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170. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

 » Ce n’est pas pour vous nourrir du pain de la parole et chercher des secours et des remèdes utiles à vos maux que vous venez nous écouter ; c’est pour trouver où placer quelques vaines censures et vous faire honneur de nos défauts, qui sont peut-être une punition terrible de Dieu sur vous, lequel refuse à vos crimes des ouvriers plus accomplis et qui auraient pu vous rappeler à la pénitence : Exploratores estis ; ut videatis infirmiora terræ, venistis.

171. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

Ce n’était point un Lysias qui était digne de le défendre, avec la mollesse de son langage ; mais un Démosthène, avec la véhémence et la vigueur du sien, l’aurait sauvé : et cette éloquence pathétique, dont Socrate ne voulait point, en faisant horreur à ses juges de l’iniquité qu’ils allaient commettre, leur aurait épargné un crime irrémissible et un opprobre ineffaçable. […] Il dit que l’homme étant composé de corps et d’esprit, il faut cultiver l’un et l’autre : il y a deux arts pour l’esprit, et deux arts pour le corps ; les deux de l'esprit sont la science des lois et de la jurisprudence : par la science des lois il comprend tous les principes de philosophie pour régler les sentiments et les mœurs des particuliers et de toute la république ; la jurisprudence est le remède dont on doit se servir pour réprimer la mauvaise foi et l’injustice des citoyens ; c’est par elle qu’on juge les procès et qu’on punit les crimes : ainsi la science des lois doit servir à prévenir le mal, et la jurisprudence à le corriger.

172. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre II. De l’exercice du style ou de la composition » pp. 225-318

Après les inimitables modèles que nous présente la Bible, comme la vie des patriarches, l’histoire de Joseph, celle de Tobie, la Passion du Sauveur, nous mentionnerons, chez les Grecs, les récits d’Hérodote et de Thucydide ; chez les Latins, Salluste, le premier des Romains qui appliqua l’éloquence à l’histoire, Tite-Live, dont le style est toujours tempéré, Tacite qui semble avoir un fer brûlant pour flétrir le vice et le crime, et les couleurs les plus suaves pour représenter la vertu ; chez nous, Bossuet qui s’élève souvent jusqu’au style sublime, et Mme de Sévigné dont le talent de narrer est connu de tout le monde.

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