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2. (1867) Rhétorique nouvelle « Tableau des arguments » pp. 306-

Faire un syllogisme, c’est affirmer l’existence d’un rapport entre deux termes, au moyen d’un troisième. […] Aimer… vertu… sont les deux termes dont vous cherchez le rapport : heureux est le troisième terme au moyen duquel vous l’affirmez. […] Le sorite (monceau, amas de preuves) est un épichérème qui étend et développe le moyen terme, jusqu’à ce que ses rapports avec les deux extrêmes soient surabondamment démontrés. […] — La comparaison. — Vous établissez des rapports entre deux idées, et de ces rapports vous concluez soit du plus au moins, soit du moins au plus, soit d’égal à égal. […] (Voir le même article.) — Quels étaient les rapports de l’accusé avec la victime avant le meurtre ?

3. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre premier. de la rhétorique en général  » pp. 13-23

Quiconque est vivement ému voit les choses d’un autre œil que les autres hommes. » Or, pourquoi la faculté de saisir et de formuler les rapports, commune à divers degrés, organiquement ou accidentellement, à tous les hommes, ne pourrait-elle pas, comme les autres, se développer par l’exercice ? […] Lui aussi s’habitue par l’usage à saisir des rapports inappréciables pour les masses, à les combiner, à les exprimer ; il s’exerce réellement à l’esprit et au génie. […] Une méthode qui aide à la perception et à la manifestation des rapports, ou, en d’autres termes, à la découverte et à l’expression des idées, est donc presque toujours applicable. […] La rhétorique est utile, parce que, le sens intellectuel, auquel elle s’adresse, ayant pour objet les idées et leur expression, c’est-à-dire la perception et l’appréciation de certains rapports, de la même manière que le sens physique perçoit et apprécie des rapports d’un autre ordre, il est évident que si l’observation et l’exercice contribuent à perfectionner celui-ci, ils contribueront également à perfectionner celui-là. […] Mais la supériorité d’intelligence manifestée par des écrits, quels qu’ils soient, conduit souvent au même but que l’éloquence proprement dite, et, sous bien des rapports, le pouvoir de la presse a succédé à celui de la parole.

4. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome I (3e éd.)

Lorsque nous saisissons nettement ces rapports, l’ouvrage alors nous semble avoir quelque beauté ; mais il nous en paraît immanquablement dépourvu, lorsque ces mêmes rapports n’existent point. […] La marche progressive du langage ressemble, sous ce rapport, à celle de la vie. […] « Assez, suffisant. » Assez a rapport à la quantité que nous voulons avoir, suffisant a rapport à la quantité que nous voulons employer. […] « Avec, par. » Ces deux particules expriment le rapport de l’instrument ou du moyen employé pour parvenir au but proposé avec l’agent qui emploie cet instrument ou ce moyen ; mais avec, exprime un rapport plus étroit et plus immédiat, et par, un rapport plus indirect ou plus éldigné. […] C’est sous ce second rapport qu’il produit des beautés d’un ordre bien supérieur.

5. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE I. De la propriété des mots. » pp. 2-8

Ce sont elles aussi qui répandent le plus d’intérêt dans l’étude des langues, en nous faisant remonter à l’origine des mots, et en établissant entre chacun d’eux les rapports les plus intimes. Le langage ainsi analysé devient la peinture vivante de nos idées ; notre esprit se plaît à en saisir les rapports, notre imagination les voit comme sur un tableau, et notre mémoire vient facilement à bout de s’en souvenir. […] Le sens figuré d’un mot est celui qu’il n’avait pas à son origine, mais qui lui a été donné par analogie 5, pour exprimer sous une forme sensible des objets spirituels avec lesquels il a des rapports de ressemblance. […] Il importe donc beaucoup, pour connaître exactement les diverses significations d’un même mot, de bien saisir les rapports qui existent entre le sens primitif de ce mot et celui que l’analogie des idées est venue établir. […] L'analogie (de ανα, par, entre, parmi, et λογοσ, raison, rapport) est le rapport, la ressemblance que deux ou plusieurs choses ont les unes avec les autres, quoiqu’elles différent par des qualités qui leur sont propres.

6. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Résumé. » pp. 388-408

Cet art serait impuissant sans la nature, c’est-à-dire sans certaines facultés innées qui nous font saisir et formuler les rapports dans le domaine intellectuel, comme les sens perçoivent et apprécient les rapports dans le domaine physique. […] L’auteur doit ajouter à cette étude celle de ses propres rapports avec ses auditeurs ou ses lecteurs, ce qui constitue les bienséances. […] Le début, quel qu’il soit, ne doit être : Ni trop brillant et trop étudié ; Ni vulgaire, c’est-à-dire pouvant appartenir à plusieurs sujets ; Ni commun, c’est-à-dire pouvant être également employé par l’adversaire ; Ni étranger au sujet, ou même disparate dans ses rapports avec le sujet. […] Il y a deux sortes d’harmonie, l’harmonie générale qui ne considére les sons qu’en eux-mêmes et abstraction faite de l’idée, et l’harmonie spéciale ou imitative qui les considère dans leurs rapports avec les pensées et les sentiments exprimés. […] Les écrivains ingénieux, qui perçoivent rapidement des rapports inaperçus par le vulgaire, ont pour qualités distinctives la finesse et la délicatesse, la première qui vient plutôt de l’esprit, la seconde, du cœur.

7. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section I. De l’Art d’écrire correctement. — Chapitre I. De la nature des mots. » pp. 11-86

Lorsqu’ils sont considérés comme mis en œuvre, ils ont un pluriel ; et c’est sous ce rapport seulement qu’on dit, des fers, des plombs, etc. 2°. […] On voit que ces pronoms ont chacun un rapport de propriété aux divers pronoms des trois personnes. […] On exprime l’action avec tous ses rapports ; et ces rapports forment les temps, les nombres, et les personnes. […] On définit l’adverbe, un mot qui sert à modifier la signification d’un autre mot auquel il a rapport. […] La préposition marque les différents rapports que les choses ont les unes avec les autres.

8. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE III. De la disposition des mots qui composent le discours. » pp. 78-143

Si le sujet et l’attribut sont complexes, les divers compléments doivent se succéder selon leurs rapports de dépendance. […] Telle doit être la disposition des mots considérés dans leurs rapports avec les idées. […] Il faut avoir soin toutefois de ne point bouleverser l’ordre naturel des idées, ni d’obscurcir les rapports grammaticaux qui unissent les mots entre eux ; rapports sans lesquels il n’y aurait plus de liaison dans le discours, et la parole ne serait plus qu’un vain bruit. Ces rapports étant nécessaires à l’intelligence de la phrase, il importe que le lecteur puisse les saisir facilement. […] Les gestes ne sauraient être gracieux, s’ils n’avaient leur temps, leur degré, leur variation, leur inflexion, leurs rapports.

9. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre II. — Choix des Pensées »

Pour donner à une pensée cette vérité, cette justesse que la raison exige, il faut saisir et marquer le rapport ou la disconvenance des idées dont elle est composée, c’est-à-dire la convenance ou l’opposition qu’a l’objet dont on se forme une image, avec d’autres objets, soit sensibles, soit intellectuels. La terre est ronde, voilà une pensée vraie : elle marque le rapport et la convenance qu’il y a entre l’idée de terre et l’idée de rondeur. […] Sous ce rapport, elle appartiendra de droit au style magnifique dont nous aurons à nous occuper un peu plus tard. […] Section II. — Des Pensées, considérées dans les rapports qu’elles ont entre elles. […] 3° Gradation Le troisième rapport à établir entre plusieurs idées réunies, c’est un rapport de gradation, un certain arrangement des pensées tel que les pensées soient disposées selon leur degré de force ou de faiblesse.

10. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIII. du corps de l’ouvrage. — argumentation, confirmation, réfutation  » pp. 175-188

Si vous vous refusez à l’admettre, c’est que le rapport entre le sujet et l’attribut vous échappe, c’est-à-dire que vous ne savez comment ranger l’idée individuelle : Milon, meurtrier de Clodius, dans l’idée générale innocent. […] Après avoir étudié cette idée, il m’apparait qu’elle est à l’égard de l’idée innocent dans le même rapport que le contenu à l’égard du contenant, et à l’égard de l’idée Milon meurtrier de Clodius dans le même rapport que le contenant à l’égard du contenu ; que la catégorie meurtriers dans le but de légitime défense doit être rangée dans celle d’innocents, et qu’à son tour l’individu Milon est au nombre des meurtriers dans le but de légitime défense, d’où je conclus qu’il est au nombre des innocents, ce qui était à démontrer ; et je formule ma déduction par l’argument suivant : « Quiconque frappe dans le but de légitime défense est innocent ; or Milon a tué Clodius dans le but de légitime défense ; donc Milon, meurtrier de Clodius, est innocent. » La déduction ainsi formulée se nomme syllogisme. […] Quintilien, au commencement du septième livre, développe minutieusement cette idée dans ses rapports avec l’éloquence du barreau. […] Ces deux parties, en effet, ont tant de rapports ensemble, que plusieurs rhéteurs ne les ont point distinguées l’une de l’autre. […] qu’enfin, et c’est là l’objection principale à mon gré, bien que le caractère de chacun de ces genres diffère de celui des autres sous certains rapports, cette différence n’est pas assez marquée pour que les mêmes préceptes ne s’appliquent pas également à tous les trois.

11. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre second. De la narration. »

La définition doit fixer les rapports le genre et la différence. — On détermine les rapports en détaillant les objets qu’embrasse le sujet défini ; le genre, en classant ce sujet dans l’ordre qui lui convient ; la différence, en montrant ses qualités propres qui le distinguent des sujets de même genre. […] Souvent une définition sera parfaitement claire et précise par ses rapports seuls. quelquefois par son genre bien dessiné ; on pourra même l’apercevoir par ses différences très saillantes. […] En résumé, la définition comprend dans le fond les rapports, le genre et la différence des objets ; dans la forme, la clarté et la précision des mots. […] Une puissance divine indique d’abord la différence, viennent ensuite les rapports, c’est-à-dire l’objet de l’espérance, ses moyens de plaire, et ses effets. […] Les pensées sont sous tous les rapports dignes de la circonstance et des personnages.

12. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — [Introduction] » pp. 18-20

Sans doute, pour bien écrire, il est indispensable de bien penser : scribendi recte, sapere est et principium et fons  ; sans doute, une forme vide, tant gracieuse qu’elle soit, ne peut tenir lieu de l’idée absente ; et des mots harmonieusement disposés et des phrases bien faites ne peuvent suffire à captiver l’esprit de l’homme ; l’art étant l’expression de la beauté, il faut sans doute que la beauté se trouve tout d’abord dans la chose exprimée, et la forme ne doit être qu’une enveloppe transparente qui laisse passer les splendeurs de la réalité qu’elle met en rapport avec nous ; mais il faut que cette forme soit belle aussi, et qu’elle ne masque point par ses propres taches les beautés qu’elle recouvre. […] N’y a-t-il pas un rapport intime entre les pensées et le style ? Puisque le style est l’homme même, il devra toujours avoir du rapport avec la manière de penser et de sentir de l’écrivain.

13. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

La similitude est un rapport de convenance qui se trouve entre deux ou plusieurs choses ; elle n’est, au fond, qu’une comparaison. […] Or, les mœurs, sous ce rapport, varient suivant diverses conditions : le pays, l’éducation, les dispositions naturelles, les âges, les conditions12. […] Voici un plan qui peut assurément servir de modèle, et dont l’exposition instruira mieux que tous les préceptes ; c’est celui du sermon sur la loi chrétienne, par Bourdaloue : Division. — Deux rapports, sous lesquels nous devons considérer la loi chrétienne : rapport à l’esprit et rapport au cœur. […] Ces discours se réduisent aux plaidoyers, aux consultations, aux mémoires et aux rapports de procès. […] Le rapport d’un procès est un discours fait par un des juges, pour instruire ses collègues d’une affaire qu’il a été chargé d’examiner.

14. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXVI. des figures. — figures par mutation et inversion  » pp. 370-387

Il est sans doute des idiomes où l’on est libre de renverser cet ordre, mais alors on doit le remplacer en indiquant les rapports par des inflexions ou désinences qui modifient les vocables eux-mêmes. […] Elle rend plus sensibles que toute autre les rapports mutuels des mots, image de la relation des idées que ces mots expriment. […] Etudiez sous ce rapport Fléchier et la Bruyère. Historique, elle préfère à l’ordre des rapports logiques la succession chronologique des choses exprimées, comme tout à l’heure la phrase de Tacite : Urbem Romam a principio reges habuere. […] Le type, sous ce rapport, est l’auteur d’un roman fameux, il y a quelque trente ans, le Solitaire ; dans ce livre, comme dans le Renégat, dans la Mort et l’Amour, etc., du même écrivain, on trouve des constructions fabuleuses et des inversions que le maître même de M.

15. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Préface » pp. -

Pour les enfants des classes élémentaires, convaincu qu’il fallait avant tout les former à l’usage de la langue de nos jours, nous avons, sans acception de temps, choisi chez ceux qui l’ont le mieux écrite, même chez les auteurs contemporains, ce qui nous a paru en rapport avec leur jeune intelligence. […] Puisque de légitimes désirs de réformes ont préoccupé de nos jours la conscience publique sur tout ce qui regarde l’éducation et l’instruction, il fallait mettre au premier rang de ces réformes un soin plus vigilant à ne présenter aux jeunes intelligences que des modèles accomplis sous le rapport moral ainsi que sous le rapport littéraire.

16. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VI. des mœurs  » pp. 75-88

En effet, quand vous étudierez les mœurs de l’homme sous le rapport du climat, vous remarquerez que son influence opère plus sur l’homme inculte que sur l’homme civilisé, sur l’homme physique que sur l’homme moral, sur le vieillard que sur le jeune homme. […] Quoi qu’il en soit, l’étude de l’homme, considéré géographiquement, en quelque sorte, sous le rapport du climat, des races, des localités, contribue à l’invention14. […] Il faut tenir compte, sous ce rapport, des moindres accidents ; et ici les arts du dessin viennent, comme tout à l’heure la physiologie, en aide à la rhétorique. […] Au xviiie  siècle, le théâtre s’essaya à représenter ainsi, au lieu des passions, les rapports de famille ou de société. […] Remarquez enfin que l’orateur ou l’écrivain ne doit pas seulement apprécier les mœurs dans leurs rapports avec l’auditeur ou le lecteur, mais s’appliquer à lui-même la plupart des considérations que nous avons fait valoir.

17. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

J’ai tâché de les imiter aussi sous un autre rapport. […] Les objets les plus éloignés ont des rapports réels qui souvent les rapprochent et les fondent ensemble. […] Les moyens qu’emploie l’orateur de la chaire sont, les uns surnaturels, dans les rapports de l’homme à Dieu ; les autres humains, dans les rapports de l’homme à l’homme et dans ses retours sur lui-même. […] Ils peuvent être contestés sous plusieus rapports : 1°. […] Plus ces rapports seront sensibles, plus ils seront nombreux, plus aussi l’induction sera puissante.

18. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre Ier. Des éléments du style. » pp. 22-78

Quand on dit : Dieu est bon, on exprime une pensée vraie, parce qu’elle marque le rapport et la convenance qu’il y a entre l’idée de Dieu et l’idée de bonté. […] Toute image tirée des coutumes étrangères n’est reçue parmi nous que par adoption ; et, si les esprits n’y sont pas habitués, le rapport en sera difficile à saisir. […] Il ne convient qu’aux peuples du Levant ou à des esprits versés dans la poésie orientale, d’exprimer le rapport de deux extrêmes par l’image du cèdre et de l’hysope. […] La convenance dans les mots consiste dans une certaine dignité de ton, dans un certain choix, une certaine élégance, en rapport avec le sujet, le but et les circonstances. […] Notre langue est moins favorisée sous ce rapport que la langue latine et plusieurs autres.

19. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XX. des qualités accidentelles du style. — élégance, finesse, naiveté, enjouement  » pp. 274-288

Vous vous rappelez ce que nous avons dit de l’esprit, qu’il n’est autre chose qu’une perception vive et soudaine de rapports inaperçus par le vulgaire. Si, dans l’expression de ces rapports, vous ne dites pas tout, si, sans affectation, vous laissez une arrière-pensée à demi voilée, une explication sous-entendue, votre style ne sera pas seulement ingénieux, il atteindra la finesse et la délicatesse. […] De faux rapports de valets gagnés par la mère coquette ont commencé à brouiller Acanthe avec Isabelle sa maîtresse. […] Sans parler d’autres grands hommes qui ont porté jusqu’à l’extrême la manie du quolibet et du calembour, Quintilien affirme que ce n’est pas le bon vouloir qui manquait à Démosthène pour être plaisant ; la réputation de Cicéron était si bien établie sous ce rapport que Caton l’appelait le consul facétieux. […] Ses préceptes, sous ce rapport, sont de tous les temps et de tous les lieux.

20. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVII. les qualités essentielles du style. — propriété, précision, naturel  » pp. 230-239

Sous ce rapport, il manque encore à notre langue un bon dictionnaire, où chaque mot soit ainsi analysé, c’est-à-dire, saisi d’abord à son origine, et décrit dans toutes ses variations matérielles et morales, jusqu’à sa mort, s’il disparaît ; jusqu’à nous, s’il survit ; le tout appuyé d’exemples significatifs tirés des meilleurs auteurs. […] Sous ce rapport il y a progrès. […] Elle est le rapport exact de la pensée et des mots, le juste milieu entre la brièveté affectée qui touche à l’obscurité, et la diffusion qui y mène également, en jetant, selon l’expression de Voltaire, Un déluge de mots sur un désert d’idées. […] J’ai observé que sous ce rapport les nations ressemblent aux individus.

21. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

Deux rapports sous lesquels nous devons considérer la loi chrétienne : rapport à l’esprit, et rapport au cœur sous ces deux rapports, ses ennemis ont voulu la rendre également méprisable et odieuse : méprisable, en nous persuadant qu’elle choque le bon sens ; odieuse, en nous la représentant comme une loi trop dure et sans onction. […] Toutes les affaires litigieuses qui doivent être discutées et décidées devant les Tribunaux de la justice, peuvent servir de matière aux différentes espèces de discours du barreau, qu’on réduit ordinairement aux plaidoyers et aux consultations, aux mémoires et aux rapports de procès. […] Des Mémoires, et des Rapports de Procès. […] Le Rapport d’un procès est un discours fait par un des juges, pour instruire ses confrères d’une affaire qu’il a été chargé d’examiner. […] Quant aux matières d’état qui se traitent dans le cabinet des princes, on peut conjecturer que les ministres mettent tout leur soin à faire des rapports exacts, à appuyer leur avis par des raisons fortes et solides, sans blesser le respect dû au souverain, et les égards qu’ils doivent à leurs pareils.

22. (1827) Résumé de rhétorique et d’art oratoire

Mais il est évident que, de ces sources, les deux premières seulement ont un rapport direct au sublime. […] Ils doivent veiller à ne pas en faire l’application d’une manière qui ne soit pas en rapport avec leur signification. […] Cette dernière classe est fort nombreuse sans doute, puisqu’elle comprend Platon et Aristote sous le rapport du style. […] Chacun de ces genres a beaucoup de rapport avec ceux dont nous venons de parler. […] Massillon a plus de grâce, de sentiment, et sous tous les rapports, dans mon opinion, plus de génie.

23. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre premier. Objet du genre judiciaire. »

L’éloquence du barreau est donc plus restreinte, et renfermée dans des bornes infiniment plus étroites que l’éloquence politique ; et le genre judiciaire des anciens ne peut, sous aucun rapport, se comparer à l’état actuel du barreau moderne, qui ne ressemble en rien à celui des Grecs et des Romains. […] Au rapport de Cicéron lui-même, trois mois suffisaient pour l’étude du droit ; il était reçu même que l’on pouvait briller au barreau, sans études préliminaires de la jurisprudence. […] Il faut donc qu’il joigne à un grand fonds de connaissance, le talent de donner une attention particulière aux moindres détails de la cause dont il se charge ; qu’il étudie soigneusement tous les faits, toutes les circonstances qui peuvent avoir avec elle le rapport le plus éloigné.

24. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Première partie. De la poésie en général — Chapitre premier. Des caractères essentiels de la poésie » pp. 9-15

S’il considère le monde physique dans ses rapports avec son âme et ses sentiments, la nature lui semble vivante et animée, et il ouvre son cœur aux émotions les plus douces, aux impressions les plus profondes. […] On peut les envisager dans leurs rapports avec nos sens, avec notre être matériel, avec notre existence visible, bornée par le temps et l’espace : c’est le côté positif, qui nous fait considérer les objets par leurs qualités sensibles. On peut encore les considérer dans leurs rapports avec notre âme, nos idées, nos sentiments et nos passions, en un mot, avec notre vie intellectuelle et morale : c’est le point de vue moral qui laisse apercevoir le côté mystérieux des objets, et les liens qui les unissent au monde invisible ; c’est la manière poétique.

25. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre VII. Fontenelle. »

Voici comme Thomas décrit les devoirs et les travaux de l’homme d’état : « Il doit gouverner comme la nature, par des principes invariables et simples ; bien organiser l’ensemble, pour que les détails roulent d’eux-mêmes : pour bien juger d’un seul ressort, regarder la machine entière, calculer l’influence de toutes les parties les unes sur les autres, et de chacune sur le tout ; saisir là multitude des rapports entre des intérêts qui semblent éloignés ; faire concourir les divisions même à l’harmonie du tout ; veiller sans cesse à retrancher de la somme des maux qu’entraînent l’embarras de chaque jour, le tourment des affaires, le choc et le contraste éternel de ce qui serait possible dans la nature, et de ce qui cesse de l’être par les passions ». […] Voici comme Fontenelle décrit le goût d’un célèbre naturaliste pour la botanique : « On n’aura point de peine à s’imaginer qu’il s’occupait avec plaisir de tout ce qui avait du rapport avec l’objet de son amour. […] Il a fait mouvoir tous les astres dans des espaces libres : dès lors plus de fluide, plus de résistances, plus de frottements ; les liens qui unissent ensemble toutes les parties du monde, ne sont plus que des rapports de gravitation, des êtres purement mathématiques.

26. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE II. Du choix et de la délicatesse des expressions. » pp. 9-77

(La raison de cette différence de cas, c’est que, avec le nom de personne, il y a plutôt un rapport d’attribution, et avec le nom de chose, un rapport de tendance.) […] La phrase a une grâce particulière quand il y a un rapport de supériorité entre les deux membres. […] 3° Le gérondif en do se met avec la préposition in, quand il exprime un rapport d’union et répond à la question en quoi. […] 1° Conjonctions exprimant des rapports de coordination. […] Il y a donc rapport de dépendance ou de subordination.

27. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre V. Ouvrages historiques. »

Il est clair que, s’ils ont entre eux quelque liaison, quelque rapport de cause à effet, celui-là devra passer d’abord dont la connaissance est nécessaire à la parfaite intelligence de l’autre. […] On distingue plusieurs sortes d’histoires : l’histoire des hommes, considérés dans leurs rapports avec la Divinité, ou l’Histoire de la religion ; l’histoire des hommes, dans leurs rapports entre eux, ou l’Histoire profane ; et l’Histoire naturelle, qui a pour objet les productions de la nature, ses phénomènes, ses variations48. […] Une histoire universelle comprendrait le fond de toutes les histoires des peuples, réduites à une étendue proportionnée au corps entier de l’ouvrage : tous les objets détaillés, mesurés, placés selon leurs rapports symétriques entre eux et avec le tout, y seraient dans un état perpétuel de comparaison. Il faudrait présenter non seulement les rapports des causes et des effets qui occupent la scène du monde, mais encore les germes plus ou moins développés des catastrophes réservées aux siècles suivants. […] Les nôtres doivent contenir une multitude de détails et des milliers de rapports dont les anciens ne soupçonnaient pas l’existence.

28. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre V. Du Style en général, et de ses qualités. »

L’obscurité du style naît le plus souvent de la confusion ou du vague des rapports entre eux ; et c’est de tous les vices du style le plus inexcusable et le plus choquant dans toutes les langues, et dans la nôtre en particulier. […] Considérée sous le rapport des mots et des phrases, elle exige pureté et propriété dans les termes, et précision dans les phrases. […] Indépendamment de la pureté, qui est une qualité purement grammaticale, et qui appartient indistinctement à tous les genres d’écrire, le style peut être considéré comme ayant pour objet l’entendement qu’il veut éclairer, l’imagination qu’il doit frapper, les passions qu’il se propose d’exciter, l’oreille enfin qu’il ne doit jamais négliger ; et, sous ces divers rapports, il sera clair pour l’entendement, vif et animé pour l’imagination, fort ou véhément pour la passion, et nombreux pour l’oreille. […] Jusqu’ici nous avons parlé du style sous les rapports de l’expression de la pensée ; nous allons le considérer maintenant relativement aux ornements dont il peut être susceptible.

29. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre premier. Division générale. »

L’imagination suppose un esprit vif et une âme sensible : un esprit vif saisit les rapports, les ressemblances et les différences, et les peint en leur donnant du mouvement et de l’éclat ; une âme sensible est facilement impressionnée, et reproduit fidèlement son émotion par des images. […] Dans la nature, le beau se manifeste à l’homme par une sorte de rayonnement céleste ; et dans les arts, l’homme exprime l’idée qu’il en a conçue dans son double rapport avec Dieu et avec la nature. […] On voit par là qu’il y a un rapport immédiat entre le sublime et l’idéal. […] C’est que le sublime est une grandeur dont la mesure nous échappe, et qui ne trouve plus dans notre nature, dans nos idées habituelles, aucun point de rapport, aucun point de comparaison.

30. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre IV. — De l’Élocution »

Quand le sujet a été trouvé et médité, ce qui a rapport à l’invention : quand les parties ont été disposées dans un ordre convenable, ce qui concerne la disposition ; il ne reste plus à l’écrivain ou à l’orateur qu’à s’occuper du travail de l’Élocution ou du Style. Cette dernière partie comprend : 1° Les qualités générales et les défauts de la phrase ; 2° L’harmonie et ses quatre espèces, qui sont : l’harmonie des mots, des phrases, imitative et des périodes ; 3° Le choix des pensées ; 4° Les rapports des pensées entre elles, qui sont : l’Unité, la Transition et la Gradation ; 5° Les figures de grammaire ou Tropes ; 6° Les figures en général ; 7° Les qualités particulières du style, qui caractérisent le style simple, le tempéré et le sublime.

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