Ses restes, rapportés en France en 1667, reposent à Paris, dans l’église de Saint-Étienne-du-Mont. […] De tous les grands esprits qu’a produits la France, nul n’a régné plus souverainement sur son siècle. […] « Enfin parut en France un génie puissant et hardi, qui entreprit de secouer le joug du prince de l’école.
En France, Marot charmait les esprits par ses poésies pleines d’enjouement et de naïveté ; de Thou crayonnait dans la langue des Césars les malheurs de son siècle, lorsque parurent Pibrac, Montaigne 1 et Charron. […] Le feu des guerres civiles embrasait la France.
Revenue en France au lendemain de la Terreur, elle y réveilla l’esprit de société, jusqu’au jour où sa royauté de salon parut dangereuse à un pouvoir ombrageux qui la réduisit à quitter son pays. Nous devons aux vicissitudes de son exil les deux meilleurs ouvrages qu’elle ait produits : Corinne, roman dont les fictions recouvrent les confidences d’une âme supérieure ; et l’Allemagne, tableau brillant d’une littérature que la France ignorait.
. — Cela est fort commun, madame ; mais que peut un ambassadeur de France contre la rage de faire de mauvais vers ? […] l’ambassadeur de France est le seul qui puisse finir mes malheurs. » J’ai répondu alors de Votre Excellence ; j’ai assuré la désolée que, si elle s’adressait à vous, elle s’en trouverait fort bien, mais que vous étiez actuellement occupé à Saint-Omer. […] Il y a toujours trois ou quatre gazettes3 littéraires en France, et autant en Hollande ; ce sont des factions différentes. […] Voltaire dit en parlant du mot gazette : « Le médecin Théophraste Renaudot donna en France les premières gazettes en 1631, et il en eut le privilége, qui a été longtemps un patrimoine de sa famille. […] Tyrconnel, envoyé de France auprès de Frédéric-le-Grand.
Si les beaux-arts fleurirent en France par les soins de son roi, ils furent négligés en Angleterre, où l’on ne connut plus qu’une politique dure et inquiète, conforme au génie du prince. […] Ceux qui sont plus touchés des plaisirs et de l’éclat d’une cour brillante, de la magnificence, de la protection donnée aux arts, du zèle pour le bien public, de la passion pour la gloire, du talent de régner ; qui sont plus frappés de cette hauteur avec laquelle des ministres et des généraux ont ajouté des provinces à la France, sur un ordre de leur roi ; qui s’étonnent davantage d’avoir vu un seul État résister à tant de puissances ; ceux qui estiment plus un roi de France qui sait donner l’Espagne à son petit-fils, qu’un gendre qui détrône son beau-père ; enfin, ceux qui admirent davantage le protecteur que le persécuteur du roi Jacques, ceux-là donneront à Louis XIV la préférence. […] Nous avons chez nous un grand nombre de résumés ou d’abrégés non seulement de l’histoire de France, mais des histoires de tous les peuples. Un des meilleurs est celui que le président Hénault a intitulé Abrégé chronologique de l’histoire de France. […] L’abbé Millot a aussi, dans le dernier siècle, publié, sous le titre d’Éléments de l’histoire ancienne, Éléments de l’histoire moderne, de l’histoire de France, de l’histoire d’Angleterre, des abrégés qui ont obtenu et conservé une grande réputation.
Il avait au plus haut point l’esprit de société ; il tournait fort bien les vers : par là il mérita la faveur de ce qu’il y avait de plus grand en France, où l’on commençait alors à goûter beaucoup les choses de l’esprit. […] La France, que vous venez de mettre à couvert de tous les orages qu’elle craignait, s’étonne qu’à l’entrée de votre vie vous ayez fait une action dont César eût voulu couronner toutes les siennes, et qui redonne aux rois vos ancêtres autant de lustre que vous en avez reçu d’eux.
Le patriotisme littéraire On entend dire trop souvent que l’esprit, en France, court des périls. […] Quand il s’agit du rang de la France dans les choses matérielles, l’émulation des peuples étrangers peut nous y servir, et nous faisons bien de la provoquer ; mais pour soutenir notre supériorité dans les choses de l’esprit, nous n’avons pas à compter sur le stimulant de la concurrence étrangère : il faut que toute l’émulation vienne de nous.
La France se souviendra avec plaisir que sous le règne du plus grand de ses rois a fleuri le plus grand de ses poëtes. […] Hippolyte Rigault, si justement regretté : « Il fut un temps où l’on s’imaginait en France qu’un homme de génie, un grand poëte était un homme comme un autre, et ne se distinguait du commun des mortels que par l’excellence de son esprit.
2° C’est le défaut que l’on pourrait remarquer dans les lignes qui suivent ; dans la France industrielle, M. […] Telle est cette exclamation de Condillac au sujet des difficultés que Henri IV eut à vaincre pour parvenir au trône de France : Combien de traverses, d’obstacles, combien de périls Henri eut à surmonter ! […] … Il est vrai que la régente a fort maltraité Votre Altesse et qu’elle lui a fait souffrir d’énormes injustices ; mais quel déplaisir vous a fait la France, elle qui vous a si chèrement nourris vous et vos ancêtres ; elle qui vous a élevé dans un si haut éclat, et qui a rendu Votre Grandeur si puissante qu’elle peut aujourd’hui lui être funeste ? […] Dans la Henriade, Potier défend les droits de Henri IV, au trône de France ; et dans le discours qu’il prononce devant le duc de Mayenne, il flétrit par une réticence la conduite des prêtres, qui soutiennent la ligue. […] Farnèse, à qui notre Henri IV eut affaire, valait bien Pompée, le rival de César ; et la France fut pour tous deux un champ de victoire.
Rousseau et Lebrun, les plus sérieux lyriques de France avant Lamartine ? […] En France, toujours malin et sensé, l’enjouement a varié avec les époques. […] Ce n’est guère qu’en France non plus que l’on a connu le badinage, plus léger, plus délicat que l’enjouement, qui prend souvent l’apparence du sérieux, et n’ôte son masque qu’à la dernière scene.
Tel est le nouveau ressort dramatique dont Corneille a donné en France les premiers exemples dans ses chefs-d’œuvre. […] C’est La Chaussée, en France, qui a créé la tragédie bourgeoise18. […] La France, longtemps fidèle à l’imitation classique des Grecs, a vu naître, dans les derniers temps, une réaction violente contre la tragédie : V. […] Ainsi, les Précieuses ridicules de Molière ont eu jadis plus de succès que le Misanthrope ; mais cette vogue a été limitée à la France et au siècle de Louis XIV : de nos jours, elles n’amusent plus que par souvenir, et dans mille ans le Misanthrope sera encore neuf et vrai.
Accueilli d’abord avec bonté par l’impératrice Catherine, il perdit bientôt ses bonnes grâces, quitta la Russie, erra quelque temps en Pologne et rentra en France épuisé par ces fatigues et dénué de toute ressource. […] La relation de son voyage qu’il publia trois ans après, à son retour en France, fut le brillant début d’une réputation qui se confirma bientôt (1784) par les Études de la nature et la touchante histoire de Paul et Virginie (1788).
Ces foudres de bronze que l’enfer a inventés pour la destruction des hommes tonnaient de tous côtés pour favoriser et pour précipiter cette retraite ; et la France en suspens attendait le succès d’une entreprise qui, selon toutes les règles de la guerre, était infaillible. […] Comparez Mascaron et jugez : « Vous ne l’avez point encore oublié, messieurs ; cette funeste nouvelle se répandit par toute la France comme un brouillard épais qui couvrit la lumière du ciel, et remplit tous les esprits des ténèbres de la mort.
. — Humanité de Fénelon L’année 1709 est désastreuse pour la France dans les annales de notre histoire. Elle est marquée par les fléaux de la guerre et de la famine, l’invasion de nos provinces par l’ennemi, les impôts excessifs, et par-dessus tout, un hiver des plus rigoureux qui sévit surtout en France et en Italie, où gelèrent les lagunes de Venise. […] Elle n’est point effacée de notre mémoire, cette époque désastreuse et terrible, cette année la plus funeste des dernières années de Louis XIV, où il semblait que le ciel voulût faire expier à la France ses prospérités orgueilleuses, et obscurcir l’éclat du plus beau règne qui eût encore illustré ses annales. […] Citons comme exemple de style noble, ce morceau plein de grandeur que nous extrayons de L’Essai sur l’indifférence en matière de religion ; si l’auteur, M. de Lamennais, eût persévéré à marcher d’un pas ferme dans la route qu’il avait commencé de suivre, il fût devenu l’un des premiers génies de la France. […] Beaucoup d’entre eux en France ont été comblés de cette faveur, et la lecture des ouvrages où elle règne plonge l’âme dans un ineffable ravissement.
La France et l’Espagne, par manière de dire32, sont conjurées contre lui seul. […] Par les soins d’un si grand roi, la France entière n’est plus, pour ainsi parler, qu’une seule forteresse qui montre de tous côtés un front redoutable. […] Le Télémaque fut composé pour concourir à cette œuvre dont les fruits, par l’effet d’une mort prématurée, furent perdus pour la France. […] Cette partie de la France était remplie de mouvements dont on ignorait la cause. […] Le peuple jouissait de grands privilèges, toujours respectés par la cour de Madrid, qui ménageait une province jalouse de ses droits et voisine de la France.
Paris et Montaigne Ie ne me mutine1 iamais tant contre la France, que ie ne regarde Paris de bon œil. […] mais sur tout grande, et incomparable en varieté, et diuersité de commoditez : la gloire de la France, et l’vn des plus nobles ornements du monde. […] Si la France un matin vous aligne en phalange, Fiers, vous faites honneur à votre humble berceau, Vous tous, les héritiers des gloires sans mèlange, Frères de Jeanne d’Arc, de Hoche et de Marceau !
A l’Église de France 8 Très chers seigneurs et freres, ie ne doubte point que vous n’aiez journellement beaucoup de nouvelles tant d’icy que d’Allemaigne qui pourroient tourner en scandale à ceulx qui ne sont point trop bien confirmés en Nostre Seigneur Jesus-Christ. […] Datée du 24 juillet 1547, cette lettre est une sorte de mandement adressé aux réformés de France.
Lacordaire 1802-1861 [Notice] Né à Récey-sur-Ource, près de Dijon, dans la patrie de Bossuet, et de Saint-Bernard, Henri-Dominique Lacordaire termina de brillantes études vers l’époque où tombait l’empire : son cœur ressentit douloureusement les blessures de la France. […] Il faut prouver que la France n’en est point réduire à cette extrémité.
A la jeunesse On dit qu’impatient d’abdiquer4 la jeunesse, Aux sordides calculs vous livrez vos vingt ans ; Qu’à moins d’un sang nouveau qui du vieux sol5 renaisse, La France et l’avenir ont perdu leur printemps. […] L’épisode auquel appartiennent ces vers est emprunté à une triste page de l’Histoire contemporaine, celle qui raconte les malheurs de la France envahie en 1815 par l’Europe coalisée.
Le dix-huitième siècle a certes vu naître de brillants écrivains, et le nôtre n’est point déshérité des talents qui ont établi, dans le passé, la gloire littéraire de la France. […] Cette supériorité fut bientôt reconnue par toute l’Europe qui s’empressa de se faire l’imitatrice de la France, et non seulement dans les lettres, mais aussi dans les arts. […] Son génie a créé en France la tragédie et la comédie. […] J’y pourrais m’agrandir : J’ai de l’esprit, du cœur, plus que seigneur de France. […] Médiocre dans la tragédie, Quinault s’est fait un nom glorieux dans l’opéra, dont il est le véritable fondateur en France.
L’avocat poëte avait, dès l’âge de vingt-trois ans, placé sur la scène, dans une pièce intitulée Mélite, une aventure qui lui était personnelle, et, encouragé par le succès, il avait fait suivre cette comédie de quelques autres ; à vingt-neuf ans, abordant la tragédie, il avait dans Médée trouvé quelques traits sublimes ; à trente, il faisait paraître le Cid : et la France ravie saluait de ses applaudissements enthousiastes le nom du grand Corneille. […] Avec toute la France aisément je le croi1 Géronte. Et ne savez-vous point avec toute la France D’où ce titre d’honneur a tiré sa naissance, Et que la vertu seule a mis en ce haut rang Ceux qui l’ont jusqu’à moi fait passer dans leur sang ? […] Corneille s’est encore servi de ce mot dans Horace, et Voltaire l’en félicite avec raison : « Ce terme, dit-il, n’a été employé que par Corneille et devrait l’être par tous les poëtes. » Il eût pu ajouter que le père de la tragédie en France ne l’avait nullement inventé, mais qu’il l’avait trouvé dans notre ancienne langue, où pour le tour et pour l’expression il y a encore bien des ressources précieuses à exhumer.
C’est un des premiers livres bien écrits qui aient été publiés en France. […] A la suite des Mémoires pour servir à l’histoire de Louis, dauphin de France, père de Louis XVI, on a imprimé un Traité de la connoissance des hommes, que le P. […] Griffet étoit honoré de l’estime et de la confiance de Louis, dauphin de France, père de LI.
[Notice] Né en 1632, à Pernes, dans le comtat d’Avignon, d’une famille d’artisans, Fléchier fut l’un de ceux qui, sous un roi habile à juger les hommes et à les placer à leur rang, se créèrent leur noblesse par leur supériorité personnelle et montrèrent que le mérite allait devenir en France le premier des titres. […] Ces foudres de bronze que l’enfer a inventés pour la destruction des hommes tonnaient de tous côtés pour favoriser et pour précipiter cette retraite ; et la France en suspens attendait le succès d’une entreprise qui, selon toutes les règles de la guerre, était infaillible.
Cet arrêt fut un signal pour tous les mécontents, les rentiers, les trésoriers de France, les secrétaires du roi, les officiers des tailles et des gabelles. […] Ou bien était-ce comme un travail de la France prête à enfanter le règne miraculeux de Louis ? […] Le Télémaque fut composé pour concourir à cette œuvre, dont les fruits, par l’effet d’une mort prématurée, furent perdus pour la France. […] Quelle nation ne suivait pas alors les modes de la France ? […] Les protestants qui ont quitté ses États ont porté chez vous-mêmes une industrie qui faisait la richesse de la France.
Là, on célébra Rocroy délivré1, les menaces d’un redoutable ennemi tournées à sa honte, la régence affermie, la France en repos, et un règne qui devait être si beau, commencé par un si heureux présage. […] Cette victoire, qui sauva la France et prépara la grandeur du règne de Louis XIV, fut remportée cinq jours après la mort de Louis XIII. […] Le cardinal avait représenté au monarque, pour le porter à créer cette institution qui devait être durable, parce qu’elle était parfaitement en harmonie avec l’esprit français, « qu’une des principales marques de la félicité d’un Etat était que les sciences et les lettres y fleurissent en honneur, aussi bien que les armes, puisqu’elles sont un des principaux instruments de la vertu ». — Le vieux Caton, remarque à ce sujet un des académiciens les plus distingués de nos jours, disait déjà, en parlant de la race ingénieuse et forte d’où est sortie notre France : Duas res gallica gens industriosissime persequitur, rem militarem et argute loqui ; « la nation gauloise est singulièrement habile à pratiquer deux choses, le métier des armes et le beau langage. » 5.
Cette distribution permet aussi de suivre la chaîne des changements opérés par le temps dans l’esprit littéraire de la France. […] T Trop de sang, trop de pleurs ont inondé la France ; De ces pleurs, de ce sang, un homme est héritier ! […] Déserteur de l’Égypte, a-t-il conquis la France ? […] Il néglige du moins de rien connaître aux maisons de France, d’Autriche, de Bavière : « Quelles minuties ! […] Le caractère d’Alcibiade n’est pas rare en France.
Mais moi dont le génie est mort en ce moment, Je ne sais que répondre à ce vain compliment ; Et justement confus de mon peu d’abondance, Je me fais un chagrin du bonheur de la France. […] Les adieux de Marie Stuart à la France renferment encore plus de délicatesse : Adieu, plaisant pays de France, O ma patrie, La plus chérie, Qui as nourri ma tendre enfance ! Adieu France ! […] Un mauvais poète ayant regardé comme synonymes les mots constance et patience, un autre lui apprit ainsi la signification de ces deux termes : Or, apprenez comme l’on parle en France : Votre longue persévérance A nous donner de méchants vers, C’est ce qu’on appelle constance ; Et dans ceux qui les ont soufferts, Cela s’appelle patience.
Elle disait de sa création chérie : « Puisse Saint-Cyr durer autant que la France, et la France autant que le monde !