Sa fortune est durable autant que légitime, Elle passe aux neveux du fortuné vieillard ; Tandis que les enfants du crime et du hasard, Ces hommes sans pitié que les pleurs endurcissent, Et que les maux publics en un jour enrichissent, Dépouillés tout à coup d’un éclat passager, Ne sortent du néant que pour s’y replonger.
Phédon, enrichi par un coup du sort, fait comme le trafiquant de la Fontaine : il attribue ses succès à son mérite, à son industrie ; et si ses compagnons d’hier continuent leur misère, c’est leur faute : ils sont paresseux ou sots ; voilà pourquoi ils ne réussissent pas.
Et enfin, après des jours qui ont été des siècles, tout à coup, de cet abîme sourd et insensible, de cet enfant qui à peine a fait croire par un sourire qu’il entendait l’amour qui l’a mis au monde, la parole s’échappe et répond.