et Virgile avait mis dans la bouche de Didon cette parole si touchante : Non ignara mati, miseris succurrere disco. […] De Belloy, profitant de l’idée de Virgile et de la forme de Molière, en a fait dans le Siége de Calais un enthymémisme remarquable : Vous fûtes malheureux, et vous êtes cruel ! […] Delille, dans sa traduction du vers de Virgile, oppose à l’adjectif malheureuse un substantif appartenant à la même racine. […] C’est ainsi que Quintilien reproche à Virgile : Nec tantum potui sperare dolorem. […] Je ne m’aviserai pas de prononcer entre Virgile et Quintilien ; mais quant à Racine, le ton généralement ironique du morceau justifie pleinement à mes yeux l’emploi d’espérance pour attente.
Homère fut le père de la poésie ancienne, c’est le créateur de l’épopée ; Virgile n’a fait que l’imiter. — Démosthène fut le père de l’éloquence et le modèle de Cicéron. — Le grand Corneille a été le père de la poésie française et a tellement contribué à la perfection de Racine, qu’il est permis de se demander si, sans Corneille, Racine eût fait ses chefs-d’œuvre. Mais entre Homère et Virgile, Démosthène et Cicéron, Corneille et Racine, qui oserait se faire juge en fait de mérite littéraire ? Il est raisonnable de croire que si Virgile, Cicéron et Racine eussent écrit avant Homère, Démosthène et Corneille, les premiers seraient regardés aujourd’hui comme créateurs et pères de genre, si je puis m’exprimer ainsi.
Le critique imprudent, qui se croit bien habile, Donnera sur ma joue un soufflet à Virgile. […] Le sort que tu éprouves était dû à ma vieillesse. » (Virgile, l. […] Rousseau a imité Marot ; Corneille, Lucain et Sénèque ; Bossuet, les prophètes ; Racine, les Grecs et Virgile ; et Montaigne dit quelque part qu’il y a en lui une condition aucunement singeresse et imitatrice. […] Bavus, pour Bavius, misérable versificateur romain, qui poursuivit Horace et Virgile de ses traits jaloux.