole où je confesse que je ne suis pas sans expérience ; ou si ce faible mérite me vient de mon application à l’étude des beaux-arts, pour laquelle je conviens qu’à aucune époque de ma vie je n’éprouvai d’aversion ; de tout cela Licinius, un des premiers, a, je dirai presque le droit de m’en redemander le fruit. […] Dire ce qu’il faut et rien de plus, c’est un grand art, c’est le fruit de l’expérience et le secret des habiles maîtres. […] Sais-tu bien qu’à l’instant que son flanc mit au jour Ce triste et dernier fruit d’un malheureux amour, Je la vis massacrer par la main forcenée, Par la main des brigands à qui tu t’es donnée ?
Cet ordre fut, dit-on, le fruit des premiers vers.
La naïveté, chez ces deux écrivains, n’est pas seulement un don de la nature, c’est encore une heureuse imitation du naïf de Joinville et le fruit d’un art très profond.