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68. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Prosateurs

Il en est deux autres dont on nous saura peut-être gré. […] mais je ne sais rien, et à prendre pour devise paix et peu. […] Henri III qui le visita le menaçait du bûcher : « Je sais mourir », dit-il. […] Alors les ennemis de M. le Cardinal ne sauront plus que dire contre lui, comme ils n’ont su que faire jusqu’à cette heure. […] N’en savez-vous pas peser la différence ?

69. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bossuet 1627-1704 » pp. 65-83

On sait les exploits qui signalèrent en lui, dès l’abord, un de ces élus qui font miracle par un don de nature. […] A la fin il est dompté : il ne fait que ce qu’on lui demande ; il sait aller le pas, il sait courir, non plus avec cette activité qui l’épuisait, par laquelle son obéissance était encore désobéissante. […] O Dieu, vous voyez en quel lieu je prêche, et vous savez, ô Dieu, ce qu’il y faut dire. […] Il sait convertir en or jusqu’aux roseaux, aux joncs et à l’ortie. […] Bossuet fait appel à ce que le monde sait de la vie de tous les jours.

70. (1867) Rhétorique nouvelle « Deuxième partie. L’éloquence du barreau » pp. 146-

il faudra bien qu’elle lui avoue que, réduit à vendre ta maison et ton mobilier, tu n’as pas même su sauver des mains des créanciers sa chaise de magistrat. […] Ils ignoraient la rhétorique et mettaient le bien faire au-dessus du bien parler ; mais en revanche ils savaient frapper l’ennemi, défendre leurs enseignes, obéir aux lois. […] Il résiste bravement à la démagogie, et, vaincu par elle, ne sait pas supporter son exil. […] Il aurait pu devenir l’âme de la république : il ne sut pas même être le chef de son parti. […] A voir ces élégants, si jolis, si aimables, si mignons, vous croyez peut-être que cela ne sait que chanter, danser, faire la cour aux dames : détrompez-vous, cela sait aussi manier le poignard et verser le poison.

71. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre IV. Des Ouvrages Didactiques. »

Il lui est donc essentiel de savoir discerner ces beautés et ces défauts, et de les détailler avec précision. […] André, jésuite), il sache distinguer dans toutes les productions de l’esprit le beau naturel, et le beau arbitraire. […] Les uns et les autres ne sauraient donc être trop circonspects et trop réservés à dire, ou du moins à soutenir vivement leur opinion sur les diverses productions littéraires. […] On ne sait que trop que Voltaire est tombé dans les mêmes excès, à l’égard de plusieurs écrivains. […] Le style ne saurait être ni trop clair, ni trop simple.

72. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Diderot, 1713-1784 » pp. 303-312

Et qui sait ce que je puis ? […] Je sais de science certaine qu’on doit, peut-être aujourd’hui, peut-être demain, faire chez vous une visite. […] Mais d’où sait-il tout ce qu’il vous a dit ?  […] Si vous le savez, dépêchez-vous vite de me l’apprendre. — Si je le sais ! oh oui, je crois le savoir à présent… Si cet homme vous avait été envoyé par… — Épargnez, s’il vous plaît ! 

73. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Guizot. Né en 1787. » pp. 469-478

Il aime ses compagnons ; il respecte le roi et le gouverneur ; mais ni l’affection ni le respect n’altèrent l’indépendance de son jugement et de sa conduite ; il sait, il voit, avec un admirable instinct d’action et de commandement, par quels moyens, à quelles conditions on peut réussir dans ce qu’il entreprend pour le compte du roi et du pays. […] Il savait croire fermement à sa propre pensée, et agir résolûment selon ce qu’il pensait, sans craindre la responsabilité. […] Fier et passionné, il s’égara sans jamais s’abaisser ; infidèle à la cause de son pays, il se dévoua sans réserve, quel que fût le péril, à la cause de son maître ; ambitieux, capricieux, déréglé, il savait pourtant aimer, estimer, résister et servir le roi contre la cour, et tout en poussant avec ardeur sa fortune, braver de puissantes défaveurs. […] Vous le savez, Monsieur, il y a plusieurs demeures dans la maison de mon père, a dit Notre Seigneur Jésus-Christ ; il y a aussi plusieurs routes ici-bas pour les gens de bien, à travers les difficultés et les obscurités de la vie, et ils peuvent se réunir au terme sans s’être vus au départ ni rencontrés en chemin1. […] Dans les plus mauvais jours, quand il avait à se défendre de sa propre tristesse, il disait : « Je ne puis pas ne pas espérer et croire que le bon sens du peuple prévaudra à la fin sur ses préjugés… Je ne saurais penser que la Providence ait tant fait pour rien… Le grand souverain de l’univers nous a conduits trop longtemps et trop loin sur la route du bonheur et de la gloire, pour nous abandonner au milieu.

74. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXIII. des figures. — tropes d’invention et tropes d’usage  » pp. 323-338

Je ne sache pas qu’on ait rendu nettement raison de ce fait, qui tient à la nature même des différentes figures que je viens de nommer. […] Poursuivez ainsi, et le lecteur, sans pouvoir peut-être s’en rendre compte, finit par sentir je ne sais quelle impression de vague et de traînant. […] Vous savez ce qu’on appelle en logique extension d’une idée, par opposition à sa compréhension. […] « Faites de mon hôtel tout ce que vous voudrez, vous êtes ici chez vous, » disait un gentilhomme français à je ne sais quel ambassadeur qu’il était chargé de loger. […] Le mot hébreu se prend dans les deux sens, au propre ou par antiphrase, je ne sais ; ce qui est certain, c’est qu’aucune des traductions en langue vulgaire que j’ai consultées ne conserve cette antiphrase.

75. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Beaumarchais, 1732-1799 » pp. 344-356

Fils de je ne sais qui, volé par des bandits, élevé dans leurs mœurs, je m’en dégoûte, je veux courir une carrière honnête ; et partout je suis repoussé ! […] Je broche une comédie dans les mœurs du sérail : auteur espagnol, je crois pouvoir y fronder Mahomet sans scrupule ; à l’instant un envoyé de je ne sais où se plaint que j’offense dans mes vers la Sublime-Porte, la Perse, une partie de la presqu’île de l’Inde, toute l’Égypte, les royaumes de Barca, de Tripoli, de Tunis, d’Alger et du Maroc ; et voilà ma comédie flambée pour plaire aux princes mahométans, dont pas un, je crois, ne sait lire, et qui nous meurtrissent l’omoplate en nous disant : « Chiens de chrétiens !  […] Le client un peu instruit sait toujours mieux sa cause que certains avocats qui, suant à froid, criant à tue-tête, et connaissant tout, hors le fait, s’embarrassent aussi peu de ruiner le plaideur que d’ennuyer l’auditoire et d’endormir messieurs ; plus boursouflés après que s’ils eussent composé l’Oratio pro Murena 1. […] je sais ce que c’est. […] — Ce qu’ils diront, je n’en sais rien ; c’est ce qu’ils feront qui m’occupe.

76. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. Racine. (1639-1699.) » pp. 226-241

ne puis-je savoir si j’aime ou si je hais ? […] Je ne sais. […] Je ne sais.Tu ne sais ! […] Enfin il est entré, sans savoir dans son cœur S’il en devait sortir coupable ou spectateur.

77. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Pascal, 1623-1662 » pp. 56-71

On sait que, sans le secours d’aucun livre, il trouva seul, à l’âge de douze ans, les trente-deux premières propositions d’Euclide. […] Mais quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu’il sait qu’il meurt ; et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien. […] Il ne faut pas que l’homme croie qu’il est égal aux bêtes, ni aux anges3, ni qu’il ignore l’un et l’autre, mais qu’il sache l’un et l’autre. […] Je sais, Madame, que je pourrai être suspect d’avoir recherché de la gloire en le présentant à Votre Majesté, puisqu’il ne sauroit passer que pour extraordinaire quand on veut qu’il s’adresse à elle. […] Pascal a dit : « L’homme ne sait à quel rang se mettre.

78. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Beaumarchais 1732-1799 » pp. 199-202

Fils de je ne sais qui, volé par des bandits, élevé dans leurs mœurs, je m’en dégoûte, je veux courir une carrière honnête, et partout je suis repoussé ! […] Je broche une comédie dans les mœurs du sérail : auteur espagnol, je crois pouvoir y fronder Mahomet sans scrupule ; à l’instant un envoyé de je ne sais où se plaint que j’offense dans mes vers la Sublime-Porte, la Perse, une partie de la presqu’île de l’Inde, toute l’Égypte, les royaumes de Barca, de Tripoli, de Tunis, d’Alger et du Maroc ; et voilà ma comédie flambée pour plaire aux princes mahométans, dont pas un, je crois, ne sait lire, et qui nous meurtrissent l’omoplate en nous disant : « Chiens de chrétiens !  […] vous ne savez guère ce que vous dédaignez ; j’ai vu les plus honnêtes gens près d’en être accablés. […] Le mal est fait, il germe, il rampe, il chemine, et rinforzando 3, de bouche en bouche, il va le diable ; puis tout à coup, ne sais comment, vous voyez la calomnie se dresser, siffler, s’enfler, grandir à vue d’œil. […] Avaler le calice tout pur, sans une goutte d’eau et avec plaisir, c’est un bien qu’on ne sauroit trop estimer, c’est ce que la nature ne connoît point et ne veut point connoître : il n’y a que Dieu qui en donne le pouvoir à ceux qui sont à lui. » 2.

79. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Lamennais 1782-1854 » pp. 243-246

Le tout est de persévérer, et nous savons que Dieu donne sa grâce aux humbles1. […] Il nous environne de ses dons, et nous refusons d’en jouir, par je ne sais quelle triste obstination à nous tourmenter nous-mêmes. […] Il sait que les apparences trompent, qu’il n’est rien de stable sous le soleil ; au lieu donc de s’aventurer à penser encore ce qu’il avait toujours pensé jusque-là, ce qui était certain pour lui comme pour tout le monde, il s’approche modestement du régulateur de sa raison législative7, se penche à son oreille, puis dresse les siennes pour recueillir sans en rien perdre la réponse à cette question profonde et délicate : Monseigneur, qu’est-ce qui est vrai aujourd’hui ? […] Il est bon d’être ferme, il le sait ; mais il sait aussi qu’on ne doit pas être sottement opiniâtre : tout en ce monde a sa mesure, ses bornes ; et encore faut-il dîner. […] Mais à l’entrée, il y a un passage où deux ne sauraient marcher de front, et où l’on cessé un instant de se voir : c’est là tout. » 2.

80. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Mignet. Né en 1796. » pp. 504-512

Sainte-Beuve, mais il a préféré être le plus établi des historiens. » On sait que, nommé à l’Académie française en 1836, il devint secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences morales en 1839. […] Nul n’a su mieux lire les papiers d’État et les archives de la diplomatie. […] Mignet sait allier le talent de composer et d’écrire, l’ordre, la gravité soutenue, le relief de l’expression, l’éclat de la forme, une tenue un peu puritaine, mais noble, et qui communique à tous ses écrits un caractère de longue durée. […] Pour y exceller, il faut être en mesure de bien savoir, en état de pleinement comprendre, en droit de tout juger. […] Sachons continuer, messieurs, l’œuvre de nos devanciers, et ne laissons pas dépérir dans nos mains cet admirable dépôt des lettres fidèlement transmis de génération en génération et toujours accru depuis trois siècles.

81. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Marc Girardin. Né en 1801. » pp. 534-541

L’âme, dans ses douleurs, est patiente et variée, parce qu’elle est immortelle ; tandis que le corps, après souffrir, ne sait que mourir : c’est la seule variété et la seule péripétie qu’il sache mettre dans ses douleurs ; et de là aussi, au théâtre, la stérilité et la monotonie des souffrances matérielles. […] J’ai en moi, j’ai devant l’œil de mon esprit l’image vive et nette de ma pensée ; je la vois pleine de clarté et de lumière, et pourtant je ne puis pas vous la montrer telle que je la vois ; elle s’obscurcit avant de vous arriver ; il y a, entre vous et moi, je ne sais quel brouillard qui l’efface à moitié. […] Les romans ont le mérite de nous représenter un peu ce monde idéal et charmant qui n’existe nulle part sur la terre, mais dont l’image, que nous avons vue je ne sais où, est restée imprimée dans notre cerveau ; nous ne croyons pas à ces récits magnifiques, mais nous les aimons, car il n’y a de beau que ce qui n’est pas. Tout ce qui vit est médiocre, et l’homme veut, par son imagination au moins, échapper à cette médiocrité qui le presse de tous côtés, qui est le sort de la vie terrestre, il le sait, mais qui n’est pas la vocation de son âme. […] J’avoue que je n’ai jamais su dire ce que j’ai senti dans l’Andrienne de Térence et la Vénus de Médicis.

82. (1873) Principes de rhétorique française

l’on rirait d’un sot qui prétendrait faire un tableau sans avoir appris à dessiner et à peindre, et l’on trouverait tout naturel qu’un ignorant sût parler, sût écrire, sans étude et sans travail. […] Horace ; elle ne saurait dicter un discours comme l’Oraison funèbre du grand Condé. […] le Sénat le sait ! […] vous le savez : le soir nous la vîmes séchée. […] vous le savez ; le soir nous la vîmes séchée !...

83. (1867) Rhétorique nouvelle « Troisième partie. la rhétorique » pp. 194-

Cet art, nous le possédons, nous en savons tous les secrets. […] Revenu à vous, vous lui savez gré de cette douce tromperie, et vous le remerciez par vos applaudissements des belles larmes qu’il vous a arrachées. […] Ceux-là seuls le trouvent muet, qui ne savent pas l’interroger. […] Mais l’important n’est pas de les remuer, c’est de savoir le faire à propos. […] Vous savez que le sommeil surprend aux sermons de l’après-midi.

84. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre VI. — Différents genres d’exercices »

Cette qualité repose en grande partie sur la manière dont on sait traiter les détails. […] Elle sait représenter les scènes les plus gracieuses, les personnages illustres qu’elle immortalise. […] Si vous ne savez pas où prendre celle-ci, madame de Caylus est en grand commerce avec elle. […] Si, avec cela, Varanges est nommé écrivain de vaisseau, je ne sais plus où donner de la tête. […] Un grand garçon bien fait, aimant les vers, ayant de l’esprit, ne sachant que faire, s’avise de se faire présenter, je ne sais comment, à Cirey.

85. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre I. — Défauts et qualités de la phrase »

Mille sons qui heurtent son oreille, ne sont pour lui qu’un bruit confus ; ses pieds ne peuvent le porter, ses mains ne savent rien saisir, sa peau délicate ne sent rapproche des objets extérieurs que par le choc douloureux qu’ils lui font éprouver. […] Les constructions longues et traînantes embarrassent aussi la marche de la phrase ; il faut savoir n’être ni trop long, ni trop court ; l’homme de goût doit savoir quelle est la juste longueur qu’il doit donner à ses phrases, et tout sacrifier à la clarté. […] Qui ne sait se borner ne sut jamais écrire. […] On sait que la Laconie (d’où vient le mot laconisme) était le pays des Léonidas et des Lycurgue. […] Cette altière noblesse, qui fournissait des chefs aux factions, et que Richelieu ne savait dompter que par les échafauds, est séduite par les paroles de Louis, et récompensée par les périls qu’il lui accorde à ses côtés.

86. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Racine 1639-1699 » pp. 415-440

Ne sait-on pas au moins quel pays est le vôtre ? […] Tout l’univers les sait ; vous-même en faites gloire. […] Je vous nommerais, madame, un autre nom, Si j’en savais quelque autre au-dessus de Néron. […] Pour s’échapper de nous, Dieu sait s’il est allègre ! […] Il sait tout, il voit tout.

87. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Lacordaire, 1802-1861 » pp. 542-557

Un peuple, après avoir tenu longtemps avec honneur le sceptre de sa destinée, a perdu peu à peu le sens des grandes choses, il n’a plus su croire, ni délibérer, ni se dévouer. […] sachons montrer que je n’accepte point la parole et la gloire au prix du déshonneur. Sachons montrer que je sais me taire. Sachons mettre le devoir et la dignité avant tout. […] — Comment ne savez-vous pas que j’étais préteur en Cilicie ? 

88. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre V. De la disposition. »

Il ne suffit pas d’avoir trouvé les choses que l’on veut dire, il faut savoir les arranger dans l’ordre le plus naturel et le plus intéressant, de manière à donner à l’ensemble de l’unité et de l’harmonie. […] C’est ici qu’il faut appeler à son aide la dialectique, savoir démêler le faux du vrai, découvrir les sophismes déguisés sous les fleurs de l’éloquence. […] On sait que ce dernier, gouverneur de nos colonie de l’Inde, y avait éprouvé de grands revers ; il avait de ennemis, qui l’accusèrent de ces désastres, et le firent condamner : il mourut sur l’échafaud. […] Ils sont fripons ; qui sait si de mauvais exemples ne les ont pas gâtés ? […] Depuis longtemps les souris, trop bien avisées, savent s’en garantir.

89. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre IV. Genre didactique. »

On a dit souvent que les Français étaient les seuls qui sussent faire un livre. […] L’un a plus de savoir ; l’autre a plus de goût. […] Le style ne saurait être ni trop clair, ni trop simple. […] Tu veux que je le sache et que je le souffre ? […] Mais Pompée ne peut savoir le crime et le permettre sans y participer.

90. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIV. de la fin  » pp. 189-202

Je ne sais ; peut-être l’ignorent-ils eux-mêmes. […] L’hésitation ne saurait l’atteindre, le choix des procédés ne l’embarrasse plus, il n’a qu’à obéir au sujet, et à tirer des événements antérieurs une conséquence prévue. […] Tout le reste, la visite à l’île, la colonisation de l’île, les combats contre les sauvages, les voyages en Chine et en Tartarie, c’est-à-dire au moins la moitié du livre, ne présente plus ni intérêt, ni originalité, ni rapport avec l’idée fondamentale ; et quand enfin l’auteur s’arrête, on ne sait pas pourquoi il le fait ; il n’a aucun motif pour ne pas continuer, pour ne pas ajouter autant de volumes qu’en peut admettre un voyage autour du monde. […] Il est temps de prononcer leur arrèt, et de savoir si vous ne voulez plus avoir de miséricorde pour eux. […] Les esprits élevés savent démêler les fils les plus déliés d’un événement à travers la trame Je l’ensemble des choses, et les rattachent peut-être aux limites les plus reculées de l’avenir et de la destinée, tandis que le commun des hommes ne sait voir là qu’un fait Isolé au milieu du libre espace de l’univers.

91. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Introduction »

À notre époque, on sait que l’instruction des jeunes gens est suivie avec tous les soins possibles; mais combien y en a-t-il qui ont terminé leurs classes et qui font encore des fautes d’orthographe et de style! […] On peut, ce nous semble, être plus ou moins musicien, dessiner et peindre plus ou moins habilement pour son plaisir ; mais peut-on ne savoir qu’à peu près l’orthographe ? […] De nouvelles idées donnèrent naissance à de nouvelles expressions ; le langage s’étendit et les langues naquirent, Leur berceau fut, comme on le sait, la tour de Babel. […] On sait que Cadmus, frère de la princesse phénicienne, se mit à la poursuite du ravisseur, et, dans ses voyages, apporta la connaissance de l’écriture en Grèce. […] Ces deux phrases sont susceptibles de diverses combinaisons, savoir ; La principale précédant la subordonnée, ex. 

92. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Préface » pp. -

Mais nous avons proscrit impitoyablement bien des fragments qui jusqu’à ce jour avaient eu droit de cité dans les répertoires classiques, à savoir tout ce qui est amplification, tirade et œuvre de rhéteur. […] Voilà pourquoi nous avons souvent puisé dans ces correspondances intimes où l’être moral se découvre tout entier, sans le vouloir et sans le savoir. […] Sachons plutôt concilier le culte du passé avec la justice due au présent qui sera le patrimoine de l’avenir. […] On ne peut tout dire sans doute de chaque auteur ; il n’est besoin que d’en dire assez pour bien marquer le sens de sa manière, et donner à l’auditeur qui sort de là l’envie d’en savoir plus en recourant à l’original ; mais il faut, à la rigueur, lui en avoir déjà offert et servi un assez ample choix, pour que, même sans aller s’informer au delà, il en garde un souvenir propre, et attache à chaque nom connu une idée précise. L’art de la critique, en un mot, dans son sens le plus pratique, consiste à savoir lire judicieusement les auteurs, et à apprendre aux autres à les lire de même, en leur épargnant les tâtonnements et en leur dégageant le chemin. » (Sainte-Beuve.)

93. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Préface » pp. -

Mais nous avons proscrit impitoyablement bien des fragments qui jusqu’à ce jour avaient eu droit de cité dans les répertoires classiques, à savoir tout ce qui est amplification, tirade et œuvre de rhéteur. […] Voilà pourquoi nous avons souvent puisé dans ces correspondances intimes où l’être moral se découvre tout entier, sans le vouloir et sans le savoir. […] Sachons plutôt concilier le culte du passé avec la justice due au présent qui sera le patrimoine de l’avenir. […] On ne peut tout lire sans doute de chaque auteur ; il n’est besoin que d’en lire assez pour bien marquer le sens de sa manière, et donner à l’auditeur qui sort de là l’envie d’en savoir plus en recourant à l’original ; mais il faut, à la rigueur, lui en avoir déjà offert et servi un assez ample choix, pour que, même sans aller s’informer au delà, il en garde un souvenir propre, et attache à chaque nom connu une idée précise. L’art de la critique, en un mot, dans son sens le plus pratique, consiste à savoir lire judicieusement les auteurs, et à apprendre aux autres à les lire de même, en leur épargnant les tâtonnements et en leur dégageant le chemin. » (Sainte-Beuve.)

94. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Poètes

Racan, Maynard, Coulomby, Touvant, Yvande, Dumoutier (on sait leurs noms comme ceux de la pléiade), assis tous les soirs devant leur « président », sur les six chaises de sa petite chambre. […] Fin et avisé, il sut ménager à sa renommée vieillissante un déclin doux et souriant. […] Il a voulu faire improviser à la langue française ce qu’elle devait attendre de « longueur de temps », et il a mis la bride sur le cou de samuse, qui ne s’arrêta jamais : Qui ne sait se borner ne sut jamais écrire. […]     « Laisse ce froid mestier qui ne pousse en avant Celuy qui par sus tous y est le plus sçavant ; Mais, avec sa fureur qu’il appelle divine, Tout seul se laisse errer accueilly de famine. […] III) que, s’il n’a pas « avancé », c’est qu’il ne savait pas flatter et parler à propos ; mais il ne savait pas non plus se taire ni se conduire, et ne tenait ni sa langue, ni sa plume, ni savie ; il se venge et se console de ses torts et de ses travers en les justifiant et en riant de ceux des autres, gens de cour et gens de ville.

95. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

L’orateur qui ne saurait le remplir serait incapable de le concevoir. […] — C’est, répondit-il, celui que je sais le mieux. […] Le prédicateur sait toujours assez quand il ne veut pas paraître savoir plus qu’il ne sait. […] Ils doutent, et ne savent rien d’une manière positive. […] Ils ne savent pas chasser leurs paroles !

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