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5. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Montluc, 1503-1577 » pp. -

Lui aussi, sous le regard du prince, il eût « changé prés et vignes en chevaux et armes pour aller mourir au lit d’honneur ». […] Et ainsi nous en allasmes tous à cheval au palais, et comme nous eusmes monté le degré, nous trouvasmes la grand salle, pleine de noblesse et de bourgeois de la ville qui estoyent du Conseil……. […] Avions mangé tous les chevaux, asnes, muletz, chatz et ratz qu’estoient dans la ville. Les chatz se vendoient trois ou quatre escuz, et le rat ung escu, et en toute la cité n’estoit demeuré que quatre vielhes jumens, si maigres que rien plus, qui faisoient torner les molins1 : deux que j’en avois, le contrerolleur la Moliere le scien, et l’Espine, thresorier, le scien ; le sieur Cornelio une petite hacquenee baye2 qui avoit perdu la veuë de vieillesse ; messer Iheronym Espano ung cheval turc qui avoit plus de vingt ans : voilà tous les chevaux et jumens qui estoient demeurés dans ville en ces extremités plus grandes que je ne sçaurois representer, car je croy qu’il n’y a rien de si horrible que la famine. […] Les gens d’armes sont à cheval.

6. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Notes pour l’intelligence des exemples cités dans ce premier volume. » pp. 365-408

Au passage du Rhin, il se jeta dans le bateau du prince de Condé, parce que son cheval ne voulait pas passer. […] Centaures, Monstres, suivant la fable, moitié hommes et moitié chevaux. Ce qui a donné lieu à cette fiction, c’est que les premiers hommes qui montèrent à cheval, parurent de loin avoir cette forme. […] C’est pour cela qu’ils lui attribuent le soin des chevaux et des chars, et l’art de monter à cheval. […] Enfin il tua Rhésus, roi de Thrace, et lui prit ses chevaux avant qu’ils eussent bu de l’eau du Xanthe.

7. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Mézeray. (1610-1683.) » pp. 12-14

Sitôt que Henri se fut approché de Rouen, se saisissant des postes avantageux, et brûlant les moulins jusqu’aux portes, les bourgeois, extrêmement alarmés, témoignèrent si peu de résolution de se défendre, quoique le duc d’Aumale et Brissac, qui étaient dans la ville avec douze cents chevaux, tâchassent de les rassurer, et crièrent si fort au secours, qu’il fallut que le duc de Mayenne y vînt lui-même avec toute son armée. […] Henri, fils du duc de Lorraine, était venu la joindre avec mille chevaux et deux mille hommes de pied ; le duc de Parme y avait envoyé quatre cents chevaux et douze cents hommes de pied wallons ; Christophe de Bassompierre, qui, longtemps avant la mort de Henri III, était allé faire des levées en Allemagne, y avait amené trois cornettes de reîtres ; Jacques Colalte, au service du roi d’Espagne, deux régiments de lansquenets et quelque cavalerie allemande ; le duc de Nemours, trois mille fantassins et la plus belle gendarmerie que l’on eût su voir ; et Balagny, les meilleures troupes qu’il avait pu tirer du Cambrésis : tellement que toutes ces forces jointes ensemble faisaient près de quatre mille chevaux et plus de quinze mille hommes de pied.

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