On a demandé s’il est permis à l’orateur d’employer les mouvements, les passions : la réponse est simple. […] C’est comme si l’on demandait : L’orateur doit-il employer une préparation propre à se rendre l’auditeur favorable ? […] vous le demandez ? […] C’est en vain qu’à travers les bois, avec Sa cavalerie toute fraîche, Bek précipite sa marche pour tomber sur nos soldats épuisés ; le prince l’a prévenu ; les bataillons enfoncés demandent quartier ; mais la victoire va devenir plus terrible pour le duc d’Enghien que le combat. […] Le second exemple est plein de mouvement ; l’apostrophe est soutenue par l’interrogation et la répétition : « Sed hoc quæro, quis putet, etc. » « Mais, je le demande, qui donc fait un crime à Ligarius d’avoir été en Afrique ?
Cicéron lui demande son opinion : on va l’entendre. […] Quant à Gabinius, Statilius et Cépurius, je vous le demande, eussent-ils formé jamais un pareil complot, s’ils avaient conservé le moindre sentiment d’honneur.
Tout ce que l’on demande au panégyriste, c’est qu’il ne loue que ce qui est vraiment louable, et que son art, qui est celui de faire aimer la vertu, ne soit jamais celui d’excuser le vice.