Ce serait une inconvenance des plus grandes qui détruirait le bon effet du compliment, quelque bien tourné qu’il soit d’ailleurs. […] On introduira à cet effet dans son style des formules de doute sur l’à propos de ses avis, et tout en disant sa pensée sans restriction, il faudra laisser au correspondant toute sa liberté d’action, et le lui dire.
Exemple célèbre d’inversion produisant un bel effet. […] Exemple célèbre d’inversion produisant un bel effet.
M. de Saint-Lambert a répondu par un discours assez froid ; il s’est cru obligé de peser exactement chaque terme d’éloge ; et comme on a l’habitude de rabattre toujours une partie de ce qu’on entend, celui qui ne dit que ce qu’il faut ne produit pas l’effet qu’il faut. […] Pour commenter ces tristesses, rappelons ce passage de la lettre que madame de Staël adressait à l’empereur en lui offrant son livre De l’Allemagne : « La disgrâce de Votre Majesté jette sur les personnes qui en sont l’objet une telle défaveur en Europe, que je ne puis faire un pas sans en rencontrer les effets : les uns craignant de se compromettre en me voyant, les autres se croyant des Romains en triomphant de cette crainte, les plus simples rapports de la société deviennent des services qu’une âme fière ne peut supporter.
Moquons-nous donc de cette chicane où ils veulent assujettir le goût du public, et ne consultons, dans une comédie, que l’effet qu’elle fait sur nous. […] Qu’ai-je vu, ô Seigneur, et quelle admirable image des effets de votre lumière infinie ! […] Un poème ne peut faire d’effet s’il n’est élégant : c’est un des principaux mérites de Virgile. […] Les deux premiers avaient néglige des passions et des situations que le troisième crut susceptibles de grands effets. […] Ô d’un triste combat effet vraiment funeste !
Le poète alors expose dans tout leur jour les ridicules et les travers moraux ou sociaux, et souvent ses traits sont d’une grande vigueur, comme dans l’exemple suivant, où l’on vent flétrir la mauvaise plaisanterie : Quelle gloire, eu effet, pour tout être qui pense, De vieillir dans des jeux d’enfantine démence, D’avilir son esprit, noble présent des dieux, Au rôle indigne et plat d’un farceur ennuyeux, Qui, payant son écot en équivoques fades, Envie à Taconet l’honneur de ses parades ; Et même en cheveux gris, parasite bouffon, Transporte ses tréteaux chez les gens de bon ton ! […] Les peintures vives des grandes passions, les descriptions brillantes et pleines de feu, jointes au raisonnement, font un très bel effet dans l’épître philosophique, quand elles sont analogues au sujet. […] Quels sont les effets de l’allégorie dans l’apologue ? […] Il y a néanmoins des occasions où les petits détails font bon effet, comme lorsque La Fontaine peint les tentatives des rats qui, après plusieurs alarmes, commencent à sortir : Mettent le nez à l’air, montrent un peu la tête, Puis rentrent dans leurs nids à rats ; Puis, ressortant, font quatre pas, Puis enfin se mettent en quête.
Un acte souvent répété, une habitude, un effet toujours identique observé dans un être quelconque, ont donné à cet être son nom. […] « Les figures du discours sont les traits, les formes ou les tours plus ou moins remarquables et d’un effet plus ou moins heureux, par lesquels le discours, dans l’expression des idées, des pensées ou des sentiments, s’éloigne plus ou moins de ce qui en eût été l’expression simple et commune. » Tout cela me semble long et gêné.
Pourtant l’imagination est plus sûre de son effet quand elle ne sort pas de la réalité, quand la raison la guide, quand elle rend fidèlement la nature. […] Puisque la poésie découle de Dieu même, entrevu par l’idéal, elle doit avoir un effet essentiellement moral ; elle doit élever l’âme au-dessus de la matière, et lui inspirer le goût de tout ce qui est beau, grand et sublime.
Quand le soleil vient à descendre derrière ce magnifique réseau, on voit passer par tous ces losanges1 une multitude de rayons lumineux qui produisent un effet merveilleux ; les deux côtés de chaque losange en sont coloriés, paraissent relevés d’un filet d’or, et les deux autres qui devraient être dans l’ombre, sont teints d’un superbe nacarat. […] Un pèlerinage au tombeau de Jean-Jacques Les feuilles et les fleurs de la plupart des végétaux reflètent les rayons de la lune comme ceux du soleil… J’ai éprouvé un effet enchanteur de ces reflets lunaires.
Weil a fort bien défendu, dans son mémoire Sur l’effet de la Tragédie selon Aristote (Bâle, 1848), s’accorde d’ailleurs et avec l’analogie grammaticale dans les verbes tels que ἐξαλλάττω, ἐξαϰολουθέω, ἐϰπίνω, έϰπίμπλημι, etc., et avec l’ensemble de la théorie aristotélique, telle que nous l’avons exposée dans notre Essai sur l’Histoire de la Critique, p. 180 et suiv.
Les belles rimes, par exemple, qui ont un si bon effet dans la poésie moderne, et qui flattent si agréablement l’oreille dans les langues française, italienne, espagnole, allemande, anglaise, sont choquantes dans les vers grecs et dans les vers latins ; et, de même, la mesure des vers grecs et des vers latins , qui dépend de la quantité des syllabes, n’aurait aucune grâce dans la poésie moderne. […] Mais entremêlés avec d’autres plus longs, ils peuvent produire certains effets de style, et quelquefois font même très bien : Rompez vos fers, Tribus captives ; Troupes fugitives, Repassez les monts et les mers. […] Notre hexamètre, dit le célèbre critique, naturellement majestueux, doit se reposer sur lui même ; il perd toute noblesse si on le fait marcher par sauts et par bonds ; si la fin d’un vers se rejoint souvent au commencement de l’autre, l’effet de la rime disparaît. […] Mais, pour produire ces effets, elle doit être douce, suivant l’expression de Fénelon, naturelle et harmonieuse.
Sa langue musicale et pittoresque produit, par l’arrangement des sons et le choix des mots, des effets d’harmonie et de couleurs qui enchantent l’oreille et les yeux. […] Un effet de lune Un soir je m’étais égaré dans une forêt, à quelque distance de la cataracte du Niagara ; bientôt je vis le jour s’éteindre autour de moi, et je goûtai, dans toute sa solitude, le beau spectacle d’une nuit parmi les déserts du nouveau monde.
Car connaissant tout seul les plus secrets penchants de nos cœurs ; développant déjà dans les premières ébauches de nos passions tout ce que nous devons être ; jugeant de nous-mêmes par les rapports divers de vice ou de vertu que les situations infinies où il pourrait nous placer ont avec les qualités naturelles de notre âme ; découvrant en nous mille dispositions cachées que nous ne connaissons pas, et qui n’attendent que l’occasion pour paraître ; seul, lorsqu’il tira tout du néant, et qu’il donna à tous les êtres cet arrangement admirable et ce cours harmonieux que la durée des temps n’a jamais pu altérer, il put prévoir quelles étaient dans cet assemblage si bien assorti les circonstances du siècle, de la nation, du pays, de la naissance, des talents, de l’état, les plus favorables à notre salut, et en les rassemblant par un pur effet de sa miséricorde, en former comme le fil et toute la suite de notre destinée. […] Qu’on ne prétende pas de là néanmoins que les choses soient égales ; car il y a cette extrême différence, que la violence n’a qu’un cours borné par l’ordre de Dieu, qui en conduit les effets à la gloire de la vérité qu’elle attaque ; au lieu que la vérité subsiste éternellement, et triomphe enfin de ses ennemis, parce qu’elle est éternelle et puissante comme Dieu même. » Nous lisons dans un sermon de Bossuet sur la brièveté de la vie « Quand je fais réflexion sur les diverses calamités qui affligent la vie humaine, entre toutes les autres la famine me semble être celle qui représente mieux l’état d’une âme criminelle, et la peine qu’elle mérite.
Il parlait fort bien de la guerre, Des cieux, du globe de la terre, Du droit civil, du droit canon, Et connaissait assez les choses Par leurs effets et par leurs causes. […] Voyez le bel effet que produit cette figure dans cet endroit de la tragédie de Zaïre par Voltaire. […] La cause pour l’effet, l’auteur de la chose pour la chose même : = vivre de son travail, c’est-à-dire de ce qu’on gagne en travaillant : = lire Cicéron, c’est-à-dire les ouvrages de Cicéron. […] L’effet pour la cause ; comme lorsqu’Ovide dit que le Mont Pélionb n’a point d’ombres, c’est-à-dire, d’arbres.
L’étude suppose toujours l’observation : on n’acquiert de solides connaissances qu’en réfléchissant beaucoup, en cherchant à se rendre compte de tout ce qu’on voit, en remontant des effets aux causes. […] Un des effets de l’imagination, c’est d’animer le style d’images saisissantes ; il y a image quand le mot ou la phrase peint quelque chose à l’esprit.
Ces pièces sont plutôt destinées à amuser et à plaire un moment qu’à produire de grands effets. […] L’énigme, de αἴνιγμα, fait de αἴνος, proverbe, apologue, est une petite pièce où l’on donne à deviner une chose, en la décrivant par ses causes, ses effets, ses propriétés, mais sous des termes obscurs et équivoques.
Toutes ces gradations, ces manières prudentes et nuancées pour préparer les grands effets, ne sont point de mon goût. […] C’était la première fois que l’ouvrage des hommes produisait sur lui l’effet d’une merveille de la nature. […] Le terrain, qui va toujours un peu en montant jusqu’au portique de l’église, ajoute encore à l’effet qu’elle produit. […] Et il ne faut pas croire que la grandeur des effets suppose ici des moyens très compliqués. […] Le Dies iræ dies illa, récité seulement, est déjà de l’effet le plus terrible.
Mais ce triomphe de passage, Effet rapide de l’usage, Par un autre usage est détruit93. […] Elle n’admet pas non plus cet amour violent et furieux dont les effets sont si funestes et si terribles, et qui est du ressort de la tragédie ; par conséquent, le style trop fort et trop pathétique ne convient pas à son caractère. […] Les écarts ne doivent se trouver que dans les sujets qui peuvent admettre des passions vives, parce qu’ils sont l’effet d’une âme troublée, et que le trouble ne peut être causé que par des objets importants. […] Les écarts et les digressions forment ce qu’on appelle quelquefois le désordre dans l’ode, dont Boileau a dit : Son style impétueux souvent marche au hasard : Chez elle un beau désordre est un effet de l’art.
Joli effet de dégringolade.
Je vous remercie de vos lettres au roi, mon cousin ; elles me feroient plaisir à lire d’un inconnu, elles m’attendrissent ; il me semble qu’elles devroient faire cet effet-là sur notre maître : il est vrai qu’il ne s’appelle pas Rabutin comme moi. […] Nous dirions : Qui était du plus bel effet.
Ces cas exceptés, les monosyllabes doivent être proscrits à la fin du vers30, à moins que l’on ne veuille produire un effet d’harmonie, comme dans ce vers de Virgile : Stērnĭtŭr, ēϰănĭmīsqυĕ trĕmēns prōcūmbĭt hŭmī bōs .
L’effet du poison ne tarde pas à se manifester : Démosthène rassemble ce qu’il lui reste de forces pour se traîner vers Archias, et il lui dit : « Traîne maintenant ce cadavre à ton maître ; pour Démosthène, jamais tu ne l’y conduiras.
Censurer les ridicules et les vices ; montrer le triste effet des passions désordonnées ; s’attacher toujours à inspirer l’amour de la vertu, et faire sentir qu’elle seule est digne de nos hommages, qu’elle seule est la source de notre bonheur ; tel est le principal devoir du romancier.
Bien entendu que quand la réticence est affectée, quand l’interruption n’est point l’effet naturel de la passion, mais un dessein prémédité de faire entendre, par le peu qu’on a dit, ce qu’on affecte de supprimer, et même souvent beaucoup au delà, elle n’appartient plus alors aux figures dont nous traitons ici, et doit se ranger, à la suite de l’ironie, parmi celles qui font contraster la parole avec la pensée. […] La cause ne précédera-t-elle pas l’effet ?
Vous m’avez accordé votre protection pour me faire Chevalier de l’Ordre ; j’en ai ressenti les effets quand j’ai été Duc. […] Des reproches trop vifs et amers n’ont presque toujours d’autre effet qu’une rupture ouverte.
On peut dire en général qu’une grandeur d’âme affectée, une tranquillité seulement apparente, une indifférence chimérique, une vaine ostentation, l’orgueil, l’indépendance, la corruption la plus licencieuse et la plus effrénée, et bien souvent la dégradation totale de l’homme, sont les principes ou les effets de leur morale. […] Malheureux effet de l’orgueil ou du libertinage !
de quel effet tes discours sont suivis ! […] Sa mort sera l’effet de l’amour d’Hermione !
On peut recourir, en cherchant ses preuves, aux lieux communs dont j’ai déjà parlé (pages 21 et 22) en y ajoutant l’intention, la circonstance, la cause, l’effet, etc. Ainsi, une voiture passe sur un enfant (chose qui n’est pas rare dans nos grandes villes), si l’avocat du cocher fait appel à l’intention de son client, s’il détaille les circonstances de l’accident, s’il en fait voir la cause dans l’étourderie de la victime ; s’il expose enfin que l’effet n’est qu’une blessure peu grave, il emploiera la ressource des lieux communs des affaires semblables.
Ces notions préliminaires nous ont semblé indispensables, pour mieux apprécier l’effet de l’éloquence et le mérite des orateurs. […] Voilà bien ce qui s’appelle frapper fort, et frapper juste en même temps, comme le disait Voltaire, à propos de l’effet théâtral. […] Des quatre discours que Cicéron prononça dans cette circonstance, la plus importante et la plus glorieuse de sa vie, deux surtout sont d’autant plus admirables, que tout nous porte à croire qu’ils furent improvisés ; et quoique l’auteur les ait sans doute retouchés, lorsqu’il les publia dans la suite, le grand effet qu’ils produisirent alors est une preuve du mérite réel qu’ils avaient.