Adieu, chesnes, couronne aux vaillans citoyens, Arbres dg Jupiter, germes Dodonéens182, Qui premiers aux humains donnastes à repaistre ; Peuples vrayment ingrats, qui n’ont sçeu recognoistre Les biens reçeus de vous, peuples vrayment grossiers, De massacrer ainsy leurs peres nourriciers. […] De voir dans le faubourg le pauvre citoyen Qui ne pardonne pas au logis qui est sien ! […] Citoyens, voyez cy ceste dague sanglante ; C’est elle, citoyens, c’est elle qui se vante Avoir faict son devoir, puisqu’elle a massacré Celuy qui mesprisoit l’aruspice sacré… DÉCIME BRUTE. […] Et si bienfait aucun nos citoyens n’espoind, De qui n’auray-je peur ? […] Aussi m’est-il avis que je vois son genie, Tout couronné de tours et tout ceinct de rempars, Detestant à vos pieds l’injuste tyrannie Qui la donnoit en proye à la rage de Mars, Vous dire incessamment : O grand roy qui pardonnes, Dés que le ciel a mis là vengeance en tes mains, Il n’appartient qu’à toy de porter les couronnes Qu’on donnoit aux sauveurs des citoyens Romains.
Dans le dramatique, ce sont des Citoyens, des Héros, des Monarques, qui agissent et qui parlent, sans que le poète paraisse.
Il ne lui faut, pour briller, ni les cabales d'un parti ni de grandes circonstances : dans la paix la plus profonde, sur le cercueil du citoyen le plus obscur, elle trouve des moyens sublimes ; elle sait intéresser pour la vertu ignorée, et faire couler des larmes pour un homme de bien que l'on n'avait point connu.