Car, je vous le demande, qui serait assez effronté pour hasarder un pareil rôle devant des juges habitués à toutes les petites comédies du barreau, et qui serait assez habile pour le soutenir longtemps ?
C’est ce que prétendait faire entendre Ménandre et, depuis lui, Racine, quand, après après avoir arrêté le plan d’une de ses pièces, il s’écriait : « Ma comédie est achevée, je n’ai plus que les vers à faire. » C’est ce que Buffon voulait encore exprimer quand, à la suite du tableau des perplexités auxquelles le manque de disposition condamne un auteur, il ajoutait : Mais lorsqu’il se sera fait un plan, lorsqu’une fois il aura rassemblé et mis en ordre toutes les pensées essentielles à son sujet, il sentira aisément le point de maturité de la production de l’esprit ; il sera pressé de la faire éclore ; les idées se succéderont sans peine et le style sera naturel et facile. […] Ce ridicule trop commun a été raillé par Racine, lorsque au IIIe acte de sa comédie des Plaideurs, il introduit deux prétendus avocats qui à propos d’un chapon dérobé par un chien débutent par ces phrases vides : Messieurs, quand je regarde avec exactitude, L’inconstance du monde et sa vicissitude, Lorsque je vois parmi tant d’hommes différents Pas une étoile fixe et tant d’astres errants.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.