L’insolent en eût perdu la vie : Mais mon âge a trompé ma généreuse envie ; Et ce fer que mon bras ne peut plus soutenir, Je le remets au tien pour venger et punir. […] Par malheur, dans les pièces de Thomas Corneille, le style n’est jamais assez soutenu et le coloris manque en général. […] — Relativement aux débats excités par cette merveille, que l’admiration du public soutint contre les mécontentements de Richelieu, les attaques de Scudéry et même les critiques de l’Académie naissante, on peut consulter le tome XII des OEuvres de Corneille, édition Lefèvre (in-8°, 1824, collection des classiques français), où toutes les pièces du procès ont été soigneusement recueillies.
Ce qui peut manquer aux sermons de Bossuet du côté de l’élégance et de la correction soutenue du style, ceux de Massillon le réunissent à un point qu’il n’est guère probable que l’on surpasse jamais. […] Partout Massillon persuade, parce que l’intérêt de ses auditeurs est le seul qui l’occupe ; parce qu’il semble n’être monté en chaire que pour les prévenir du danger qui les menace ; et ce danger, il en est lui-même si pénétré, il le peint de couleurs si vraies, soutenues de preuves si convaincantes, toujours puisées dans la nature et dans le cœur de l’homme, que l’on ne peut pas ne pas rester convaincu avec lui de la réalité et de l’importance des vérités qu’il annonce.
Romains, c’est cette philosophie qui vous a donné Caton et Brutus, c’est elle qui les soutint au milieu des ruines de la liberté ; elle s’étendit ensuite, et se multiplia sous vos tyrans. […] J’éprouvai moi-même ce fléau terrible, et je ne soutenais plus le poids de mes armes.
La conversation ordinaire ne se soutient que par ce moyen.
Or les règles aident l’esprit dans le choix du sujet, soutiennent le génie dans la création du plan, dirigent le goût dans la distribution des ornements.
La raison concluoit qu’il tombât d’abord par les maximes qu’il a tenues ; mais il est demeuré longtemps debout par une raison plus haute qui l’a soutenu. […] Car, pour en parler sainement, nous avons vu quelquefois M. le cardinal se tromper dans les choses qu’il a fait faire par les autres ; mais nous ne l’avons jamais vu encore manquer dans les entreprises qu’il a voulu exécuter lui- même et qu’il a soutenues de sa présence. […] Il faut avouer qu’une adversité soutenue de si bonne grâce, et avec tant de force, vaut mieux que beaucoup de prospérités et de victoires. […] Nous tâchons de le soutenir par l’avenir, et pensons à disposer les choses qui ne sont pas en notre puissance, pour un temps où nous n’avons aucune assurance d’arriver. […] Non certainement. dit le médecin, et vous ne marcherez jamais effectivement si Dieu ne vous envoie un secours extraordinaire pour vous soutenir et vous conduire.
À l’étude suivie des saintes écritures, il est essentiel de joindre la lecture raisonnée de ces orateurs que leurs vertus et leur éloquence vraiment apostoliques ont fait nommer à si juste titre les pères, c’est-à-dire, les fondateurs et les soutiens de l’église.
Il leur apprit le ton convenable à la gravité d’un saint ministère, et le soutint constamment dans ses nombreuses prédications.
La planche, assez solide pour en soutenir un seul, allait se briser sous un double poids. […] En conséquence les trois quarts du dictionnaire furent traités en gens de bas étage et de mauvaise compagnie ; l’autre quart eut seul les honneurs du Louvre, des discours académiques, de la prose soutenue et des beaux vers. » De Reiffenberg, Introduction aux Leçons de littérature.
Conduites d’armées, sièges de places, prise de villes, passages de rivières, attaques-hardies, retraites honorables, campements bien ordonnés, combats soutenus, batailles gagnées, ennemis vaincus par la force, dissipés par l’adresse, lassés et consumés par une sage et noble patience ? […] Aussitôt qu’il eut porté de rang en rang l’ardeur dont il était animé, on le vit presque en même temps pousser l’aile droite des ennemis, soutenir la nôtre ébranlée, rallier les Français à demi vaincus, mettre en fuite l’Espagnol victorieux, porter partout la terreur, et étonner de ses regards étincelants ceux qui échappaient à ses coups.
Œuvre de talent, de science et de volonté courageusement soutenue pendant vingt-cinq années d’études, ce beau travail est un exemple considérable dans un temps qui se plaît à l’improvisation et à la fantaisie, ou répugne à la discipline comme à une servitude. […] Rousseau soutenait la thèse paradoxale que voici : « Je demande si c’est à des enfants de six ans qu’il faut apprendre qu’il y a des hommes qui flattent et mentent pour leur profit ?
Il faut que rien ne languisse dans le récit de ces événements ; que l’action marche avec rapidité ; que le style vif et plein de chaleur échauffe toujours de plus en plus l’imagination et l’âme du lecteur ; que les situations des personnages n’aient rien de forcé ; que leurs caractères particuliers soient bien marqués, parfaitement soutenus jusqu’à la fin ; et que le dénouement amené naturellement et par degrés, soit tiré du seul fond des événements.
Ici donc, durant huit jours, et à quatre attaques différentes, on vit tout ce qu’on peut soutenir et entreprendre à la guerre. […] D’ailleurs, y a-t-il quelque heureux génie, assez riche pour trouver tout dans son propre fonds, assez vigoureux pour croître de lui-même, et se soutenir sans appui ? […] » On peut compter entre les principaux défauts des jeunes gens, l’inclination au mensonge, et l’opiniâtreté à le soutenir ; le penchant à la raillerie, l’amour-propre, la fierté, une certaine affectation à répandre des nuages et de l’obscurité sur les choses qu’on a vues ou entendues, et qui leur sont défavorables ; la mauvaise honte, la paresse, et l’amour de l’oisiveté ; le mépris des remontrances, une prévention qui se cabre contre les avis les plus sages de leurs parents, et des personnes chargées de leur éducation ; prévention funeste, qui, dans un âge plus avancé, leur coûte souvent des larmes et des regrets bien amers. […] » On doit mettre une grande différence entre un noble qui soutient mal la splendeur de son nom, et un noble qui ne dégénère point. […] Le Sage a raison de dire que leurs seules actions peuvent les louer : toute autre louange languit auprès des grands noms ; et la seule simplicité d’un récit fidèle, pourrait soutenir la gloire du Prince de Condé » !
Les défauts opposés au style naturel sont le vague, l’emphase, l’afféterie, et l’abus de ce qu’on appelle le style soutenu. […] La métaphore, pour être bonne, doit être vraie, lumineuse, noble, naturelle, préparée, soutenue.
Pour soutenir l’attention dans un ouvrage, il est nécessaire que le fond puisse captiver l’intérêt du lecteur, de telle sorte qu’on désire vivement voir ce que deviennent les personnages qui sont en action. […] L’épisode n’est permis qu’autant qu’il développe le sujet, qu’il y jette du mouvement et de la variété, en un mot qu’il soutient l’intérêt.
que le bon Dieu vous aide, vous soutienne, vous console ! […] Encore une fois, que Dieu vous aide, vous soutienne, vous console !
C’est pour son royal élève qu’il composa ces fables ingénieuses qui se soutiennent dans le voisinage de La Fontaine ; ces Dialogues des morts où l’histoire est morale sans nous ennuyer ; enfin le Télémaque, ce roman où un paganisme épuré se mêle à un christianisme embelli de toutes les grâces de la mythologie. […] C’est un art très-sérieux, qui est destiné à instruire, à réprimer les passions, à corriger les mœurs, à soutenir les lois, à diriger les délibérations publiques, à rendre les hommes bons et heureux2. […] Un édifice grec1 n’a aucun ornement qui ne serve qu’à orner l’ouvrage ; les pièces nécessaires pour le soutenir ou pour le mettre à couvert, comme les colonnes et la corniche, se tournent seulement en grâce par leurs proportions : tout est simple, tout est mesuré, tout est borné à l’usage.
Aristote donne de même, dans la Rhétorique, i, 1 et 15, des règles pour soutenir le pour et le contre sur la même thèse ce qui ne l’empêche pas dans la Morale à Nicomaque, IV, 13, de condamner formellement le mensonge.
Il est froid, artificiel ; il a le génie indigent, il se traîne sur des lieux communs mythologiques ; il travaille de mémoire, et pourtant, lorsqu’il est soutenu par un modèle ou des souvenirs, il a de l’harmonie, du rhythme, parfois même de la couleur et de la noblesse dans les détails du style.
Voilà mon affaire faite, et très bien faite, je le soutiens ; car trois mots qui viennent d’un cœur bien sincère et bien à vous, valent un trésor. […] Il est bien vrai, Monsieur, il faut une force plus qu’humaine pour soutenir une si cruelle séparation. […] Il n’y a pas de règles à donner à ce sujet : le goût et le jugement sont les seuls guides à suivre : mais une fois qu’on a adopté un ton, il faut le soutenir fidèlement jusqu’à la fin. […] Dans l’opinion la plus extravagante et la plus barbare qui entra jamais dans l’esprit humain, savoir : que tous les droits de la société sont suppléés par la bravoure ; qu’un homme n’est plus fourbe, fripon, calomniateur ; qu’il est civil, humain, poli, quand il sait se battre ; que le mensonge se change en vérité ; que le vol devient légitime, la perfidie honnête, l’infidélité louable, sitôt qu’on soutient tout cela le fer à la main ; qu’un affront est toujours bien réparé par un coup d’épée, et qu’on n’a jamais tort avec un homme, pourvu qu’on le lue.
Le caractère dominant de son éloquence est la force, la profondeur des idées, la vivacité du raisonnement, et la noblesse soutenue du style.
Ils y admireraient, malgré quelques légères imperfections, la noblesse soutenue du style, des sentiments et des idées ; la force des raisonnements, la suite et l’enchaînement des preuves ; une égale habileté à faire valoir tout ce qui peut servir l’accusé, rendre ses adversaires odieux, ou émouvoir ses juges ; des pensées sublimes, des mouvements pathétiques et surtout une péroraison adressée à Louis XIV, où le talent de l’orateur et le courage de l’ami nous paraissent également admirables.
« Les poëtes, dans la peinture des mœurs de la vieillesse, font reconnoître la foiblesse de l’âge, et celle du sexe dans la peinture des mœurs des femmes : elles sont moins propres que les hommes, soit à cause de la délicatesse des fibres, soit à cause de la frivole éducation qu’on leur donne, à soutenir des inclinations fortes et égales.
Selon nous, il faut faire marcher de front ces diverses études, qui doivent s’éclairer et se soutenir mutuellement pour aboutir au même résultat.
Il a rencontré aussi parfois des inspirations élevées et généreuses : ses odes et même ses psaumes, rarement soutenus dans leur ensemble, offrent du moins des strophes très-remarquables4.
Un homme disposé à soutenir les opinions extrêmes pourra dire : Puisque j’ai du talent, je n’ai que faire de l’art ; je réponds : vous avez raison, si vous êtes un Homère.
Lorsque les chantres du printemps Réjouissent de leurs accents Mes jardins et mon toit rustique, Lorsque mes sens en sont ravis, On me soutient que leur musique Cède aux bémols des Monsignis1 Qu’on chante à l’Opéra-Comique. […] L’espérance et le sommeil Du Dieu qui nous créa la clémence infinie, Pour adoucir les maux de cette courte vie, A placé parmi nous deux êtres bienfaisants, De la terre à jamais aimables habitants, Soutiens dans les travaux, trésors dans l’indigence L’un est le doux Sommeil, et l’autre l’Espérance1.
La grâce et l'harmonie du style se font également remarquer dans la pièce suivante : Entre mes doigts guide ce lin docile, Pour mon enfant, tourne, léger fuseau ; Quand tu soutiens sa vie encore débile, Tourne sans bruit auprès de son berceau. […] Qui, régime d'une préposition, ne s'emploie dans la prose qu'avec un nom de personne ; mais, dans les vers, la mesure et l'euphonie permettent de l'employer avec un nom de chose : Soutiendrez-vous un faix sous qui Rome succombe ? […] Il demande des pensées fortes, et le style doit en être élevé et soutenu. […] Bienfaisance, ô toi qui présides Aux besoins de cet univers ; Toi qui nous soutiens, qui nous guides, Qui soutiens tant d'astres divers, Es-tu l'esprit, l'intelligence ?
Sans cette volonté énergique, qui soutient le travail et l’étude, il est impossible d’arriver au succès.