Le poète peut non seulement embellir un fait réel et l’accommoder au théâtre, en ajoutant ou supprimant des circonstances, et en rapprochant à une même époque celles qui sont arrivées en différents temps, mais encore inventer les noms, les faits et les circonstances, en un mot, une action entière.
Préface Je ne cacherai pas d’où m’est venue l’idée de ce recueil. Elle appartient à Sainte-Beuve. Elle est au tome premier, de ses premières Causeries du lundi, dans un article sur Joubert. La voici : « Je me suis demandé quelquefois ce que pourrait être une rhétorique française, sensée, juste, naturelle, et il m’est même arrivé, une fois dans ma vie, d’avoir à en conférer en quelques séances devant des jeunes gens. Qu’ai-je dû faire pour ne pas tomber dans la routine et ne pas me risquer dans la nouveauté ?
La légende étant ordinairement puisée dans l’histoire des temps primitifs ou du moyen âge, l’écrivain doit s’identifier, dans sa narration, à l’esprit de l’époque naïve à laquelle il l’emprunte.