Cette espèce de mots est désignée dans les grammaires sous le nom d’adjectifs ou mots qui s’ajoutent aux substantifs. […] À ces trois parties on en ajoute ordinairement une quatrième, qui en est comme le complément, l’action. […] On sent combien l’expression abstraite ajoute à l’énergie ou à l’élégance de la phrase. […] Elle sera vraisemblable, si l’on n’omet aucune circonstance réelle, et si l’on ne se permet d’en ajouter aucune qui ne soit vraie ou du moins probable. […] De quels yeux regardèrent-ils le jeune prince dont la victoire avait relevé la haute contenance, à qui la clémence ajoutait de nouvelles grâces !
d’une ou de plusieurs maisons : je lui ajouterai, ou je leur ajouterai un pavillon. […] J’ajouterai que les pronoms lui, elle, ne s’emploient point avec la préposition de, lorsqu’ils se rapportent à un nom collectif, même de choses animées. […] J’ajoute que cette dernière règle a été, dans tous les temps, observées par nos meilleurs écrivains. […] Mais quand on dit : il n’a point d’esprit ; on ne peut rien ajouter. […] Ajoutons, après l’Académie, que pas convient mieux à quelque chose de passager et d’accidentel. = Il ne lit pas, c’est-à-dire, présentement.
Dix-huit années de préparation studieuse à laquelle s’ajouta l’expérience du monde nourrirent sa forte éloquence, qui, à partir de 1669, se multiplia sans relâche pour semer le bon grain. […] J’ai achevé ma course, et plût à Dieu que je pusse ajouter : J’ai été fidèle !
Faire jaillir d’un sujet cette pensée unique qui en est l’âme n’appartient qu’au génie fécondé par la méditation, et non-seulement peu d’écrivains y parviennent, mais il n’est pas même donné à tout lecteur de saisir, là où elle se trouve, cette unité qui ajoute à l’ouvrage, quel qu’il soit, dramatique ou oratoire, historique ou philosophique, une haute valeur et un puissant intérêt. […] Cette strophe n’ajoute rien à l’idée, et loin d’amener la suivante, elle la contredit par avance. […] Il est peu propre aux efforts d’une longue carrière ; je comprends ce sentiment de modestie ; mais il ajoute qu’il est poëte inconstant et rêveur ; Sans cesse en divers lieux errant à l’aventure, Des spectacles nouveaux que m’offre la nature Mes yeux sont égayés ; Et tantôt dans les bois, tantôt dans les prairies, Je promène toujours mes douces rêveries Loin des chemins frayés. […] Puisque vous êtes le fils de Dieu , ajoute-t-il, il enverra ses anges pour vous garder .
A défaut d’arguments, ou pour ajouter à leur énergie, l’orateur doit employer l’autorité du caractère, se concilier les auditeurs par ses mœurs réelles ou oratoires, c’est-à-dire par les qualités qu’il possède effectivement ou que son langage peut faire supposer en lui. […] La vertu, les mœurs, ne donnent guère plus d’idées que la logique ; mais, par elles, après avoir distingué le bien du mal, pour adopter l’un et rejeter l’autre, nous ajoutons à nos idées cette autorité et ce charme qui naissent de l’alliance de la moralité et du talent, et dont nous avons parlé à propos du choix du sujet. […] Ajoutez à l’observation de l’homme et de ses impressions physiques et morales celle de la nature qui l’environne, du ciel, du sol, des plantes, des édifices, des costumes, des meubles, des ustensiles, des idiotismes et formes de langage usités à telle époque et dans telle condition, transportez les résultats de ces observations dans vos écrits et dans vos paroles, et vous obtiendrez ce qu’on appelle la couleur locale.
L’auteur n’avait rien à ajouter. […] Mais ce que je ne pardonne pas, ce sont les superfétations qui, dans certains romans, viennent s’ajouter au sujet pour en altérer l’esprit et en détruire l’unité ; ce sont les queues, comme on les a appelées, soudées plus ou moins mal adroitement au corps de l’ouvrage. […] Tout le reste, la visite à l’île, la colonisation de l’île, les combats contre les sauvages, les voyages en Chine et en Tartarie, c’est-à-dire au moins la moitié du livre, ne présente plus ni intérêt, ni originalité, ni rapport avec l’idée fondamentale ; et quand enfin l’auteur s’arrête, on ne sait pas pourquoi il le fait ; il n’a aucun motif pour ne pas continuer, pour ne pas ajouter autant de volumes qu’en peut admettre un voyage autour du monde.
C’est là qu’il pèse scrupuleusement jusques aux moindres expressions, dans la balance exacte d’une juste et savante critique : c’est là qu’il ose retrancher tout ce qui ne présente pas à l’esprit une image vive et lumineuse ; qu’il développe tout ce qui peut paraître obscur à un auditeur médiocrement attentif ; qu’il joint les grâces et les ornements â la clarté et à la pureté du dicours ; qu’en évitant la négligence, il ne fuit pas moins l’écueil également dangereux de l’affectation ; et que, prenant en main une lime savante, il ajoute autant de force à son discours, qu’il en retranche de paroles inutiles ; imitant l’adresse de ces habiles sculpteurs qui, travaillant sur les matières les plus précieuses, en augmentent le prix à mesure qu’ils les diminuent, et ne forment les chefs-d’œuvre les plus parfaits de leur art, que par le simple retranchement d’une riche superfluité ». […] » Ceux qui étaient les plus faits pour éclairer leurs contemporains, se sont mis à la tête des incrédules ; ils ont déployé l’étendard de la révolte ; et, par cet esprit d’indépendance, ils ont cru ajouter à leur célébrité.
Il ajoute de nouveaux modèles à ceux dont il nous fait si bien comprendre et sentir les mérites. […] Il ajoute ailleurs : « La mémoire n’aime que ce qui est excellent. » — « On dit que les livres sont bientôt lus, mais ils ne sont pas bientôt entendus.
Ce n’est pas que cette publication prétende faire oublier les travaux consciencieux qui lui ont ouvert la voie ; mais elle espère se recommander, elle aussi, par l’expérience que donne à son auteur une longue pratique du professorat ; et peut-être n’est-il pas indifférent d’ajouter que, vouée spécialement à la critique depuis bien des années déjà, notre plume a quelque habitude de juger les écrivains ou les livres. […] Est-il besoin d’ajouter aussi en terminant que notre premier souci fut d’allier l’enseignement moral à l’agrément littéraire ?
L’esprit, ajoute M. […] Les écrivains froids s’adressent à la pure raison, sans rien ajouter qui puisse flatter l’imagination ou toucher le cœur. […] Effacez toutes les expressions qui n’ajoutent rien à la pensée, toutes les pensées qui ne vont pas au but. Ajoutez les mots qui sont nécessaires pour compléter, adoucir ou fortifier une idée. […] Le lecteur est instruit de tout et il dédaigne ce qu’on pourrait ajouter.
D’autres figures sont employées par les passions ou par l’imagination, pour ajouter de la force au discours. […] La répétition serait défectueuse si elle n’ajoutait rien à la pensée ou à la phrase. […] Changez les expressions, retranchez, ajoutez, la figure ne subsistera pas moins. […] Ordinairement, cette figure s’énonce par une exclamation qui ajoute de la vivacité à la réflexion. […] Ou qui ajoutent à la clarté et à la force des preuves, comme dans ces phrases où J.
Nous devons ajouter que, malgré la distinction réelle des pensées et des sentiments, les diverses nuances qu’on y remarque peuvent se trouver combinées ensemble ; de même que les divers caractères du style s’unissent souvent pour empêcher l’uniformité et l’ennui, en répandant une heureuse variété dans l’unité. […] Bossuet présente une image sublime, lorsque à la suite de cette pensée citée plus haut : Tout était Dieu, excepté Dieu même , il ajoute : Et le monde, que Dieu avait fait pour manifester sa puissance, semblait être devenu un temple d’idoles. […] Mais il ajoute : Sur les ailes du temps la tristesse s’envole ; Le temps ramène les plaisirs. […] Les mots sont le portrait des pensées : un terme propre, ajoute Domairon, rend l’idée tout entière ; un terme peu propre ne la rend qu’à demi ; un terme impropre la défigure. […] La précision demande donc l’emploi des expressions les plus justes, et la suppression de tout ce qui n’ajoute rien à la pensée.
Que l’art ajoute à cette belle scène quelques ornements analogues au ton général du tableau, comme un pont jeté sur la rivière, la fumée qui s’élève du hameau, à travers les arbres, et la vue, dans l’éloignement, de quelque grand édifice, qui réfléchisse majestueusement les rayons du soleil naissant, nous éprouverons tout ce qu’ont de plus doux et de plus aimable les sensations qui caractérisent le beau. […] Il serait inutile de rien ajouter à ce que nous venons de dire sur les plaisirs du goût.
Ajoutons à cet avantage inappréciable, celui d’une langue, la plus féconde, la plus énergique et la plus harmonieuse que les hommes aient jamais parlée. […] Ces grands exemples ne pouvaient qu’ajouter à l’ardeur naturelle des Athéniens pour l’éloquence ; elle devint alors un art qui eut ses règles et ses professeurs.
Tu peux ajouter quelques couleurs pour orner cet admirable tableau. […] Celui qui aurait étudié, ajoute M.
Et certainement il n’y avait autour de nous ni Catilina, ni périls, ni factions, ni Rome… » Par conséquent l’amplification était mauvaise, puisque les circonstances ne la justifiaient pas ; tandis que quand Mirabeau ajoute : « Mais aujourd’hui la banqueroute, la hideuse banqueroute est là ; elle menace de consumer tout, vos propriétés, votre honneur, et vous délibérez ! […] Dans Démosthène, dans Bourdaloue, dans Pascal, dans le comte de Maistre, dans Lamennais, elle fortifie l’argumentation, elle ajoute au raisonnement de l’ampleur et de l’énergie. […] Théramène dit précisément ce que Fénelon désire, et il le dit en moins de mots encore : « Hippolyte n’est plus. » Le père s’écrie ; Théramène ne reprend ses sens que pour dire : « J’ai vu des mortels périr le plus aimable. » Et il ajoute ce vers si nécessaire, si touchant, si désespérant pour Thésée : Et j’ose dire encor, seigneur, le moins coupable.
Ajouter à la justesse, au naturel, à la facilité, l’agrément et la distinction, c’est ce qu’on nomme, dans les choses d’esprit et de raison, l’élégance, dans les choses de sentiment, la grâce. […] Mais l’auteur ajoute : Et non l’homme, on pourrait aisément s’y tromper. […] Enfin, outre les qualités essentielles et accidentelles, il est, avons-nous dit, certaines formes de langage qui ajoutent beaucoup à la grâce ou à l’énergie du style.
Or tel est aussi le caractère de la métonymie, de la synecdoque et de la catachrèse ; la différence, c’est que, pour celles-ci, la simple similitude ou analogie ne suffit plus, et qu’il faut ajouter un autre élément à la comparaison. […] Mascaron en aurait signalé lui-même une sublime, lorsque, dans un de ses sermons, rappelant à Louis XIV l’histoire de Nathan, envoyé de Dieu pour annoncer à David le châtiment de son adultère, il ajouta ces remarquables paroles de saint Bernard : « Si le respect que j’ai pour vous ne me permet de dire la vérité que sous des enveloppes, il faut que vous ayez plus de pénétration que je n’ai de hardiesse, et que vous entendiez plus que je ne vous dis. » Je bornerais volontiers la métalepse à l’une de ses applications, la plus ingénieuse, et en même temps la plus hardie, à cette forme par laquelle un écrivain semble effectuer lui-même ce qu’il ne fait que raconter ou décrire. […] L’idée animal, par exemple, ne supposant dans un individu que la vie et le mouvement, a moins de compréhension, et par conséquent plus d’extension que l’idée quadrupède, qui ajoute à la première celle d’une certaine conformation.
Ajoutons que depuis le xvie siècle, et surtout aujourd’hui, l’épigramme, si elle s’applique encore parfois à une pensée ingénieuse, ou même à une naïveté, est le plus souvent mordante et satirique. […] En voici une qui donne à la fois le précepte et l’exemple : Trois fois dix vers, et puis cinq d’ajoutés, Sans point d’abus, c’est ma tâche complète : Mais le mal est qu’il ne sont point comptés. […] Ensuite il ajoute : Sans y penser j’ai vingt vers ajustés, Et la besogne est plus qu’à demi faite.
Il est facile de voir par l’exemple suivant que la pureté ajouterait beaucoup à la beauté de la diction : C’est M. de Lamartine, qui arrive à Balbek, dans son voyage en Orient. […] 4° Il faut encore ajouter comme contraire à la pureté, le purisme qui est une affectation de la pureté, et par conséquent un défaut insupportable. […] Si l’on rejette de sa phrase tous les mots qui n’ajoutent rien au sens, si l’on élague, pour ainsi dire les rameaux inutiles, la sève se répartit également entre les mots qui restent et la diction acquiert plus de vigueur. […] Si nous ouvrons l’admirable oraison funèbre de Turenne, nous découvrirons à chaque pas combien l’accord heureux du style avec la pensée ajoute de prix à ce discours sublime.
À ces trois parties de l’art oratoire on en ajoute une quatrième, l’Action, qui renferme la Prononciation, le Geste et la Mémoire. […] vous faites ce que vous feriez d’une chaîne à laquelle, pour être continue, il manquerait quelques chaînons : vous y ajoutez dans l’intervalle un, ou deux, ou plusieurs anneaux. […] On peut ajouter à ce précepte : Tremblez et frémissez, si vous voulez me faire trembler et frémir. […] Un jeune homme serait bien tenté d’ajouter ici quelques pensées : Pourras-tu tremper tes mains dans le sang d’un père ? […] C’est donc cette figure, et non la litote qui est opposée à l’hyperbole ; ôtez à l’une, ajoutez à l’autre, vous aurez la vérité.
Grand comédien, son organe et son geste ajoutaient un nouvel intérêt à tout ce qu’il disait. […] Si quelque chose pouvait ajouter au mérite de ce beau discours, c’est la pensée que l’orateur, entravé de toutes parts et de toutes manières, n’eut que quatre nuits pour rédiger une pareille défense ; mais il fallait un prodige, et son courage l’a fait : son courage l’a élevé à la dignité de son sujet ; et c’eût été quelque chose encore de ne pas rester infiniment au-dessous.
Toutefois, ajoutons qu’elle était née pour gouverner une maison d’éducation plutôt qu’un État : c’était sa vocation. […] Ailleurs pourtant, madame de Maintenon gémit souvent sur elle-même : « Ne faites point de vœux pour moi, écrit-elle à une amie, peut-être ajouteraient-ils quelques jours à ma vie. » Aurait-elle voulu être prise au mot ?
Mais en disant qu’il faut savoir où l’on va, j’ai ajouté qu’il faut bien voir ce que l’on veut. […] « Et il ne suffit pas de le dire, ajoute Quintilien, il faut savoir l’exagérer. » Je crains bien qu’ici l’un et l’autre n’exagèrent à leur tour. […] « La dernière chose qu’on trouve, dit-il, en faisant un ouvrage, est de savoir celle qu’il faut mettre la première. » J’ajouterais avec Voltaire : quelquefois !
Son triomphe est dans l’éloquence de la chaire, de la tribune, du barreau, de l’académie, et j’ajouterai, en dépit des diatribes contre la tirade, dans l’éloquence du drame et de la passion. […] Mais enfin, il faut céder…, etc. » Mettons de côté pour un moment la suite et la convenance du récit, la couleur et l’énergie de l’expression ; n’examinons que le rhythme et le mouvement, et nous verrons quelle valeur l’harmonie bien comprise ajoute au discours. […] Enfin un troisième éleva la même réclamation, et ajouta de plus qu’il était aussi très-voisin de la disette d’n.
Ajoutez que la profusion des faveurs dont il ne cessa d’être comblé par la cour formait un contraste assez choquant avec le discrédit où il tomba auprès du public vers la fin de sa vie. […] On a regretté, non sans quelque raison, que Boileau ait été le Zoïle de Quinault : ce dernier poëte, qui a laissé de beaux vers, n’a pas en effet de supérieur dans le genre de l’opéra, où il s’est principalement exercé, et Voltaire a pu dire justement de lui : « C’est un des beaux génies qui ont fait honneur au siècle de Louis XIV. » — Toutefois ou ajoutera, pour excuser Boileau, qu’à l’époque où cette satire fut composée, Quinault n’avait pas encore fait paraître les ouvrages auxquels il a dû sa plus grande réputation. […] La difficulté de ce genre consiste dans la variété même des couleurs qu’il emploie : car il faut, dans leur mélange, un parfait accord que le talent le plus flexible ne peut espérer, s’il n’est dirigé par un goût exquis. » — Ajoutons que le cinquième chant, qui renferme une très-amusante description de combat et le portrait de la Chicane, n’est nullement indigne de ceux qui le précèdent.
Polissez-le sans cesse, et le repolissez ; Ajoutez quelquefois, et souvent effacez1. […] de Fontanes a jugé ainsi Boileau : « Quand il parut, la poésie retrouva ce style qu’elle avait perdu depuis les beaux jours de Rome ; ce style toujours clair, toujours exact, qui n’exagère ni n’affaiblit, n’omet rien de nécessaire, n’ajoute rien de superflu, va droit à l’effet qu’il veut produire, ne s’embellit que d’ornements accessoires puisés dans le sujet, sacrifie l’éclat à la véritable richesse, joint l’art au naturel, et le travail à la facilité ; qui, pour plaire toujours davantage, s’allie toujours de plus près au bon sens, et s’occupe moins de surprendre les applaudissements que de les justifier ; qui fait sentir enfin, et prouve, à chaque instant, cet axiome éternel : Rien n’est beau que le vrai. » (Discours préliminaire de l’essai sur l’homme.) […] Il en ajoute qui sont bien français ; celui-ci surtout : est vain dans ses discours.
mon fils, ajouta-t-elle, pourquoi garder le silence ? […] Ajoutez donc encore quelques contrées Asiatiques à celles que vous possédez. […] Permettez-moi d’ajouter qu’en effet les Lacédémoniens sont libres, mais non pas d’une manière absolue. […] Est-il nécessaire d’ajouter qu’après toutes ces conquêtes, aucun des ennemis qui nous insultent maintenant n’osera s’opposer à notre marche ? […] Elle ajoute qu’ils voudraient en vain flétrir son nom par cet infâme supplice. — Elle leur présage que leurs affaires iront chaque jour en décadence, et conclut par une courte prière à Dieu.