Sénèque, moraliste et poète, cultiva l’art des Sophocle et des Euripide, Lucain peignit, en vers dignes de l’épopée, les fureurs des discordes civiles dans les champs de Pharsale. […] Érasme, le fléau du mauvais goût de son temps ; Vida, critique habile, et poète immortel ; Sadolet, Budé, Perpinien, Mariana, ce digne émule de Tacite, et mille autres savants illustres ouvrirent les sources de la bonne littérature. […] Racine se montra le digne rival d’Euripide. […] Destouches et Piron produisirent des chefs-d’œuvre dignes de Molière ; Crébillon eut la gloire de balancer Eschyle ; et Voltaire, incomparable dans les poésies légères, à qui notre scène doit une partie de ses richesses, fit d’heureux efforts pour atteindre à la couronne épique.
Soit qu’il élève les trônes, soit qu’il les abaisse ; soit qu’il communique sa puissance aux princes, soit qu’il la retire pour ne leur laisser que leur propre faiblesse, il leur apprend leur devoir d’une manière souveraine et digne de lui. […] Soit qu’il s’agisse de montrer le juste ou l’injuste, ce qui est digne de peine ou de récompense, comme dans le genre judiciaire ; ce qui est honorable et utile, ou nuisible et déshonorant, comme dans le genre délibératif ; ce qui est honnête ou honteux, digne de louange ou de blâme, comme dans le genre démonstratif, la preuve est la partie importante du plaidoyer ou de l’oraison. […] Quel autre fut plus digne de vous commander ? […] Pour moi, s’il m’est permis, après tous les autres, de venir rendre les derniers devoirs à ce tombeau, ô Prince, le digne sujet de nos louanges et de nos regrets, vous vivrez éternellement dans ma mémoire ; votre image y sera tracée, non point avec cette audace qui promettait la victoire ; non, je ne veux rien voir en vous de ce que la mort y efface ; vous aurez dans cette image des traits immortels : je vous y verrai tel que vous étiez à ce dernier jour sous la main de Dieu, lorsque sa gloire sembla commencer à vous apparaître.
Un seul jour perdu devrait nous laisser des regrets mille fois plus vifs et plus cuisants qu’une grande fortune manquée ; et cependant ce temps si précieux nous est à charge ; toute notre vie n’est qu’un art continuel de le perdre ; et, malgré toutes nos attentions à le dissiper, il nous en reste toujours assez pour ne savoir encore qu’en faire ; et cependant la chose dont nous faisons le moins de cas sur la terre, c’est de notre temps ; nos offices, nous les réservons pour nos amis ; nos bienfaits, pour nos créatures ; nos biens, pour nos proches et pour nos enfants ; notre crédit et notre faveur, pour nous-mêmes ; nos louanges, pour ceux qui nous en paraissent dignes ; notre temps, nous le donnons à tout le monde, nous l’exposons, pour ainsi dire, en proie à tous les hommes : on nous fait même plaisir de nous en décharger ; c’est comme un poids que nous portons au milieu du monde, cherchant sans cesse quelqu’un qui nous en soulage. […] La vérité La vérité, cette lumière du ciel, est la seule chose ici-bas qui soit digne des soins et des recherches de l’homme. Elle seule est la lumière de notre esprit, la règle de notre cœur, la source des vrais plaisirs, le fondement de nos espérances, la consolation de nos craintes, l’adoucissement de nos maux, le remède de toutes nos peines ; elle seule est la source de la bonne conscience, la terreur de la mauvaise, la peine secrète du vice, la récompense intérieure de la vertu ; elle seule immortalise ceux qui l’ont aimée, illustre les chaînes de ceux qui souffrent pour elle, attire des honneurs publics aux cendres de ses martyrs et de ses défenseurs, et rend respectables l’abjection ou la pauvreté de ceux qui ont tout quitté pour la suivre ; enfin, elle seule inspire des pensées magnanimes, forme des âmes héroïques, des âmes dont le monde n’est pas digne, des sages seuls dignes de ce nom. […] notre arrêt est prononcé : nos crimes rendent notre condamnation certaine ; on nous laisse encore un jour pour éviter ce malheur et changer la rigueur de notre sentence éternelle ; et ce jour unique, et ce jour rapide, nous le passons indolemment en des occupations vaines, oiseuses, puériles ; et ce jour précieux nous est à charge, nous ennuie : nous cherchons comment l’abréger ; à peine trouvons-nous assez d’amusements pour en remplir le vide : nous arrivons au soir sans avoir fait d’autre usage du jour qu’on nous laisse, que de nous être rendus encore plus dignes de la condamnation que nous avions déjà méritée.
Il fut digne de donner son nom au siècle qu’ils illustrèrent. […] Tout y est simple et digne : tout s’y déroule avec calme et suite. […] Le métier de roi est grand, noble, flatteur, quand on se sent digne de bien s’acquitter de toutes les choses auxquelles il engage ; mais il n’est pas exempt de peines, de fatigues, d’inquiétude.
Voilà des traits qui honorent et font vivre la mémoire d’un homme, et qui ont fait dire avec raison d’Isocrate, qu’il fut digne d’avoir des talents, puisqu’il eut des vertus. […] On sait tous les obstacles qu’il eut à vaincre, et tous les efforts qu’il fit pour corriger, assouplir, perfectionner son organe, et pour rendre son action oratoire digne de sa composition. […] Mais, cette époque écoulée, nous ne trouvons plus chez les Grecs un seul orateur digne de ce nom.
De ce chef-d’œuvre date, pour ainsi dire, la création du premier homme et de la première femme dignes de figurer à jamais sur la scène française, aux applaudissements de la postérité, en compagnie d’Horace, de Cinna, de Polyeucte et de Pompée. […] Qui peut mieux l’exercer en est bien le plus digne. […] Montre-toi digne fils d’un père tel que moi. […] Qu’on est digne d’envie Lorsqu’on perdant la force on perd aussi la vie ! […] Sire, ainsi ces cheveux blanchis sous le harnois, Ce sang pour vous servir prodigué tant de fois, Ce bras jadis l’effroi d’une armée ennemie, Descendaient au tombeau tout chargés d’infamie, Si je n’eusse produit un fils digne de moi, Digne de son pays, et digne de son roi : Il m’a prêté sa main, il a tué le comte ; Il m’a rendu l’honneur, il a lavé ma honte.
Mais son principal titre auprès de la postérité est son poëme de la Réligion, où, par la beauté des vers, il s’est rendu souvent le digne interprète des idées sublimes qu’il a chantées. […] donne-moi donc des biens dignes de toi, Ou donne-m’en du moins qui soient dignes de moi… Mais comment retrouver la gloire qui m’est due ? […] Celui de la Religion, dont le succès a été attesté par de nombreuses réimpressions, offre çà et là des morceaux dignes du grand Racine ; mais l’ensemble est trop peu animé par le souffle créateur de l’imagination : il n’en mérite pas moins de grands éloges.
ne semble-t-elle pas digne des héros ? […] ne fallait-il que ce peu de mélange pour faire changer de nom aux choses, et mériter de l’honneur à ce qui est en effet si digne d’opprobre ? […] O les dignes restes de ta grandeur ! […] Quel autre fut plus digne de vous commander ? […] Vous devez vous proposer ce digne objet, de n’être redouté que des ennemis de l’État et de ceux qui font mal.
Qui peut mieux l’exercer en est bien le plus digne. […] Montre-toi digne fils d’un père tel que moi. […] Qu’on est digne d’envie, Lorsqu’en perdant la force on perd aussi la vie2 ! […] Sire, ainsi ces cheveux blanchis sous le harnois, Ce sang pour vous servir prodigué tant de fois, Ce bras, jadis l’effroi d’une armée ennemie, Descendaient au tombeau tout chargés d’infamie, Si je n’eusse produit un fils digne de moi, Digne de son pays et digne de son roi : Il m’a prêté sa main, il a tué le comte ; Il m’a rendu l’honneur, il a lavé ma honte. […] Il est curieux de rapprocher du caractère de Dorante la manière dont Bossuet a peint le menteur (voy. ses Sermons choisis, Didot, 1844, p. 469) : « Celui qui s’est engagé dans cette faiblesse honteuse, dit-il, ne trouve plus d’ornements qui soient dignes de ses discours que la hardiesse de ses inventions etc. » 1.
Nous vous avons donné la liberté… sachez la conserver… Pour être dignes de votre destinée, ne faites que des lois sages et modérées ; faites-les exécuter avec force et énergie ; favorisez la propagation des lumières, et respectez la religion. […] Soldats, matelots, vous avez été jusqu’ici négligés1 ; aujourd’hui, la plus grande sollicitude de la république est pour vous : vous serez dignes de l’armée dont vous faites partie. […] Sur ce, je prie Dieu, monsieur mon frère, qu’il vous ait en sa sainte et digne garde. […] Cette lettre n’étant à autre fin, je prie Dieu qu’il vous ait, ma cousine, en sa sainte et digne garde. […] « Cette victoire finira notre campagne, et nous pourrons reprendre nos quartiers d’hiver, où nous serons joints par les nouvelles armées qui se forment en France ; et alors la paix que je ferai sera digne de mon peuple, de vous et de moi. » 2.
Les peuples approuveront assurément la résolution que je prends, lorsqu’ils reconnaîtront en toi un prince digne d’avoir été le premier l’objet d’une telle détermination. […] C’est à toi surtout, mon fils, à toi qui veux sévir contre les ingrats avec tant de rigueur, de témoigner ta reconnaissance à ceux qui en sont dignes. […] dit Crésus, mon bonheur à moi te paraît-il donc si peu digne d’estime, que tu ne me places pas sur le même niveau que de simples particuliers ? […] Et s’il parvient heureusement au terme de sa carrière, voilà celui que vous cherchez, celui qui est digne d’être proclamé réellement heureux. […] Quels hommes as-tu vaincus, qui fussent dignes qu’on se mesurât avec eux ?
Censurer les ridicules et les vices ; montrer le triste effet des passions désordonnées ; s’attacher toujours à inspirer l’amour de la vertu, et faire sentir qu’elle seule est digne de nos hommages, qu’elle seule est la source de notre bonheur ; tel est le principal devoir du romancier. […] Tout écrivain qui s’écarte de ce principe, n’est digne ni du nom d’honnête homme, ni de celui de bon citoyen.
Ce ne sera pas sous une forme aride que je ferai une définition digne d’un bon écrivain. […] Les pensées sont sous tous les rapports dignes de la circonstance et des personnages. […] C’est une ressource immense pour les écrivains du second ordre : car si une élocution digne du sujet est la marque certaine de l’art et du goût, une invention toute originale est la pierre de touche du génie. […] Les yeux peuvent sortir de l’orbite mais non pas s’en détacher ainsi ; sauf ces réserves la fin du drame est digne du tableau précédant ; les petites circonstances rehaussent la mort du Gaulois. […] Ce dénouement tragique est digne de l’exposition.
Un coup d’œil plus réfléchi sur les productions vraiment estimables de nos grands maîtres, leur apprendrait que c’est en se formant à l’école des anciens, qu’ils se sont rendus dignes de former à leur tour des élèves, et des rivaux de leur gloire et de leurs succès. […] Mais où Silius Italicus s’est montré vraiment digne de son modèle, c’est dans cette belle pensée rendue par une image si imposante : Fallit te mensas inter quòd credis inermem : Tot bellis quæsita viro, tot cædibus armat Majestas æterna ducem. […] Tacite fait-il parler un honnête homme, un Germanicus, par exemple, un Thraséas, un Agricola ; on reconnaît, à leurs discours, l’écrivain dont l’âme n’a eu qu’à traduire ses propres pensées, pour faire parler à ces grands hommes un langage digne d’eux. […] Richesses, honneurs, distinctions de tous les genres, voilà leur partage et celui de leurs dignes amis : pour nous, les dangers, les affronts, la flétrissure des jugements et l’indigence, voilà ce qui nous reste ! […] « Jamais, mon cher Scipion, jamais on ne me persuadera que Paul Émile, votre père, que tant de grands hommes, dont l’énumération serait inutile ici, eussent fait tant de choses dignes de la postérité, s’ils n’eussent pressenti que cette postérité leur appartenait !
De lui ont reçu leur initiation tous ceux de notre époque que la postérité proclamera les plus dignes du nom de poëtes. […] Et si, dans le chemin, rapsode ingénieux, Tu veux nous accorder des chants dignes des cieux, Nous dirons qu’Apollon, pour charmer les oreilles, T’a lui-même dicté de si douces merveilles3. […] C’était le père des deux frères Trudaine, dont Chénier était l’ami, et auxquels il a adressée une de ses élégies : dignes de son affection par leurs qualités distinguées, ils devaient comme lui périr sur l’échafaud.
Quand il me prie, ou plutôt quand il m’oblige de vous le recommander comme un homme digne d’entrer dans la maison et dans la confidence d’un Prince, qui ne choisit que des gens de mérite ; quand il se persuade que vous voulez bien m’honorer d’une amitié intime, il s’imagine certainement que je peux plus que je ne le crois moi-même. […] Si donc je vous parais digne de quelque éloge, pour avoir franchi les bornes de la retenue et du respect, par déférence aux ordres d’un ami, je vous supplie d’accorder à Septimius une place dans votre maison ; et croyez que vous aurez un homme de cœur et de probité. » Votre cœur doit fournir ce que vous avez à dire dans une lettre de remerciement. […] Toute la différence que j’y vois, c’est qu’il ne m’est pas permis de croire que je sois digne d’un grand Évêché, et que mon cœur me dit que je mérite un peu de part dans votre amitié par les sentiments avec lesquels, etc. » On ne me pardonnerait point de passer sous silence la lettre que le Duc de Montausier, cet homme d’une vertu si pure, si droite, si ferme et si courageuse, écrivit au grand Dauphin, son ancien élève, après la prise de Philipsbourg. […] Souvenez-vous d’eux, je vous conjure, toute votre vie : souvenez-vous-en le jour d’une bataille, et dans toutes les occasions où il s’agira de faire bien ; et si ce n’est pas assez, de faire mieux que les autres (car il faut porter jusques-là son ambition), dites-vous sans cesse : Je suis devant les yeux de mes ancêtres, ils me voient ; et ne soyez pas après cela digne d’eux si vous le pouvez : ma main tremble en vous écrivant ceci ; mais c’est moins de crainte que de courage.
Si pourtant ce respect, si cette obéissance Paraît digne à vos yeux d’une autre récompense ; Si d’une mère en pleurs vous plaignez les ennuis, J’ose vous dire ici qu’en l’état où je suis, Peut-être assez d’honneurs environnaient ma vie Pour ne pas souhaiter qu’elle me fût ravie, Ni qu’en me l’arrachant, un sévère destin, Si près de ma naissance, en eût marqué la fin. […] Un roi digne de vous a cru voir la journée Qui devait éclairer notre illustre hyménée ; Déjà, sûr de mon cœur à sa flamme promis, Il s’estimait heureux : vous me l’aviez permis. […] Un bruit assez étrange est venu jusqu’à moi, Seigneur ; je l’ai jugé trop peu digne de foi. […] Et s’il parvient, selon toutes les règles de l’art, et même avec une perfection digne d’une autre œuvre, à composer un poème, ce ne sera qu’un poème héroï-comique19. […] Il est digne, au contraire, des plus nobles d’entre eux.
Sous le politique se cache un artiste digne de tout comprendre et de tout sentir. […] Quand la guerre est une routine purement mécanique, consistant à pousser et à tuer l’ennemi qu’on a devant soi, elle est peu digne de l’histoire ; mais quand une de ces rencontres se présente, où l’on voit une masse d’hommes mue par une seule et vaste pensée qui se développe au milieu des éclats de la foudre avec autant de netteté que celle d’un Newton ou d’un Descartes dans le silence du cabinet, alors le spectacle est digne du philosophe autant que de l’homme d’État et du militaire, et si cette identification de la multitude avec un seul individu, qui produit la force à son plus haut degré, sert à protéger, à défendre une noble cause, celle de la liberté, alors la scène devient aussi morale qu’elle est grande.
Les événements les plus importants de son existence furent des tendresses dévouées, des regrets fidèles, et des pensées dignes d’être achevées dans le monde des purs esprits. […] On ne se lasse pas de les relire, et ce sage est digne de vivre à jamais dans la compagnie des maîtres1.
Le héros de l’entreprise, qui doit l’emporter sur tous les autres, moins il est vrai par le rang que par le génie et l’influence sur l’action, doit sans aucun doute être vertueux, puisque l’action qu’il entreprend doit être bonne, louable et digne d’être admirée. […] Les personnages poétiques auront un caractère grand ou héroïque, si, éloignés de tout ce qui est commun et vulgaire, ils se font remarquer par des qualités nobles et élevées qui les rendent dignes de la majesté do l’épopée. […] Ce merveilleux n’a pas assez de vraisemblance pour être digne de la grande épopée. […] Ces fictions, quelque brillantes qu’elles puissent être, ne sont point dignes de la majesté de l’épopée. […] Les modernes y ont affecté des mesures analogues, et en général le vers alexandrin ou grand vers, le plus nombreux, le plus imposant, le plus majestueux, et le plus digne de la sublime grandeur de l’épopée.
Quelle magnifique réunion d’idées sublimes, dans ce beau passage du psaume 11, où les prodiges de la création sont décrits avec une pompe digne du sujet ! […] Ces vers étincellent de beautés vraiment dignes d’Homère. […] Ses Poésies Sacrées surtout, la partie la plus recommandable de ses Œuvres, devinrent, pour le patriarche de la secte, la source d’une foule de plaisanteries, plus dignes, pour la plupart, d’un bateleur de la foire, que d’un homme tel que Voltaire.
Cela est peint ; et la Citrouille : cela est digne du premier tome88. […] c’est l’opinion reçue dès l’enfance, et établie par le sentiment unanime de la nation, qu’un gentilhomme sans cœur se dégrade lui-même et n’est plus digne de voir le jour. […] Comment se montrera-t-elle digne de cette haute mission ? […] La noblesse du caractère se joignait dans Rotrou à la distinction de l’esprit, et l’homme chez lui était digne du poète. […] Cherchez un digne objet a cette humeur hautaine :
Toucherai-je aussi votre dernier choix5, si digne de vous ? […] Un homme de mérite, et qui est en place, n’est jamais incommode par sa vanité ; il s’étourdit moins du poste qu’il occupe, qu’il n’est humilié par un plus grand qu’il ne remplit pas, et dont il se croit digne : plus capable d’inquiétude que de fierté ou de mépris pour les autres, il ne pèse qu’à soi-même. […] Il est vrai qu’il est rare de les voir réunies dans un même sujet ; il faut que trop de choses concourent à la fois, l’esprit, le cœur, les dehors, le tempérament1 ; et il me paraît qu’un monarque qui les rassemble toutes en sa personne est bien digne du nom de grand. […] N’y épargnez rien, grande reine : employez-y l’or et tout l’art des plus excellents ouvriers ; que les Phidias et les Zeuxis de votre siècle déploient toute leur science sur vos plafonds et sur vos lambris ; tracez-y de vastes et de délicieux jardins, dont l’enchantement soit tel qu’ils ne paraissent pas faits de la main des hommes ; épuisez vos trésors et votre industrie sur cet ouvrage incomparable ; et après que vous y aurez mis, Zénobie, la dernière main, quelqu’un de ces pâtres qui habitent les sables voisins de Palmyre, devenu riche par les péages de vos rivières, achètera un jour à deniers comptants cette royale maison pour l’embellir, et la rendre plus digne de lui et de sa fortune1. […] Vous avez des enfants, il est vrai, dignes de vous, j’ajoute même capables de soutenir toute votre fortune ; mais qui peut vous en promettre autant de vos petits-fils ?
Ce qui fait à Hérodote, historien et observateur, autant d’honneur au moins que les éloges de ses propres concitoyens, c’est la vérification récemment faite sur les lieux, par des savants dignes de foi, de ce qu’il avait écrit sur l’Égypte, et que l’on était convenu de regarder comme fabuleux. […] Vous avez adopté mes conseils avant que les maux soient venus vous assiéger, et vous vous en repentez à présent que vous souffrez. — Abattus par des disgrâces aussi funestes qu’imprévues, vous n’avez plus la force de maintenir vos résolutions ; mais les citoyens d’une puissante république, des hommes élevés dans des sentiments dignes de leur patrie, devraient-ils succomber aussi facilement à l’infortune, et ternir, par tant de lâcheté, l’éclat de leur conduite passée ? […] « Pour répondre d’abord, Athéniens, aux injures de Nicias, qui m’a outragé sans me nommer, je dis que le commandement doit m’être déféré plus qu’à tout autre, et je me flatte d’en être digne. […] J’ai lancé dans la lice sept chars, ce que ne fit jamais aucun particulier ; j’ai remporté les premiers, les seconds et les quatrièmes honneurs de la course ; j’ai montré partout une magnificence digne de mon triomphe.
Plus j’ai cherché, madame, et plus je cherche encor En quelles mains je dois confier ce trésor3 ; Plus je vois que César, digne seul de vous plaire, En doit4 être lui seul l’heureux dépositaire, Et ne peut dignement vous confier qu’aux mains A qui Rome a commis l’empire des humains. […] Songez-y donc, madame, et pesez en vous-même Ce choix digne des soins d’un prince qui vous aime, Digne de vos beaux yeux trop longtemps captivés, Digne de l’univers à qui vous vous devez4. […] L’attitude reste digne, fière et pourtant respectueuse. […] Ils seraient bien plus dignes d’excuse si, portant déjà le deuil, l’amertume, le désespoir souvent dans le cœur, ils en laissaient échapper quelques traits au dehors.
Les événements les plus importants de son existence furent des tendresses dévouées, des regrets fidèles, et des pensées dignes d’être achevées dans le monde des purs esprits. […] On ne se lasse pas de les relire, et il est digne de vivre dans la compagnie des maîtres1. […] Vous en êtes digne, et vous en avez besoin ; vous en êtes même plus capable que vous ne pensez, car votre douleur, en ce moment, calomnie votre raison.
Plus loin, il trace le portrait de Démosthène ; et c’est avec des couleurs dignes du peintre et du modèle. […] Voici sa réponse : elle est digne d’attention.
Sa réputation comme poëte ne lui a guère survécu, et ses pièces si vantées ne nous offrent aujourd’hui presque aucun charme ; mais, comme prosateur, il a laissé des pages dignes encore d’être relues. […] Je ne vois rien de si digne de pitié que de faire le procès à un mot qui s’est toujours montré bon Français.