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149. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome II (3e éd.)

Le quatrième siècle comprend les règnes de Louis XIV et de la reine Anne, et vit paraître en France Corneille, Racine, de Retz, Molière, Boileau, La Fontaine, Jean-Baptiste Rousseau, Bossuet, Fénelon, Bourdaloue, Pascal, Malebranche, Massillon, La Bruyère, Bayle, Fontenelle, Vertot ; et en Angleterre, Dryden, Pope, Addison, Prior, Swift, Parnell, Congrève, Otway, Young, Rowe, Atterbury, Shaftsbury, Bolingbroke, Tillotson, Temple, Boyle, Locke, Newton et Clarke. […] Ici, ma Lycoris, sont de fraîches fontaines ; Ici, tu foulerais le vert tapis des plaines ; Ici, des bois sacrés cacheraient nos amours : Que n’y puis-je avec toi consumer tous mes jours ! […] Si, à la manière de nos auteurs modernes, le poète eût fait une longue description des fontaines, des forêts et des prairies, il n’eût toujours donné qu’un morceau fort insipide, sans ce dernier trait qui, en peu de mots, intéresse le cœur aux beautés du paysage : Hie ipso tecum consumerer ævo. […] Ainsi, pendant l’été, la pluie ne venait presque jamais rafraîchir la terre ; et, lorsque les chaleurs se prolongeaient, le pays était en proie à une sécheresse cruelle ; le manque d’eau était un malheur affreux ; s’il survenait une pluie abondante, si une fontaine jaillissait tout à coup, l’aspect de la nature était changé ; et ces événements produisaient des sensations de plaisir bien plus vives qu’ils n’en produiraient dans toute autre circonstance.

150. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

Quel progrès dans l’art de décrire et de sentir les beautés de la nature, de La Fontaine à Chateaubriand, en passant par Jean-Jacques Rousseau, Bernardin de Saint-Pierre, Delille et Volney. […] Il importe d’en faire d’abord l’observation, parce que ces différences entraînent l’emploi de procédés différents d’interprétation : La Fontaine ne se dit pas du tout comme Bossuet.

151. (1872) Cours élémentaire de rhétorique

Une pensée fort juste, mais dénuée d’agréments, est celle-ci : « Le chagrin ne dure pas toujours. » Notre bon La Fontaine lui donne une grâce charmante en l’offrant sous cette délicieuse image : Sur les ailes du temps la tristesse s’envole. […] La naïveté est le mérite distinctif du bon La Fontaine. […] Tel est le mot cessent, dans ce passage de La Fontaine : Ainsi dit, ainsi fait, les mains cessent de prendre,     Les bras d’agir, les jambes de marcher.

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