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168. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Prosateurs

On trouve sur cette liste héroïque deux Tavannes, François de Guise, un Condé, un Turenne, un Fénelon, un Rabutin, deux Du Bellay, Guillaume, seigneur de Langey, et Martin Du Bellay, tous deux capitaines et diplomates, frères du cardinal et cousins du poète ; et beaucoup d’autres que de pareils noms ne sauvent pas de l’oubli, mais que conserve à l’histoire la collection de Petitot ; et ces deux nobles figures de La Noue, Bras-de-fer (1531-1591), le « Bayard Huguenot », le compagnon de Henri IV, qui a raconté huit ans de combats, et de Coligny (1517-1572), qui a raconté le siège de Saint-Quentin (1557). […] Il nous faut doresnavant garnir de vertus et bonnes mœurs, et puis les assaillir avec les armes de charité, prières, persuasions, parolles de Dieu, qui sont propres à tel combat. […] Bataille de Ver204 … Et alors je fis une remontrance aux Gascons, et leur dis qu’il y avoit une disputte de longue main entre les Espaignolz205 et les Gascons, et qu’il falloit à ce coup en vuider le procés commencé il y a plus de cinquante ans ; c’estoit que des Espaignolz disoient qu’ilz estoient plus vaillans que les Gascons, et les Gascons qu’ils en estoient plus que les Espaignolz ; et que, puisque Dieu nous avoit fait la grace de nous trouver en ceste occasion en mesme combat et sous mesmes enseignes, qu’il falloit que l’honneur nous en demeurast. « Je suis Gascon, je renie la patrie, et ne m’en diray jamais plus, si aujourd’huy vous ne gaignés le procés à force de combatre ; et vous verrés que je seray bon advocat en ceste cause. […] » Et alors je tournay au galop à la trouppe où estoit M. d’Argence, et luy dis ces motz : « O M. d’Argence, mon compaignon, voilà noz ennemis en peur ; à poyne de ma vye la victoire est nostre. » Et criay tout haut : « O gentilshommes, ne pensons à autre chose qu’à tuer, car noz ennemis sont en peur, et ne nous fairont d’aujourd’huy teste ; allons seulement hardiment au combat, car ilz sont à nous : cent fois j’ay essayé le mesme, ilz ne veulent que couler. » Et embrassay les cappitaines, puis coureus habilement au cappitaine Massès, et luy en dis autant.

169. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE III. De la disposition des mots qui composent le discours. » pp. 78-143

Mais si elles sont sorties pour le combat. […] Au contraire, dans ce qui concerne Milon, l’orateur accumule des mots composés de syllabes longues, des épithètes, des hiatus, afin de mieux représenter la marche paisible de Milon qui se rendait à Lanuvium pour l’élection d’un flamine, et de mettre sous les yeux ce nombreux attirail de femmes et de valets si peu propres à servir au milieu d’un combat.

170. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VIII. de la disposition. — unité, enchainement des idées  » pp. 98-117

Ces transports déréglés, vagabonde manie, Sont l’accès de la fièvre, et non pas du génie ; D’Ormuzd et d’Ariman ce sont les noirs combats, Où partout confondus, la vie et le trépas, Les ténébres, le jour, la forme et la matière Luttent sans être unis ; mais l’esprit de lumière Fait naitre en ce chaos la concorde et le jour, D’éléments divisés il reconnait l’amour, Les rappelle, et partout, en d’heureux intervalles, Sépare et met en paix les semences rivales. » On ne pouvait exprimer dans un langage plus poétique les avantages de la disposition.

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