On prouvait qu’il fallait mettre Archias au nombre des citoyens romains, parce qu’il avait un génie qui pouvait faire honneur à l’empire. […] Si tu n’étais qu’un citoyen vulgaire, » Je te dirais : Va, sers, sois tyran sous ton père, » Écrase cet état que tu dois soutenir ; » Rome aura désormais deux traîtres à punir. […] Eux, ils ne purent supporter que la liberté des citoyens de Rome éprouvât la plus légère atteinte ; vous, quand vous voyez qu’on leur arrache la vie, resterez-vous dans l’inaction ? […] Le magistrat ne s’exprime pas comme le simple citoyen, etc…. […] Ainsi, le père, le citoyen, le propriétaire blessé dans ses droits, dans son honneur, dans ses biens, rencontre parmi ses juges, des pères, des citoyens, des propriétaires blessés comme lui, ou qui peuvent l’être un jour, et que ces rapports de situation et d’intérêt disposent à sympathiser avec lui.
Au reste, il n’a que ce fier ennemi ; tous les autres oiseaux de guerre le respectent, et il est en paix avec toute la nature : il vit en ami plutôt qu’en roi parmi ces nombreuses peuplades d’oiseaux aquatiques, qui toutes semblent se ranger sous sa loi ; il n’est que le chef, le premier habitant d’une république tranquille, où les citoyens n’ont rien à craindre d’un maître qui ne demande qu’autant qu’il leur accorde, et ne veut que calme et liberté2. […] Or, est-il que la guerre est du tout contraire à ce que j’ay dit, et les hommes guerriers ennemis jurez de cette vie-là Ainsi est-il impossible de voir une république fleurissante en religion, justice, charité, intégrité de vie, et brief, en toutes sciences libérales et arts méchaniques, si les citoyens ne jouissent d’une paix très-haute et assurée, qui toutefois est la ruine des hommes de guerre, desquels on ne sait ny mise ny receptes, non plus que de leurs outils, quand on est en bonne paix.
Crois-tu donc qu’une ville puisse subsister, si les jugements publics y perdent leur force, si chaque citoyen peut les enfreindre à son gré ?