Plus la littérature vieillit, plus les auteurs naïfs deviennent rares. […] Il est vrai qu’on en use ; mais le délit n’abroge pas la loi, et on est autorisé à dire que cette pratique est un empiétement et une profanation. » Geruzez, Cours de littérature.
Depuis la mort du grand Gœthe, la pensée allemande est rentrée dans l’ombre ; depuis la mort de Byron et de Walter Scott, la pensée anglaise est éteinte ; il n’y a plus à cette heure dans l’univers qu’une littérature allumée et vivante : c’est la littérature française.
J’ai donc lieu d’espérer que les professeurs studieux ne manqueront pas de secours pour interpréter mieux qu’on ne le pouvait autrefois ce précieux opuscule, qui, ayant exercé une si grande influence sur la littérature dramatique de l’Occident, et en particulier sur la nôtre, méritait bien d’être replacé, dans le cadre de notre enseignement classique, auprès des deux poëmes didactiques d’Horace et de Boileau.
Qu’est-ce que le style en littérature ?
Un écrivain que la tournure habituelle de son esprit portait plus volontiers à la satire et même au sarcasme, qu’à l’éloge ; qui a semé partout le sel de cet enjouement et de cette gaîté, dont Swift a donné depuis l’idée et le modèle à la littérature anglaise, Lucien va figurer ici comme panégyriste de Démosthène.
Ce n’est pas qu’on ne puisse être en même temps vicieux et bon orateur ; nous en avons plus d’un exemple dans l’histoire de notre littérature.
Parmi les savants, la littérature proprement dite réclame ceux qui ont, comme le demande J. […] Le Milanais Alciat (1492-1550) commença à Bourges, où l’appela François Ier, et continua en Italie l’école nouvelle du droit romain, qu’illustra le Toulousain Cujas (1522-1590) dans les chaires de Bourges et de Paris, et dont sortirent les Pasquier et les Pithou : elle éclairait le droit romain par l’histoire et la littérature antique. […] Il meurt en 1553 n’étant plus ni médecin, ni curé, mais l’auteur du plus extraordinaire monument de la littérature du xvie siècle. […] Le cardinal de Retz donne à la littérature historique de ce temps son chef-d’œuvre, qui est un des chefs-d’œuvre de notre langue, ses Mémoires ; La Rochefoucauld porte dans la rédaction des siens l’observation pénétrante et la vigueur de style qui ont immortalisé ses Maximes. […] « La brillante littérature de cette époque, dit M.
Je la restreins, comme on le fait assez communément, à l’étude de la Grammaire, de la Rhétorique et de la Poétique, c’est-à-dire, à l’étude des principes nécessaires pour bien écrire en notre langue, et à celle des règles des divers genres de littérature, soit en prose, soit en vers.
Ce n’était donc pas dans l’origine un genre de littérature, mais un accessoire du discours, un moyen énergique et agréable de rendre plus sensibles certaines vérités.
Le souhait du judicieux critique, qui peut s’étendre à toutes les parties de la littérature et par conséquent à la poétique aussi bien qu’à la rhétorique, a été depuis longtemps entendu.
Qu’entend-on par invention en littérature ? […] Dans un sens particulier, l’élocution est cette partie de la littérature qui a pour objet les règles du style, et surtout le choix des mots et la facture des phrases. […] Qu’entend-on par description en littérature ? En littérature, et surtout en poésie et en éloquence, la description n’est plus la simple définition d’un objet ; c’est la peinture, le tableau de cet objet ; et ce tableau est si animé, cette peinture est si vive, que l’on s’imagine avoir l’objet sous les yeux. […] Sénèque, Pascal, Bossuet et beaucoup d’autres, ont donné cette forme à des traités de philosophie, de religion, de morale, de politique ou de littérature.
Cours de Littérature, tome xi, première partie, article Crébillon.
Il n’y a donc que des charlatans en littérature, et des hérésiarques en matière de goût, qui puissent faire croire à la multitude ignorante que, soit en parlant, soit en écrivant, on a plus de force à proportion qu’on a moins d’art. « La vérité, dit Quintilien, est que l’art ôte en effet quelque chose à la composition ; mais comme la lime au fer qu’elle polit, comme la pierre au ciseau qu’elle aiguise, comme le temps au vin qu’il mûrit ».
De l’imitation des anciens au XVIe siècle, usage et abus Si les littératures vivantes portent parfois malheur à ceux qui les adoptent aveuglément, c’est qu’elles sont trop voisines de nous pour être jugées par un goût sûr et définitif. […] Mais il n’en va pas ainsi de la littérature antique ; car, réduite à quelques chefs-d’œuvre, et séparée de nous par la distance des siècles, elle a, comme la sculpture, je ne sais quelle beauté impersonnelle et abstraite, qui semble offrir des exemplaires immuables à l’admiration non d’un temps ou d’une école, mais de tous les âges et de l’humanité même. […] C’est donc à la Renaissance qu’il convient d’attribuer l’influence que le grec put exercer sur notre langue et notre littérature.
Nous nous arrêterons peu sur cette partie, parce qu’il est aujourd’hui d’usage de traiter du style avant d’initier les jeunes gens à l’étude de l’art oratoire, et ces questions ont été développées dans notre Cours de littérature 25. […] Or, s’il est vrai que le style est l’homme, si la littérature est l’expression de la société, il y a un rapport intime entre le bon goût et les bonnes mœurs, et en travaillant pour l’un, on combat aussi pour les autres. […] Puisque l’Académie est établie pour défendre et maintenir le bon goût, il faut que tous les discours prononcés dans son enceinte soient dignes de ce but, et qu’en matière de littérature ils donnent tout à la fois le précepte et l’exemple. […] Les mémoires sur les questions de science, d’art, de littérature, de philosophie ou d’histoire, ne sont pas le champ le plus favorable à l’éloquence. […] (Marmontel, Dictionnaire de Littérature, art.
Notre littérature va nous l’offrir, dans le Panégyrique de Louis XV, par Voltaire.
Il n’est point question d’écrire des lettres pensées et réfléchies avec soin, qui peuvent un peu coûter à la paresse ; il n’est question que de deux ou trois mots d’amitié, et quelques nouvelles, soit de littérature, soit des sottises humaines, le tout courant sur le papier sans peine et sans attention. […] Les épines attachées à la littérature et à un peu de réputation ne sont que des fleurs en comparaison des autres maux qui de tout temps ont inondé la terre.
Moins heureux aujourd’hui, l’écrivain qui lie essentiellement un cours de littérature à un cours de morale, trouve à chaque pas une erreur à réfuter, ou un obstacle quelconque à vaincre.
(Dans sa judicieuse Histoire de la Littérature française. — Didier.)
Nous devons aux vicissitudes de son exil les deux meilleurs ouvrages qu’elle ait produits : Corinne, roman dont les fictions recouvrent les confidences d’une âme supérieure ; et l’Allemagne, tableau brillant d’une littérature que la France ignorait.
La littérature païenne ne nous offre, dans ce genre, que le Carmen sæculare, d’Horace. […] Enfin, nous mentionnerons quelques odes sacrées empruntées aux littératures étrangères, comme une ode d’Ossian, qui a pour titre : Hymne au soleil, et une autre de même nom de Léopold de Stolberg ; une ode du protestant Novalis à la Vierge Marie, que l’on prendrait pour l’œuvre d’un catholique ; une prière à sainte Marie Madeleine, par Pétrarque ; les Disciples à l’Ascension, de Louis Ponce de Léon ; puis l’Hymne de la Résurrection, de Manzoni, et une autre pour la victoire de Lépante, par Herréra II. — Ode héroïque ou pindarique. […] Rousseau, qui en a enrichi notre littérature.
Une foule d’écrivains obscurs, ne pouvant s’illustrer par l’éclat des mêmes talents, a fait paraître la même audace… Enfin, la religion compte aujourd’hui presque autant d’ennemis déclarés, que la littérature se glorifie d’avoir produit de prétendus philosophes.
Voyez, entre autres, la Poétique de Scaliger, livre V, chap. 6 les auteurs analysés par Goujet, Bibliothèque française, tome III, p. 180-240 Batteux, Principes de la Littérature, Ve traité et l’article Tragédie dans les Éléments de Marmontel. — Τραγωδία [[έστì] βίων xαì λόγων ήρωϊχών μίμησις έχουσα σεμνότητα μEτ’ έπιπλοχής τινός, dit plus simplement le grammairien publié par Cramer, Anecdota Oxon., tome IV, p. 315. — Voici comment la définition d’Aristote est traduite en latin d’après l’arabe d’Averroès (voir Essai sur la Critique, p. 297 et suiv.) par Hermann l’Allemand (fol. 42, recto, éd. de Venise, 1481) : « Terminus substantialis sive intelligere faciens substantiam artis laudandi est quoniam ipsa est assimilatio et repræsentatio operationis voluntariæ virtuosæ completæ quæ habet potentiam universalem in rebus virtuosis non potentiam particularem in una quaque rerum virtuosarum.
Par là, comme le précédent, il doit conserver une place dans l’histoire de notre langage et de notre littérature.
Prosper Mérimée Né en 1803 [Notice] Dans un temps où règne le goût de la littérature facile, M.
Voici un très joli rondeau d’Adam Billaut, menuisier de Nevers sous Louis XIV, qui, sans aucune littérature, devint poète dans sa boutique, et dont les poésies, qui roulent toutes sur le vin, sont pleines de verve et d’originalité : Pour te guérir de cette sciatique Qui te retient, comme un paralytique, Entre deux draps sans aucun mouvement, Prends-moi deux brocs d’un fin jus de sarment, Puis lis comment on les met en pratique.
J’ai placé ensuite des modèles de narrations, de dissertations et de discours, les différents genres d’exercices correspondent aux objets divers qui sont la base des études, et mettent ainsi les jeunes gens en état de reproduire, dans un style convenable, les notions qu’ils ont acquises sur la religion, la philosophie, l’histoire, la littérature et les sciences. […] Il en est de même en littérature : un poëme ne peut intéresser que si l’on aperçoit, à travers les détails du style, une disposition sage et méthodique. […] Nous ne parlons pas de ces phrases banales qu’on échange journellement avec les indifférents, et que les lèvres prononcent par habitude sans que l’esprit y ail pensé, mais d’une conversation sérieuse et animée sur les affaires obliques, les beaux-arts, la philosophie ou la littérature. […] Marmontel (Eléments de littérature) s’est amusé à rassembler presque toutes les figures dans le langage familier d’un homme du peuple en colère contre sa femme : « Si je dis oui, elle dit non ; soir et matin, nuit et jour elle gronde (antithèse). […] « Enfin, quand la métaphore aurait toutes les qualités requises, il ne faut pas la prodiguer ; car alors on tombe dans l’affectation et dans la monotonie, deux r * mortels défauts en tout genre. » (Cours de littérature, t.
Les ouvrages de littérature se divisent généralement en deux classes, ceux écrits en prose, et ceux écrits en vers. […] Cette nation ingénieuse, dont les travaux font tant d’honneur à la littérature moderne, possède au plus haut degré le talent de raconter. […] Huet, savant évêque d’Avranches, aux troubadours provençaux, sortes de conteurs ou de bardes qui parcouraient la Provence, où le flambeau de la littérature et de la poésie jetait encore quelques lueurs. […] Les Anglais, il faut l’avouer, sont inférieurs aux Français dans cette partie de la littérature. […] Les parties diverses de la littérature, en se détachant les unes des autres, prirent une forme plus régulière, et contribuèrent mutuellement à leur culture et à leurs progrès.