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45. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

L’amour de la patrie se ranimait au fond de mon cœur ; l’Arcadie se montrait à moi dans tous ses charmes. […] La rage s’empare de tous les cœurs, les yeux roulent du sang, la main frémit sur l’épée. […] Choisissons des épouses dont le lait soit du sang, et qui remplissent de valeur le cœur de nos fils. […] Il la serre contre sa poitrine, il aurait voulu la cacher dans son cœur. […] L’intelligence avance à chaque pas, et le cœur s’élance à sa suite.

46. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Gilbert. (1751-1780.) » pp. 297-303

Pour développer les rares talents de ce poëte, pour faire pleinement éclore ce que son esprit et sont cœur renfermaient de germes précieux, que fallait-il toutefois ? […] J’ai révélé mon cœur au Dieu de l’innocence. […] Mais à mon cœur calmé le Seigneur dit en père :         Leur haine sera ton appui. […] Chacun la prône et l’aime ; C’est un cœur, mais un cœur… c’est l’humanité même : Si d’un pied étourdi quelque jeune éventé Frappe, en courant, son chien qui jappe épouvanté, La voilà qui se meurt de tendresse et d’alarmes ; Un papillon souffrat lui fait verser des larmes. […] Chacun veut de la vie embellir le passage : L’homme le plus heureux est aussi le plus sage…     Jadis la poésie, en ses pompeux accords, Osant même au néant prêter une âme, un corps, Egayait la raison de riantes images ; Cachait de la vertu les préceptes sauvages Sous le voile enchanteur d’aimables fictions ; Audacieuse et sage en ses expressions, Pour cadencer un vers qui dans l’âme s’imprime, Sans appauvrir l’idée enrichissait la rime ; S’ouvrait par notre oreille un chemin vers nos cœurs, Et nous divertissait pour nous rendre meilleurs.

47. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre V. Panégyrique de Louis XV, par Voltaire. »

Le ton de noblesse et de dignité qui y règne d’un bout à l’autre, s’annonce dès le début : « Une voix faible et inconnue s’élève ; mais elle sera l’interprète de tous les cœurs. […] Le cœur du prince sentit ce que voulait dire ce cri de la nation : la crainte universelle de perdre un bon roi, lui imposait la nécessité d’être le meilleur des rois. […] J’ai perdu, dit-il dans un de ces billets où le cœur parle, et où le héros se peint, j’ai perdu un honnête homme et un brave officier, que j’estimais et que j’aimais. […] Quel est le citoyen, qui, en voyant cet homme si grand et si simple, ne doive s’écrier du fond de son cœur : Si la frontière de ma province est en sûreté, si la ville où je suis né est tranquille, si ma famille jouit en paix de son patrimoine, si le commerce et tous les arts viennent en foule rendre mes jours plus heureux, c’est à vous, c’est à vos travaux, c’est à votre grand cœur que je le dois »103.

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