Il y a un petit air de dimanche gras répandu sur cette lettre, qui la rend d’un goût nom pareil. […] J’espère que l’air natal, le repos, et une si bonne compagnie, vous remettront en meilleur état. […] C’est l’air que je respire. […] Tout éprouve la colère céleste, et les nues stériles répandues dans les airs n’y sont plus que des vapeurs enflammées. […] Les oiseaux, qui, sur la foi du jour, ont pris leur essor dans les airs, surpris par les ténèbres, ne savent où voler.
Plus me plaist le sejour qu’ont basty mes ayeulx Que des palais romains le front audacieux ; Plus que le marbre dur me plaist l’ardoise fine128 ; Plus mon Loyré129 gaulois que le Tybre latin ; Plus mon petit Lyré que le mont Palatin, Et plus que l’air marin la doulceur angevine […] Que te sçauroit donner ce beau chantre Apollon Qu’une lyre, un archet, une corde, un fredon210, Qui se respand au vent ainsi qu’une fumee, Ou comme poudre en l’air vainement consumee ? […] Si la fleur de mes jours se flestrit en ce temps, Elle va refleurir en l’eternel printemps, Où la grace de Dieu, comme une alme rosee, La rendra toujours gaye et des ames prisee, Luy faisant respirer un air si gratieux Qu’il embasmera350 tout dans le pourpris351 des cieux. […] » L’air encor une fois contr’ eux se troublera, Justice au juge sainct, trouble, demandera, Disant : « Pourquoy, tyrans et furieuses bestes, M’empoisonnastes-vous de charongnes, de pestes Des corps de vos meurtris ? […] Sonnet Comme on void parmy l’air un esclair radieux Glisser subtilement et se perdre en la nuë, Cette ame heureuse et sainte, aux mortels inconnuë, Coula d’un jeune cœur pour s’envoler aux cieux529.
À peine aperçoit-on leurs pieds, tant ils sont courts et menus : ils en font peu d’usage ; ils ne se posent que pour passer la nuit, et se laissent, pendant le jour, emporter dans les airs ; leur vol est continu, bourdonnant et rapide. Marcgrave1 compare le bruit de leurs ailes à celui d’un rouet… ; leur battement est si vif, que l’oiseau, s’arrêtant dans les airs, paraît non-seulement immobile, mais tout à fait sans action. […] Le lion et le tigre sur la terre, l’aigle et le vautour dans les airs, ne règnent que par la guerre, ne dominent que par l’abus de la force et par la cruauté, au lieu que le cygne règne sur les eaux à tous les titres qui fondent un empire de paix, la grandeur, la majesté, la douceur ; avec des puissances, des forces, du courage, et la volonté de n’en pas abuser et de ne les employer que pour la défense, il sait combattre et vaincre sans jamais attaquer : roi paisible des oiseaux d’eau, il brave les tyrans de l’air ; il attend l’aigle sans le provoquer, sans le craindre ; il repousse ses assauts en opposant à ses armes la résistance de ses plumes et les coups précipités d’une aile vigoureuse qui lui sert d’égide ; et souvent la victoire couronne ses efforts. […] Cette page justifie par son air grandiose ce mot appliqué à Buffon, comme à Pline : « son génie égale la majesté de la nature ». […] Le bruit et le vol des oiseaux devenaient rares, l’air s’agitait à travers un feuillage moins épais ; peu à peu même les arbres s’enfuyaient au-dessous de nous dans une perspective lointaine, et un gazon sans fleurs nous restait comme un dernier vestige de grâce et de fécondité.