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138. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

Les Troyennes Aux bords du Simoïs, les Troyennes captives Ensemble rappelaient par des chants douloureux De leur félicité les heures fugitives ; Et, le deuil sur le front, les larmes dans les yeux, Adressaient, de leurs voix plaintives Aux restes d’Ilion, ces éternels adieux : « D’un peuple d’exilés déplorable patrie, Ton empire n’est plus et ta gloire est flétrie ! […] On me dit que je peux te guérir ; Vis, et formons ensemble une seule famille : Que mon père ait un fils, et ta mère une fille. » […] Je ne dis plus qu’un mot : c’est à vous de m’entendre : J’ai votre fille ensemble et ma gloire à défendre : Pour aller jusqu’au cœur que vous voulez percer, Voilà par quel chemin vos coups doivent passer. […] Que tout cet artifice est de mauvaise grâce Après avoir deux fois essayé la menace, Après m’avoir fait voir Néarque dans la mort, Après avoir tenté l’amour et son effort, Après m’avoir montré cette soif du baptême, Pour opposer à Dieu l’intérêt de Dieu même, Vous vous joignez ensemble ! […] Mais s’il charge mes jours du poids de ses ennuis, Du cri de ses douleurs s’il fatigue mes nuits ; Quand ce spectre imposteur, maître de sa souffrance, De la vie en mourant affecte l’apparence, Je raille sans pitié ses efforts superflus Pour jouer à mes yeux la force qu’il n’a plus : Misérable par lui, je le fais misérable ; Je lui rends en terreur l’ennui dont il m’accable ; Et pour souffrir tous deux nous vivrons réunis, L’un de l’autre tyrans, l’un par l’autre punis, Toujours prêts à briser le nœud qui nous rassemble, Et toujours condamnés au malheur d’être ensemble, Jusqu’à ce que la mort, qui rompra nos liens, Lui reprenant mes jours dont il a fait les siens, Se lève entre nous deux, nous désunisse, et vienne S’emparer de sa vie et me rendre la mienne.

139. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Origine et principe des beaux-arts »

Pour y parvenir, ils élevèrent des murs de terre détrempée, dans les petits espaces qui se trouvaient entre les troncs des arbres ; et ils remplirent, par d’autres branches, ou par des roseaux joints ensemble, le vide des branches qui formaient le toit de l’habitation.

140. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Balzac. (1594-1655.) » pp. 2-6

Elle ne s’amuse point à cueillir des fleurs et à les lier ensemble ; mais les fleurs naissent sous ses pas.

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