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16. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

On appelle ainsi un lieu commun très fécond, et qui même comprend tous les autres. […] Il s’appliquera surtout à les développer avec netteté et précision, à les présenter sous un jour si lumineux, que les personnes les moins intelligentes puissent les comprendre, et en sentir la force et la certitude. […] Cette éloquence comprend ; entre autres ouvrages, les sermons, les panégyriques, les oraisons funèbres. […] Mais cette dernière relation nous importe moins que l’autre, et nous comprenons tous ces discours sous le nom d’éloquence sacrée. […] Le peuple romain comprit combien il serait utile à la république de louer les grands hommes après leur mort, et ordonna que cet usage serait perpétuellement observé.

17. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Avertissement. »

La technologie littéraire est d’un usage commun, mais elle n’est pas toujours bien comprise. […] On ne peut ni bien lire ni bien comprendre la poésie française, si l’on n’a pas quelques notions de la prosodie. […] En faisant comprendre aux élèves que de mauvais vers français ne sont pas de la poésie, on les garantirait peut-être pour toujours de la manie de rimer ; ils auraient plus d’oreille, plus de goût, et moins de prétentions.

18. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre V. Ouvrages historiques. »

Les exemples récents de Marius et de Sylla lui firent comprendre qu’il n’était pas impossible de s’élever à la souveraine puissance ; mais, sage jusque dans ses désirs immodérés, il distribua en différents temps l’exécution de ses desseins. […] Pour bien faire comprendre ce que doit être le style de l’histoire, il n’y a peut-être rien de mieux que de citer un passage où se trouvent les défauts qui y sont les plus opposés. […] Elle comprend l’espace de temps qui s’est écoulé depuis la publication de l’Évangile jusqu’à nos jours. […] Cet ouvrage comprenait l’histoire des Syriens, des Mèdes, des Perses, des Grecs, des Romains et des Carthaginois. […] Cette dernière partie comprend les notices biographiques, ou éloges des académiciens morts par les confrères survivants, dont nous avons dit quelques mots à propos de l’éloquence académique.

19. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVIII. des qualites essentielles du style. — harmonie  » pp. 240-256

Au contraire, il a eu raison d’obéir à l’euphonie en dépit des lois de la grammaire, quand il a fait dire à Agamemnon, J’écrivis en Argos… Vous comprenez pourquoi l’hiatus est absolument interdit dans les vers75. […] C’est ce que n’ont pas assez compris quelques rhéteurs modernes. […] Légère et court vêtue, elle allait à grands pas, Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile, Cotillon simple et souliers plats : Est-il rien qui fasse mieux comprendre la coquette assurance de la laitière Perrette que l’allure leste et dégagée de ces vers ? […] Mais enfin, il faut céder…, etc. » Mettons de côté pour un moment la suite et la convenance du récit, la couleur et l’énergie de l’expression ; n’examinons que le rhythme et le mouvement, et nous verrons quelle valeur l’harmonie bien comprise ajoute au discours. […] Pour comprendre toute la vertu de l’harmonie, opposez l’un à l’autre deux écrivains qui aient traité la même pensée, l’un dans un langage harmonieux, l’autre avec des formes rudes et sifflantes, je dis tout mérite d’expression à part.

20. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Thiers. Né en 1797. » pp. 513-521

Sous le politique se cache un artiste digne de tout comprendre et de tout sentir. […] On remarque souvent chez un enfant, un ouvrier, un homme d’État, quelque chose qu’on ne qualifie pas d’abord du nom d’esprit, parce que le brillant y manque, mais qu’on appelle l’intelligence, parce que celui qui en paraît doué saisit sur-le-champ ce qu’on lui dit, voit, entend à demi-mot, comprend, s’il est enfant ce qu’on lui enseigne, s’il est ouvrier l’œuvre qu’on lui donne à exécuter, s’il est homme d’État les événements, leurs causes, leurs conséquences, devine les caractères, leurs penchants, la conduite qu’il faut en attendre, et n’est surpris, embarrassé de rien, quoique souvent affligé de tout. […] En effet, avec ce que je nomme l’intelligence, on démêle bien le vrai du faux ; on ne se laisse pas tromper par les vaines traditions ou les faux bruits de l’histoire ; on a de la critique, on saisit bien le caractère des hommes et des temps ; on n’exagère rien, on ne fait rien trop grand ou trop petit, on donne à chaque personnage ses traits véritables ; on écarte le fard, de tous les ornements le plus malséant en histoire, on peint juste ; on entre dans les secrets ressorts des choses, on comprend et on fait comprendre comment elles se sont accomplies ; diplomatie, administration, guerre, marine, on met ces objets si divers à la portée de la plupart des esprits, parce qu’on a su les saisir dans leur généralité intelligible à tous ; et quand on est arrivé ainsi à s’emparer des nombreux éléments dont un vaste récit doit se composer, l’ordre dans lequel il faut les présenter, on le trouve dans l’enchaînement même des événements ; car celui qui a su saisir le lien mystérieux qui les unit, la manière dont ils se sont engendrés les uns les autres, a découvert l’ordre de narration le plus beau, parce que c’est le plus naturel ; et si, de plus, il n’est pas de glace devant les grandes scènes de la vie des nations, il mêle fortement le tout ensemble, le fait succéder avec aisance et vivacité ; il laisse au fleuve du temps sa fluidité, sa puissance, sa grâce même, en ne forçant aucun de ses mouvements, en n’altérant aucun de ses heureux contours ; enfin, dernière et suprême condition, il est équitable, parce que rien ne calme, n’abat les passions comme la connaissance profonde des hommes.

21. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXVI. des figures. — figures par mutation et inversion  » pp. 370-387

fait sentir combien on croit avoir de raisons d’aimer ou de haïr. » Voilà la raison réelle de cette dernière catégorie de figures, que j’ai comprises sous le titre général de mutation on inversion, et à laquelle se rapportent l’exclamation, lépiphonème, l’apostrophe, l’interruption, la suspension, l’interrogation et la subjection, quand elles n’ont point pour but de dissimuler la pensée, et presque tout ee que les rhéteurs appellent figures de construction et de syntaxe, l’hyperbate, l’énallage, etc. […] Or, ce pourquoi, c’est évidemment que, ne pouvant exprimer par des variétés de terminaisons la variété des rapports logiques qui lient ces mots entre eux, il a dû le faire en les plaçant dans une succession régulière ; c’est qu’il lui a fallu indiquer l’existence des yeux avant leur action, puis leur action en général avant le sens spécial dans lequel elle devait être comprise ici. […] L’esprit dominé par une idée oublie la concordance grammaticale, et rapporte un mot non plus aux mots précédents, mais à l’idée qui le préoccupe et dans laquelle il comprend, il absorbe ce mot. […] Quoi qu’il en soit, le jeune rhétoricien aura facilement compris, je l’espère, quelles figures doivent principalement fixer son attention, et n’être employées par lui qu’avec un souvenir intelligent des préceptes qui s’y rattachent, la métaphore, l’antithèse, l’hyperbole, la périphrase ; ce ne sont plus là seulement des ornements de style, c’est presque le style tout entier. […] Mais alors, autant proposer une nouvelle figure qu’on appellera jurement, et qui comprendra les morbleu, les ventre-saint-gris, les pecaire, les cadedis, les Jarnignay, et bien d’autres choses.

22. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre I. — Rhétorique »

Marmontel nous en indique la différence en ces termes : « L’une trace la méthode et l’autre la suit ; l’une enseigne les moyens et l’autre les emploie ; l’une indique les sources et l’autre y va puiser ; l’une abat une forêt de matériaux et l’autre en fait le choix et les met en œuvre avec intelligence ; et enfin l’éloquence est née avant les règles de la rhétorique, de même que les langues se sont formées avant la grammaire. » Laissons un instant parler Buffon sur ce sujet ; il nous expliquera clairement comment il comprend l’éloquence, et quelle différence il établit entre elle et cet avantage dont la plupart des hommes sont doués de parler avec une certaine facilité naturelle. […] 1° Le Genre Démonstratif, consacré à la louange ou au blâme, comprend les invectives contre les vices en général et contre les personnes ; les panégyriques des saints, les oraisons funèbres, les éloges, les compliments, etc. […] Le genre comprend les sermons des prédicateurs, les discours sur les affaires publiques, sur la paix, sur la guerre, sur les finances d’un État, sur la législation.

23. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Sainte-Beuve 1804-1870 » pp. 291-295

Il n’en est aucun qu’il ne puisse comprendre. […] Il n’en est aucun qu’il ne puisse comprendre. […] Comprenez : « Ainsi devise, et pense chacun. » 9.

24. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre troisième. De l’élocution. »

L’on écrit pour être compris ; et c’est par la clarté que ce but est atteint à la satisfaction du lecteur. […] Il comprend aussi l’affectation dans les sujets. […] ) Comprendra ces énigmes qui pourra. […] Quelques exemples vont faire comprendre aisément ces explications. […] Si l’élève a bien compris tout ce qui précède, ce genre d’analyse lui deviendra bientôt familier.

25. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIII. du corps de l’ouvrage. — argumentation, confirmation, réfutation  » pp. 175-188

On comprend maintenant pourquoi nous demandions que cette étude précède celle de la rhétorique. […] Pour obtenir votre assentiment, je cherche une idée intermédiaire dont la relation avec l’une et l’autre soit évidente ou préalablement démontrée, c’est-à-dire qui soit manifestement comprise dans innocent, et qui, à son tour, comprenne manifestement Milon, meurtrier de Clodius. […] L’axiome suivant constitue donc la raison du syllogisme, considéré du moins dans sa forme ordinaire : Tout ce qui peut être affirmé ou nié universellement d’une idée peut être affirmé ou nié de chaque espèce particulière et de chaque individu compris dans cette idée.

26. (1853) Éléments de la grammaire française « Préface. » p. 2

Les enfants comprennent plus aisément les principes de la Grammaire, quand ils les voient appliqués à une langue qu’ils entendent déjà, et cette connaissance leur sert comme d’introduction aux langues anciennes qu’on veut leur enseigner. […] J’ai compris, sous la dénomination de pronoms adjectifs, tous ceux que l’on appelle démonstratifs, possessifs, etc., parce que l’enfant a vu ce qui se nomme adjectifs, et parce qu’il convient de diminuer le nombre des mots barbares dans une Grammaire élémentaire.

27. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XII. du corps de l’ouvrage. — portrait, dialogue, amplification  » pp. 161-174

Les débutants à la chaire ne le comprirent pas assez. […] Pour comprendre cette distinction, relisez la fable des Animaux malades de la peste. […] Gouniot (Nouvel exposé de la composition littéraire, narration et description), est insuffisant ; le portrait moral est trop abstrait ; il fatigue s’il est vulgaire ; s’il est original, il est mal compris ; s’il est chargé de trop de détails, il ressemble à un type, il est jugé impossible. […] L’auteur des Leçons de littérature, citant un parallèle entre Corneille et Racine, où éclate une partialité revoltante en faveur du premier, s’est cru obligé, pour la faire comprendre, de signer l’article : fontenelle, neveu de Corneille.

28. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Chapitre II. Moyens de se préparer à la composition. »

Plus l’âme est cultivée, plus elle sent sa noblesse, mieux elle comprend Dieu, mieux elle sait goûter ce qui est beau et bon. […] Ce conseil ne plaît pas toujours à la jeunesse, qui ne voit souvent dans la lecture, qu’un amusement pour son imagination frivole ; mais en mûrissant, elle en comprendra la justesse, et finira par mépriser les livres futiles qui l’ont enthousiasmée un instant. […] Lisez avec attention, avec réflexion, et non à la hâte, pour arriver à la fin du volume : relisez plusieurs fois les livres ou les passages qui vous auront frappé ; vous en comprendrez mieux les beautés ; votre goût se formera rapidement. […] La traduction est aussi l’un des meilleurs exercices pour former le style, parce qu’elle met à la fois en mouvement l’intelligence, pour comprendre le sens d’une langue étrangère ; le goût, pour saisir les beautés de l’auteur ; le style, pour chercher à le bien rendre.

29. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Madame de Sévigné 1626-1696 » pp. 52-64

comprenez-vous bien ce que je sentis en montant ce degré ? […] Comprenez-vous bien tout ce que je souffris ? […] Il est impossible de comprendre ce qu’il fait, ni ce que son voyage de Bretagne lui a coûté, quoiqu’il eût renvoyé ses laquais et son cocher à Paris, et qu’il n’eût que le seul Larmechin dans cette ville où il fut deux mois. […] Le Roi dit qu’il y avait cinq ans qu’il retardait de venir à Chantilly, parce qu’il comprenait l’excès de cet embarras.

30. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Sainte-Beuve. Né en 1804. » pp. 566-577

Voilà nos classiques ; l’imagination de chacun peut achever le dessin et même choisir son groupe préféré ; car il faut choisir, et la première condition du goût, après avoir tout compris, est de ne pas voyager sans cesse, mais de s’asseoir une fois et de se fixer. […] Mais aussi, que le présent, que l’avenir le plus prochain, ne nous possèdent point tout entiers ; que l’orgueil et l’abondance de la vie ne nous enivrent pas ; que le passé, là où il a offert de parfaits modèles et exemplaires ne cesse d’être considéré de nous et compris. […] Un moraliste à la façon de Nicole les a très-bien définis en ces mots : « Ce sont des esprits trop remplis d’eux-mêmes et des images présentes qui les occupent, pour pouvoir s’ouvrir et faire place en eux à d’autres idées que les leurs, et surtout quand il s’agit d’admettre et de comprendre les choses du passé. » De ces esprits exclusivement voués au monde moderne, aux impressions actives de chaque jour, et qui ne sauraient s’en défendre, il en est, d’ailleurs, je le sais, de bien fermes, et, à tous autres égards, d’excellents. […] Les Latins et surtout les Grecs ont eu des admirateurs qui les comprenaient peu.

31. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VIII. de la disposition. — unité, enchainement des idées  » pp. 98-117

Buffon va vous le dire, et, d’après ce qui précède, vous le comprendrez aisément. […] Mais plus on en pénètre l’esprit, mieux on comprend qu’il y règne en outre, d’un bout à l’autre, une unité que le poëte a excellemment formulée dans les derniers vers : Apprenez, roi des Juifs, et n’oubliez jamais Que les rois dans le ciel ont un juge sévère, L’innocence un vengeur, et l’orphelin un père. […] On comprend que l’exercice dont je viens de présenter l’essai serait singulièrement utile pour habituer nos jeunes gens à bien disposer à leur tour leurs propres idées, et à les faire dériver l’une de l’autre. […] Pour bien comprendre cet artifice de la disposition, il suffirait de comparer un discours d’Isocrate, par exemple, à un discours de Démosthène, même dans une traduction. […] Il est peu propre aux efforts d’une longue carrière ; je comprends ce sentiment de modestie ; mais il ajoute qu’il est poëte inconstant et rêveur ; Sans cesse en divers lieux errant à l’aventure, Des spectacles nouveaux que m’offre la nature Mes yeux sont égayés ; Et tantôt dans les bois, tantôt dans les prairies, Je promène toujours mes douces rêveries Loin des chemins frayés.

32. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « PRÉFACE. » pp. -12

D’autre part, quelques personnes ont paru n’en avoir pas bien compris le dessein, et lui ont adressé des reproches plus ou moins fondés. […] Assurément un traité de géométrie n’est pas une lecture plus récréative qu’un traité de rhétorique, mais l’élève comprend toujours la nécessité du premier, rarement il voit aussi nettement celle de l’autre. […] Je comprends par moralité celle du citoyen, de l’homme d’honneur, de l’homme actif et pratique destiné à vivre et à communiquer avec les autres hommes, celle qui nous donne une idée saine de nos droits comme de nos devoirs, qui inspire l’amour de la vérité, de la justice, de l’humanité, et cette dignité de bon goût qui repousse également la pruderie hypocrite et les sophismes de l’impudeur.

33. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

Le bon sens et le goût font aisément comprendre cette rigueur. […] — Ce qui est vrai du premier l’est nécessairement de la seconde, qui s’y trouve comprise. […] Ce sont les qualités comprises sous le nom de mœurs dans l’Invention. […]  » On comprend la nécessité de ménager ses forces et la sensibilité de l’auditeur ; on comprend mieux encore la puissance irrésistible où arrive l’éloquence après des efforts toujours plus énergiques et des coups toujours plus rudes. […]  » La raison en est aisée à comprendre : c’est que l’enthousiasme, la colère, la haine, la douleur sont universelles ; tous les hommes et tous les peuples les ressentent et les comprennent.

34. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIX. des qualités accidentelles du style. — noblesse, richesse, énergie, sublime  » pp. 257-273

C’est ce que la critique du xviie  siècle n’a pas compris, et ses fausses idées sur la noblesse du style lui ont fait mal juger de tout ce qui s’y rattache. […] Voulez-vous comprendre la richesse du style ? […] On a beaucoup écrit sur cette matière depuis Longin jusqu’à nous ; mais nul que je sache ne s’est avisé de traiter de l’art du sublime ; entreprendre un tel sujet serait avouer qu’on ne le comprend pas. […] Les deux hommes se regardent, ils avaient tout compris.

35. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXV. des figures. — figures par développement et par abréviation  » pp. 353-369

. — On comprend que le sentiment demande une périphrase pour la première idée, et que cette périphrase exprimera nécessairement le contraste entre le repos silencieux de la nature entière et l’orageuse insomnie de l’infortunée : C’était l’heure où tout dort dans une paix profonde ; Un calme universel assoupissait le monde ; Ni les flots de la mer, ni les feuilles des bois N’exhalaient un murmure, une plainte, une voix ; Les étoiles glissaient dans le ciel taciturne, Les troupeaux réunis sous le bercail nocturne, Les oiseaux colorés, les voyageurs errants Qui peuplent les forêts ou les lacs transparents, Mollement engourdis dans leurs muets domaines, Savouraient le repos et l’oubli de leurs peines, Mais la fille de Tyr veille avec ses ennuis110. […] Voici la synonymie : Cicéron veut faire comprendre la fuite soudaine et inattendue de Catilina : Abiit, excessit, evasit, erupit. […] Voici une construction de Racine qui, ce me semble, me fera comprendre. […] … Voltaire a mieux compris le tour latin, et, malgré l’inconcevable distraction qui lui a fait prendre, comme au singe de la Fontaine, le nom d’un port pour un nom d’homme, je préfère sa forme, Phénisse veille et pleure !

36. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre IV. Genre didactique. »

Le genre didactique comprend donc les ouvrages- où l’auteur se propose d’enseigner quelque chose. […] Il faut que, pour bien comprendre ce qui est dit au commencement du livre, on ne soit pas obligé de le lire ou de l’étudier tout entier. […] L’écrivain ne doit pas hésiter à revenir plusieurs fois sur une même chose, quand elle ne peut être comprise, à la première vue, que par les lecteurs qui ont l’esprit très pénétrant38. […] Ce n’est pas tout d’avoir lu l’ouvrage ; il faut le bien comprendre, et, avant de porter un jugement sur ce qu’il contient, avoir au moins une idée juste des choses dont on veut parler.

37. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Définition et division. »

Ce passage seul peut faire comprendre combien la science de bien dire est importante, noble, sublime, et combien l’on doit craindre de la dégrader, en l’éloignant de la vérité et de la vertu qui sont les sources du beau, pour la faire servir au triomphe du vice et du mensonge, qui avilissent l’homme, et des passions immorales qui le rapprochent de la brute, dont la parole doit par sa nature le distinguer plus que toute autre chose. […] Ce défaut sera rendu sensible par les deux remarques suivantes. 1° La subdivision de la Rhétorique en général comprend, dit-on, l’invention, la disposition, l’élocution et l’action.

38. (1881) Rhétorique et genres littéraires

La Rhétorique est un art, fruit de l’observation, qui comprend l’ensemble des règles puisées dans l’étude des modèles et dictées par le bon sens. […] L’invention comprend donc : 1° les Arguments, 2° les Mœurs, 3° les Passions. […] Par elle on dit le contraire de ce qu’on veut faire comprendre pour donner à sa pensée plus de force ou plus de piquant. […] Quand le dialogue comprend plus de deux personnages, il faut qu’il y en ait un qui dirige la discussion. […] Leur double prosodie comprenait à peu près les mêmes pieds et les mêmes espèces de vers.

39. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

Un dernier point très essentiel pour être bien compris, c’est de ne pas écrire un discours comme on écrit un livre. […] Le geste comprend tous les mouvements du corps propres à faire ressortir plus vivement une pensée ou un sentiment. […] Si vous divisez votre sujet, choisissez des divisions simples, pratiques, faciles à comprendre et à retenir. […] quelle justesse et quelle élégance dans cette distribution qui comprend en trois mots les trois parties du premier motif ! […] Tout le monde ne comprend pas une belle démonstration, mais tout le : monde comprend un beau sentiment.

40. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre I. — Défauts et qualités de la phrase »

. — Clarté On ne parle, on n’écrit que pour communiquer ses pensées aux autres ; il faut alors s’exprimer de manière à être compris, comme on le désire : c’est ce qu’on appelle la Clarté. […] Que l’on compare ce morceau, dont les phrases sont longues et embarrassées, avec le précédent dont la marche est facile, et dont toutes les pensées sont comprises sans effort. Pour éviter de pécher contre la clarté, la première opération à faire, c’est de penser à ce que l’on veut dire, ainsi que nous le recommande Boileau : Avant donc que d’écrire apprenez à penser, et de ne pas oublier que, puisque l’on n’écrit pas pour soi, mais pour les autres, il faut donc rendre sa pensée avec le plus de clarté possible, et de manière à être compris de tout le monde. […] Lorsque l’obscurité vient de ce que l’on ne comprend pas bien soi-même ce que l’on veut dire ou écrire, elle prend le nom de Galimatias ou Phébus. […] La pureté comprend 3 qualités distinctes : 1° La Correction grammaticale ; 2° La Propriété des mots ; 3° Les Synonymes.

41. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Résumé. » pp. 388-408

La rhétorique qui comprend cette méthode et cet exercice est donc possible et utile. […] Dans les passions, comme dans les mœurs, l’écrivain doit s’étudier d’abord ; mais comme il n’est pas absolument nécessaire, pour peindre ou inspirer la passion, de l’éprouver ou de l’avoir éprouvée soi-même, et qu’il suffit de la bien comprendre, il doit l’étudier aussi dans les autres, dans les assemblées publiques, dans la société intime, enfin, dans les écrivains qui ont su le mieux la traiter. […] 3° Etudier les qualités essentielles et accidentelles de l’élocution, et les ornements dont elle est susceptible, et que l’on comprend sous le nom de figures. […] Le système le plus généralement adopté les partage en Figures de pensées et Figures de mots qui comprennent : Les figures de diction ou de grammaire, Les figures de construction ou de syntaxe, Les figures de mots proprement dites auxquelles se rattachent les tropes.

42. (1873) Principes de rhétorique française

L’étude des moyens de prouver comprend deux choses : les arguments et les lieux communs. […] Ne comprends-tu pas par le silence même de ceux qui t’environnent que ton crime est découvert ? […] Ceux-là, comment craindraient-ils jamais d’être trop clairs et trop faciles à comprendre dans ce qu’ils disent et ce qu’ils écrivent ? […] — Pour atteindre ce double but, la péroraison doit comprendre deux parties distinctes, l’une qui se rapporte aux arguments et l’autre aux passions. […] La péroraison doit comprendre le résumé des arguments développés dans la confirmation et employer des mouvements capables d’exciter l’émotion.

43. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre XXIV. » pp. 128-130

Ce n’est peut-être pas sa faute si nous le comprenons si difficilement aujourd’hui. […] xvi, ne comprennent pas seulement le court incident du bain d’Ulysse, mais tout ce qui s’y rattache dans le XIXe chant de l’ Odyssée.

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