On doit entendre par lieux d’argumens, des sources d’où l’on tire les preuves, et par lieux communs, le développement, l’ornement, l’amplification de ces preuves. […] Il les divise en preuves directes ou d’identité, et en preuves indirectes ou par l’analogie. […] Des preuves directes ou d’identité. […] Des preuves indirectes ou par l’analogie. […] Une preuve n’est que la vérité d’une chose démontrée par une autre.
Quand vous parlez, où cherchez-vous vos preuves, Athéniens ? […] L’exorde prépare les preuves, la narration et la péroraison les confirment. […] Quelquefois ils remplacent la narration par le débat contradictoire des faits et des preuves ; quelquefois, bien conduite, elle devient entre leurs mains la plus forte et la plus convaincante de toutes les preuves. […] L’échafaudage de vos preuves, privé de l’appui des faits qui sont sa base naturelle, s’écroulera et entraînera votre cause dans sa chute. […] La péroraison est le ralliement des preuves dispersées dans la lutte oratoire.
Des moyens d’instruire, ou des preuves. […] Du choix des preuves. […] De l’arrangement des preuves. […] De la liaison des preuves. […] Du développement des preuves ou de l’amplification.
On sent bien que le discours est fait, après un pareil exorde, et que, quels que soient la nature, le nombre, et la force des preuves, l’orateur est sûr de diriger à son gré un auditoire si heureusement disposé. […] Les preuves sont ou de raison ou de sentiment, et doivent toucher le cœur par leur pathétique, ou convaincre l’esprit par leur solidité. De là l’argumentation, qui est la partie technique du raisonnement, ou, si l’on veut, le corps de la preuve ; et le pathétique, qui en est l’âme, et qui achève victorieusement sur les cœurs, ce que l’argumentation a commencé sur les esprits. […] Mais, dans le cas contraire, il doit frapper d’abord les grands coups, et placer les premiers ses arguments les plus forts, afin de disposer favorablement l’auditoire à l’infériorité des preuves subséquentes. Lorsque dans un grand nombre d’arguments, il s’en trouve un ou deux qui sont plus faibles que les autres, Cicéron conseille de les placer au milieu de ce corps de preuves, parce que leur faiblesse y sera bien moins sensible qu’au commencement où à la fin de la confirmation.
— Qu’entendez-vous par preuves ? — Combien de sortes de preuves ? — Comment trouve-t-on les preuves intrinsèques ? […] 2° Ordre des preuves. […] — Où se placent, dans le discours, les preuves, les arguments ?
Preuves. […] Je lui rappellerai le souvenir de tel de ses amis qui, par le jeu, s’est réduit à la misère ; je lui citerai quelques faits puisés dans l’histoire, l’autorité des moralistes, etc., etc., et ces preuves seront extrinsèques. […] Qu’on médite attentivement son sujet, qu’on se pénètre profondément de sa matière, qu’on l’envisage sous toutes ses faces, qu’on en étudie tous les détails, et l’on trouvera assez de preuves intrinsèques ; qu’on enrichisse son esprit des connaissances nécessaires à la matière que l’on traite, qu’on lise avec attention les auteurs qui ont écrit sur le même sujet, et les preuves extrinsèques se présenteront en foule. […] Nous verrons plus loin comment il faut disposer une preuve lorsque nous dirons un mot de la logique. […] Doit-on se servir dans tout discours des trois parties de l’invention, les preuves, les mœurs et les passions ?
La confirmation renferme les preuves ou arguments. […] L’exemple donné ici en est la preuve. […] Enfin il ne suffit pas d’avoir trouvé ses preuves et d’en avoir reconnu la nature, sachez encore les choisir, les disposer, les traiter. Cicéron, au deuxième livre de l’Orateur, donne sur le choix des preuves d’excellents préceptes. […] Si, pour donner plus d’énergie à des preuves individuellement insuffisantes, il les a réunies et accumulées, isolez à votre tour chacune d’elles et brisez-les l’une après l’autre.
Preuves. — Lieux communs intérieurs et extérieurs. […] L’orateur peut, dans la confirmation, s’attacher à plaire et à toucher ; il doit même revêtir ses preuves des grâces de la diction. […] Le passage où il rappelle la mort si subite et si imprévue de la duchesse d’Orléans, et la stupéfaction profonde où elle plongea les Français, en peut donner la preuve. […] Il expose ensuite ses moyens ou preuves, les développe, et finit par prendre des conclusions dans lesquelles il spécifie l’objet de sa demande. […] Domairon, Rhét, des Preuves.
Souvent, l’orateur, pareil à un stratégiste prudent, qui assure sa marche en pays ennemi, ne hasarde une proposition qu’en l’appuyant de ses preuves. […] » — C’est la preuve. […] L’énumération n’est pas seulement une preuve amplifiée, c’est la source la plus féconde des ornements oratoires. […] De là une foule de preuves que les rhéteurs ont résumées en ce vers bien connu : Quis, quid, ubi, quibus auxiliis, cur, quomodo ; quando. […] Je n’insisterai pas sur les autres genres de preuves : je me contenterai de les énumérer.
Et quand la religion des chrétiens n’aurait point d’autre preuves contre l’incrédulité, que l’élévation de cette maxime, elle aurait toujours ce degré de sainteté, et par conséquent de vraisemblance, sur toutes les sectes qui ont jamais paru sur la terre ». […] Prenons pour exemple le beau discours sur la vérité d’un avenir, et suivons la marche de l’orateur dans l’ordre et le développement de ses preuves. […] Mais ce qui est plus déplorable cent fois que le reste, c’est que ces mêmes vérités, appuyées de leurs preuves, ne laissent souvent aucune trace dans les cœurs ; et que les sophistes, qui ne prouvent rien, l’emportent si aisément sur le philosophe religieux, qui raisonne et qui prouve. […] Après avoir démontré la futilité de ces sortes de raisonnements, l’orateur en prouve le danger ; et c’est là qu’abandonnant, comme il le dit lui-même, les grandes raisons de doctrine, il ne s’adresse qu’à la conscience de l’incrédule, et s’en tient aux preuves de sentiment. […] Quand je n’aurais d’autre preuve de l’immortalité de l’âme, que le triomphe du méchant, et l’oppression du juste en ce monde, cela seul m’empêcherait d’en douter.
Les parties d’un discours peuvent se réduire à six principales, qui sont : 1° l’Exorde ; 2° la Proposition où la Division se trouve comprise ; 3° la Narration ; 4° la Confirmation ou la Preuve ; 5° la Réfutation ; 6° la Péroraison. […] Confirmation ou Preuve La Confirmation est la partie du discours où l’orateur prouve les faits qu’il a racontés. Il sera avantageux à sa cause qu’il commence par donner des preuves solides qui s’emparent tout de suite de l’esprit des auditeurs. […] Quintilien recommande aux orateurs une disposition habile dans l’emploi des preuves. […] Tous les genres de discours n’ont pas également besoin de preuves : on n’en fait pas usage dans ceux qui ont pour objet des remerciements, des félicitations ou des condoléances ; tandis que l’oraison et le plaidoyer en font grandement usage.
Deux choses peuvent être renfermées sous ce nom : la première est l’étude des preuves de la vérité de la religion chrétienne ; la seconde est l’étude de la doctrine qu’elle enseigne, et qui est ou l’objet de notre foi ou la règle de notre conduite. […] Par rapport au premier point, c’est-à-dire l’étude des preuves de la vérité de la religion, je ne crois pas avoir besoin de vous avertir, mon cher fils, que la persuasion, ou la conviction à laquelle on peut parvenir en cette matière par l’étude et par le raisonnement, ne doit jamais être confondue ni même comparée avec la foi, qui est un don de Dieu, une grâce singulière qu’il accorde à qui lui plaît, et qui exige d’autant plus notre reconnaissance, que nous ne la devons qu’à la bonté de ce Dieu, qui a bien voulu prévenir en nous la lumière de la raison même par celle de la foi. Mais quoique cette conviction et cette espèce de foi humaine qu’on acquiert par l’étude des preuves de la religion chrétienne soient d’un ordre inférieur à la foi divine, qui est le principe de notre sanctification1/, et quoique la simplicité d’un paysan, qui croit fermement tous les mystères de la religion parce que Dieu les lui fait croire, soit infiniment préférable à toute doctrine d’un savant, qui n’est convaincu de la vérité de la religion que comme il l’est de la certitude d’une proposition de géométrie ou d’un fait dont il a des preuves incontestables, il est néanmoins très-utile d’envisager avec attention et de réunir avec soin toutes les marques visibles et éclatantes dont il a plu à Dieu de revêtir de ce caractériser, pour ainsi dire, la véritable religion. […] Mais c’est une grande satisfaction pour un jeune homme aussi bien né que vous l’êtes, de s’être mis en état de sentir la frivolité des raisonnements qu’on se donne la liberté de faire contre la religion, et de bien comprendre que le système de l’incrédulité est infiniment plus difficile à soutenir que celui de la foi, puisque les incrédules sont réduits à oser dire, ou qu’il n’y a point de Dieu, ce qui est évidemment absurde ; ou que Dieu n’a rien révélé aux hommes, ce qui démenti par tant de démonstrations et de faits qu’il est impossible d’y résister : en sorte que quiconque a bien médité toutes ces preuves trouve qu’il est non-seulement plus sûr, mais plus facile de croire que de ne pas croire, et rend grâces à Dieu d’avoir bien voulu que la plus importante de toutes les vérités fût aussi la plus certaine, et qu’il ne fût pas plus possible de douter de la vérité de la religion chrétienne, qu’il l’est de douter s’il y a eu un César ou un Alexandre… Pour ce qui est de l’étude de la doctrine que la religion nous enseigne, et qui est l’objet de notre foi ou la règle de notre conduite, c’est l’étude de toute notre vie, mon cher fils : vous en êtes déjà aussi instruit qu’on le peut être à votre âge, et je vois avec joie que vous travaillez à vous en instruire de plus en plus ; je ne puis donc que vous exhorter à vous y appliquer sans relâche.
Des preuves. […] On définit la preuve : « toute raison qu’apporte le dialecticien pour donner à ce qu’il affirme ou ôter à ce qu’il nie le caractère de vérité, de certitude ou de vraisemblance. » La preuve peut n’être qu’oratoire : c’est alors le simple récit, l’exposé ou le développement des faits qu’on veut établir. […] » il faisait preuve de beaucoup d’humanité, sans dire pourtant de lui-même qu’il fût humain. […] Si la proposition est complexe ou qu’elle admette deux ordres de preuves, elle nécessite alors ce que les rhéteurs appellent une division. […] Ajoutons qu’il faut l’entendre également des idées, des preuves, des passions, dans leur développement.
Bien souvent l’orateur, en faisant valoir une preuve, peint en même temps les mœurs, et excite les passions. […] Des Preuves. […] Quelles sont donc les sources, où il peut puiser ses preuves ? […] On sent qu’elles doivent donner un grand poids et une grande force aux preuves. […] Il doit même revêtir ses preuves des grâces de la diction, de l’éclat des figures qui peuvent leur convenir.
De la preuve ou confirmation. […] Choix des preuves. […] Ordre des preuves. […] Manière de traiter les preuves. […] Liaison des preuves.
Choix des preuves. — 5- ordre des preuves. — 6. […] Recherche des preuves. […] Du choix des preuves. […] Ordre des preuves. […] Liaison des preuves.
— Aristote renfermait la Rhétorique dans la dialectique, et le discours dans la preuve. […] Chaque proposition est suivie de sa preuve, et la tient comme par la main. […] Le texte de Bossuet en est une preuve. […] — Les preuves rendent la vérité claire, sinon évidente. […] Il faut réduire et resserrer en quelques mots les principales preuves, et en déduire la vérité.
La preuve en est dans ce que l’on reprochait à Carcinus. […] Les preuves ont seules un caractère vraiment technique, tout le reste n’est qu’un accessoire ; or ils ne disent rien de l’enthymème, ce qui est le corps de la preuve. […] Mais, sur le chapitre des preuves oratoires, ils n’expliquent rien, et pourtant c’est par les preuves que l’on devient capable de faire des enthymèmes. […] La preuve est une démonstration (car si nous admettons une preuve, c’est surtout lorsque nous supposons qu’il y a eu démonstration). […] C’est pourquoi, parmi les signes, la preuve a cette propriété.
La preuve qu’elles sont reconnues bonnes, c’est que depuis Aristote, qui les a le premier rédigées, elles n’ont pas subi de changement, que tous les modernes qui ont fait des traités de Rhétorique ont copié les anciens, et que, pour vous en donner un, je serais obligé à mon tour de copier les modernes. […] Ainsi l’exorde doit être modeste et insinuant, la confirmation doit présenter les preuves dans un certain ordre de bataille, les plus fortes en tête et les plus faibles en queue, ou vice versa, les plus fortes en queue et les plus faibles en tête, etc., etc. » Vous sentez déjà vous-mêmes combien il est téméraire de vouloir fixer les règles d’un art comme l’éloquence, que les institutions et les mœurs transforment d’âge en âge, comme les différentes latitudes modifient le tempérament des hommes et la nature des végétaux. […] Du reste, nulle preuve positive, des propos suspects, un alibi contesté, un empressement à se justifier plus propre à appeler sur lui les soupçons de la justice qu’à les détourner. […] D’un autre côté, les rares preuves matérielles sur lesquelles nous aurions pu fonder notre innocence m’entraînaient dans des détails fastidieux, dans des développements maigres et diffus. […] Le Juge. — Par le débat contradictoire des faits et des preuves.
Logicien exact, mais bien moins instruit, bien moins profond que le premier, il raisonne avec justesse, avec méthode, et possède de plus l’art de tourner ses preuves en sentiment. […] Qu’on ne s’imagine pas que les preuves soient bannies de l’Oraison funèbre. […] Il expose ensuite ses moyens ou preuves, les développe, et finit par prendre des conclusions, dans lesquelles il spécifie l’objet de sa demande. […] C’est là qu’il fera valoir ses preuves, en les disposant, en les développant de la manière la plus convenable à son sujet. […] Il n’y a point de meilleures preuves que celles qui sont appuyées de l’autorité des lois.
On peut considérer les apôtres comme les premiers orateurs chrétiens ; saint Jean Chrysostôme avance, et prouve que saint Paul fit plus de conversions par le talent de la parole, que par le don des miracles, et il en donne pour preuves l’étonnement de l’aréopage, et l’admiration des prêtres de Lystres en Lycaonie, qui voulurent lui offrir des victimes, comme au Dieu de l’éloquence. […] Le nom de Tertullien retentit souvent dans la chaire ; il est peu de discours sacrés où l’orateur ne fortifie souvent ses raisonnements et ses preuves des preuves et des raisonnements de Tertullien.
Les qualités fondamentales de toute espèce d’éloquence, sont la solidité du raisonnement, la force des preuves, la clarté de la méthode, et une apparence au moins de sincérité dans l’orateur. […] C’est au philosophe à nous convaincre de la vérité par le nombre et la force des preuves ; mais c’est à l’orateur à entraîner notre volonté, à fixer toutes nos irrésolutions, à nous forcer enfin de vouloir ce qu’il veut, en rangeant nos cœurs de son parti. […] Tantôt, l’orateur ne cherche pas uniquement à plaire, il s’efforce d’instruire et de convaincre ; il emploie tout son art, il rassemble toutes ses forces pour détruire les préventions qui peuvent s’élever contre lui ou contre sa cause, pour réunir ses preuves et les disposer de la manière la plus favorable à sa défense.
Preuves. […] Il y a deux sortes de preuves. […] Combien y a-t-il de sortes de preuves ? […] Où faut-il chercher ses preuves ? […] On arrange ces preuves dans l’ordre le plus propre à frapper les esprits.
De la manière de distribuer les preuves dépend souvent le succès. […] Il faut aussi faire un choix parmi les preuves, négliger celles qui sont légères, et ne s’attacher qu’à celles qui peuvent vraiment influer sur la conviction de l’auditeur. […] La réfutation se lie naturellement à la confirmation : elle consiste à détruire les preuves et les objections qu’on nous oppose. […] Souvent on résume les principales preuves en les groupant avec de nouvelles couleurs et une nouvelle force, pour frapper vivement les esprits et achever de les convaincre-, ou bien, si le sujet prête à l’émotion, l’orateur met en œuvre toutes les ressources du pathétique pour frapper un grand coup ; il emploie les tours animés, les figures hardies, les expressions énergiques, pour toucher, ébranler, subjuguer les auditeurs.
Ce n’est pas tout de plaire et de toucher, il faut aussi Bavoir convaincre par les preuves : c’est le but du raisonnement. […] On appelle argument ou preuve les raisons dont on appuie les vérités qu’on veut démontrer. […] Le cercle vicieux rentre dans la pétition de principe ; il donne pour preuve le fait même qui est à prouver.
Il nous suffira d’en connoître et d’en bien saisir les preuves démonstratives. […] Dans l’exposition et l’enchaînement des preuves, il y a une méthode, un clarté admirable, une dialectique des plus pressantes et des plus vigoureuses. […] On y voit appuyée sur des preuves incontestables l’opinion de l’immortalité de l’âme, celle d’un Dieu vengeur du crime et rémunérateur de la vertu dans une autre vie ; par conséquent le système des deïstes démontré absurde ; le systême des matérialistes démontré indigne de Dieu même, et désespérant pour l’homme. […] Car on leur en fait voir de la mieux poussée dans un des plus grands géomètres, des plus subtils métaphysiciens et des plus pénétrans esprits qui aient jamais été au monde. » Ce n’est point assez de connoître les preuves de notre religion.
Il ne seconde plus l’argumentation, il la remplace : il est à lui seul une preuve, un élément de persuasion. — « Nous l’emportons dans le pathétique, » a dit Quintilien. […] Toute l’adresse de ces orateurs se borne à grouper les preuves et à présenter les faits dans l’ordre le plus naturel et le plus vraisemblable. […] Habileté, enjouement, esprit, — qualités secondaires. — Le nerf du plaidoyer c’est l’abondance des preuves et la force du pathétique. […] Pesez une à une toutes les raisons que donne l’orateur, voyez comme il les enchaîne dans un ordre logique, comme il les fortifie en les appuyant de preuves secondaires, comme il les fait valoir par le développement.
Cependant, parmi les diverses méthodes, il en est une qui me parait, ainsi qu’à la majorité des rhéteurs, plus généralement applicable, et la voici : Qu’immédiatement après l’exorde, s’il y a exorde, l’écrivain expose le fait ou les faits dont il veut tirer une leçon ou un argument, les éléments de la science qu’il se propose de traiter, l’ensemble de vérités qu’il prétend établir ; que de là il passe aux preuves de ces faits, aux développements de ces données premières, à la démonstration de sa doctrine ; qu’enfin il s’attache à combattre les arguments et les moyens de ceux qui, sur les choses ou les personnes, les faits ou les idées, adoptent et soutiennent une opinion contraire à la sienne, ou tirent de la même opinion des conséquences différentes. […] Tantôt l’idée ou le fait serait mal établi, si les preuves préalables n’en préparaient d’abord la vraisemblance, si nous ne conduisions insensiblement et d’une manière détournée jusqu’à la vérité ; alors la confirmation prend le premier rang. […] La première loi à observer, c’est de ne jamais décrire pour décrire, mais pour ajouter soit à l’intérêt du récit, soit à la puissance des preuves.
Il a donné si longtemps des preuves de l’une, et si heureusement réalisé ce qu’il va dire de l’autre, que l’on croirait lire sa propre histoire tracée par la main impartiale de l’équité. […] Nous en citerons, pour preuve, quelques fragments du discours prophétique, où, vingt ans avant la révolution, l’orateur-magistrat la dénonçait au roi, à la France, à l’Europe entière ; en exposait le but, le plan, les moyens, les auteurs, de manière à ne pas laisser l’ombre d’un doute sur l’existence de cette effrayante conspiration contre le bonheur et la moralité de tous les peuples.