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56. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Principes généraux des belles-lettres. » pp. 1-374

C’est par-là qu’Hippolyte est connu dans la Grèce. […] Je vais faire connoître les bons poëtes comiques, soit anciens, soit modernes. […] Les Espagnols connurent avant nous la bonne comédie. […] Le premier est tout entier, ou presque tout entier en chansons, sur des airs connus. […] Apprends à te connoître et descends en toi-même.

57. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre IV. Du genre dramatique. » pp. 252-332

Faites connaître l’origine de la poésie dramatique. […] Les choses de ce genre doivent être connues par le récit. […] Iphigénie va sacrifier son frère Oreste qu’elle ne connaît pas. […] Faites connaître la division matérielle du drame. […] Faites connaître l’objet de chaque genre de comique ?

58. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre I. Du Pathétique. » pp. 280-317

Des plantes, des métaux tu connais la vertu, Des différents pays les mœurs, la politique, La cause des frimas, de la fortune, du vent,             Des astres le pouvoir suprême ;             Et sur tant de choses savant,             Tu ne te connais pas toi-même. […] « Ô vertu, science sublime des âmes simples, faut-il donc tant de peines et d’appareil pour te connaître ? […] puis-je après cette injure Ne pas connaître encor cette race parjure ? […] Les deux plus beaux exemples que je connaisse en ce genre d’imprécation, se trouvent dans Corneille. […] Malheureux, qui pour lors commence à le connaître !

59. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Mignet. Né en 1796. » pp. 504-512

Se servir de l’esprit de son temps pour connaître celui des autres siècles ; unir la fermeté des jugements à la fidélité des peintures ; dérouler la suite des événements en remontant à leurs causes ; montrer toute faute suivie d’un châtiment, toute exagération provoquant un retour ; assigner, dans l’accomplissement des faits, la part des volontés particulières qui attestent la liberté morale de l’homme, et l’action des lois générales de l’humanité vers des fins supérieures sous la direction cachée de la Providence : telle est aujourd’hui sa mission. […] En effet, les événements essentiels à connaître éclatent avec évidence, s’accomplissent avec suite, et, transportant jusqu’à l’historien qui sait les interroger et les comprendre, les idées, les sentiments, les besoins d’une époque, lui font découvrir la raison de leur existence et la loi de leur succession. […] La fortune ayant continué à me favoriser, même à une époque de ma vie déjà avancée, mes descendants seront peut-être charmés de connaître les moyens que j’ai employés pour cela, et qui, grâce à la Providence, m’ont si bien réussi ; et ils peuvent servir de leçon utile à ceux d’entre eux qui, se trouvant dans des circonstances semblables, croiraient devoir les imiter. » Ce que Franklin adresse à ses enfants peut être utile à tout le monde. […] Sans doute il ne sera pas facile, à ceux qui connaîtront le mieux Franklin, de l’égaler. […] Là, retraçant leurs faiblesses passées, Leurs actions, leurs discours, leurs pensées, À chaque état ils reviennent dicter Ce qu’il faut fuir, ce qu’il faut imiter ; Ce que chacun, suivant ce qu’il peut être, Doit pratiquer, voir, entendre, connaître ; Et, leur exemple en diverses façons Donnant à tous les plus nobles leçons, Rois, magistrats, législateurs suprêmes, Princes, guerriers, simples citoyens mêmes, Dans ce sincère et fidèle miroir Peuvent apprendre et lire leur devoir.

60. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Ponsard 1814-1868 » pp. 583-600

Connais mieux mes projets. […] On la connaît déjà ; je l’ai dans mes écrits1 Indiquée aux penseurs et non aux beaux-esprits. […] Ton audace m’a plu ; mais j’ai connu bien vite Que l’audace était grande et la sphère petite. […] J’en connais de plus fous. […] Pour Robespierre, il nous fait sentir quelque chose de cette crainte que connurent nos pères, et qui s’appelle la Terreur, crainte d’un péril hypocrite et inconnu, où le mépris se mêlait à l’angoisse, et qui fit plus d’une fois envier les morts par les survivants. » (Discours à l’Académie)

61. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Voiture, 1598-1648 » pp. 21-25

Étant si sage qu’il est, il a connu après tant d’expériences ce qui est de meilleur, et il tournera ses desseins à rendre cet État le plus florissant de tous après l’avoir rendu le plus redoutable. […] Il connaît que les plus nobles et les plus anciennes conquêtes sont celles des cœurs et des affections, que les lauriers sont des plantes infertiles qui ne donnent au plus que de l’ombre, et qui ne valent pas les moissons et les fruits dont la paix est couronnée. […] Alors les bourgeois de Paris seront ses gardes, et il connaîtra combien il est plus doux d’entendre ses louanges dans la bouche du peuple que dans celle des poëtes. […] Il avait connu intimement Voiture à l’hôtel Rambouillet.

62. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre V. des topiques ou lieux. — lieux applicables aux parties du sujet  » pp. 64-74

Qui veut s’en servir, et ne connaît pas à fond son sujet, ou ne possède pas une érudition vaste et variée, est semblable à celui qui sait les lettres, mais ne sait pas les réunir en mots. […] Les autres passions plus tardives ne se développent et ne mûrissent, pour ainsi dire, qu’avec la raison ; celle-ci la prévient, et nous nous trouvons corrompus, avant presque d’avoir pu connaître ce que nous sommes. […] Pour faire connaître le chameau, Buffon décrira l’Arabie ; il peindra le printemps pour y placer la fauvette. […] « M. le Tellier ne ressemble pas à ces âmes oisives qui n’apportent d’autre préparation à leurs charges que celle de les avoir désirées ; qui mettent leur gloire à les acquérir et non pas à les exercer ; qui s’y jettent sans discernement et s’y maintiennent sans mérite, et qui n’achètent ces titres vains d’occupations et de dignités, que pour satisfaire leur orgueil et pour honorer leur paresse : il se fit connaître au public par l’application à ses devoirs, la connaissance des affaires, l’éloignement de tout intérêt. » A ces exemples connus la littérature contemporaine pourrait en ajouter beaucoup d’autres.

63. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Montesquieu 1666-1755 » pp. 148-157

J’allai à lui, et le priai de me dire quels étaient quelques-uns de ces livres que je voyais mieux reliés que les autres. « Monsieur, me dit-il, j’habite ici une terre étrangère, et je n’y connais personne. […] Tant d’honneurs ne laissent pas d’être à charge : je ne me croyais pas un homme si curieux et si rare ; et, quoique j’eusse très-bonne opinion de moi, je ne me serais jamais imaginé que je dusse troubler le repos d’une grande ville où je n’étais point connu. […] Cet essai me fit connaître ce que je valais réellement. […] Il connaîtra tout à l’heure les rues d’Ispahan mieux que moi. […] L’ancienne jurisprudence avait institué un tribunal pour connaître des entreprises tentées contre le peuple romain, son empire, sa dignité.

64. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Fléchier, 1632-1710 » pp. 124-132

Admis dans la congrégation de la Doctrine chrétienne, puis professeur de rhétorique à Narbonne, où il brilla par d’ingénieuses bagatelles que couronnaient des académies de province, il attira l’attention de Conrart, qui se plaisait à produire les talents, et devint par son patronage précepteur chez M. de Caumartin, qui lui fit connaître la société la plus choisie. […] Fléchier peint par lui-même 2 Vous voulez que je vous trace le portrait d’un de vos amis et des miens, d’un original que vous connaissez aussi bien que moi. […] Son esprit ne s’ouvre pas tout d’un coup, mais il se déploie petit à petit, et il gagne beaucoup à être connu. Il ne s’empresse pas à acquérir l’estime et l’amitié des uns et des autres ; il choisit ceux qu’il veut connaître et qu’il veut aimer ; et pour peu qu’il trouve de bonne volonté, il s’aide après cela de sa douceur naturelle et de certains airs de discrétion qui lui attirent la confiance. […] Entre les grâces que le Seigneur vous a faites, une des principales est sans doute le bonheur d’avoir une femme et des enfants qui connaissent et qui aiment la vertu et la solide religion.

65. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

ces idées générales qu’on appelle lieux et qu’on peut employer dans toute sorte de sujets seraient inutiles à connaître ? […] Ainsi, pour parler convenablement sur une matière, il ne suffit pas de la connaître, il faut connaître encore tout ce qui peut s’y rapporter. […] Un habile orateur connaît ses auditeurs et de quelle manière il faut les prendre. […] Les hommes se ressemblent tous : celui qui se connaît bien soi-même peut se flatter de connaître aussi les autres. […] Il tâchera de connaître leur opinion particulière, leurs préventions.

66. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Voltaire, 1694-1778 » pp. 253-281

Il ne suffit pas de voir, de connaître la beauté d’un ouvrage ; il faut la sentir, en être touché ; il ne suffit pas de sentir, d’être touché d’une manière confuse : il faut démêler les différentes nuances. […] Où en serait le genre humain s’il fallait étudier la dynamique et l’astronomie pour connaître l’Être suprême ? […] « Il connut la clarté et se joua dans la lumière, mais pour l’éparpiller et en briser tous les rayons. […] Despréaux les eût connus, il les aurait méprisés autant qu’ils méritent de l’être. […] De tous les ouvrages de Pigalle, le plus connu et le plus digne de l’être est sans contredit le mausolée du maréchal de Saxe, placé dans le temple luthérien de Saint-Thomas à Strasbourg.

67. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Première partie. De la poésie en général — Chapitre III. De la forme extérieure de la poésie » pp. 22-70

Elle fait connaître le mécanisme du vers et enseigne les règles de la mesure, des césures, etc. […] Faites connaître le vers de huit syllabes. […] — on connaît ses amis. […] Faites connaître les rimes mêlées. […] Faites connaître le tercet et la stance de cinq vers.

68. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre II. Des petits Poèmes. »

Elle est, à mon avis, la plus propre à nous faire connaître le vrai génie de ce charmant fabuliste. […] Je n’en connais pas d’autre traduction que celle de Martignac, qui a traduit tous les ouvrages de ce poète. […] Je vous connais pour noble à ces illustres marques. […] Mais on ne les connaît que quand il n’est plus temps. […] La Fontaine n’est connu en ce genre que par la belle élégie que j’ai citée.

69. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXII. des figures. — figures par rapprochement d’idées semblables  » pp. 301-322

Tout le monde, par exemple, connaît et admire le charmant petit poëme de la Fontaine, Philémon et Baucis. […] La science beaucoup plus répandue de nos jours, les découvertes entrées rapidement dans le domaine public ont enrichi la langue d’une foule de métaphores dont les écrivains des deux derniers siècles, les eussent-ils connues, se seraient soigneusement gardés, parce que leurs lecteurs ne les auraient point comprises, et qu’en définitive, il ne faut pas l’oublier, le premier mérite, quand on parle, est d’être entendu. […] Un beau jour, la fleur fait éclater sa prison de verre, sous les yeux de son gardien. » Connaissez-vous aucune fleur, même exotique, qui possède cette merveilleuse propriété, et aucun jardinier, bien ou mal avisé, qui ait jamais éprouvé pareille déconvenue ? […] » Souvent, par l’allusion, le personnage mis en scène rappelle à son insu aux lecteurs un fait qu’ils connaissent, mais auquel ils ne songeaient pas, parce que, au moment où se passe l’action, ce fait est encore dans l’avenir. […] Remarquez que l’allusion réelle doit rappeler des faits, des idées, des opinions, des mots généralement connus, et appartenant en quelque sorte au domaine public.

70. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Pascal. (1623-1662.) » pp. 35-39

Toutes vos lumières ne peuvent arriver qu’à connaître que ce n’est point dans vous-mêmes que vous trouverez ni la vérité ni le bien. […] Comment auraient-ils donné des remèdes à vos maux, puisqu’ils ne les ont pas seulement connus ? […] Ce n’est pas là le moyen de vous guérir de vos injustices, que ces sages n’ont point connues… Dieu a voulu racheter les hommes, et ouvrir le salut à ceux qui le chercheraient. […] Nous sommes si présomptueux, que nous voudrions être connus de toute la terre, et même des gens qui viendront quand nous ne serons plus ; et nous sommes si vains, que l’estime de cinq ou six personnes qui nous environnent nous amuse et nous contente.

71. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Retz, 1614-1679 » pp. 38-42

Il allait au bien, ou par inclination, ou par bon sens, toutefois3 que son intérêt ne le portait point au mal, qu’il connaissait parfaitement quand il le faisait. […] Il a voulu se mêler d’intrigues dès son enfance, dans un temps où il ne sentait pas les petits intérêts, qui n’ont jamais été son faible, et où il ne connaissait pas les grands, qui d’un autre sens n’ont pas été son fort. […] Nous voyons les effets de cette irrésolution, quoique nous n’en connaissions pas la cause. […] Cet air de honte et de timidité que vous lui voyez dans la vie civile s’était tourné dans les affaires en air d’apologie1 ; il croyait toujours en avoir besoin : ce qui, joint à ses Maximes qui ne marquent pas assez de foi à la vertu2, et à sa pratique, qui a toujours été de chercher à sortir des affaires avec autant d’impatience qu’il y était entré, me fait conclure qu’il eût beaucoup mieux fait de se connaître et de se réduire à passer, comme il l’eût pu, pour le courtisan le plus poli et pour le plus honnête homme, à l’égard de la vie commune, qui eût paru dans son siècle.

72. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre I. » pp. 73-74

Homère, cependant, ne connaît pas d’autres poëtes que les aèdes ou chanteurs  les rhapsodes étaient aussi des chanteurs  or il y avait encore des rhapsodes, et du temps d’Aristote, et longtemps après lui. […] Ce qui est certain, c’est que Sopatros, poëte comique syracusain, que l’on place après Rhinton, nous est connu par un assez long fragment en dialecte attique […] II : « Nous ne connaissons pas une fable sans poésie et sans fiction.

73. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Molière, 1622-1673 » pp. 43-55

On connaîtra, sans doute, que n’étant autre chose qu’un poëme ingénieux, qui, par des leçons agréables, reprend les défauts des hommes, on ne saurait la censurer sans injustice. […] J’enrage de voir de ces gens qui se traduisent en ridicule malgré leur qualité ; de ces gens qui décident toujours, et parlent hardiment de toutes choses sans s’y connaître ; qui, dans une comédie, se récrieront aux méchants endroits et ne bougeront pas à ceux qui sont bons ; qui, voyant un tableau ou écoutant un concert de musique, blâment de même et louent tout à contre-sens, prennent par où ils peuvent les termes de l’art qu’ils attrapent, et ne manquent jamais de les estropier ou de les mettre hors de place. […] Platon disait : « On ne peut connaître les choses honnêtes et sérieuses, si l’on ne connaît les malhonnêtes et risibles ; et, pour acquérir de la prudence et de la sagesse, il faut connaître les contraires. » 1. […] Ce marquis représente ces gens du monde qui condamnent d’un mot les ouvrages qu’ils connaissent à peine et seraient incapables de juger.

74. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

Car sur tes bords heureux je suis déjà venu ; Amis, je la connais. […] Elle regardait avec une certaine inquiétude cette Europe qui ne la connaissait pas, et à qui elle demandait aussi de la sympathie. […] De bonne heure il s’était fait connaître par ses désordres, ses querelles et une éloquence emportée. […] Or, le père qui aime, le vieux père, possède à la fois la science et la puissance : il sait et il peut aimer sans limite comme sans reproche… Je m’arrête de peur que ces lignes n’aillent navrer quelque cœur désespéré de n’avoir pas connu cette félicité ou, l’ayant connue, de l’avoir perdue sans retour. […] Tu connais maintenant mon sentiment intime ; Dis-moi s’il a ton blâme, ou s’il a ton estime.

75. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

Il n’y a pas trois semaines que je vous connais ; quelle raison vous a pu mouvoir à entreprendre ma mort ?  […] Dimanche dans une antichambre, et je vous ferai connaître les gens. […] Nos magistrats ont bien connu ce mystère. […] Défiez-vous des gens que vous ne connaîtrez point. […] Cet essai me fit connaître ce que je valais réellement ; libre de tous les ornements étrangers, je me vis apprécié au plus juste.

76. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVI. des qualités essentielles du style. — clarté, pureté  » pp. 217-229

Tout le monde connaît les vers de Boileau : Surtout qu’en vos écrits la langue révérée Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée… Mon esprit n’admet point un pompeux barbarisme, Ni d’un vers ampoulé l’orgueilleux solécisme : Sans la langue, en un mot, l’auteur le plus divin Est toujours, quoi qu’il fasse, un méchant écrivain. […] Et puis, quelles que soient l’érudition et l’habitude de l’écrivain, est-il possible de connaître assez à fond les phases de la langue, pour ne pas prêter au xve  siècle, par exemple, les locutions du xive , et réciproquement ; ce qui est une grande faute dans l’espèce ? […] Je ne connais guère qu’une circonstance où ces pastiches puissent s’excuser. […] Il est adulte, me semble-t-il, voire un peu grisonnant ; un assez grand nombre d’esprits ingénieux et profonds l’ont travaillé et remué en tous sens pour qu’il puisse fournir, et même abondamment, à toutes les idées de celui qui l’a sérieusement étudié, et qui le connaît bien. […] Parlerai-je du jargon d’Almack que nous ont fait connaître Byron et les romans de la haute vie anglaise, ou de celui des savants dont Sterne a dit : « De tous les jargons jargonnés dans ce monde jargonnant, le plus assommant, sans contredit, est le jargon du pédantisme ? 

77. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre IV. Beautés morales et philosophiques. »

» Ce jour même des miens est le dernier peut-être : » Trop connu de la terre, on meurt sans se connaître. […] Je me suis fait une étude De connaître les mortels : J’ai vu leurs chagrins cruels Et leur vague inquiétude, Et la secrète habitude De leurs penchants criminels. […] Tu prétends réformer les décrets de ton maître, Tu ne te connais pas, et tu veux le connaître ! […] Séduit lui-même un instant par cette ambition de tout connaître et de tout vouloir juger, il avait abordé l’école des sophistes, et en avait rapporté la conviction de leur vanité et de son insuffisance. […] ) À Rome, il faut courir devant les magistrats, Pour répondre de tel que je ne connais pas.

78. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Lacordaire, 1802-1861 » pp. 542-557

Il n’y a que les peuples en voie de finir qui n’en connaissent plus le prix, parce que, plaçant la matière au-dessus des idées, ils ne voient plus ce qui éclaire et ne sentent plus ce qui émeut. […] Un peuple est assoupi dans les mœurs de la barbarie ; il ne connaît pas même le premier des arts, qui est d’assujettir la terre à ses besoins. […] Mais nous voulons tous en sortir, croyant que nous sommes connus hors de notre village. […] “Je suis monsieur un tel, disons-nous « d’un petit air modeste. — Je ne connais pas”, répond l’interlocuteur. […] Cela est arrivé à M. de Lamartine : il a dit son nom, et il a trouvé que son nom n’était point connu.

79. (1839) Manuel pratique de rhétorique

Il y trouvera des termes nouveaux dont il faut connaître la valeur, et qui, alors, se présenteront à lui comme les signes d’idées déjà connues. […] On connaît la grammaire par les études grammaticales. […] il est connu. […] Le sénat connaît tes complots, le consul les voit, et Catilina vit encore ! […] Agréez ces derniers efforts d’une voix qui vous fut connue.

80. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — De la Poétique » pp. 2-4

Ainsi, de même que l’éloquence a précédé la rhétorique qui en fait connaître les règles, de même la poésie a précédé la poétique, qui n’est autre chose qu’un recueil d’observations basées sur les compositions poétiques les plus célèbres. […] La plus ancienne poétique connue est celle d’Aristote, célèbre philosophe, né à Stagyre, en Thrace, l’an 384 avant J. […] Par conséquent, ce traité se divisera en deux parties : dans la première, nous parlerons de la poésie en général ; dans la seconde, nous ferons connaître les règles particulières applicables aux différents genres de poésie.

81. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre II. Des différentes Espèces de Style, et des Figures de Pensées. » pp. 238-278

Tu connais avec quelle furie Jadis Catilinab menaça sa patrie. […] Elle se laisse toucher et manier : elle ne perd rien à être vue de près ; plus on la connaît, plus on l’admire. […] Parmi tous les portraits de cette espèce, je n’en connais pas de mieux frappé que celui de Rhadamisthe, dans la Tragédie de ce nom, par Crébillon. […] furieux, incertain, Criminel sans penchant, vertueux sans dessein, Jouet infortuné de ma douleur extrême, Dans l’état où je suis, me connais-je moi-même ? […] Je cède au repentir, mais sans en profiter ; Et je ne me connais que pour me détester.

82. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Observations générales sur l’Art d’écrire les Lettres » pp. 339-364

Tout ce qu’on peut dire sur le style propre aux lettres familières, est renfermé dans ce précepte si connu et si souvent recommandé ; qu’on doit écrire comme l’on parle. […] Il faut le connaître par soi-même, ou par la voix publique. […] Nous n’en connaissons qu’une tout entière d’Horace, celle qu’il écrivit à Tibère, pour le prier de placer auprès de-lui Septimius, dans un voyage que ce jeune Prince allait faire en Orient, à la tête d’une armée. Tibère en effet agréa Septimius, et le fit ensuite connaître d’Auguste, qui ne tarda pas à lui donner son affection. […] Si néanmoins ceux qui signent ordinairement, sans ajouter leur titre à leur nom, écrivent pour la première fois à des personnes, dont il est à présumer qu’ils ne sont pas connus, il conviendra, je crois, qu’ils ajoutent le titre ou de leur terre, ou de leur charge, etc.

83. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre III. du choix du sujet. » pp. 38-47

En vain nous crie-t-on que « l’on ne sait pas en quoi sont faites les limites de l’art ; que de géographie précise du monde intellectuel, on n’en connaît pas ; qu’on n’a pas encore vu les cartes routières de l’art avec les frontières du possible et de l’impossible tracées en rouge et en bleu ; qu’enfin on a fait cela parce qu’on a fait cela. » Sophismes ! […] Tout le monde connaît la maxime d’Horace : Sumite materiam vestris, qui scribitis, æquam Viribus… Ce précepte est surtout dans l’intérêt du jeune auteur. […] Un poëme épique, une tragédie, un drame, un roman qui appartiennent à une époque ou à un pays que l’auteur connaît mal ou ne peut connaître, dont le but n’est pas franc et bien déterminé, où les oppositions ne sont point senties et manquent de relief, amènent infailliblement un style vague, incolore, maigre, sans originalité ou sans variété.

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