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24. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — La Bruyère, 1646-1696 » pp. 155-177

Avouons-le, on sent la force et l’ascendant de ce rare esprit, soit qu’il prêche de génie et sans préparation, soit qu’il prononce un discours étudié et oratoire, soit qu’il explique ses pensées dans la conversation : toujours maître de l’oreille et du cœur de ceux qui l’écoutent, il ne leur permet pas d’envier ni tant d’élévation, ni tant de facilité, de délicatesse, de politesse ; on est assez heureux de l’entendre, de sentir ce qu’il dit, et comme il le dit ; on doit être content de soi si l’on emporte ses réflexions et si on en profite. […] On lit, dans les Mémoires historiques de Louis XIV : « La moindre marque de mépris qu’un prince donne d’un particulier fait au cœur de cet homme une plaie incurable. » Bossuet exprime la même idée : « Que votre puissance ne vous emporte pas à des moqueries insolentes. […] Saint-Simon s’emporte contre « ce long règne de vile bourgeoisie ». […] Mais en fin de compte, l’élévation l’emporte chez lui sur la rancune : l’honnête homme triomphe de l’auteur.

25. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Courier, 1773-1825 » pp. 447-454

La colonne Trajane2 est cependant à peu près telle que vous l’avez vue, et les curieux, qui n’estiment que ce qu’on peut emporter et vendre, n’y font heureusement aucune attention. […] Tout ce qui était aux Chartreux, à la villa Albani, chez les Farnèse, les Onesti, au muséum Clémentin, au Capitole, est emporté, pillé, perdu ou vendu.

26. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

Souvent il emporte avec lui l’amour de la châtelaine ; puis, lui absent, le manoir a perdu sa voix : tout retombe, jusqu’à la saison nouvelle, dans le silence et la monotonie accoutumée. […] Le vent va m’emporter, je vais quitter la terre. […] Ton aigle, dans son vol, haletants nous emporte. […] Lorsqu’on prend un héron, on peut le garder quinze jours sans lui voir chercher ni prendre aucune nourriture ; il rejette même celle qu’on tente de lui faire avaler : sa mélancolie naturelle, augmentée sans doute par la captivité, l’emporte sur l’instinct de sa conservation, sentiment que la nature imprime le premier dans le cœur de tous les êtres animés. […] Près de nous une longue barque emportait rapidement une noce de riches négociants.

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