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2. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Chapitre XI. De l’orthographe. » pp. 53-58

Exemple : J’aime, tu aimes, il aime. […] J’aimais, tu aimais, il aimait, nous aimions, vous aimiez, ils aimaient. […] J’aimerai, tu aimeras, il aimera, nous aimerons, vous aimerez, ils aimeront. […] J’aimerais, tu aimerais, il aimerait, nous aimerions, vous aimeriez, ils aimeraient. […] Que j’aime, que tu aimes, qu’il aime, que nous aimions, que vous aimiez, qu’ils aiment.

3. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Sainte-Beuve 1804-1870 » pp. 291-295

Celui qui aime passionnément Corneille peut n’être pas ennemi d’un peu de jactance2. Aimer, au contraire, et préférer Racine, ah ! […] Aimer Boileau… mais non, on n’aime pas Boileau4 ; on l’estime, on le respecte ; on admire sa probité, sa raison, par instants sa verve ; et, si l’on est tenté de l’aimer, c’est uniquement pour cette équité souveraine qui lui a fait rendre une si ferme justice aux grands poëtes ses contemporains, et en particulier à celui qu’il proclame le premier de tous, à Molière. […] La Fontaine et Molière, on ne les sépare pas ; on les aime ensemble. […] Cousin aimait Corneille avec passion.

4. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fénelon 1651-1715 » pp. 118-132

Conservez-vous tous, et aimez-moi toujours. […] Il n’aime plus les gens, il n’en est point aimé. […] Il a besoin de tout le monde ; il aime, on l’aime aussi ; il flatte, il insinue, il ensorcelle tous ceux qui ne pouvaient plus le souffrir. […] Ce n’est pas eux qu’on aime, c’est soi-même. […] J’aime ce trait ; il rend bien une sensation.

5. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Maintenon, 1635-1719 » pp. 138-145

Enfin on aimera mieux suivre la volonté des supérieurs, que de s’attacher à la sienne propre. […] Votre mignonne1 vous aime trop, et ne vous voit point comme les autres gens vous voient. Je ne suis point prévenue contre vous, car je vous aime fort ; mais je ne vous vois pas sans peine, par l’orgueil qui paraît dans tout ce que vous faites. […] J’ai été jeune et jolie ; j’ai goûté des plaisirs ; j’ai été aimée partout. […] J’en aime tout, jusqu’à la poussière. »

6. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lamartine 1790-1869 » pp. 506-523

Partout où le ciel mit deux cœurs, s’aimer est doux1 !  […] Oui, nous nous aimerons comme nous nous aimâmes. […] Cependant j’aime à demeurer au milieu d’hommes joyeux ; je souhaite le bonjour à chacun avec cœur et chaleur. […] J’aime moins cette réflexion ; elle est inutile. […] que sert d’aimer ?

7. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Eugénie de Guérin , 1805-1848. » pp. 578-584

J’aime autant les enfants que les pauvres vieux. […] J’aime tant ce qui vient du ciel ! […] Je ne l’aime guère ; mais toutes les saisons sont bonnes, puisque Dieu les a faites. […] Je demande à la mienne ce qu’elle a vu aujourd’hui, ce qu’elle a appris, ce qu’elle a aimé ; car chaque jour elle aime quelque chose. […] le cœur voudrait tant immortaliser ce qu’il aime !

8. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre IV. »

L’homme de bien se fait sentir dans ses écrits ; on le suit avec plaisir, on l’aime, on se laisse doucement persuader par sa parole. […] Si quelque chose plaît, on le recherche, on le désire, on l’aime ; si quelque chose déplaît, on le fuit, on le repousse, on le hait. […] Dans leurs limites naturelles, elles consistent à aimer le bien et à détester le mal. […] Exemple : Pourquoi n’aimez-vous pas le travail ? […] Parce que je n’aime pas le travail.

9. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Racine 1639-1699 » pp. 415-440

J’aime à voir comme vous l’instruisez. […] J’aime Britannicus. […] Je ne fais pas le bien que j’aime, Et je fais le mal que je hais. […] Il aime apparemment par obéissance filiale ! […] Les gens du peuple aiment les proverbes.

10. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

Il n’aime pas à contredire, mais il aime encore moins flatter. […] Aimez-moi toujours. […] Plutarque me sourit toujours d’une fraîche nouveauté ; l’aimer, c’est m’aimer ; car il a été l’instituteur de mon bas-âge. […] Il n’aime plus les gens, il n’en est point aimé. […] Qu’il aime les doux jeux de l’esprit !

11. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE I. De la propriété des mots. » pp. 2-8

Ainsi les verbes amare et diligere expriment tous deux l’action d’aimer ; mais ils diffèrent en ce sens que amare signifie aimer d’un amour naturel, de cet amour que Dieu a mis dans le cœur des hommes en les unissant par les liens du sang et de la parenté. Ainsi l’on dit bien : Pater amat suos liberos, un père aime ses enfants. Au lieu que diligere (de legere, choisir, dis pour diversim, de divers côtés), signifie choisir, faire un choix, et, par extension, aimer par choix, par estime, par préférence. […] Ainsi, pour revenir aux dérivés de am, racine primitive, on a désigné par la terminaison antes ceux qui aiment actuellement, am-antes ; par la terminaison ati ceux qui ont été aimés, am-ati ; par la terminaison andi ceux qui doivent être aimés, am-andi ; par les terminaisons icus, iculus, ator, les nuances diverses de ceux qui aiment.

12. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Voltaire, 1694-1778 » pp. 158-174

Si je vous aimais moins, je vous plaisanterais sur votre paresse ; je vous aime, et je vous gronde beaucoup. […] Mais il faut les aimer malgré l’abus qu’on en fait, comme il faut aimer la société, dont tant d’hommes méchants corrompent les douceurs ; comme il faut aimer sa patrie, quelques injustices que l’on y essuie. […] Il aime ce mot qui, dans sa langue, signifie les Barbares. […] On aime à entendre cette parole française. […] Or, disons bien haut que croire à Dieu, l’aimer, l’adorer et le servir est le premier, le plus naturel de nos devoirs.

13. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Madame de Maintenon 1635-1719 » pp. 94-99

Votre mignonne1 vous aime trop, et ne vous voit point comme les autres gens vous voient. Je ne suis point prévenue contre vous, car je vous aime fort ; mais je ne vous vois pas sans peine, par l’orgueil qui paraît dans tout ce que vous faites. […] Je prie Notre-Seigneur de vous changer, et que je vous trouve, à mon retour, modeste, humble, timide, et mettant en pratique tout ce que vous savez de bon ; je vous en aimerai beaucoup davantage. […] Voilà, mon cher neveu, puisque votre amitié pour moi vous fait aimer nom, ce que je pense dans ce que saint François de Sales appelle la fine pointe de l’esprit, tandis que tout le reste qui est en moi est dans la tristesse, dans l’abattement, et dans un serrement de cœur qui devrait bien terminer cette misérable et trop longue vie. […] J’ai été jeune et jolie, j’ai goûté des plaisirs : j’ai été aimée partout ; dans un âge un peu plus avance, j’ai passé des années dans le commerce de l’espris ; je suis venue à la faveur, et je vous proteste, ma chère fille, que ces états laissent un vide affreux, une inquiétude, une lassitude, une envie de connaître autre chose, parce qu’en tout cela rien ne satisfait entièrement ; on n’est en repos que lorsqu’on s’est donné à Dieu. » 1.

14. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lebrun Né en 1785 » pp. 498-505

Il est doux de jouir dans un autre soi-même, Et des lieux qu’on préfère, et des livres qu’on aime. […] D’Yvetot j’aime le royaume ; J’en fus un jour le contrôleur ; J’ai hanté ses palais de chaume, J’ai chanté ses pommiers en fleur. […] Le roi Louis est un vrai sage, Et du trône qu’il a quitté J’aime qu’il vienne faire hommage A l’humble et pauvre liberté. […] J’aurais aimé que l’Italie Près du sien vît aussi ton nom ! […] Ma mère, dont la force un instant ranimée Empruntait de la vie à cette terre aimée, Voyait tout son passé remonter sous ses yeux.

15. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie —  Vauvenargues, 1715-1747 » pp. 336-343

Moraliste optimiste, il apprit en s’étudiant lui-même à aimer, à respecter ses semblables. […] Ce sont vos louanges qui me gâtent ; il est juste que vous en souffriez ; d’ailleurs, j’aime beaucoup mieux vous écrire rarement, que retenir ma plume, lorsqu’elle est en train d’aller ; cela est plus conforme à ma paresse, et plus commode aussi pour vous. […] Il s’est vu dans ses disgrâces méconnu de ceux qu’il aimait. […] Plutarque me sourit toujours d’une fresche nouveauté ; l’aimer, c’est m’aimer, car il a esté l’instituteur de mon bas aage. […] J’aime à croire que celui qui a conçu de si grandes choses n’aurait pas été incapable de les faire.

16. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Montesquieu, 1689-1755 » pp. 235-252

J’aime les maisons où je puis me tirer d’affaire avec mon esprit de tous les jours. […] Pour la plupart des gens, j’aime mieux les approuver que de les écouter. […] Je n’ai jamais aimé à jouir du ridicule des autres. […] J’aime mieux être tourmenté par mon cœur que par mon esprit. […] Montesquieu, comme Bossuet, aime à donner aux mots toute la force de la simplicité.

17. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Alfred de Musset 1810-1857 » pp. 564-575

En le lisant, on l’aime et on le plaint, comme un malade qui souffre, même quand il a le rire sur les lèvres. […] ce que disaient nos pères, Que, lorsqu’on meurt si jeune, on est aimé des dieux ? […] Ne savais-tu donc pas que, sur ta tempe ardente, Ta main de jour en jour se posait plus tremblante, Et que c’est tenter Dieu que d’aimer la douleur ? […] S’il souffre, s’il pleure, s’il aime, C’est son Dieu qui le veut ainsi. […] O mes Muses, c’est vous ; vous, mon premier amour, Vous qui m’avez aimé dès que j’ai vu le jour.

18. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Corneille 1606-1684 » pp. 310-338

Quittez cette chimère, et m’aimez. […] Va, cruel, va mourir ; tu ne m’aimas jamais. […] Sévère, qui avait aimé Pauline. […] Je vous aime. […] Voici un mot qui nous fait aimer Polyeucte.

19. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Boileau 1636-1711 » pp. 401-414

Marchez donc sur ses pas ; aimez sa pureté, Et de son tour heureux imitez la clarté. […] Tel vous semble applaudir, qui vous raille et vous joue ; Aimez qu’on vous conseille, et non pas qu’on vous loue. […] On l’aime avec ces défauts-là. […] La Bruyère a dit : « Le souvenir de la jeunesse est tendre pour les vieillards ; ils aiment les lieux où ils l’ont passée. […] « L’on devrait aimer à lire ses ouvrages à ceux qui en savent assez pour les corriger et les estimer.

20. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Marc Girardin. Né en 1801. » pp. 534-541

J’aime encore mieux les gens communs que les gens monotones. […] Soyez vertueux, dit-on à l’Église, et aimez votre prochain plus que vous-même. […] Pourquoi aimons-nous les romans ? […] Et pourtant nous aimons les romans. […] « Aimez la familiarité, dit Vauvenargues, elle rend l’esprit souple, délié, modeste, et maniable. » 1.

21. (1867) Rhétorique nouvelle « Tableau des arguments » pp. 306-

Prenons cet exemple banal qui traîne dans tous les traités : Il faut aimer ce qui nous rend heureux, Or la Vertu nous rend heureux, Donc il faut aimer la Vertu. Aimer… vertu… sont les deux termes dont vous cherchez le rapport : heureux est le troisième terme au moyen duquel vous l’affirmez. […] Au lieu de dire dogmatiquement : Il faut aimer ce qui nous rend heureux, Or la Vertu, etc. Il dit : La Vertu nous rend heureux, Il faut aimer la Vertu. […] Exemple : — Il faut aimer l’humanité, à plus forte raison sa patrie, à plus forte raison sa famille.

22. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Fléchier, 1632-1710 » pp. 124-132

Il ne s’empresse pas à acquérir l’estime et l’amitié des uns et des autres ; il choisit ceux qu’il veut connaître et qu’il veut aimer ; et pour peu qu’il trouve de bonne volonté, il s’aide après cela de sa douceur naturelle et de certains airs de discrétion qui lui attirent la confiance. […] Avec ses amis, il aime à discourir et à se répandre au dehors ; il est pourtant toujours maître de son esprit. […] Il ne se pique pas de faire valoir ce qu’il sait ; il aime mieux leur donner le plaisir de dire eux-mêmes ce qu’ils savent. […] La perte que vous avez faite, et la douleur que vous en avez, vous sont communes avec nous qui l’avons particulièrement aimé et respecté pendant sa vie, et avec tous ceux qui aiment l’Église, dont il a été le très-fidèle et très-zélé défenseur. […] Entre les grâces que le Seigneur vous a faites, une des principales est sans doute le bonheur d’avoir une femme et des enfants qui connaissent et qui aiment la vertu et la solide religion.

23. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Staël, 1766-1817 » pp. 399-408

Si elle ne résout pas toutes les questions qu’elle soulève, elle ouvre des horizons, elle donne de l’essor à la pensée, elle suscite des émotions bienfaisantes et fait aimer le progrès, la justice, le courage, l’indépendance morale. […] Une émotion pleine de charme leur a-t-elle appris ces pleurs qui n’ont rien de personnel, ces pleurs qui ne demandent point de pitié, mais qui nous délivrent d’une souffrance inquiète ; excitée par le besoin d’admirer et d’aimer ? […] Comment aimer son fils sans se flatter qu’il sera noble et fier, sans souhaiter pour lui la gloire qui multiplierait sa vie, qui nous ferait entendre de toutes parts le nom que notre cœur répète ? […] ne sont-ils pas célestes, puisqu’ils rendent plus facile de plaire à ce qu’on aime ? […] Madame de Stael plaide ici sa cause ; elle aimait l’enthousiasme, applaudissait même à ses apparences.

24. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Casimir Delavigne 1794-1843 » pp. 524-529

Chez lui on estime, on aime la douce chaleur d’une âme sympathique, honnête, indépendante et fière, qui honora les lettres par son talent, son caractère, le respect de l’art, et l’essor des nobles ambitions ; c’est une de nos plus pures renommées. […] Doux trésors de ma moisson mûre, De vos épis un autre est roi ; Tilleuls dont j’aimais le murmure, Vous n’aurez plus d’ombre pour moi Ton coq peut tourner à sa guise, Clocher, que je fuis sans retour ; Ce n’est plus à moi que la brise Lui dit d’annoncer un beau jour. […] Adieu, chapelle qui protége Le pauvre contre ses douleurs ; Avenue où, foulant la neige4 De mes acacias en fleurs, Lorsque le vent l’avait semée Du haut de ses rameaux tremblants, Je suivais quelque trace aimée, Empreinte sur ses flocons blancs. […] Adieu, chers témoins de ma peine, Forêt, jardin, flots que j’aimais ! […] Ces accents intimes et vraiment éloquents font aimer la personne, et admirer le poëte.

25. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Nicole, 1625-1695 » pp. 72-75

On s’offense de n’être pas aimé, et l’on attire encore plus l’aversion des gens. […] Il est des défauts tellement liés à de belles qualités, qu’ils les annoncent, et qu’on fait bien de ne pas s’en corriger. — Souvent on n’aime et on ne loue nos belles qualités que parce que nos défauts en tempèrent l’éclat. Souvent même il arrive qu’on nous aime plus pour nos défauts que pour nos qualités. — Les défauts qui rendent un homme ridicule ne le rendent guère odieux ; de sorte qu’on échappe à l’odieux par le ridicule. — Il faut se faire aimer, car les hommes ne sont justes qu’envers ceux qu’ils aiment. » La Bruyère disait avec autant de sens : « Il y a de petits défauts que l’on abandonne volontiers à la censure, et dont nous ne haïssons pas à être raillés ; ce sont de pareils défauts que nous devons choisir pour railler les autres. — L’on ne peut aller loin dans l’amitié si l’on n’est pas disposé à se pardonner les uns aux autres les petits défauts. — Si vous observez qui sont les gens qui ne sont contents de personne, vous reconnaîtrez que ce sont ceux mêmes dont personne n’est content. »

26. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre VI. — Différents genres d’exercices »

Voisin, garde ton bien, j’aime fort ta réplique. […] Je ne cesserai jamais de vous aimer, et de me souvenir que je suis aimée de vous. » Lecture. — Boileau et Racine, au maréchal de Luxembourg, à l’occasion de la prise de Fleurus. […] La seconde est d’avoir une extrême docilité pour les avis de M. et de madame Vignan, qui vous aiment comme leur enfant. […] La seule recommandation à faire à l’écrivain, c’est qu’il s’efforce d’embellir et de faire aimer la morale. […] « Voilà qui est fait, je n’aimerai plus d’impératrice de ma vie.

27. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Regnard. (1655-1709.) » pp. 242-253

Mais, monsieur, s’il vous plaît, pour changer le propos, Aimeriez-vous toujours la charmante Angélique ? […] Si je l’aime ? […] J’aime autant que jamais ; mais sur ma passion J’ai fait, en te quittant, quelque réflexion. […] J’aime la liberté. […] charmante Angélique, en l’ardeur qui m’embrase, A vos seules bontés je veux avoir recours : Je n’aimerai que vous ; m’aimeriez-vous toujours ?

28. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Jean-Jacques Rousseau, 1712-1778 » pp. 185-195

Mécontent de lui-même et des autres, il aima mieux déclarer la guerre à l’ordre social que de réformer son caractère ou d’accuser ses torts. […] Si quelques mariages, plus bénis du ciel que ceux des villes, se faisaient à mon voisinage, on saurait que j’aime la joie, et j’y serais invité. […] Léonidas2était mort pour son pays avant que Socrate eût fait un devoir d’aimer la patrie. […] Du bon sens plus que de science, et pour toute philosophie beaucoup de christianisme ; une maison propre et commode ; un revenu médiocre, mais assuré ; peu de maître et peu de valets ; assez d’occupation pour n’être jamais oisif ; assez d’oisiveté pour n’être jamais occupé ; point d’ambition ; point de procès ; point d’envie ni d’avarice ; si l’on pouvait conserver sa santé par la sobriété et le travail plutôt que par les remèdes ; garder sa foi, ne haïr que ce qui est haïssable ; n’aimer que ce qu’il est juste d’aimer ; laisser couler ce qui ne doit pas toujours durer, attendre avec confiance ce qui durera toujours. » 4. […] Je n’aime pas ici ce mot de troupe.

29. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Voltaire 1694-1778 » pp. 445-463

— J’aurais aimé le métier de la guerre. […] Il faut bien que l’on me succède ; Et j’aime en vous mon héritier1. […] Il est né pour aimer : l’élite des Français Est l’exemple du monde, et vaut tous les Anglais. […] Voltaire disait ailleurs : On meurt deux fois, je le vois bien : Cesser d’aimer et d’être aimable, C’est une mort insupportable ; Cesser de vivre, ce n’est rien. […] Il est bien rare qu’un poëte aime son héritier.

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