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69. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Nicole. (1625-1695.) » pp. 40-47

., et principalement son Essai sur les moyens de conserver la paix avec les hommes 1. […] C’était un petit homme monté sur une colonne si déliée que le moindre vent était capable de briser tout cet ouvrage, et l’on ne pouvait assez admirer l’adresse avec laquelle l’ouvrier avait su le tailler. […] Et qu’y a-t-il de plus fragile et de plus faible que la vie d’un homme ? […] De la faiblesse de l’homme, c. 4. […] Les jugements des hommes nous seraient infiniment moins favorables s’ils étaient entièrement conformes à la vérité, et si ceux qui les font connaissaient tous nos véritables maux.

70. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre premier. Apologie de Socrate par Platon. »

Il était juste que le plus vertueux des hommes trouvât dans Platon le plus éloquent des panégyristes ; et la forme, le ton et le style de l’éloge, tout est aussi neuf ici, que les vertus mêmes qui l’inspiraient. […] Partout on voit l’homme certain du sort qu’on lui prépare, et peu jaloux de s’y dérober ; mais défendant jusqu’aux derniers moments les principes qu’il avait professés, parce qu’il les croyait utiles, et que le bonheur des hommes y semblait essentiellement attaché. […] Il s’y attendait : aussi reprend-t-il son discours avec le calme d’un homme absolument étranger à l’arrêt qui vient d’être rendu. […] Il décrit ensuite le plaisir qu’il aura de converser, dans un autre univers, avec les grands hommes de tous les temps, avec ceux qui ont été, comme lui, victimes d’un jugement injuste, etc. […] Socrate a fait et dit, en matière de morale, tout ce qu’il était possible de dire et de faire, avant que la révélation eût donné à l’homme le complément de perfection, qu’il ne pouvait recevoir que d’elle.

71. (1892) La composition française aux examens du baccalauréat de l’enseignement secondaire moderne, d’après les programmes de 1891, aux examens de l’enseignement secondaire des jeunes filles et aux concours d’admission aux écoles spéciales pp. -503

des hommes et des écrivains qui ont illustré Port-Royal ? […] Quelles impressions l’homme leur doit-il ? […] Il ne rabaisse l’homme que pour mieux l’élever. […] Je serais heureux qu’il fût apprécié à son prix par un homme tel que vous. […] L’histoire a des enseignements dont l’homme d’État fait son profit.

72. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre V. De l’Éloquence politique chez les Français. »

La chaire évangélique avait été illustrée par des hommes du plus grand talent, et continuait de s’enrichir tous les jours de productions aussi estimables par leur objet que par le mérite de l’exécution. […] Mais il se formait insensiblement, dans le silence du cabinet, des hommes qui devaient bientôt honorer leur pays et étonner l’Europe, par la profondeur de leurs vues et l’éclat d’une éloquence qui ne nous laisse presque plus rien à envier aux anciens, à cet égard. […] On sent bien qu’il ne peut être question ici d’opinions jugées, ni d’hommes mis à leur place depuis longtemps : il s’agit seulement de la marche et des progrès de l’éloquence politique, pendant cette période si brillante, et devenue ensuite si flétrissante pour elle. […] Telles furent constamment les armes dont se servit M. le cardinal Maury, heureusement secondé d’un petit nombre d’hommes demeurés fidèles à la cause de l’état, et restés debout, au milieu des ruines que chaque jour entassait autour d’eux. […] Aussi, rentre-t-elle insensiblement dans le silence, à proportion que se calme l’effervescence des passions, que les choses rentrent dans l’ordre, et que les hommes reprennent leur place.

73. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre premier. Beautés de détail. »

C’est que, vide d’idées, et se bornant à agrandir l’homme, sans jamais créer le dieu, la mythologie s’arrête nécessairement où commence la grande, l’éternelle vérité. […] Il a très bien vu et parfaitement établi les différences sensibles qui mettent un si prodigieux intervalle entre ces deux monuments, l’un du génie de l’homme, l’autre de l’esprit divin. […] C’est qu’Homère pouvait avoir l’idée de la perfection morale de l’homme, mais que le secret des perfections divines était un mystère inexplicable pour lui. […] L’homme est à peu près dans les anciens ce qu’il peut, ce qu’il doit être, soit que le poète décrive, ou que le philosophe analyse les orages de son cœur, ou les bizarreries de son caractère. Qu’il y a cependant loin encore du pinceau d’Homère au burin énergique de Moïse, et quelle différence de l’homme poétiquement parfait, à la conception divine du créateur ; différence qui tient surtout à l’infériorité du trait primitif !

74. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre premier. Du Goût. »

Cette faculté est, jusqu’à un certain point, commune à tous les hommes ; et rien de plus général que l’espèce de plaisir qui résulte de tout ce qui est beau, grand, harmonieux, nouveau ou brillant. […] Les principes généraux du goût sont donc profondément gravés dans l’homme, et le sentiment du beau lui est aussi naturel que la faculté de parler et de raisonner. […] De toutes les facultés qui ornent la nature de l’homme, le goût est celle, sans contredit, qui est la plus susceptible de perfectionnement. […] Il y a dans le cœur de l’homme une certaine corde qui, frappée juste, ne manque jamais de rendre le son qui lui est propre. […] En nous donnant cette faculté, il a prodigieusement étendu la sphère des jouissances de l’homme ici-bas ; jouissances toujours pures, toujours innocentes !

75. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre III. Discours académiques de Racine, de Voltaire et de Buffon. »

Vous eûtes en tous les genres cette foule de grands hommes que la nature fit naître, comme dans le siècle de Léon X et d’Auguste. […] « Il s’est trouvé dans tous les temps des hommes qui ont su commander aux autres par la puissance de la parole. […] que faut-il pour ébranler la plupart même des autres hommes et les persuader ? […] » C’est faute de plan, c’est pour n’avoir pas assez réfléchi sur son objet, qu’un homme d’esprit se trouve embarrassé, et ne sait par où commencer à écrire. […] Mais aucun de ces grands hommes n’avait eu la présomption de se croire capable seul d’une semblable entreprise.

76. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Molière 1622-1672 » pp. 379-400

Tels hommes rarement se peuvent présenter. […] Tout compte aux hommes d’esprit, et le mal encore plus que le bien ; rien ne compte aux sots. […] Cet homme vit clrichement, dites qu’il est économe. […] Comparez Cliton, ou l’homme né pour la digestion. […] De l’Homme, p. 291.)

77. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Massillon, 1663-1742 » pp. 205-215

Les hommes croient être libres quand ils ne sont gouvernés que par les lois ; leur soumission fait alors tout leur bonheur, parce qu’elle fait toute leur tranquillité et toute leur confiance. […] Remontons à la source : d’où vient que cet homme est entré dans la robe ? […] Quelle grandeur, qu’un seul homme en contienne tant ! […] ô dieux de bone et de poussière, vous mourrez comme des hommes ! […] Pascal a dit : « Tel homme passe sa vie, en jouant tous les jours peu de chose.

78. (1867) Rhétorique nouvelle « Introduction » pp. 2-33

Ces gens-là, pour peindre l’homme, ne se sont jamais avisés qu’il faut regarder l’homme. […] Hommes faits, la philosophie, les sciences, les arts utiles et pratiques rempliront votre vie. […] Une longue paix donne aux hommes le temps de s’étudier et de se connaître : alors naît le théâtre, miroir de la vie humaine. […] Évidemment cet homme était éloquent, — et cependant il n’était pas orateur. […] Le conscrit c’est vous, c’est moi, c’est l’homme éloquent par secousses.

79. (1875) Poétique

L’imitation poétique ayant pour objet de représenter des hommes qui agissent, il est nécessaire que ces hommes soient bons ou méchants, car c’est en cela que les mœurs consistent : c’est par la bonté et par la méchanceté que les hommes diffèrent entre eux, quant aux mœurs. […] Car le bonheur de l’homme est dans l’action. […] On peut faire usage de la machine pour ce qui est hors du drame, qui est arrivé avant l’action, et que nul homme ne peut savoir ; ou pour ce qui doit arriver après, et qui a besoin d’être annoncé ou prédit : car c’est la croyance des hommes que les dieux voient tout. […] Le cas appartient au nom et au verbe : il marque les rapports, de, à, etc., les nombres, un ou plusieurs, l’homme ou les hommes ; ou les manières de dire, l’interrogation, le commandement, etc. […] Quand il s’agira des contradictions, on examinera ce qui est dit, comme en dialectique : si c’est au même et de la même manière ; si l’homme parle en son nom ; s’il a le même objet, enfin s’il dit ce que doit dire un homme sensé.

80. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Jean-Jacques Rousseau, 1712-1778 » pp. 185-195

Se peut-il que celui dont il fait l’histoire ne soit qu’un homme lui-même ? […] Où est l’homme, où est le sage qui sait agir, souffrir et mourir sans faiblesse et sans ostentation ? […] L’homme n’est point fait pour méditer, mais pour agir. […] Rousseau, devenu homme, eut la rancune terrible et invétérée. […] S’il y a encore quelques hommes de génie à Paris, ils sont persécutés.

81. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre III. De la partie oratoire dans les Historiens anciens. Historiens grecs. »

Vainqueur, que peux-tu enlever à des hommes qui n’ont rien ; vaincu, que ne risques-tu pas de perdre ? […] Celui de Sandanis, dans Hérodote, est simple, sans apprêt, sans ornement ; c’est le langage d’un homme prudemment courageux. […] Et ne te flatte pas de séduire, par l’appât des richesses, des hommes formés jusqu’ici à l’école de la pauvreté. […] Enfin, si tu es un dieu, tu dois faire du bien aux hommes, et non leur ravir le leur ; si tu n’es qu’un homme, songe toujours que tu es un homme ». […] Ceux qui ne respectent pas les hommes, trompent les Dieux, et l’on n’a pas besoin de l’ami dont la volonté est suspecte.

82. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section I. De l’Art d’écrire correctement. — Chapitre II. De l’arrangement des Mots. » pp. 87-179

Dans ces phrases, homme et glaive sont au vocatif. […] On voit ici que l’ingratitude des hommes, dont il est question, n’est point comparée à celle de quelques autres hommes. […] Ainsi l’on dit : vingt hommes, cent hommes, et quatre-vingts hommes, deux cents hommes. […] Si l’on dit à des hommes : êtes-vous les chasseurs du Roi ? […] Ainsi l’on dira : n’insultez point cet homme ; et n’insultez pas à la misère de cet homme.

83. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fontenelle. (1657-1757). » pp. 110-119

Loin de connaître les sciences, ils ne connaissaient pas les arts les plus simples et les plus nécessaires ; ils n’avaient point d’autres armes que l’arc ; ils n’avaient jamais conçu que les hommes pussent être portés par des animaux ; ils regardaient la mer comme un grand espace défendu aux hommes, qui se joignait au ciel, et au delà duquel il n’y avait rien. […] car assurément ce ne sont pas des hommes. […] Il avait une gaieté naturelle et une vivacité d’esprit heureuse et féconde en traits, qui seules auraient fait une réputation à un homme oisif. […] Les hommes veulent bien que les dieux soient aussi fous qu’eux1 ; mais ils ne veulent pas que les bêtes soient aussi sages. […] Il n’y a pas lieu de s’étonner qu’Homère, en représentant les divinités du paganisme comme aussi folles que les hommes, ait encouru le blâme des philosophes.

84. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre second. Définition et devoir de la Rhétorique. — Histoire abrégée de l’Éloquence chez les anciens et chez les modernes. — Chapitre II. De l’Éloquence chez les Grecs. »

Ajoutons à cet avantage inappréciable, celui d’une langue, la plus féconde, la plus énergique et la plus harmonieuse que les hommes aient jamais parlée. […] Un homme qui contribua également, mais d’une autre manière, à corrompre la belle simplicité de l’éloquence des premiers temps, c’est Isocrate, dont les ouvrages subsistent encore aujourd’hui. […] Voilà des traits qui honorent et font vivre la mémoire d’un homme, et qui ont fait dire avec raison d’Isocrate, qu’il fut digne d’avoir des talents, puisqu’il eut des vertus. […] Son plus grand mérite cependant est d’avoir été le maître ou l’instituteur de Démosthène, le premier des hommes dans l’éloquence judiciaire et délibérative. […] Jamais homme n’a donné à la raison des armes plus pénétrantes, plus inévitables.

85. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Molière. (1622-1673.) » pp. 29-34

Mais pour agir en habile homme, il faut parler de faire bonne chère avec peu d’argent. […] ) Qui est le grand homme qui a dit cela ? […] Et qui ouvrent l’esprit d’un homme aux belles choses. […] Il n’y a rien qui soit si nécessaire aux hommes que la danse. […] Sans la danse, un homme ne saurait rien faire.

86. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre premier. Objet de l’Éloquence de la chaire. »

Combien de gens, en effet, qui, avec du goût et des lumières, et tout ce qu’il faut enfin pour apprécier le génie des grands hommes, ne se font point à l’idée de trouver de l’éloquence et de voir de grands orateurs dans un Bossuet, dans un Massillon ; et qui, tout en en demandant un ironique pardon à ces hommes illustres, ont peine à ne pas s’endormir en les lisant ! […] Peut-être que, familiarisés davantage avec le style de ceux de tous les hommes qui ont parlé de la religion et de la morale de la manière la plus digne d’elles, ils concevront mieux qu’un grand prédicateur, qu’un véritable apôtre de l’Évangile, peut devenir un homme utile à la société ; et que celui qui, du haut de la tribune sacrée, annonce au peuple les paroles de la sagesse, contribue plus efficacement qu’ils ne le pensent à la félicité commune. […] Mais pour le faire dignement, il faut que cet orateur pense qu’il a pour juges Dieu et les hommes : Dieu, dont il ne doit ni trahir la cause, ni négliger les intérêts par de frivoles égards, ou par de lâches complaisances ; les hommes, en qui il ne doit voir que, des frères égarés, que l’indulgence ramènera, et que trop de sévérité aigrirait peut-être pour toujours. […] Quel plus grand objet s’est jamais offert au génie de l’homme ; quelle carrière plus noble s’est jamais ouverte devant l’orateur ! […] Ses juges sont non seulement des hommes, mais des hommes prévenus d’opinions, de sentiments et de maximes absolument opposées aux sienues ; mais des parties intéressées, qu’il faut réduire à prononcer contre les affections les plus intimes de leur âme, contre leurs penchants les plus chers.

87. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

Si l’homme de bien se retire, celui-ci, qui le voit parti, s’apaise et ne souille pas. […] Ces choses sont hors de l’homme ; le style est l’homme même. […] Parmi les hommes de goût qui lui ont fait une guerre acharnée, nous devons mentionner les louables efforts que M.  […] L’homme se glorifie de son excellence sur tous les êtres de la nature, et par une férocité qu’on ne remarque pas même dans la race des tigres, l’homme est le plus terrible fléau de l’homme. […] La terre a préparé la nourriture des hommes, parce que vous l’avez destinée à cet usage.

88. (1883) Poétique et Rhétorique (trad. Ruelle)

D’abord, il est plus facile de trouver un homme, ou un petit nombre d’hommes, qu’un grand nombre qui soient doués d’un grand sens et en état de légiférer et de juger. […] Celui pour qui un grand nombre d’hommes sont dans cette disposition sera donc l’ami d’un grand nombre d’hommes, et celui qui l’inspire aux hommes de bien sera l’ami des gens honnêtes. […] Par exemple, si l’homme le plus grand est plus grand que la plus grande femme, les hommes, pris en masse, seront plus grands que les femmes ; et (réciproquement), si les hommes, pris en masse, sont plus grands que les femmes, l’homme le plus grand sera plus grand que la plus grande femme. […] Il faut toujours prendre, dans chaque caractère, le trait qui l’accompagne, interprété dans le sens le plus favorable ; par exemple, l’homme colère et porté à la fureur deviendra un homme tout d’une pièce ; l’homme hautain, un personnage de grand air et imposant. […] Et ici se place à propos cette parole de Xénophane, que la provocation d’un impie, adressée à un homme pieux, rend la partie inégale, mais que c’est un cas semblable à celui où un homme robuste provoquerait un homme faible à une lutte entraînant des coups et des blessures.

89. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Balzac, 1596-1655 » pp. 2-8

Cet homme promis à la nature, demandé par les prophètes, attendu des nations, cet homme enfin, descendu du ciel, a chassé, a exterminé les dieux de la terre3. […] L’ouvrage de Dieu n’a pu être défait par la main des hommes. […] Il s’adresse à un homme d’État qui a plus souci du présent que du passé. […] Telle est la puissance de l’harmonie sur les organes des hommes, que, même déplacée, elle les subjugue et les enchante. […] Cette expression familière veut dire : qui soit façonné, fait par l’homme.

90. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre second. Définition et devoir de la Rhétorique. — Histoire abrégée de l’Éloquence chez les anciens et chez les modernes. — Chapitre III. De l’Éloquence chez les Romains. »

Brigands disciplinés, plutôt qu’hommes de génie, ils n’eurent, pendant l’espace de cinq cents ans, ni goût, ni imagination, ni sensibilité, ni éloquence. […] Il est inutile de répéter ici tout ce qui a été dit sur ce grand homme. […] C’est un tort, sans doute ; c’est même, si l’on veut, un petit ridicule dans un si grand homme. Pardonnons-lui pourtant, et surtout après son exil ; songeons qu’il eut sans cesse à combattre la jalousie et la haine, et rappelons-nous qu’un grand homme persécuté a des droits que n’a pas le reste des hommes. […] Ce sont des hommes que nous devons à la société ; élevons-les donc comme des hommes, et sachons que jamais une âme forte et généreuse ne se rencontrera dans un corps amolli et efféminé.

91. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Balzac. (1594-1655.) » pp. 2-6

L’homme-Dieu que nous adorons a nettoyé la terre de cette multitude de monstres que les hommes adoraient ; mais il n’en est pas demeuré là. […] Il devait périr, cet homme fatal1, il devait périr, dès le premier jour de sa conduite, par une telle ou telle entreprise ; mais Dieu se voulait servir de lui pour punir le genre humain et tourmenter2 le monde : la justice de Dieu se voulait venger et avait choisi cet homme pour être le ministre de sa vengeance. […] Cet homme a duré pour travailler au dessein de la Providence. […] Dieu est le poëte et les hommes ne sont que les acteurs4. […] « L’homme s’agite et Dieu le mène », a dit Fénelon avec plus de simplicité et de grandeur.

92. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

L’homme éloquent l’est en toutes matières dont il a la science. […] Les moyens qu’emploie l’orateur de la chaire sont, les uns surnaturels, dans les rapports de l’homme à Dieu ; les autres humains, dans les rapports de l’homme à l’homme et dans ses retours sur lui-même. […] Dans ces causes, la loi qui n’a pu tout prévoir laisse l’homme juge de l’homme, et les faits étant du ressort du sentiment, le cœur doit les juger. […] Les hommes ne me trompent plus, car je ne vois plus les hommes, et je n’entends plus leurs discours flatteurs et empoisonnés. […] L’homme fort met toute sa confiance dans ses raisons.

93. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre troisième. De l’élocution. »

Exemple : Dieu est bon, L’homme méchant. […] La créature, pour l’homme. […] L’homme, pour l’homme et la femme. […] L’homme, le pauvre, c’est-à-dire les hommes, les pauvres. […] Or, par la marche des siècles le nom de l’homme s’éloigne.

94. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Notions préliminaires. »

Il lui donnera toutes les vertus des grands hommes ; et ces vertus seront portées au plus haut degré de perfection, où elles puissent se montrer dans l’homme même. Il mêlera, s’il veut, à ces vertus quelques faiblesses dont les plus grands hommes ne sont point exempts. […] L’homme, à proprement parler, ne peut point créer : la fiction la plus brillante, la plus riche et la plus vaste n’offre rien qui n’existe dans la nature. […] Non sans doute, parce qu’il conçoit qu’un homme vraiment avare est capable de faire une pareille action. […] Cependant l’homme de goût trouve quelquefois l’art de les embellir et d’en faire usage.

95. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Napoléon Ier , 1769-1821 » pp. 428-446

Persuadez-vous qu’il est des hommes, en petit nombre, qui méritent d’être l’espoir de la douleur, parce qu’ils sentent avec chaleur les peines de l’âme. […] Mais la gloire des hommes célèbres est, comme leur vie, exposée à des fortunes diverses. […] En toutes choses, il faut traiter les hommes de la sorte, et leur supposer les vertus qu’on veut leur inspirer1. […] Le suffrage des hommes distingués qui composent l’Institut m’honore. […] C’est à Sainte-Hélène que Napoléon jugeait les hommes avec ce détachement et cette impartialité.

96. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie —  Vauvenargues, 1715-1747 » pp. 336-343

Accoutumé à la clarté de ses propres idées, il devinait avec peine ce qui était fin et enveloppé, et l’on était étonné qu’un homme qui concevait et qui s’exprimait si nettement ne pût guère aller plus loin que sa première idée et sa première vue. […] Faut-il demander la raison pourquoi des joueurs très-habiles se ruinent au jeu, pendant que d’autres hommes y font leur fortune ? […] Toutefois, qu’on ne pense pas que Clazomène eût voulu changer sa misère pour la prospérité des hommes faibles. […] Je m’informe curieusement de tout le détail de sa vie ; s’il a fait des fautes, je les excuse, parce que je sais qu’il est difficile à la nature de tenir toujours le cœur des hommes audessus de leur condition. […] L’homme d’épée et d’action, cloué sur son lit par la souffrance, sentit alors se réveiller son ardeur militaire et patriotique.

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