Nous voyons souvent qu’un seul regard expressif, qu’un seul cri passionné agissent bien plus fortement, excitent bien mieux les passions, que ne pourrait le faire le discours le plus éloquent. […] Les accents de la joie n’arrivent point jusque-là ; mes oreilles ne sont frappées que par les cris aigus et répétés du grillon, et par la voix du guet qui écarte de nos maisons les crimes qu’enfantent les ténèbres. […] C’est un style simple, c’est une série d’images fortes et expressives, faites pour produire sur l’imagination des impressions de même nature, et rappeler des idées également tristes et mélancoliques : la promenade au clair de lune, le son lointain de la cloche du soir, la dernière clarté du foyer qui s’éteint, le cri du guet et cette lampe dont, à minuit, on aperçoit la lueur sur le haut d’une tour écartée.
En voici un exemple tiré de l’Oraison funèbre de Turenne a, par Mascaron : « Les dehors même de la guerre, le son des instruments, l’éclat des armes, l’ordre des troupes, le silence des soldats, l’ardeur de la mêlée, le commencement, les progrès et la consommation de la victoire, les cris différents des vaincus et des vainqueurs attaquent l’âme par tant d’endroits, qu’enlevée à tout ce qu’elle a de sagesse et de modération, elle ne connaît plus Dieu ni elle-même. » Périphrase.
Le cri du porc effraie les éléphants. — 11.