Pourquoi croyez-vous en effet que les nations les plus barbares ont toutes eu une espèce de religion militaire, et que le culte se soit toujours trouvé mêlé parmi les armes ? […] Plus avant commençait la foule des courtisans de toute espèce. […] Chaque visage vous rappelle les soins, les intrigues, les sueurs employés à l’avancement des fortunes, à la formation, à la force des cabales ; les adresses à se maintenir et à en écarter d’autres, les moyens de toute espèce mis en œuvre pour cela ; les liaisons plus ou moins avancées, les éloignements, les froideurs, les haines, les mauvais offices, les manèges, les avancements, les ménagements, les petitesses, les bassesses de chacun ; le déconcertement des uns au milieu de leur chemin, au milieu ou au comble de leurs espérances ; la stupeur de ceux qui en jouissaient en plein, le poids donné du même coup à leurs contraires et à la cabale opposée ; la vertu de ressort qui pousse dans cet instant leurs menées et leurs concerts à bien, la satisfaction extrême et inespérée de ceux-là (et j’en étais des plus avant), la rage qu’en conçoivent les autres, leur embarras et leur dépit à le cacher308.
La nature n’offre pas plus de diversité dans aucune espèce de ses productions, que dans les esprits et les caractères.
La deuxième espèce de liaison ou transition est visible, facile à saisir, et consiste dans certains mots, ou certaines parties de phrases, qui marquent le passage de ce qu’on a dit à ce qu’on va dire.