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2. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Buffon. (1707-1788.) » pp. 146-152

Le cheval. […] Le grand allongement des mâchoires est la principale cause de la différence entre la tête des quadrupèdes et celle de l’homme : c’est aussi le caractère le plus ignoble de tous ; cependant, quoique les mâchoires du cheval soient fort allongées, il n’a pas comme l’âne un air d’imbécillité, ou de stupidité comme le bœuf. […] Le cheval semble vouloir se mettre au-dessus de son état de quadrupède en élevant sa tête : dans cette noble attitude, il regarde l’homme face à face. […] On pourra rapprocher de cette belle description celle que Bossuet et Châteaubriand ont faite également du cheval : le premier, dans les Méditations sur l’Evangile, 103e jour ; le second, dans l’Itinéraire de Paris à Jérusalem, IIIe partie. […] Voy. la peinture du cheval dans Virgile, Géorgiq.

3. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Notes. Pour l’intelligence des exemples cités dans ce troisième volume. — C — article »

Chevaux d’Achille et Chevaux du dieu Ms. Les chevaux d’Achille avoient été, selon la fable, engendrés par le Zéphir. […] Les chevaux du dieu Mars, qu’on appelle aussi Dieu de la Thrace, portoient deux noms grecs, qui signifient la crainte et la terreur.

4. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Madame de Sévigné 1626-1696 » pp. 52-64

Ils passaient au travers de Nanterre, tra, tra, tra ; ils rencontrent un homme à cheval : Gare, gare ! Ce pauvre homme veut se ranger ; son cheval ne veut pas ; et enfin le carrosse et les six chevaux renversent l’homme et le cheval, et passent par-dessus, et si bien par-dessus que le carrosse en fut versé et renversé. En même temps, l’homme et le cheval, au lieu de s’amuser à être roués et estropiés, se relèvent miraculeusement, remontent l’un sur l’autre, s’enfuient, et courent encore, pendant que les laquais de l’archevêque, et le cocher, et l’archevêque même, se mettent à crier : Arrête, arrête ce coquin ! […] Ce gentilhomme, qui le regardait toujours, ne le voit pas tomber ; le cheval l’emporte où il avait laissé le petit d’Elbeuf ; il n’était point encore tombé, mais il était penché le nez sur l’arçon. Dans ce moment, le cheval s’arrête, le héros tombe entre les bras de ses gens ; il ouvre deux fois de grands yeux et la bouche, et demeure tranquille pour jamais : songez qu’il était mort, et qu’il avait une partie du cœur emportée.

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