Mais, dans ce peu de bonne terre, elle pousse des racines si profondes, que rien n’en saurait arrêter la croissance ; elle élève sa tige, étend ses rameaux, préparant aux oiseaux du ciel, aux plus frêles créatures, un doux ombrage et un lieu de repos.
Soit qu’il élève les trônes, soit qu’il les abaisse ; soit qu’il communique sa puissance aux Princes, soit qu’il la retire à lui-même, et ne leur laisse que leur propre faiblesse ; il leur apprend leurs devoirs d’une manière souveraine et digne de lui : car en leur donnant sa puissance, il leur commande d’en user comme il fait lui-même pour le bien du monde ; et il leur fait voir, en la retirant, que toute leur majesté est empruntée, et que pour être assis sur le trône, ils n’en sont pas moins sous sa main et sous son autorité suprême. […] Ce sont ceux que prononce le procureur du roi, ou l’un des avocats-généraux, à la rentrée des parlements, et qui doivent rouler sur l’administration de la justice, ou sur des objets qui y ont quelque rapport ; les Mercuriales, discours dans lesquels le premier président, ou l’un des gens du roi s’élève contre les abus et les désordres qui ont été remarqués dans l’administration de la justice ; enfin les Réquisitoires, discours dans lesquels le procureur du roi demande aux magistrats quelque chose d’intéressant pour la société civile, et qui doivent respirer en tout l’amour du bien public.
La farce même, il l’élève jusqu’à lui.