Un jour peut-être ce souvenir aura pour vous des charmes.
La campagne a perdu tous ses charmes ; je la fuis ; je retourne à la ville, où je braverai les rigueurs de l’hiver au sein de l’étude et de l’amitié. […] Pour l’intelligence de cette narration, il faut ne pas oublier que le peuple, en Italie, aime passionnément les arts, et que, dans ce pays, les hommes les plus grossiers sont sensibles au charme des beaux vers, aussi bien qu’à celui de la peinture et de la musique.
Et en effet, Catilina, quel charme peut désormais avoir pour toi le séjour d’une ville où, à l’exception de ces hommes perdus qui sont tes complices, il n’est personne qui ne te craigne, personne qui ne te haïsse ? […] Ennemi du repos, la guerre elle-même, si elle n’était sacrilège, n’eut jamais de charmes pour toi. […] Puissé-je, dans l’exercice de toutes ces fonctions, ô magistrats, obtenir de tous les dieux une protection égale à mon zèle, qui, malgré le charme qu’ont pour moi les honneurs décernés par le peuple, m’y fait trouver encore moins de plaisir que de peines et de sollicitudes ; tant je désire prouver que cette édilité même n’est pas due à la nécessité de nommer un des candidats, mais à un choix éclairé, commandé par la raison, et qu’elle a été mise par le jugement du peuple à sa véritable place.