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114. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

Déjà la renommée Par d’étonnants récits m’en avait informée ; Mais que, voyant de près ce spectacle charmant, Je sens croître ma joie et mon étonnement ! […] Je ne rêve, monsieur, en aucune façon ; Vous nous l’avez dicté plein de sens et raison. […]                                Crispin, parle en ma place ; Je sens, dans mon gosier, que ma voix s’embarrasse. […] Ma plume au bout du vers trouve d’abord Sofal : Je sens que mon esprit travaille de génie. […] Sous prétexte qu’il ne faut pas sacrifier à la richesse de la rime toutes les autres beautés de la poésie, il néglige la rime au-delà même des libertés du théâtre ; par exemple, il fait rimer champs avec sens, sévère avec plaire, compassion avec prison, etc.

115. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre XXV. » pp. 131-134

La correction μὲν suffit pour donner un sens raisonnable. […] Προϐεϐληϰότα offre un sens raisonnable  mais προϐαίνειν paraît être le mot propre en pareil cas.

116. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — La Boétie, 1530 1563 » pp. -

On s’en servait pour siffler, et contrefaire le chant des oiseaux, afin de les attirer, d’où le sens de tromper. […] Pourvu seulement. — Chatouiller vient de catulliare, qui a le sens de titillari.

117. (1892) La composition française aux examens du baccalauréat de l’enseignement secondaire moderne, d’après les programmes de 1891, aux examens de l’enseignement secondaire des jeunes filles et aux concours d’admission aux écoles spéciales pp. -503

Cette expression est-elle juste, et dans quel sens ? […] Celui qui ne demande à la vie que l’amélioration de son être, que le perfectionnement moral dans le sens du contentement intérieur…, est moins exposé que personne à manquer la vie. […] Chercher les vains ornements, faire l’auteur, dans le sens où l’entendait Pascal, lui paraît d’un ridicule achevé ; il ne saurait donc écrire que simplement. […] Aristote ne raisonne point avec plus de force et de sens ; Horace n’a pas plus de grâce et plus d’agrément. […] Tel nous parait être le sens de cette pensée de Rivarol et telles sont, du moins, quelques-unes des idées qu’elle éveille.

118. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre V. Ouvrages historiques. »

L’histoire embrasse toutes les actions des hommes célèbres, tous les événements dont l’univers a été le théâtre ; et, en ce sens, son domaine est illimité. […] En effet, le mot histoire y est pris dans son sens étymologique d’information, investigation, recherches, exploration ; mais elle appartient si bien au genre didactique, qu’elle change et se modifie à mesure que des découvertes nouvelles font connaître de nouveaux rapports entre les êtres ; tandis que l’histoire, dans son sens général, ne s’applique qu’aux événements passés et rapportés dans les écrits ou par les traditions. […] Avant que de prendre le pinceau, il faudrait rassembler les fastes de tous les empires, les monuments de tous les faits ; être sûr de les avoir authentiques, de les entendre dans leur véritable sens ; avoir un point de vue fixe qui servirait de base à tout le reste. […] Le mot commentaire, en français, prend ordinairement un autre sens.

119. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Corneille 1606-1684 » pp. 310-338

Aux peintures généreuses du cœur humain, il sut allier le sens historique, et l’intuition qui devine le génie des temps ou des lieux. […] Vive a le sens de vivante. […] Le sens humain s’étonne, ou se révolte. […] Ici les mots perdent leur sens : ces deux cœurs ne parlent plus la même langue ; ce qui est héroïsme pour l’un est crime pour l’autre. […] Le mot n’est plus employé dans ce sens.

120. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre IV. Beautés morales et philosophiques. »

Un très grand poète, qui était philosophe dans le sens et avec les restrictions où il est permis et possible de l’être, Racine le fils, a fait, dans son poème de la Religion, un rapprochement très ingénieux de ce que les anciens ont dit de mieux et pensé de plus juste en fait de morale. […] Aussi, après avoir successivement parcouru tout ce qui peut faire sur la terre la gloire, le plaisir ou le bonheur de l’homme ; après avoir vu que toutes ces prérogatives brillantes se réduisaient au même néant : Omnia vanitas , il trouve cependant une exception à cette grande vanité des choses terrestres ; et cette exception, toute philosophique (dans le sens où la philosophie est la sagesse), établit d’un seul trait toute la différence qui existe en effet entre ce qu’un Dieu a dicté, et ce que l’homme imagine. […] Voici maintenant le commentaire poétique de ce texte consolant : Bientôt vos yeux éteints ne verront plus le jour : Sur vos fronts sillonnés la pesante vieillesse Imprimera l’effroi, gravera la tristesse : Ses frimats détruiront vos cheveux blanchissants : Vous perdrez le sommeil, ce charme de vos sens : Les mets n’auront pour vous que des amorces vaines : Vous serez sourds au chant de vos jeunes syrènes : Vos corps appesantis, sans force et sans ressorts, Feront pour se traîner d’inutiles efforts : La Mort, d’un cri lugubre, annoncera votre heure ; L’éternité, pour vous, ouvre alors sa demeure. […] Chaque chose a des mots et des sens arbitraires ; L’univers retentit de sentiments contraires.

121. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Introduction » pp. -

Nous leur devons aussi des sons peu harmonieux, de rudes aspirations, par exemple : Harangue (de Hring, cercle), Haire (de Hara) ; et des suffixes en ard ou art, ayant le sens du superlatif : (babillard, richard, vieillard). La révolte de l’instinct national contre des oppresseurs grossiers se trahit encore par le sens défavorable de plusieurs mots empruntés aux vainqueurs. […] Les deux habitudes persistant côte à côte, chacune prendra bientôt un sens spécial, et le trésor commun n’en sera que plus riche. […] Ce mot, pris dans le sens de jongleur de gestes,ne fut en usage que dans la seconde moitié du xiie  siècle.

122. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Racine 1639-1699 » pp. 415-440

D’horreur encor tous mes sens sont saisis. […] je me sens déjà pris de compassion. […] Ce vers n’a pas un sens net. […] Imparfait ou déchu, l’homme est le grand mystère Dans la prison des sens, enchaîné sur la terre, Esclave, il sent un cœur né pour la liberté ; Malheureux, il aspire à la félicité ; Il veut sonder le monde, et son œil est débile ; Il veut aimer toujours : ce qu’il aime est fragile.

123. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Montesquieu, 1689-1755 » pp. 235-252

Ma machine est tellement composée, que j’ai besoin de me recueillir dans toutes les matières un peu abstraites ; sans cela mes idées se confondent : et si je sens que je suis écouté, il me semble dès lors que toute la question s’évanouit devant moi ; plusieurs traces se réveillent à la fois ; il résulte de là qu’aucune trace n’est réveillée. […] Tumulte populaire a une singulière énergie, car il nous parait évident que Montesquieu prend ici ce terme dans son sens et suivant son étymologie antiques, limor mullus.. […] Cette invocation est fort belle ; en définissant la raison comme le plus parfait, le plus noble, le plus exquis de nos sens, Montesquieu s’y élève jusqu’à la poésie. […] Ce mot a le sens de résolution.

124. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Napoléon Ier , 1769-1821 » pp. 428-446

Je sens que peut-être j’irrite dans cette lettre une certaine susceptibilité naturelle à tout souverain ; mais les circonstances ne demandent aucun ménagement ; je lui dis les choses comme je les pense ; et, d’ailleurs, que Votre Majesté me permette de le lui dire, ce n’est pas pour l’Europe une grande découverte que d’apprendre que la France est du triple plus populeuse, et aussi brave et aguerrie que les États de Votre Majesté. […] Je sens vivement votre douleur. […] Je sens bien qu’avant d’être leur égal, je serai longtemps leur écolier. […] Le propre du militaire est de tout vouloir despotiquement : celui de l’homme civil est de tout soumettre à la discussion, à la vérité, à la raison. » Citons en terminant cette page de M. de Salvandy : « Napoléon Bonaparte, le héros des temps modernes, héros dans le sens antique du mot, héros à la façon de ces personnages épiques, demi-dieux de la terre, qui la remplissent de leurs exploits, laissent un souvenir ineffaçable dans la mémoire des hommes, prennent place dans toutes les traditions des peuples, grandissent de siècle en siècle, grâce aux actions surhumaines dont la fable grossit leur histoire, et finissent par laisser l’érudit incertain si ces Hercule, ces Sésostris, ces Romulus, dont le nom et les monuments sont partout, ont jamais vécu.

125. (1867) Rhétorique nouvelle « Deuxième partie. L’éloquence du barreau » pp. 146-

Il a le sens droit, mais borné aux choses pratiques. […] Si j’ai réussi à vous tracer nettement le caractère de ces hommes (et notez bien que je ne vous parle pas encore des Romains civilisés par la Grèce, mais des vrais fils de la louve, des purs Latins, de ceux qui préparèrent la conquête du monde par celle de l’Italie), si, dis-je, je vous les ai représentés dans leur primitive rudesse, vous n’aurez pas de peine à comprendre que pour émouvoir ces paysans et ces soldats, il fallait de violentes secousses, et que la parole ne pouvait arriver à leurs âmes qu’en remuant leurs sens et en leur donnant, pour ainsi dire, le frisson de la chair. […] quel sens pratique ! […] Nous allons lire ensemble ces belles pages, et, si nous sommes assez heureux pour en bien comprendre le sens et la portée, non-seulement nous connaîtrons l’auteur, mais nous saurons de la rhétorique tout ce qu’il nous importe d’en savoir.

126. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VI. des mœurs  » pp. 75-88

Il s’agit d’abord de bien fixer le sens que j’attache à ces mots. […] Il n’est donc pas inopportun, tout en abandonnant à la logique les arguments, de conserver à la rhétorique le chapitre des passions et même celui des mœurs, mais dans un autre sens que l’antiquité, et en tant qu’elles contribuent à l’invention. […] Ce ne sont pas, en effet, les livres sur les variétés caractéristiques des siècles et des nations qui nous manquent ; mais parfois l’esprit de flatterie, celui de dénigrement, les préjugés en un sens quelconque ont guidé les auteurs, ou bien ils ont tracé des portraits de fantaisie.

127. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) «  Chapitre XXIV. des figures. — figures par rapprochement d’idées opposées  » pp. 339-352

Tout auteur de portraits et de parallèles, tout bel esprit, en prenant même le mot dans son meilleur sens, penche vers l’antithèse. […] Pour que cette figure ajoute au discours de la valeur et de l’énergie, elle devra être présentée de façon que le lecteur ne puisse manquer, d’une part, d’interpréter les paroles dans le sens voulu, et se plaise, de l’autre, au facile travail de cette interprétation. […] Analysez toutes ces figures, et vous conclurez que toutes se rattachent à l’ironie, en ce sens que l’idée exprimée n’y est pas à elle-même son but, et qu’il n’en est aucune à laquelle ne puisse s’appliquer le mot fameux de Talleyrand : « La parole a été donnée à l’homme pour déguiser sa pensée. » Ne perdez pas de vue ce caractère de double entente ; c’est lui qui justifie non-seulement le rang que j’assigne à ces formes du discours, mais le nom même de figures que je leur donne.

128. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

Il jugeait tout avec un sens exquis ; il aimait à raconter, et ses récits avaient autant d’agrément que ses mots ont eu de célébrité. […] L’érudition, qui par une inspiration du génie a retrouvé le sens des hiéroglyphes, perdu depuis près de quinze siècles, soulève en ce moment le voile qui couvre l’écriture de Ninive et de Babylone. […] Des peuples écoulés dépassant les niveaux, Les faire déborder en miracles nouveaux ; Asservir à l’esprit les éléments rebelles, Prendre au feu sa fumée, à l’aquilon ses ailes, Sur des fleuves d’acier faire voguer les chars, Multiplier ses sens par les sens de nos arts. […] ni facile de clore en peu de mots beaucoup de sens. […] Je veux : ma volonté suffit pour que je vive ; Je le sens, j’en suis sûr.

129. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Malherbe. (1555-1628.) » pp. 160-164

On ne dirait plus, dans ce sens, que rancunes, terme non admis dans le style noble. […] Sens du latin fides, fidélité. — L’orthographe du mot avec était alors, le plus souvent, et suivant le besoin du vers, avecques ou avecque.

130. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Préface » pp. -

On ne peut tout dire sans doute de chaque auteur ; il n’est besoin que d’en dire assez pour bien marquer le sens de sa manière, et donner à l’auditeur qui sort de là l’envie d’en savoir plus en recourant à l’original ; mais il faut, à la rigueur, lui en avoir déjà offert et servi un assez ample choix, pour que, même sans aller s’informer au delà, il en garde un souvenir propre, et attache à chaque nom connu une idée précise. L’art de la critique, en un mot, dans son sens le plus pratique, consiste à savoir lire judicieusement les auteurs, et à apprendre aux autres à les lire de même, en leur épargnant les tâtonnements et en leur dégageant le chemin. » (Sainte-Beuve.)

131. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Préface » pp. -

On ne peut tout lire sans doute de chaque auteur ; il n’est besoin que d’en lire assez pour bien marquer le sens de sa manière, et donner à l’auditeur qui sort de là l’envie d’en savoir plus en recourant à l’original ; mais il faut, à la rigueur, lui en avoir déjà offert et servi un assez ample choix, pour que, même sans aller s’informer au delà, il en garde un souvenir propre, et attache à chaque nom connu une idée précise. L’art de la critique, en un mot, dans son sens le plus pratique, consiste à savoir lire judicieusement les auteurs, et à apprendre aux autres à les lire de même, en leur épargnant les tâtonnements et en leur dégageant le chemin. » (Sainte-Beuve.)

132. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Première partie. De la poésie en général — Chapitre premier. Des caractères essentiels de la poésie » pp. 9-15

On peut les envisager dans leurs rapports avec nos sens, avec notre être matériel, avec notre existence visible, bornée par le temps et l’espace : c’est le côté positif, qui nous fait considérer les objets par leurs qualités sensibles. […] Ne croyant qu’au témoignage des sens ou du raisonnement, ils veulent tout calculer, tout peser.

133. (1854) Éléments de rhétorique française

En prose, il faut qu’elles soient nécessaires au sens de la phrase : c’est ainsi que Ballon sait toujours les employer. […] Le mérite du son est bien inférieur à celui du sens ; cependant il n’est pas indigne de notre attention. […] Le membre est une proposition qui renferme en elle-même un certain sens, mais un sens imparfait et dépendant des autres parties de la période. […] Les rhéteurs ont ensuite constaté le fait, et donné le nom de tropes à ces mots enrichis d’un nouveau sens. […] Est-il une idée plus sublime et plus féconde que celle de ce Dieu caché qui échappe à nos sens, mais qui se révèle à la raison ?

134. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

Adieu ; déjà je sens dans un nuage épais Nager mes yeux éteints, et fermés pour jamais. […] Tous les sens, toutes les passions, tous les intérêts combattaient pour l’idolâtrie. […] Comment accoutumer des esprits si corrompus à la régularité de la religion véritable, chaste, sévère, ennemie des sens et uniquement attachée aux biens invisibles ? […] La langue est un archet qui, battant sur les dents et sur le palais, en tire des sens exquis. […]          Ne sens-je pas bien que je veille ?

135. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XI. Poésies fugitives. »

Le sens est suspendu à la fin de chaque stance ; le même mot ne doit pas reparaître deux fois. […] Le sens doit être coupé après le quatrième, le cinquième ou le sixième vers de chaque couplet.

136. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre VIII. Petites pièces anciennes. »

Quelquefois aussi on veut que les mots qui forment le refrain se représentent avec des sens différents. […] Le sens doit être complet ou fortement suspendu après chaque quatrain et chaque tercet ; cela est évident puisque ce sont des stances de quatre ou de trois vers qu’on appelle ainsi.

137. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Retz 614-1679 » pp. 22-26

» lui répondis-je ; et dans la vérité, je croyais que tout le monde avait perdu le sens. […] Il a voulu se mêler d’intrigues dès son enfance, dans un temps où il ne sentait pas les petits intérêts, qui n’ont jamais été son faible, et où il ne connaissait pas les grands, qui d’un autre sens n’ont pas été son fort.

138. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Voiture, 1598-1648 » pp. 21-25

Ce mot s’employait déjà dans le sens de plaisanterie, de farce. […] Voiture joue ici sur le sens de ce mot, devenu le surnom d’une faction qui, vers le même temps, au début de la régence d’Anne d’Autriche, préludait aux troubles de la Fronde.

139. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre VI. Massillon. »

Si nous ne naissons que pour les plaisirs des sens, pourquoi ne peuvent-ils nous satisfaire, et laissent-ils toujours un fonds d’ennui et de tristesse dans notre cœur ? Si l’homme n’a rien au-dessus de la bête, que ne coule-t-il ses jours comme elle, sans souci, sans inquiétude, sans dégoût, sans tristesse, dans la félicité des sens et de la chair ? […] Un sentiment si éloigné de la nature de l’homme, puisqu’il ne serait né que pour les fonctions des sens, aurait-il pu prévaloir sur la terre ?

140. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre V. Analyse de l’éloge de Marc-Aurèle, par Thomas. »

D’abord il promena ses regards sur les différentes sectes qui étaient autour de lui ; il en distingua une qui apprenait à l’homme à s’élever au-dessus de lui-même : elle lui découvrit, pour ainsi dire, un monde nouveau, où le plaisir et la douleur sont comme anéantis, où les sens ont perdu tout leur pouvoir sur l’âme, où la pauvreté, les richesses, la vie, la mort ne sont rien, où la vertu existe seule. […] » De l’examen de mes sens, je passai à celui de ma raison, et je la comparai encore à mes devoirs. […] Je repris courage ; et ne pouvant agrandir mes sens, je résolus de chercher les moyens d’agrandir mon âme, c’est-à-dire, de perfectionner ma raison et d’affermir ma volonté.

141. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

Si nous ne naissons que pour les plaisirs des sens, pourquoi ne peuvent-ils nous satisfaire, et laissent-ils toujours un fond d’ennui et de tristesse dans notre cœur ? Si l’homme n’a rien au-dessus de la bête, que ne coule-t-il ses jours comme elle, sans souci, sans inquiétude, sans dégoût, sans tristesse, dans la félicité des sens et de la chair ? […] Sans doute à Gil Blas, pris dans la moyenne de l’humanité, il manque trop un certain sens de délicatesse morale, et nous nous garderons de le proposer en exemple. […] Mon fils, répliqua le bon religieux, qui n’avait garde de comprendre le vrai sens de mes paroles, que dites-vous ? […] Mais, monsieur, je sens bien que c’est moi qui ai la plus délicate de la famille, la plus difficile à exercer.

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