Sans remonter bien loin dans l’histoire des siècles passés, le nôtre a vu Henri IV, votre aïeul, qui, par sa bonté ingénieuse et persévérante à chercher les remèdes des maux de l’État, avait trouvé le moyen de rendre les peuples heureux, et de leur faire sentir et avouer leur bonheur.
si ses compagnons voulaient le suivre, s’il quittait Rome, ce hideux troupeau d’hommes perdus, quelle joie pour nous, quel bonheur pour la république, quelle gloire éclatante pour mon consulat ! […] Puissé-je ne jamais jouir avec vous du bonheur de voir la république sauvée, s’il est vrai que, en faisant preuve de sévérité dans cette circonstance, j’obéisse à l’inflexibilité de mon caractère (quel homme, au contraire, est plus doux que moi ?) […] Tout son discours d’abord tendit à témoigner que le sénat et le peuple de Syracuse voyaient avec peine et avec douleur qu’ayant informé dans les autres villes de Sicile le sénat et le peuple de l’avantage et du bonheur que je venais leur procurer, et qu’ayant reçu de toutes ces villes des renseignements, des députés, des lettres, des témoignages, je ne faisais rien de semblable à Syracuse. […] Servilius reprit une seconde fois avec autant de bonheur que la première, que diriez-vous ?
Ce sont eux qui, dans la débauche, ont autrefois vendu à Philippe notre liberté, et qui la vendent encore aujourd’hui à Alexandre ; qui, mesurant, dis-je, tout leur bonheur aux sales plaisirs de leur ventre, à leurs infâmes débordements, ont renversé toutes les bornes de l’honneur, et détruit parmi nous cette règle où les anciens Grecs faisaient consister toute leur félicité, de ne souffrir point de maître. » Par cette foule de métaphores prononcées dans la colère, l’orateur ferme entièrement la bouche à ces traîtres. […] En effet, quoi de plus digne de compassion que le passage soudain du bonheur à l’infortune ? […] Tout considéré, son genre est prolixe, mais souvent varié avec bonheur, et parfaitement approprié au sujet. […] « Citoyens, disait-il, profitons des leçons de l’expérience ; nous pouvons bouleverser les empires par des victoires, mais nous ne ferons de révolutions chez les peuples que par le spectacle de notre bonheur… Si nos principes se propagent avec tant de lenteur chez les nations étrangères, c’est que leur éclat est obscurci par des sophismes anarchiques, des mouvements tumultueux, et surtout par un crêpe ensanglanté.