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70. (1845) Les auteurs latins expliqués... Horace. Art poétique pp. -72

On a réuni par des traits, dans la traduction juxtalinéaire, les mots français qui traduisent un seul mot latin. […] Hardiesses que les poëtes peuvent se permettre dans l’emploi des mots : destinée des mots. — 73. […] vous créerez des mots inconnus à l’oreille de nos vieux Céthégus. […] Que de mots sont déjà tombés, qui renaîtront un jour sans doute ! […] … » Il s’extasie à chaque mot ; que dis-je ?

71. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XII. Poésie dramatique. »

Ce mot s’applique donc spécialement à la tragédie. […] Ainsi il n’y a pas de différence réelle entre ces trois mots. […] Il y a de mauvaises pointes, des bouffonneries, des turlupinades, de plats jeux de mots. […] Le goût de ces changements a été poussé si loin de nos jours, qu’on a imaginé, pour les représenter, un mot nouveau, ou du moins l’emploi nouveau d’un mot ancien : on les appelle des tableaux. […] Chez nous, le mot scène ne pouvait se prendre dans ce sens, puisqu’il s’applique spécialement aux personnages présents sur le théâtre174 ; on imagina de le remplacer par le mot de tableau.

72. (1872) Cours élémentaire de rhétorique

Les mots ou les tours de phrase nouveaux peuvent, aussi bien que les mots ou les tours vieillis, nuire à la clarté : ils n’entrent pas de plein droit dans le domaine de la langue. […] Il cherche en un mot à satisfaire l’oreille et l’esprit. […] Il y a mouvement, gradation de mots comme d’idées, comme d’objets. […] Le mot vittas, ajoute à l’effrui de sa position. […] Figures de mots.

73. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XX. des qualités accidentelles du style. — élégance, finesse, naiveté, enjouement  » pp. 274-288

« La finesse, dit Voltaire, est une énigme dont les gens d’esprit devinent tout d’un coup le mot. » Les lecteurs savent gré à l’écrivain qui paraît les estimer gens d’esprit, dût-il y être trompé lui-même ; car tous ne devinent pas le mot. […] On remarquera aussi que quelques écrivains, après avoir exprimé finement une pensée, démentent en quelque sorte leur finesse, en donnant immédiatement le mot de l’énigme. […] « J’ai ri, me voilà désarmé, » est un mot qui revient sans cesse. […] Ils restent froids aux plats quolibets, aux fades équivoques, aux mauvais jeux de mots, aux parades vulgaires ; ils s’indignent aux ignobles parodies, aux grossiers sarcasmes, aux trivialités surtout et aux indécences. […] Ecrivain, ne vous permettez jamais de raillerie offensante, et ne soyez pas de ceux qui perdraient vingt amis plutôt qu’un bon mot ; n’étendez point votre satire à une nation, à une fraction sociale tout entière, sans dire au moins un mot des exceptions : toute règle en a, et souvent de nombreuses ; Molière, qui sut distinguer si bien le vrai dévot du tartufe, devait croire que tous les médecins n’étaient pas des Diafoirus et des Purgon.

74. (1881) Rhétorique et genres littéraires

2° Figures de mots. […] — 7 Traité de l’arrangement des mots. […] La propriété des mots complète la justesse des pensées. […] La répétition redouble les mots aussi bien que les idées. […] de mots.

75. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre premier. De l’invention. »

Ces deux mots sont synonimes ; mais il faut les ramener à une précision rigoureuse. […] Ainsi le mot Dieu se présente à mon esprit ; c’est une idée claire, distincte. Mais je m’arrête sur ce mot, je l’analyse, je découvre ses attributs, c’est une pensée. […] Dans l’art de mal dire (qu’on me pardonne cette monstrueuse alliance de mots), j’ai trouvé des oppositions. […] Remarquons bien ces mots : en ce qu’elle a de beau.

76. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

ils n’ont que ce mot à la bouche : de l’argent. […] Approche, que je t’embrasse pour ce mot. […] On tranche le mot aisément. […] Il me dit tout cela si fortement que je n’avais pas le mot à dire. […] A ces mots, le bal, tout prêt à commencer, fut suspendu.

77. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre IV. des topiques ou lieux. — lieux applicables a l’ensemble du sujet. » pp. 48-63

Telle est en deux mots la doctrine des anciens sur les topiques. […] Quand a-t-on blâmé l’artiste de multiplier, en un mot, ses études et ses cartons ? […] Vous définirez l’idée dont le mot république est le signe : voilà la définition ; on vous définirez le mot dont l’idée république est le sens, voilà la notation ou l’étymologie. […] Il y a une vingtaine d’années, quelques individus qui croyaient avoir découvert un nouveau lien social et humanitaire jugèrent convenable de se poser apôtres d’une nouvelle religion ; mais n’ayant dans le fait aucune idée de dogme et de culte nouveau, et ne pouvant donner une définition de chose, ils s’arrêtèrent à une définition de mot, et par un subterfuge, si l’on veut, de rhétorique, ils appuyèrent surtout, pour développer et confirmer leur pensée, sur l’étymologie du mot religion. […] Le danger des fausses définitions, soit de mots, soit de choses, est incalculable.

78. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Boileau, (1636-1711.) » pp. 212-225

C’est pour elle, en un mot, que j’ai fait vœu d’écrire. […] Moïse, moisir : cette rencontre de mots, cherchée ou non, n’est pas d’un heureux effet. […] Association de mots qui surprend l’esprit et qui le charme, parce qu’elle est juste et naturelle. […] Briquet, et par extension batterie : tel est le sens primitif, aujourd’hui presque oublié, du mot fusil. […] Ici on signalera, pour parler la langue de notre poëte, le pouvoir d’un mot mis en sa place.

79. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre second. De la narration. »

Je tâcherai encore d’être précis pour initier en peu de mots mon lecteur à ma pensée. […] L’antithèse de mots se rencontre aussi avec plaisir dans ces deux vers. […] Un procès va s’en suivre et ces mots : que n’ai-je des témoins ! […] Remarquons ces derniers mots. […] Le Gaulois à propos de la terre, fait un jeu de mots trop étudié pour être vraisemblable.

80. (1839) Manuel pratique de rhétorique

Ce mot s’entend plus spécialement d’une punition corporelle. […] — Définissez le mot passion. — Quelles sont les deux passions principales ? […] La répétition des mêmes mots ou des mêmes terminaisons frappe l’esprit de la même idée ; la suppression des mots l’entraîne plus facilement. […] — En quelles circonstances y a-t-il lieu d’introduire dans la langue un mot nouveau ? […] — Quelles sont les principales figures de mots ?

81. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Chapitre II. Seconde espèce de mots. » p. 7

Seconde espèce de mots. […] 15. — L’Article est un petit mot que l’on met devant les noms communs, et qui en fait connaître le genre et le nombre. […] On retranche e dans le mot le, on retranche a dans la, quand le mot suivant commence par une voyelle ou une h muette. […] (Voyez chapitre XI, au mot Orthographe, page 52. […] Pour joindre un nom à un mot précédent, on met de ou à devant ce nom ; fruit de l’arbre ; utile à l’homme.

82. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Chapitre IX. Neuvième espèce de mots.  » p. 44

Neuvième espèce de mots. […] L’on a vu jusqu’à présent comment les mots se joignent ensemble pour former un sens : les mots ainsi réunis font une phrase ou proposition 1 : la plus petite proposition doit avoir au moins deux mots, le sujet et le verbe, comme je chante, vous lisez, l’homme meurt : souvent le verbe a un régime, comme je chante un air, vous lisez une lettre, etc.   103. — La Conjonction est un mot qui sert à joindre une phrase à une autre phrase2 ; par exemple, quand on dit : il pleure et il rit en même temps, ce mot et lie la première phrase, il pleure, avec la seconde, il rit.

83. (1865) De la Versification française, préceptes et exercices à l’usage des élèves de rhétorique. Première partie. Préceptes. Conseils aux élèves.

Je ne dis plus qu’un mot ; c’est à vous de m’entendre. […] et qui l’aurait pensé Que ce mot dût jamais vous être prononcé ! […] Les mots jours et toujours ne riment, l’un avec l’autre, ni dans Boileau, ni dans Racine. […] Le mot pied ne peut rimer régulièrement qu’avec un mot tel que sied.̶ […] Je trouve au coin d’un bois le mot qui m’avait fui.

84. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVIII. des qualites essentielles du style. — harmonie  » pp. 240-256

L’harmonie imitative dépend de la représentation de la pensée ou par le son même des mots, ce qui constitue l’onomatopée, ou par le mouvement de la phrase. […] Mais comparez leur conclusion à celle du rhéteur grec : « Ne sacrifions jamais un mot à l’euphonie, dit Quintilien, quand ce mot est juste et expressif, car il n’en est pas de si épineux qui ne puisse se placer convenablement. » Et Cicéron : « La recherche continuelle du nombre et de l’harmonie finit par nuire à l’éloquence, surtout à celle du barreau, elle lui ôte tout caractère de vérité et de bonne foi. » Nous voilà, comme vous voyez, bien loin de Denys d’Halicarnasse, mais, à mon sens, bien plus près de la raison. […] Evitez l’hiatus, le bâillement, la répétition des mêmes sons, la rencontre des consonnes rudes et sifflantes, en un mot toutes les variétés de cacophonies indiquées plus haut, mais évitez-les naturellement, sans effort, sans que le lecteur puisse s’apercevoir du travail de l’écrivain. […] Entrez dans les détails, cherchez, par exemple, à remplacer le mot étincelant dans le membre de phrase qui couronne si bien le tout ! […] Le vice de langage, qu’on appelle vulgairement un cuir (ne vous récries pas trop, l’Académie s’est avisée de donner à ce mot le droit de bourgeoisie), le cuir donc prouve en faveur de la délicatesse de l’oreille française.

85. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Buffon, 1707-1788 » pp. 282-302

Il est un modèle de majestueuse élégance, de clarté brillante, de cette précision ornée qui s’interdit trop la simplicité du mot propre. […] Il affectionne le mot noble, comme Bossuet emploie volontiers le mot grand, et Fénelon le mot aimable 1. […] Ce défaut est celui des esprits cultivés, mais stériles ; ils ont des mots en abondance3, point d’idées ; ils travaillent donc sur les mots, et s’imaginent avoir combiné des idées, parce qu’ils ont arrangé des phrases, et avoir épuré le langage quand ils l’ont corrompu en détournant les acceptions1. […] Ils ont des mots en abondance. […] Cette page justifie par son air grandiose ce mot appliqué à Buffon, comme à Pline : « son génie égale la majesté de la nature ».

86. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

Voyez ce mot, ibid. […] Voyez ce mot, ibid. […] Voyez ce mot, ibid. […] Voyez ce mot, ibid. […] Voyez ce mot, ibid.

87. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre II. De l’Éloquence. » pp. 318-338

Voyez ce mot, dans les notes, à la fin de ce Volume. […] Voyez ce mot, dans les notes, à la fin de ce Volume. […] Voyez ce mot, dans les notes, à la fin de ce Volume. […] Voyez ce mot, ibid. […] Voyez ce mot,ibid.

88. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — La Fontaine 1622-1695 » pp. 339-378

Il remplace le mot propre par des à-peu-près. […] Ce mot veut dire ici, le raisonnement développé. […] Ce mot est le signal de la colère qui éclate. […] Tout le caractère est dans ce mot. […] Il dit son mot sur le curé que d’ailleurs il respecte.

89. (1883) Poétique et Rhétorique (trad. Ruelle)

Je ne dis pas qu’il faille le traduire mot à mot pour nos écoles et l’y faire réciter par cœur : c’est l’esprit qu’il importe de recueillir et non la lecture, qui pourrait rebuter quelquefois. […] En effet, le mot homme, le mot blanc ne marquent pas le temps, tandis que les mots marche, a marché, comportent, outre leur sens propre, l’un l’idée du temps présent, l’autre celle du temps passé. […] Tout nom est ou bien un mot propre, ou un mot étranger (glose), ou une métaphore, ou un ornement, ou un mot forgé, ou allongé ou raccourci, ou altéré. […] On voit qu’un même mot peut être mot propre et glose, mais non pas dans le même pays. Ainsi le mot σίγυνον est un mot propre pour les Cypriens106 et une glose pour nous.

90. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE II. Du choix et de la délicatesse des expressions. » pp. 9-77

Ne nous arrêtons qu’à ce mot fatigant. […] C'est ce qu’exprime si bien le mot fatigant. […] Je veux vous écrire en peu de mots. […] On a recueilli beaucoup de mots plaisants de Caton l’ancien. […] Enim se met après un mot, le plus souvent après un monosyllabe, un mot indéclinable, ou d’autres mots avec lesquels il forme une agréable consonnance, comme sed enim, quid enim, nullus enim, nihil enim, etc.

91. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre II. division de la rhétorique. — de l’invention  » pp. 24-37

En un mot, il se fera à lui-même sa grammaire. […] J’avoue que je tiens beaucoup à l’étude du vocabulaire ; rien ne contribue plus tard à la facilité et à la variété dans le style comme d’avoir beaucoup de mots à sa disposition. Cette science des mots a fait une grande partie de la renommée de deux de nos contemporains, MM. […] essayez de le mettre en pratique, et vous serez étonné de la facilité qu’il vous donnera pour trouver non-seulement les mots, mais les idées. […] Remarquez le mot souvent.

92. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre Ier. Considérations générales. »

Ce dernier mot, quoique moins précis, est presque toujours employé ; les deux autres ne le sont que dans des occasions particulières. […] Les poètes sont les auteurs de poèmes : eu égard à la forme de langage qu’ils emploient, c’est-à-dire à ce qu’ils s’expriment en vers, ce sont des versificateurs ; mais ce mot est souvent pris en mauvaise part, pour désigner l’homme qui a le talent de bien tourner des vers, mais qui n’a ni l’invention nécessaire, ni le génie propre à composer des poèmes durables. […] Il importe de conserver toujours présentes à l’esprit ces définitions, afin d’avoir des idées nettes des choses, ou au moins afin d’éviter les discussions inutiles et d’autant plus prolongées qu’on ne s’entend pas sur le sens des mots. […] C’est aussi dans ce sens exact et bien déterminé que nous prendrons ces mots. […] Ce mot littérature signifiait primitivement l’alphabet et l’art de tracer les lettres.

93. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Introduction » pp. -

Car les mots qui nous viennent du grec dérivent tous du latin, c’est-à-dire de la Renaissance, et des emprunts qu’ont opérés les savants. […] La révolte de l’instinct national contre des oppresseurs grossiers se trahit encore par le sens défavorable de plusieurs mots empruntés aux vainqueurs. […] Or, chez nous, l’accent, qui est l’âme du mot, dit M. […] Quant à l’orthographe, elle n’est pas fixée : on trouve le même mot écrit de vingt manières différentes, parfois dans le même manuscrit. […] Ce mot exprime bien l’idée d’un âge nouveau que les arts et les lettres, après dix siècles de ténèbres ou de clarté douteuse, réjouissent tout à coup de leur lumière désirée.

94. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre X. Petits poèmes. »

Nous avons francisé le mot, mais en lui donnant un sens qu’il n’avait pas en latin ; nous l’avons appliqué à l’épître elle-même, parce que nous avions déjà le mot héroïne pour désigner la personne. […] Le poète doit, dès les premiers vers, exposer en peu de mots la situation et les motifs qui le font parler ou écrire. […] Mais, dans ce sens, il convient d’écrire satyre par un y, et de faire ce mot du masculin. […] Le vrai caractère de l’élégie se trouve marqué dans le mot même, composé de deux mots grecs qui signifient dire hélas ! […] Le mot ode a la même origine : il signifie chant, chanson, hymne, cantique.

95. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Malherbe. (1555-1628.) » pp. 160-164

On l’appelait de son temps le tyran des mots et des syllabes. […] Pour sous : ce mot n’est plus qu’un adverbe ; il était autrefois employé comme préposition, de même que dedans pour dans, et dessus pour sur. […] Au lieu de trouve ; ainsi Molière écrit-il encore ce mot au commencement du Misanthrope, et La Fontaine, dans plusieurs de ses fables. […] Ménage, qui a commenté Malherbe, disait du mot ire, vers la fin du dix-septième siècle : « Il est beau, et on ne doit point faire difficulté de s’en servir en poèsie. » J.  […] Sens du latin fides, fidélité. — L’orthographe du mot avec était alors, le plus souvent, et suivant le besoin du vers, avecques ou avecque.

96. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Chapitre » pp. 169-193

A moi, comte, deux mots. […] A moi, comte, deux mots. […] A moi, comte, deux mots. […] La force de ce mot s’est singulièrement affaiblie de nos jours. […] Cet adverbe et généralement les finales des mots terminés en er étaient monosyllabes dans notre ancienne poésie.

97. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre III. Beautés de sentiment. »

L’adjectif sentimental, que notre langue a emprunté de celle des Anglais, est un de ces mots que l’on prodigue d’autant plus volontiers, qu’il a toujours l’air de signifier quelque chose, et qu’il couvre heureusement le vide absolu d’idées, et le défaut de justesse dans l’application, il ne sera pas hors de propos de remarquer ici que la fortune de tous ces grands mots qui disent tant en apparence, pour signifier quelquefois si peu dans le fond, date précisément de l’époque où l’on a commencé à substituer le jargon au raisonnement suivi, et l’emphase des mots au sentiment, qui s’exprime toujours d’autant plus simplement, qu’il est plus vrai. […] Ainsi, tout est devenu sentimental, à mesure que toute espèce de sentiment s’est éteint ; et l’on a donné en mots la valeur fictive de choses qui n’existaient plus en réalité. Que les jeunes gens, qu’abuse si facilement tout ce qui a l’air de la grandeur ou de la vérité, apprennent et observent de bonne heure, que trois sortes de néologisme défigurent successivement les langues : celui d’abord qui introduit sans nécessité des mots nouveaux : celui qui donne aux mots anciens une acception qu’ils n’avaient pas ; et ici commence la dépravation du jugement et le désordre dans les idées : mais celui de tous qui est le plus dangereux, celui qu’il faut fuir avec le plus de soin, c’est celui, sans doute, qui familiarise insensiblement avec l’habitude de donner tout aux mots, et rien au sentiment ; de se faire un jargon aussi ridicule que barbare, où l’âme et le cœur ne sont et ne peuvent être pour rien, puisqu’il n’offre ni idées, ni sentiments, et que la langue seule en fait les frais. […] Revenons donc à la vérité, à la nature, et l’ordre rentrera dans nos idées, et les mots diront ce qu’ils doivent dire. […] Quant aux mots que la mode ou le besoin ont introduits dans le discours et que l’usage a consacrés, nous les réduirons à leur juste valeur, en ne les plaçant qu’à propos, et en les rapprochant toujours le plus qu’il sera possible de leur véritable origine.

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