Ils les placent, par ce moyen, dans une situation mitoyenne entre l’être animé et la nature inerte. […] Si nous voulons rendre une description vive et animée, il faut la circonscrire étroitement. […] L’éloquence n’est pas une invention de l’école, la nature l’enseigne à l’homme animé d’une grande passion. […] Érard fut plus naturel et plus naïf, mais son style est rarement animé. […] Il n’est pas douteux que ce genre d’éloquence n’offre la plus belle carrière au genre le plus animé de l’art oratoire.
Les contrastes ont le double avantage de varier et d’animer la description. […] Comment faut-il animer la description ? […] La narration poétique, que nous distinguons ici de la narration fabuleuse, est l’exposé brillant et animé d’un fait réel. […] Employées avec art et avec réserve, les petites descriptions rendent le récit plus animé et plus vivant. […] Elles admettent un style soigné, fleuri, animé et rapide.
Aussitôt qu’il eut porté de rang en rang l’ardeur dont il était animé, on le vit presque en même temps pousser l’aile droite des ennemis, soutenir la nôtre ébranlée, rallier les Français à demi vaincus, mettre en fuite l’Espagnol victorieux, porter partout la terreur, et étonner de ses regards étincelants ceux qui échappaient à ses coups. […] Trois fois le jeune vainqueur s’efforça de rompre ces intrépides combattants ; trois fois il fut repoussé parle valeureux comte de Fontaines, qu’on voyait porté dans sa chaise, et malgré ses infirmités, montrer qu’une âme guerrière est maîtresse du corps qu’elle anime ; mais enfin il faut céder. […] Quand le sujet a peu d’étendue et que celui qui parle n’est animé par aucune passion, il termine par une Conclusion. […] Enfin, dans les sujets graves, l’orateur déploie toutes les ressources de son art, il met en usage tout ce que l’éloquence a de tours séduisants et de mouvements impétueux ; il anime cette partie de son discours de toute la chaleur, de tout le feu du sentiment pour exciter les passions et maîtriser les âmes. […] Son ombre eût pu encore gagner des batailles : et voilà que dans son silence son nom même nous anime ; et ensemble il nous avertit que, pour trouver à la mort quelque reste de nos travaux, et n’arriver pas sans ressource à notre éternelle demeure, avec le Roi de la terre, il faut encore servir le Roi du Ciel. » Servez donc ce Roi immortel et si plein de miséricorde, qui vous comptera un soupir et un verre d’eau donné en son nom, plus que tous les autres ne feront jamais tout voire sang répandu ; et commencez à compter le temps de vos utiles services du jour que vous vous serez donnés à un maître si bienfaisant.
La plus noble conquête que l’homme ait jamais faite est celle de ce fier et fougueux animal qui partage avec lui les fatigues de la guerre et la gloire des combats : aussi intrépide que son maître, le cheval voit le péril et l’affronte ; il se fait au bruit des armes, il l’aime, il le cherche, et s’anime de la même ardeur. […] Le triste hiver, saison de mort, est le temps du sommeil, ou plutôt de la torpeur de la nature : les insectes sans vie, les reptiles sans mouvement, les végétaux sans verdure et sans accroissement, tous les habitants de l’air détruits ou relégués, ceux des eaux renfermés dans des prisons de glace, et la plupart des animaux terrestres confinés dans les cavernes, les antres et les terriers, tout nous présente les images de la langueur et de la dépopulation ; mais le retour des oiseaux au printemps est le premier signal et la douce annonce du réveil de la nature vivante, et les feuillages renaissants, et les bocages revêtus de leur nouvelle parure, sembleraient moins frais et moins touchants sans les nouveaux hôtes qui viennent les animer. […] Ainsi les fauvettes remplissent tous les lieux de la terre, et les animent par les mouvements et les accents de leur tendre gaieté. […] De tous les êtres animés, voici le plus élégant pour la forme et le plus brillant pour les couleurs.
Il anime et vivifie tous les sujets qu’il touche ; il en cueille la fleur, et ne laisse plus guère à ses successeurs que la ressource de glaner après lui. […] Élégante, pure, ornée, facile, variée de mille inflexions où l’on surprend toutes sortes de malices discrètes, elle a le mouvement animé, le courant rapide d’un discours. […] Mais un ordre social, où tout semblait animé par un homme et fait pour sa gloire, pouvait-il assez inspirer l’éloquence, cette altière élève des révolutions et de la liberté ? […] Cette voix devint la consécration la plus imposante de toutes les grandes solennités de la mort ; elle s’anima dans ses superbes mépris pour le monde, par le spectacle même d’une cour éclatante et voluptueuse. […] Élevés au milieu d’une civilisation qui s’épurait et s’ennoblissait chaque jour, ils ne se réfugiaient plus tout entiers dans les souvenirs et dans l’idiome des Romains, comme avaient fait autrefois quelques hommes supérieurs lassés de la barbarie de leurs contemporains : ils étaient, au contraire, tous modernes par la pensée, tous animés des opinions1, des idées de leur temps ; seulement leur imagination s’était enrichie des couleurs d’une autre époque, d’une civilisation, d’un culte, d’une vie différente des temps modernes.
Il commande au soleil d’animer la nature. […] Sous la plume d’un écrivain habile, les circonstances se développent avec art ; elles s’animent pour offrir un tableau pittoresque : la composition prend de la chaleur et de la vie. […] Il faut donc, avant tout, que l’auteur soit animé de sentiments vertueux : la bonne foi, la bienveillance, la probité, la générosité, doivent respirer dans ses paroles. […] Les jeunes gens que le contact du monde n’a pas encore corrompus, sont animés naturellement de passions nobles et généreuses ; leurs sentiments sont purs ; ils aiment le bien et la justice par instinct, par goût ; le mal leur répugne, l’injustice les irrite.
L’exorde sera simple, si le sujet n’a pas grande importance ou doit être discuté froidement ; insinuant, si l’orateur a besoin de ménager les passions ou les préjugés de ses auditeurs ; pompeux, si 1a majesté du sujet permet d’étaler tout d’abord les richesses de l’éloquence ; véhément, si la passion qui anime l’orateur et les auditeurs lui permet d’entrer brusquement en matière en lançant la foudre. […] Aussitôt qu’il eut porté de rang en rang l’ardeur dont il était animé, on le vit presque en même temps pousser l’aile droite des ennemis, soutenir la nôtre ébranlée, rallier les Français à demi vaincus, mettre en fuite l’Espagnol victorieux, porter partout la terreur, et étonner de ses regards étincelants ceux qui échappaient à ses coups. […] Trois fois le jeune vainqueur s’efforça de rompre ces intrépides combattants, trois fois il fut repoussé par le valeureux comte de Fontaines, qu’on voyait porté dans sa chaise, et, malgré ses infirmités montrer qu’une âme guerrière est maîtresse du corps qu’elle anime ; mais enfin il faut céder. […] Souvent on résume les principales preuves en les groupant avec de nouvelles couleurs et une nouvelle force, pour frapper vivement les esprits et achever de les convaincre-, ou bien, si le sujet prête à l’émotion, l’orateur met en œuvre toutes les ressources du pathétique pour frapper un grand coup ; il emploie les tours animés, les figures hardies, les expressions énergiques, pour toucher, ébranler, subjuguer les auditeurs. […] Son ombre eût pu encore gagner des batailles : et voilà que dans son silence son nom même nous anime ; et ensemble il nous avertit que, pour trouver à la mort quelque reste de nos travaux, et n’arriver pas sans ressource à notre éternelle demeure, avec le roi de la terre il faut encore servir le roi du ciel.”
S’il s’agit de quelque question importante, d’une circonstance qui intéresse vivement le bien public ou le salut de la patrie, elle pourra s’élever, s’animer, devenir vive, impétueuse, passionnée ; l’argumentation prendra plus de nerf, plus de puissance, et, soutenue par l’émotion de l’orateur, elle entraînera la conviction de l’auditoire. […] Ce n’est pas que l’orateur ne puisse être animé, chaleureux, pressant. Il peut, il doit même mettre de l’art dans son discours, bien ordonner ses preuves, les développer avec vigueur, argumenter avec l’élan de la conviction ; enfin, dans certains cas où le sentiment n’est pas déplacé, il peut avoir recours aux mouvements pathétiques et faire partager à l’auditoire la passion qui l’anime. […] Il y a de l’éloquence partout où le style s’anime et prend l’empreinte de l’émotion de l’écrivain.
Le poète, en effet, voit ce qu’il y a d’intime et de mystérieux en toutes choses ; et au lieu de se renfermer dans le monde matériel et de s’arrêter aux intérêts vulgaires, il se plaît à animer la nature physique, à prêter des formes sensibles au monde moral, et à s’élancer dans un monde idéal. […] S’il considère le monde physique dans ses rapports avec son âme et ses sentiments, la nature lui semble vivante et animée, et il ouvre son cœur aux émotions les plus douces, aux impressions les plus profondes. […] De là, cette disposition du poète à animer la nature physique, à lui prêter des sentiments et des passions analogues aux sentiments et aux passions qu’il éprouve lui-même.
Une description doit être animée, c’est-à-dire, représenter vivement les objets. […] Bernardin de Saint-Pierre et Chateaubriand, ont ce talent heureux de donner à leurs descriptions une sorte de poésie animée et de vie morale. […] Cependant, las d’attendre un trépas sans vengeance, Les deux camps, animés d’une même vaillance, Se heurtent, et du choc ouvrant leurs bataillons, Mêlent en tournoyant leurs sanglants tourbillons. […] L’exposition varie selon les sujets et le genre de style qu’on adopte : elle peut être simple, animée, dramatique. […] Toi, qu’en vain j’interroge, esprit, hôte inconnu, Avant de m’animer, quel ciel habitais-tu ?
L’épître sérieuse est rapide, animée, concise, mais toujours relevée par une tournure piquante et ingénieuse. […] On nomme héroïde une sorte d’épitre où figurent des héros animés de quelque passion : telles sont les Héroïdes d’Ovide.
Cousin juge parfois ses modèles avec trop d’indulgence ; on ne peut qu’admirer en lui le don d’animer par la passion tous les sujets qu’il traite. […] Ces deux qualités se retrouvent jusque dans la contexture de la phrase ample et abondante, où circule un souffle puissant qui en anime, en ordonne, en soutient toutes les parties. […] Ce qu’il y a de vrai dans cette opinion, c’est qu’une œuvre d’art n’est belle qu’à la condition d’être vivante, et, par exemple, la loi de l’art dramatique est de ne point mettre sur la scène de pâles fantômes du passé, mais des personnages empruntés à l’imagination ou à l’histoire, comme on voudra, pourvu qu’ils soient animés, passionnés, qu’ils parlent et agissent comme il appartient a des hommes et non à des ombres. […] Devant un écolier de nos classes de philosophie, il s’animait comme en présence d’Aristote ou de Platon, de Descartes ou de Leibnitz.
Tout doit y être animé de la chaleur du sentiment. […] Le sentiment y est toujours embelli par l’imagination, et l’imagination toujours animée par le sentiment. […] Ce sera une peinture qu’animeront les traits les plus vifs et les plus frappants. […] Plein de la passion ou du sentiment qui l’anime, il ne se livre qu’à des mouvements et des transports qui y sont analogues. […] Le style du récit doit avoir plus d’énergie et d’élévation que celui de l’air, qui doit être plus vif et plus animé.
Cependant son ouvrage ne serait point un vrai poème, si cette instruction n’était animée, embellie de l’éclat et du coloris poétique. […] Plus la marche du poème didactique parait unie et monotone, plus le poète doit s’appliquer à le varier dans ses formes, à l’enrichir dans ses détails, à y répandre la chaleur et la vie, et à rendre au moins élégant, rapide et facile, ce qui ne peut être animé. […] D’un siècle corrompu la publique impudence De l’ardent Juvénal souleva l’éloquence : De mouvementé heureux tous ses vers animés D’un cœur vraiment ému jaillissent enflammés. […] L’épître didactique ou philosophique demande encore beaucoup de concision et de rapidité dans le style, un ton vif et animé, une tournure piquante, une peinture vive des mœurs et des caractères, afin de frapper l’imagination et de tenir l’attention éveillée. […] L’héroïde est susceptible de tous les sentiments qui animent la tragédie.
Style simple, mais animé. […] Dialogue vif et animé. […] Dialogue animé entre le père et le fils. […] Style vif et animé, quelquefois gai et plaisant. […] Péroraison vive et animée.
Madame de Staël 1766-1817 [Notice] Fille d’un homme d’État philosophe, d’un ministre populaire, mademoiselle Necker, depuis baronne de Staël, eut pour première école les graves entretiens d’un monde animé par le voisinage de la tribune, les écrits de Jean-Jacques qu’elle reconnut toujours pour son maître, et les espérances généreuses de rénovation sociale qui firent battre son cœur d’enfant. […] Les conversations des sociétés ont une portée sérieuse, et c’est par elles que l’opinion publique se forme : les paroles sont devenues des actions, et tous les cœurs sensibles vantent avec transport un mémoire que l’humanité anime, et qui paraît plein de talent parce qu’il est plein d’âme. […] Dans toutes les circonstances, l’enthousiasme anime ou console ; et lors même que le coup le plus cruel nous atteint, quand nous perdons celui qui nous a donné la vie, celui que nous aimions comme un ange tutélaire, et qui nous inspirait à la fois un respect sans crainte et une confiance sans bornes, l’enthousiasme vient encore à notre secours : il rassemble dans notre sein quelques étincelles de l’âme qui s’est envolée vers les cieux ; nous vivons en sa présence, et nous nous promettons de transmettre un jour l’histoire de sa vie.
D’Aguesseau veut prouver que la science étend et enrichit l’esprit : il rapproche, par un dénombrement vif et animé, les différentes sources d’agrandissement qu’elle lui ouvre : Par elle, l’homme ose franchir les bornes étroites dans lesquelles il semble que la nature l’ait renfermé. […] L’exorde véhément ou exorde ex abrupto, car on lui donne fort souvent ce nom tiré du latin, a lieu quand l’orateur est animé d’une passion assez vive et assez louable dans son principe pour entrer en matière sans préparation et éclater avec force dès le premier moment. […] Quand un orateur, par exemple, loue la vertu, il ne le fait que pour la conseiller et nous animer à l’embrasser. […] Il faut se contenter de rappeler les principales circonstances de sa vie à quelques époques marquées, et de ramener les faits et la morale à quelque vertu dominante qui paraît avoir animé toutes les autres. […] Son génie abondant et impétueux crée presque à chaque instant des tableaux pleins de vie et de feu, enfante des idées de la plus grande élévation, et anime tout ce qu’il produit de la chaleur et de la vivacité du sentiment.
Napoléon 1696-1821 [Notice] Toute âme supérieure, au moment où elle s’anime, peut se dire maîtresse de la parole : car une pensée forte et vive emporte nécessairement avec elle son expression. […] Vous, Monsieur le Général en chef, qui, par votre naissance, approchez si près du trône, et êtes au-dessus de toutes les petites passions qui animent souvent les ministres et les gouvernements, êtes-vous décidé à mériter le titre de bienfaiteur de l’humanité entière3, et de vrai sauveur de l’Allemagne ?
Nous avons vu que le propre de la poésie est d’animer la nature. […] Mais veut-il animer ses personnages, et leur donner le caractère des passions, alors l’imagination s’échauffe, l’enthousiasme agit ; c’est un coursier qui s’emporte dans la carrière ; mais sa carrière est régulièrement tracée.
Si son langage décèle son talent comme orateur, il atteste en même temps une âme noble et pure, animée d’une piété sincère. […] Les sentiments qui nous animent soulèvent notre âme et lui impriment ces mouvements par lesquels sa situation se révèle, avant même qu’elle ait été exprimée par la parole. […] C’est-à-dire, animés par un sentiment de colère. […] Cette récapitulation ne doit être ni longue ni froide, mais animée et précise, de manière qu’elle laisse une vive et forte impression. […] Trois fois le jeune vainqueur s’efforça de rompre ces intrépides combattants ; trois fois il fut repoussé par le valeureux comte de Fontaines, qu’on voyait porté-dans sa chaise, et, malgré ses infirmités, montrer qu’une âme guerrière est maîtresse du corps qu’elle anime.
Cousin juge ses modèles avec trop d’indulgence, on ne peut qu’admirer en lui le don d’animer tous les sujets qu’il traite. […] La nature parle à l’âme Tout ce qui existe est animé.
Animés par ce discours d’Alcibiade, et attendris surtout par les supplications des exilés d’Égeste et de Léonte, qui les conjuraient de venir à leur secours, les Athéniens se portèrent avec ardeur à l’expédition résolue. […] Son éloquence est aussi animée, aussi entraînante alors, qu’elle vient de vous paraître tranquille et raisonnée, il n’y a qu’un moment. […] « Qu’est-il besoin, guerriers, d’un long discours pour animer des hommes déjà disposés à se conduire bravement ? […] Nos ennemis peuvent se dire, pour s’animer mutuellement, qu’ils combattent dans le sein et pour les intérêts de leur patrie ; vous combattez, vous, dans un pays d’où vous ne pouvez sortir désormais que par une victoire.
Comme il s’agit à ce moment décisif de frapper les derniers coups, comme l’auditeur s’est échauffé à votre feu, identifié avec vos sentiments, tout alors vous est permis, tours animés, expressions énergiques, figures brillantes et hardies, hypotyposes, prosopopées, invocation de la nature entière, animée ou inanimée, en un mot, tout ce que la passion brûlante, impétueuse, peut vous fournir pour enfoncer le trait dans les âmes, pour faire jouer les deux grands ressorts tragiques, la terreur et la pitié. […] Cette profonde sympathie pour les misères physiques et morales de l’humanité, ce salutaire effroi des impénétrables jugements de Dieu, cette invincible fermeté contre les méchants, cette inépuisable charité qui doivent animer le prédicateur, lui permettent de multiplier les tableaux terribles ou touchants, énergiques ou tendres, de répandre l’onction la plus pénétrante, de faire un appel aux sentiments les plus affectueux.
Disjonction La Disjonction supprime les particules conjonctives pour rendre le discours plus vif et plus animé. […] Il est à remarquer que le plus communément les verbes de la narration sont au présent : ce qui rend le style plus rapide, plus animé. […] Quel transport animait ses efforts et ses pas ! […] Apostrophe L’Apostrophe a lieu lorsque l’orateur, interrompant tout à coup son discours, adresse la parole à Dieu lui-lui-même, à quelque personne présente, absente, vivante ou morte, ou à quelque objet animé ou inanimée. […] Prosopopée La Prosopopée fait parler tous les êtres, soit animés, soit inanimés, soit réels, soit imaginaires, les morts même qu’elle rappelle de leurs tombeaux pour instruire les vivants.
Il anime et vivifie tous les sujets qu’il touche, et dont il cueille la fleur. […] Élégante, pure, ornée et facile, variée de mille inflexions où l’on surprend toutes sortes de malices discrètes, elle a le mouvement animé, le courant rapide d’un discours1.
Il peut être animé par les figures les plus hardies, mais jamais orné, jamais recherché. […] En s’efforçant de les animer trop vivement, il prend le plus sûr moyen de les glacer tout à fait. […] Quelques peuples ont plus que d’autres l’usage d’animer leur conversation par des gestes, et à cet égard les Français et les Italiens ont beaucoup plus de vivacité que nous. […] Mais ce qui surtout caractérise l’ode, c’est l’esprit dont elle est animée, et le ton poétique qui y règne. […] Il faut cependant avouer que si les dieux d’Homère jouent toujours un rôle vif et animé, quelquefois aussi ils manquent de dignité.
Que m’importe, dit l’auteur113 que j’ai déjà cité, de savoir si Annibal avait les dents bêtes. pourvu que son historien me fasse connaître la grandeur de son génie ; qu’il me montre un esprit hardi, inquiet, des pensées vastes, un cœur intrépide, et tout cela animé d’une ambition désordonnée, mais soutenue d’une constitution robuste, comme l’a dépeint Tite-Live. […] Si vous avez à peindre un prince odieux et méprisable, qui a été la honte du trône et le fléau de son peuple ; votre style sera vif, et animé du coloris le plus mâle et le plus vigoureux. […] Nul sentiment étranger à. leur objet ne les anime : ils ne sont occupés qu’à peindre la vérité telle qu’elle est. […] Le style en est toujours agréable, toujours riche, toujours animé. […] Ceux de madame de La Fayette, pour les années 1688 et 1689 ; écrits d’un style animé, plein de grâces et de délicatesse ; semés de portraits finis et d’anecdotes vraiment curieuses.
Les secours mutuels que se prêtent des genres, en apparence si opposés, et les grandes beautés qui résultent, pour la tragédie, de la connaissance raisonnée des anciens, devraient bien convaincre les jeunes écrivains de l’importante nécessité de remonter à ces sources du vrai beau, de se pénétrer de l’esprit qui anime ces magnifiques compositions, avant de hasarder si légèrement d’informes essais, dont le mépris public ne tarde pas à faire une justice qui devrait être plus utile pour le goût. […] Mais ce qui rend surtout son style si intéressant et si animé ; ce qui attache si puissamment à sa lecture les âmes faites pour l’apprécier, c’est qu’il ne se borne point à parler de la vertu ; il la fait respecter à ses lecteurs, parce qu’il paraît la sentir lui-même : il ne déclame jamais contre le vice ; il en est profondément affecté ; et il épanche sur le papier l’émotion douloureuse de son âme. […] » Quand l’homme a fini, et que sa machine se dissout, on voit les différentes parties qui la composaient, se rejoindre aux éléments auxquels elles appartiennent : l’âme seule échappe aux regards, soit lorsqu’elle anime le corps, soit lorsqu’elle le quitte. […] Que nous reste-t-il enfin que le souffle malheureux qui nous anime ?