Je demanderais surtout qu’infidèle à ses amis, ingrat envers ses protecteurs, odieux aux auteurs dans ses censures, nauséabond aux lecteurs dans ses écritures, terrible aux emprunteurs dans ses usures, colportant les livres défendus, espionnant les gens qui l’admettent, écorchant les étrangers dont il fait les affaires, désolant, pour s’enrichir, les malheureux libraires, il fût tel enfin dans l’opinion des hommes, qu’il suffît d’être accusé par lui pour être présumé honnête, d’être son protégé, pour devenir à bon droit suspect : donne-moi Marin 1 « Que si cet intrus doit former le projet d’affaiblir un jour ma cause en subornant un témoin dans cette affaire, j’oserais demander que cet autre argousin fût un cerveau fumeux, un capitan sans caractère, girouette tournant à tous les vents de la cupidité, pauvre hère qui, voulant jouer dix rôles à la fois, dénué de sens pour en soutenir un seul, allât, dans la nuit d’une intrigue obscure, se brûler à toutes les chandelles, en croyant s’approcher du soleil ; et qui, livré sur l’escarpolette de l’intérêt à un balancement perpétuel, en eût la tête et le cœur étourdis au point de ne savoir ce qu’il affirme, ni ce qu’il a dessein de nier : donne-moi Bertrand. […] perdu dans la foule obscure, il m’a fallu déployer plus de science et de calculs pour subsister seulement, qu’on n’en amis depuis cent ans pour gouverner toutes les Espagnes. […] Beaumarchais résumait ainsi sa vie : « Vous qui m’avez connu, dites, ô mes amis, si vous avez jamais vu autre chose en moi qu’un homme constamment gai, aimant avec une égale passion l’étude et le plaisir ; enclin à la raillerie, mais sans amertume ; l’accueillant dans autrui contre soi, quand elle est assaisonnée ; soutenant peut-être avec trop d’ardeur son opinion, quand il la croit juste, mais honorant hautement et sans envie tous les gens qu’il reconnaît supérieurs ; actif quand il est aiguillonné, paresseux et stagnant après l’orage ; insouciant dans le bonheur, mais poussant la constance et la sérénité dans l’infortune jusqu’à l’étonnement de ses plus familiers amis. »
Vous nous accordez une grande puissance1, mon cher ami ; je vous dois des remercîments au nom de ma nation. […] Rien ne marche au hasard, mon cher ami ; tout est déterminé par une puissance qui nous dit rarement son sécret. […] Nous avons bien pu, à main armée, chasser les nations rivales d’un poste qu’elles occupaient, et nous faire, par notre humeur, plus d’amis qu’elles en ces contrées. […] Comme vous le disait il y a onze ans, en prenant séance parmi vous, mon illustre ami M. de Lamartine, “vous n’en laisserez aucune sur le seuil !”
Je t’offre, ami lecteur, au livre que voici, Du bon, du médiocre et du mauvais aussi. […] L’épigramme suivante peut être mise au nombre des meilleures : Un certain sot de qualité, Lisait à Saumaise un ouvrage, Et répétait à chaque page : Ami, dis-moi la vérité. […] Un des meilleurs est celui de Pradon à un ami qui lui avait écrit d’une manière très spirituelle : Vous n’écrivez que pour écrire ; C’est pour vous un amusement. […] Les vertus privées ont droit à cet hommage, comme les vertus publiques ; et les titres de bon parent, de bon ami, de bon citoyen, méritent bien d’être gravés sur le marbre.
« Oui, vous vous en prenez à moi, qui me flatte de connaître vos affaires aussi bien que personne, et de savoir en parler ; à moi qui suis l’ami de l’état, et au-dessus des petites considérations d’un vil intérêt. […] Un attelage de bœufs, une charrue, une flèche, une coupe, voilà ce qui nous a été donné, ce dont nous nous servons pour nos amis, et contre nos ennemis. À nos amis, nous donnons les fruits de la terre, produits par le travail de nos bœufs, etc […] Ceux qui ne respectent pas les hommes, trompent les Dieux, et l’on n’a pas besoin de l’ami dont la volonté est suspecte. […] Placés aux deux extrémités de ton empire, nous veux-tu pour amis ou pour ennemis ?
Avec mes enfants, j’ai vécu comme avec mes amis. […] J’étais ami de presque tous les esprits, et ennemi de presque tous les cœurs. […] Il verrait son ami, mais il verrait mieux la France, où il n’y a que Paris et les provinces éloignées qui soient quelque chose, parce que Paris n’a pas pu encore les dévorer. […] Le duc d’Argenson jugeait ainsi Montesquieu, son ami : « Montesquieu a bien autant d’esprit que Fontenelle ; mais leurs genres ne se ressemblent pas. […] Un des plus illustres amis de Montesquieu.
Si petit et obscur que l’on soit, on a des parents, des amis, une cité, et, tôt ou tard, les actes faisant juger de nous, on retrouve autour de soi l’estime que Dieu nous accorde et dont notre conscience nous est le sûr garant. […] vous voilà, mon cher Cicéron, disait à celui-ci un de ses amis qu’il rencontrait à Baïa, au retour de son gouvernement de Cilicie ; d’où revenez-vous donc ? […] Priez tel ou tel de vos amis de vous en faire ; associez-vous à tel ou tel parti ; donnez-vous à une coterie, servez-la, elle vous louera. […] L’intérêt le plus vil arme le frère contre le frère, l’ami contre l’ami, rompt tous les liens du sang et de l’amitié ; et c’est un motif si bas, si indigne de la fin à laquelle nous sommes destinés, qui décide de nos haines et de nos amours.
Couple se disant de deux personnes unies par l’amitié ou par le mariage, est masculin : = un beau couple d’amis ; un heureux couple. […] Le mien, le tien, le sien, le nôtre, le vôtre, le leur, la leur, les leurs, sont des pronoms adjectifs, quand ils sont mis à la place des noms : = je défends son ami ; qu’il défende le mien. […] Le présent absolu désigne une chose qui est, ou se fait au temps où l’on parle ; = je vois notre ami qui arrive de la campagne ; ou qu’on est dans l’habitude de faire : = vous vous levez tous les jours trop matin. […] Le parfait antérieur marque une chose faite avant une autre qui se fit dans un temps dont il ne reste plus rien : = je vis hier votre ami, après que je vous eus quitté. […] La conductive, qui lie en conduisant le sens à sa perfection : c’est que : = Il n’est pas douteux que l’étude de notre langue ne soit des plus nécessaires : = Rien de si agréable que de converser avec des gens instruits : = Si vous venez, et que nous soyons seuls, nous lirons l’ouvrage de votre ami.
Vivez, amis ; vivez contents. […] Vivez, amis ; vivez en paix3. […] Là, souvent tu verras près de ton mausolée, Tes frères gémissants, ta mère désolée, Quelques amis des arts, un peu d’ombre et de fleurs, Et ton jeune laurier grandira sous mes pleurs.
Florian a fait du lapin un homme sensible, élégiaque, le plus tendre des amis. […] Si je me rappelle bien, cher ami, nous nous sommes embrassés la dernière fois sans pleurer, et c’était mieux comme cela ; mais, la première fois que nous nous embrasserons, nous laisserons nature faire à sa guise. […] Il fait bâtir dans la rue ***une maison de pierre de taille, raffermie dans les encoignures par des mains de fer, et dont il assure, en toussant et avec une voix frêle et débile, qu’on ne verra jamais la fin ; il se promène tous les jours dans ses ateliers sur le bras d’un valet qui le soulage ; il montre à ses amis ce qu’il a fait, et leur dit ce qu’il a dessein de faire. […] Tout à coup le nom d’un parent, d’un ami, vient frapper nos regards : alors nous nous écrions ; alors le fait général se singularise, et prend une signification fatale ; alors cette mort se sépare et se distingue des autres par le sentiment qu’elle nous inspire. […] Amis.
Délivré par le crédit d’amis puissants qu’il devait à la renommée de son savoir, il fut autorisé par le pape Clément VII à entrer au cloître de Maillezais, dans l’ordre des bénédictins. […] Mamye, pour ma amie, qu’on a dit avant d’avoir adopté la forme incorrecte mon amie. […] Cette pièce, jouée à Montpellier par Rabelais et ses amis, est imitée de la farce de Maître Patelin, dont Molière s’est inspiré dans le Médecin malgré lui.
Le jeune homme, qui n’estoit point lourdaut de luy mesme, le feit vouluntiers, sans rien repliquer au contraire6 : et quand il eut demouré quelque temps auprès de luy, estant tousjours à l’entour de sa personne, il commença à congnoistre et gouster la bonté de son naturel, et l’affection7 et intention qui le mouvoit à faire ce qu’il faisoit, l’austérité de sa vie ordinaire et sa constance à supporter tous travaux, sans jamais se lasser : dont il se prit à8 l’aimer et honorer fort affectueusement, et depuis alla preschant9 à ses parents et amis que Lycurgus n’estoit pas ainsi rude ne rebours comme10 il sembloit de prime face11, ains estoit le plus doulx et le plus aimable envers les autres qu’il estoit possible. […] Car il advient souvent que noz amis tombent malades, voire1 qu’ils meurent, que nous n’en sçavons rien pendant que nous differons de jour à jour2 à les aller visiter, ou que nous n’en tenons compte : mais de noz ennemis, nous recherchons curieusement jusques aux songes. […] Car cela est une des proprietez du vice, avoir plus tost honte des ennemis que des amis, quand on peche.
Ces sortes de mots peuvent entrer dans le corps d’un vers : Faites-vous des amis prompts à vous censurer ; Qu’ils soient de vos écrits les confidents sincères. […] Il y a donc hiatus dans ces vers : Un sage ami est un rare trésor. […] Ainsi, on ne doit pas dire : C’est dans l’infortune qu’on connaît ses amis. […] — on connaît ses amis. C’est dans l’adversité — qu’on connaît ses amis.
Ainsi, un dialecticien dira d’un ami : C’est un autre nous-même. La Fontaine donnera à sa définition cette forme gracieuse : Qu’un ami véritable est une douce chose ! […] On n’écrit pas à un ami comme on écrit à un père ou à un supérieur.
Mourez, Thraséas, mourez sans aller au sénat défendre votre innocence, sans chicaner votre vie en face des délateurs ; dérobez vos yeux et vos oreilles au spectacle de la servitude de Rome, aux cris de la populace, cette vieille ennemie de tous les condamnés ; mourez, entouré de vos amis, et donnez-leur la dernière leçon de la sagesse sous les mauvais princes, la leçon de bien mourir. […] Ce n’est pas un sénateur, un grand de Rome : c’est un homme des dernières tribus, ou même un pauvre esclave, non entouré de ses amis et de beaux discours, mais déchiré par les bêtes féroces et aux applaudissements du peuple. […] Fragment de préface 2 J’avais un de mes amis en Limousin qui habitait une fort méchante maison.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
et vos amis seraient d’avis que vous fissiez de votre bon gré ce que les plus grands efforts de vos ennemis ne sauraient vous contraindre de faire ! […] Racine lui-même disait à ses amis : Je ne pense pas mieux que Pradon et Coras, mais j’écris mieux qu’eux. […] N’accompagnez de vos religieux murmures que le chant des oiseaux, ou les doux entretiens des amis qui veulent se reposer sous vos ombrages ! […] Après l’exécution des complices de Catilina, Cicéron, rencontrant quelques-uns de leurs amis sur la place publique, leur dit : Ils ont vécu. […] Il en est des livres comme des amis : un petit nombre suffit ; st l’on doit s’attacher à quelques auteurs d’élite, qu’on se rend familiers, et avec lesquels on s’identifie, pour ainsi dire.
Le géomètre et le traducteur Je passais l’autre jour sur le Pont-Neuf avec un de mes amis : il rencontra un homme de sa connaissance qu’il me dit être géomètre ; je le vis plongé dans une rêverie profonde2 ; il fallut que mon ami le tirât longtemps par la manche et le secouât pour le faire descendre3 jusqu’à lui, tant il était occupé d’une courbe qui le tourmentait peut-être depuis plus de huit jours ! […] Ce n’étaient pas seulement les actions qui tombaient dans le cas2 de cette loi, mais des paroles, des signes et des pensées même ; car ce qui se dit dans ces épanchements de cœur que la conversation produit entre deux amis, ne peut être regardé que comme des pensées.
Ils y admireraient, malgré quelques légères imperfections, la noblesse soutenue du style, des sentiments et des idées ; la force des raisonnements, la suite et l’enchaînement des preuves ; une égale habileté à faire valoir tout ce qui peut servir l’accusé, rendre ses adversaires odieux, ou émouvoir ses juges ; des pensées sublimes, des mouvements pathétiques et surtout une péroraison adressée à Louis XIV, où le talent de l’orateur et le courage de l’ami nous paraissent également admirables. […] Car à qui appliquerait-on plus à propos ces paroles que disait autrefois à Dieu même le modèle de la patience et de la misère, qu’à celui qui, par le courroux du ciel et de votre majesté, s’est vu enlever en un seul jour, et comme d’un coup de foudre, biens, honneur, réputation, serviteurs, famille, amis, santé, sans consolation et sans commerce, qu’avec ceux qui viennent pour l’interroger et pour l’accuser ?
Mon amie, j’ai fait de belles manœuvres contre les Prussiens. […] Adieu, mon amie ; porte-toi bien et aime-moi.
Vous n’avez qu’une fille3, et moi je n’ai qu’un fils ; Leur hymen nous peut rendre à jamais plus qu’amis : Faites-nous cette grâce, et l’acceptez pour gendre. […] Deux jeunes gens, Alcippe et Philiste, dont le premier recherche la main de Clarice, s’entretenaient d’une sérénade qui lui avait été donnée sur l’eau, et dont ils ne connaissaient pas l’auteur, lorsque Dorante, leur ami, les accoste et juge à propos de s’en attribuer le mérite. […] Comme à mes chers amis je vous veux tout conter. […] Dis vrai : je la connais, et ceux qui l’on fait naître ; Son père est mon ami. […] Son père est mon ami.
Amis, souvenez-vous de Rocroi, de Fribourg et de Nortlingue ! […] Et plus loin : « Le pillage n’enrichit qu’un petit nombre d’hommes : il nous déshonore, il détruit nos ressources, il nous rend ennemis des peuples qu’il est de notre intérêt d’avoir pour amis, etc. » C’est à ce même héros qu’on attribue un mot sublime sur les Pyramides : Du haut de ces Pyramides, quarante siècles nous contemplent.
Tous les hommes sont portés à croire les discours de leurs amis. […] Il suppose que son ami malheureux lui adresse la parole. […] … Qu’est devenue, ô mon ami, qu’est devenue ton éloquence ? […] Il suffisait de dire : Je me suis rendu chez mon ami ce matin. […] Un héros, sur la scène, dit qu’il a essuyé une tempête, qu’il a vu périr son ami.
Le hasard nous forma, le hasard nous détruit ; Et nous disparaissons comme l’ombre qui fuit… Plongeons-nous sans effroi dans ce muet abîme Où la vertu périt aussi bien que le crime ; Et, suivant du plaisir l’aimable mouvement, Laissons-nous au tombeau conduire mollement. » A ces mots insensés, le maître de Lucrèce, Usurpant le grand nom d’ami de la sagesse, Joint la subtilité de ses faux arguments. […] Le poëte Le Brun, son ami, a déploré sa mort prématurée et funeste, sur laquelle on a aussi des stances touchantes de Lefranc de Pompignan. […] Racine avait eu pour maîtres Mésenguy et Rollin, qui demeurèrent ses amis.
Je sais combien nous sommes sujets à nous méprendre en ce qui nous touche, et combien aussi les jugements de nos amis nous doivent être suspects lorsqu’ils sont en notre faveur. […] La profession des armes, en laquelle vous êtes nourri, accoutume les hommes à voir mourir inopinément leurs meilleurs amis, et il n’y a rien au monde de si fâcheux que l’accoutumance ne le rende supportable. […] Si c’est pour votre propre intérêt, il est certain que vous la pouvez mieux réparer que l’autre, en ce que l’acquisition d’un fidèle ami peut autant valoir que l’amitié d’un bon frère2 ; et si c’est pour l’intérêt de celui que vous regrettez, comme sans doute votre générosité ne vous permet pas d’être touché d’autre chose, vous savez qu’il n’y a aucune raison ni religion qui fasse craindre du mal après cette vie à ceux qui ont vécu en gens d’honneur, mais qu’au contraire l’une et l’autre leur promettent des joies et des récompenses.
Son portrait, par lui-même Vous qui m’avez connu, vous qui m’avez suivi sans cesse, ô mes amis ! […] Voici ce qu’il écrivait à un de ses amis, l’abbé Nicaise : « La calomnie ne m’a fait aucun mal : j’en ai avalé le calice, où, dans la vérité, je n’ai trouvé l’amertume que l’on pourroit croire.
Sans raconter les événements qui suivirent, rappelons seulement qu’il attrista bientôt ses amis par l’éclat d’un naufrage où sombrèrent leurs plus chères espérances. […] Le complaisant intéressé C’est bien le meilleur des hommes que Physcon3 ; il n’a rien à lui, pas même sa conscience4 : tout est à ses amis, et il a constamment eu le bonheur de compter parmi eux tous les gens au pouvoir.
Or, un historien n’en doit point avoir d’autre que celle de la vérité ; il est censé n’avoir ni amis, ni ennemis, ni parents, ni patrie. […] Il prédit seulement que ses amis célébreraient ses funérailles par des batailles sanglantes, et il expira à la fleur de son âge, plein des tristes images de la confusion qui devait suivre sa mort. […] La tyrannie d’un prince ne met pas un État plus près de sa ruine que l’indifférence pour le bien commun n’y met une république… Quand il faut faire la fortune des amis et des parents de tous ceux qui ont part au gouvernement, tout est perdu : les lois sont éludées plus dangereusement qu’elles ne sont violées par un prince qui, étant toujours le plus grand citoyen de l’État, a le plus d’intérêt à sa conservation. […] Cornélius-Népos, l’ami de Cicéron et de Catulle, a écrit la Vie des illustres capitaines grecs, qui nous est parvenue, mais probablement retouchée, abrégée et mutilée par une main étrangère. […] Nous ne croyons pas qu’il puisse être donné aux amis de notre littérature aucun travail plus honorable ou plus utile ; et ce que nous nous plaisons d’ailleurs à proclamer avec le public, c’est qu’on ne saurait trouver ni un sujet d’ouvrage plus convenable à l’auteur, ni un auteur mieux disposé ou mieux préparé pour l’ouvrage.
Vous n’avez qu’une fille, et moi je n’ai qu’un fils ; Leur hymen nous peut rendre à jamais plus qu’amis : Faites-nous cette grâce, et l’acceptez pour gendre. […] Chez cette race nouvelle Où j’aurai quelque crédit, Vous ne passerez pour belle Qu’autant que je l’aurai dit1 Corneille se juge lui-même 2 La fausse humilité ne met plus en crédit ; Je sais ce que je vaux, et crois ce qu’on m’en dit ; Pour me faire admirer, je ne fais point de ligue, J’ai peu de voix pour moi, mais je les ai sans brigue ; Et mon ambition, pour faire plus de bruit, Ne les va point quêter de réduit en réduit1 ; Mon travail sans appui monte sur le théâtre, Chacun en liberté l’y blâme ou l’idolâtre ; Là, sans que mes amis prêchent leurs sentiments, J’arrache quelquefois leurs applaudissements ; Là, content du succès que le mérite donne, Par d’illustres amis je n’éblouis personne. […] Polyeucte, qui a renversé les idoles, et vu son ami Néarque périr dans les supplices, sort de sa prison pour être mis en présence de Pauline, qui espère le sauver par ses larmes. […] C’est son ami, celui qui l’a converti.