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49. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre IV. — Du Style. »

Le style, c’est le coloris qui vient animer le tableau, lui donner de l’éclat, enchanter les spectateurs et ravir leurs suffrages. Le mot style vient d’une expression latine (stylus) qui elle-même est dérivée d’un mot grec (stulos, petite colonne). […] Avec moi de ce pas venez vaincre ou mourir. […] Ruy-Blas vient d’entrer dans la salle, dite du Gouvernement, où se tiennent assemblés les ministres du roi l’Espagne. […] viens voir !

50. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Sainte-Beuve. Né en 1804. » pp. 566-577

Contentons-nous de les sentir, de les pénétrer, de les admirer, et nous, venus si tard, tâchons du moins d’être nous-mêmes. […] Il vient un âge, peut-être, où l’on n’écrit plus. […] Il vient une saison dans la vie où, tous les voyages étant faits, toutes les expériences achevées, on n’a pas de plus vive jouissance que d’étudier et d’approfondir les choses qu’on sait, de savourer ce qu’on sent, comme de voir et de revoir les gens qu’on aime : pures délices du cœur et du goût dans la maturité. […] Le goût est fait alors, il est formé et définitif ; le bon sens chez nous, s’il doit venir, est consommé. […] Sans doute quelques pèlerins du génie, comme Byron les appelle, viennent encore et jusqu’à la fin se succéderont alentour ; mais la société en masse s’est portée ailleurs et fréquente d’autres lieux… Ce sentiment qui n’est pas sans tristesse, soit qu’on l’éprouve pour soi-même, soit qu’on l’applique à d’autres, nous devons tâcher du moins qu’il nous laisse sans amertume.

51. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre second. De la narration. »

     Vous ne savez pas, madame, où je viendrai. […] Et après celui-ci, il en vint plusieurs autres, et aucun ne put mouvoir le rocher, et leur crainte à tous était grande. […] Vient ensuite la menace déguisée sous le proverbe : qui vivra, verra. […] L’on ne peut guère concevoir une composition de quelque intérêt sans que la description ou le tableau viennent y prendre plus ou moins de place. […] « Mérovée vainqueur se reposait sur son char quand un chef Gaulois vint le provoquer à un combat singulier.

52. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre III. De la partie oratoire dans les Historiens anciens. Historiens grecs. »

Pour moi, je rends grâces aux dieux de ce qu’ils n’ont pas inspiré aux Perses le dessein de venir attaquer la Lydie ». […] Je viens me plaindre à vous de l’injustice de vos emportements contre moi, et de la faiblesse avec laquelle vous cédez au malheur ». […] Le citoyen le plus heureux, si sa patrie vient à tomber, tombe nécessairement avec elle ; tant qu’elle se soutient, il trouve dans le bonheur général les moyens de réparer ses propres disgrâces. […] Que l’on en juge par ce petit discours adressé à ses soldats, lorsque, postés avantageusement dans les environs de Syracuse, ils étaient près d’en venir aux mains avec les troupes siciliennes. […] Dans les vastes forêts où nous vivons, ne nous est-il pas permis d’ignorer qui tu es, d’où tu viens ?

53. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Chateaubriand, 1768-1848 » pp. 409-427

Des buissons de sureau remplissaient les salles désertes où venaient se réfugier quelques merles. […] Quelquefois un bison, chargé d’années, fendant les flots à la nage, se vient coucher parmi les hautes herbes, dans une île du Meschacebé. […] ou bien cette lie est-elle tout notre cœur et notre tristesse vient-elle seulement de l’inexécution de nos vœux injustes et de la soif inassouvie des plaisirs vulgaires ? […] « Deux choses te viendront à la fois dans un seul jour, stérilité et veuvage. » Isaïe. […] Reine des nuits, l’amant devant toi vient rêver, Le sage réfléchir, le savant observer.

54. (1867) Rhétorique nouvelle « Deuxième partie. L’éloquence du barreau » pp. 146-

Viens, mon frère, tu es encore bien petit pour me défendre ; viens cependant, et prie ton père avec tes larmes, fléchis-le pour que ta sœur ne meure pas. […] Jamais il ne venait à l’esprit de personne de demander : Comment a-t-il dit ? […] C’était venir trop tôt. […] Qui vous a permis de venir répandre chez nous le poison de la dispute et de la mauvaise foi ? […] Il faut que toutes les sciences connues de son temps viennent alimenter, comme autant de canaux, le fleuve de son éloquence.

55. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Étude littéraire et philologique sur la langue du XVIe siècle » pp. -

« Mon amy, dit Pantagruel, dond viens-tu à ceste heure ? […] C’est, respondit-il, de Paris. — Tu viens donc de Paris, dist-il, et à quoy passez-vous le temps, vous aultres, messieurs estudians ?  […] Douloureux ne vient pas plus naturellement de douleur, que de chaleur vient chaleureux ou chaloureux ; celui-ci se passe, bien que ce fût une richesse pour la langue, et qu’il se dise fort juste où chaud ne s’emploie qu’improprement. […] Issue prospère, et vient d’issir qui est aboli. […] Voltaire, lui-même, eût beau venir à la rescousse ; en dépit de son prestige, sa plume toute puissante contre des institutions ou des croyances respectables échoua contre un monosyllabe qui narguait son ironie.

56. (1867) Rhétorique nouvelle « Première partie. L’éloquence politique » pp. 34-145

Viennent-ils de déterrer le tomahawk ou de faire parler la poudre contre les Sioux ? […] La tâche est difficile : ils sont aigris contre Agamemnon et lui gardent rancune de l’amère déception qu’ils viennent d’éprouver. […] Qui pourra les sauver, si Achille ne vient pas à leur aide ? […] Ils viennent chercher non des phrases, mais des preuves ; non des antithèses, mais des conclusions. […] D’autres sont venus après eux qui aimaient aussi leur patrie, mais qui se sont perdus sans avoir la consolation de la sauver.

57. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Courier 1773-1825 » pp. 238-242

s’il était écrit…), il dit d’abord d’où nous venions, où nous allions, que nous étions Français, imaginez un peu ! […] Il montait, sa femme après lui, moi, derrière la porte : il ouvrit ; mais avant d’entrer, il posa la lampe, que sa femme vint prendre, puis il entra pieds nus ; et elle, dehors, lui disait à voix basse, masquant avec ses doigts le trop de lumière de la lampe : « Doucement, va doucement. » Quand il fut à l’échelle, il monte, son couteau dans les dents ; et venu à la hauteur du lit, ce pauvre jeune homme étendu, offrant sa gorge découverte, d’une main il prend son couteau, et de l’autre… Ah ! cousine… il saisit un jambon qui pendait au plancher, en coupe une tranche, et se retire comme il était venu. […] Dès que le jour parut, toute la famille, à grand bruit, vint nous éveiller, comme nous l’avions recommandé.

58. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Diderot, 1713-1784 » pp. 303-312

C’est cette folle de madame Van-Loo qui lui a donné cet air-là ; elle venait causer avec lui tandis qu’on le peignait, et elle a tout gâté. […] lorsqu’ils viendront à comparer mes tristes ouvrages avec ce riant, ce mignon, cet efféminé, ce vieux coquet-là ? […] Il est impossible que ma tête se repose où1 elle ne tient qu’à un fil. — Mais qu’est-ce que cet homme qui vient si généreusement s’exposer au plus grand péril pour vous en garantir ? […] — Je le cherche, mais inutilement. » Après avoir l’un et l’autre épuisé toutes les conjectures possibles, et le président persistant à déloger au plus vite, milord Chesterfield se promène un peu, se frotte le front comme un homme à qui il vient quelque pensée profonde, puis s’arrête tout court, et dit : « Président, attendez ; mon ami, il me vient une idée. […] Vous attendez mes papiers, qui ne viennent point ; vous pensez que les souverains veulent être servis à point nommé ; vous voilà étendu sur votre chaise de paille, les bras posés sur vos genoux, votre bonnet de nuit renfoncé sur vos yeux, ou vos cheveux épars et mal retroussés sous un peigne courbé, votre robe de chambre entr’ouverte, et retombant à longs plis de l’un et de l’autre côté : vous êtes tout à fait pittoresque et beau.

59. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre X. Petits poèmes. »

Moschus et Bion vinrent quelque temps après Théocrite. […] Ce nom, singulier chez nous, vient du titre qu’Ovide, l’inventeur de ce genre, a donné à son recueil. […] Après eux vint Lucilius ou Lucile, qui florissait 120 ans environ avant J. […] De là vient la forme des cantates. […] Après Malherbe est venu J.

60. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIX. des qualités accidentelles du style. — noblesse, richesse, énergie, sublime  » pp. 257-273

L’un et l’autre défaut vient d’une même source, l’amour-propre. […] Aussi quand les rhéteurs en viennent à expliquer ce vers, tous leurs préceptes et leurs exemples se bornent à nous apprendre qu’il faut, en certains genres, éviter des idées, des images, des expressions familières et presque triviales, qui pourraient cependant se supporter ailleurs. […] Pour ceux qui ont obtenu ou veulent obtenir cet anoblissement littéraire, il est, comme jadis pour les nobles de race, des idées basses et vulgaires qui ne doivent pas leur venir à l’esprit, et si le sujet les amène forcément, l’expression propre est censée aussi leur être inconnue. […] peuples de l’extrémité de l’Orient, votre heure est venue. […] Ces pensées-là viennent du cœur.

61. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre II. »

Mais d’où vient que mon cœur frémit d’un saint effroi ? […] Le Seigneur a détruit la reine des cités ; Ses prêtres sont captifs, ses rois sont rejetés ; Dieu ne veut plus qu’on vienne à ses solennités. […] disait Mazarin, qui venait d’établir un nouvel impôt, il payera. » Le style de la chanson doit être rapide, léger, brillant comme les ailes du colibri ; il doit se jouer du rythme et de la rime, et-ne sentir nulle part le travail et la difficulté. […] La chanson satirique s’appelait autrefois vaudeville, mot qui vient probablement de voix de ville, parce que la chanson faisait son butin des bruits qui couraient par la ville. D’autres font venir ce mot de veau de Vire, parce que l’un de nos plus anciens chansonniers, Olivier Basselin, chantait dans la vallée (vau) de Vire, en Normandie.

62. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Molière. (1622-1673.) » pp. 29-34

Allons, venez çà2 tous, que je vous distribue mes ordres pour tantôt, et règle à chacun son emploi. […] Vous, Brindavoine, et vous, La Merluche, je vous établis dans la charge de rincer les verres et de donner à boire, mais seulement lorsque l’on aura soif, et non pas suivant la coutume de certains impertinents de laquais qui viennent provoquer les gens et les faire aviser de2 boire lorsqu’on n’y songe pas. […] Oui, quand vous verrez venir les personnes ; et gardez bien de gâter vos habits. […] Tous les malheurs des hommes, tous les revers funestes dont les histoires sont remplies, les bévues des politiques, les manquements2 des grands capitaines, tout cela n’est venu que faute de savoir danser. […] La guerre ne vient-elle pas du manque d’union entre les hommes ?

63. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Voltaire, 1694-1778 » pp. 158-174

Je vais, je viens ; je soupe au bout de la ville, pour souper le lendemain à l’autre bout. […] Il faut que je vienne goûter avec vous les plaisirs que donnent les belles-lettres, la tranquillité, et l’amitié6. […] le bon temps est passé : vous avez quarante journaux, et pas un bon ouvrage ; la barbarie est venue à force d’esprit3. […] Si je meurs pendant que vous serez en route2, cela ne fait rien ; venez toujours, mes mânes en seront très-flattés ; ils aiment passionnément la bonne compagnie. […] Dès lors, tous les liens de la société sont rompus ; tous les crimes secrets inondent la terre, comme les sauterelles, d’abord à peine aperçues, viennent ravager les campagnes5.

64. (1854) Éléments de rhétorique française

Des faits incontestables viennent appuyer ces assertions. […] Cependant une révolution vint changer la face du pays. […] D’où vient cela, ô homme ? […] La disposition des parties vient immédiatement après la conception du sujet. […] d’où vient, je vous prie, cette multitude de pauvres dont vous vous plaignez ?

65. (1886) Recueil des sujets de composition française donnés à la Sorbonne aux examens du baccalauréat ès lettres (première partie), de 1881 à 1885

L’épopée, en effet, est de tous tes temps et de tous les pays ; elle peut éclore partout, pourvu qu’elle vienne à son heure. […] Mais venons à la pièce elle-même et aux personnages. […] Xénophon, qui vient après, est plus encore philosophe qu’historien. […] Enfin Molière vient. […] Il ne s’agit pas de venir en aide à la médiocrité de la fortune de Corneille, c’est une misère à secourir.

66. (1863) Discours choisis ; traduction française par W. Rinn et B. Villefore. Première partie.

Lorsque Catilina vint à paraître, quel sénateur lui adressa la parole ? […] vous avez l’audace de venir faire l’apologie de quelqu’un ? […] On lui apprend qu’elle vient d’Agrigente. […] Il vient lui-même trouver Verrès et le prie de lui rendre ce qu’il lui a confié. […] Plein de fureur, et ne respirant que le crime, il vient sur la place publique.

67. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Descartes, 1596-1650 » pp. 9-14

Monsieur, j’ai porté ma main contre mes yeux pour voir si je ne dormais point, lorsque j’ai lu dans votre lettre que vous aviez dessein de venir ici, et maintenant encore je n’ose me réjouir5 de cette nouvelle que comme si je l’avais seulement songée. […] Que s’il y a du plaisir à voir croître les fruits en vos vergers, et à y être dans l’abondance jusque aux yeux, pensez-vous qu’il n’y en ait pas bien autant à voir venir ici des vaisseaux qui nous apportent abondamment tout ce que produisent les Indes, et tout ce qu’il y a de rare en Europe ? […] Au reste, je vous dirai que je vous attends ici avec un petit recueil de rêveries qui ne vous seront peut-être pas désagréables ; et, soit que vous veniez ou que vous ne veniez pas, je serai toujours passionnément votre dévoué serviteur6. […] Monsieur, Je viens d’apprendre la triste nouvelle de votre affliction ; et bien que je ne me promette pas de rien mettre en cette lettre qui ait grande force pour adoucir votre douleur, je ne puis toutefois m’abstenir d’y tâcher, pour vous témoigner au moins que j’y participe.

68. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bossuet 1627-1704 » pp. 65-83

Vous qui voulez pénétrer les secrets de Dieu, çà3 paraissez, venez en présence, développez-nous les énigmes de la nature ; choisissez ou ce qui est loin, ou ce qui est près, ou ce qui est à vos pieds, ou ce qui est bien haut suspendu sur vos têtes : quoi ! […] Pourquoi ne voulez-vous donc pas qu’en attendant que Dieu se montre à découvert ce qu’il est, la foi vienne à votre secours et vous apprenne du moins ce qu’il faut en croire ? […] Regarde, ô homme, le peu que tu es, considère le peu que tu vaux : viens, apprends la liste funèbre des maux dont ta faiblesse est menacée. […] Ce défaut d’attention vous fait maintenant confondre l’ordre des paroles ; mais si nous laissons vieillir et fortifier cette mauvaise habitude, quand vous viendrez à manier, non plus les paroles, mais les choses mêmes, vous en troublerez tout l’ordre. […] Elle n’a point encore d’expérience des maux du monde, ni des traverses qui nous arrivent : de là vient qu’elle s’imagine qu’il n’y a point de dégoût, de disgrâce pour elle.

69. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Buffon, 1707-1788 » pp. 175-184

Fier de sa noblesse, jaloux de sa beauté, le cygne semble faire parade de tous ses avantages ; il a l’air de chercher à recueillir des suffrages, à captiver les regards, et il les captive, en effet, soit que, voguant en troupe, on voie de loin, au milieu des grandes eaux, cingler la flotte ailée ; soit que, s’en détachant, et s’approchant du rivage aux signaux qui l’appellent, il vienne se faire admirer de plus près en étalant ses beautés, et développant ses grâces par mille mouvements doux, ondulants et suaves. Aux avantages de la nature, le cygne réunit ceux de la liberté ; il n’est pas du nombre de ces esclaves que nous puissions contraindre ou renfermer ; libre sur nos eaux, il n’y séjourne, et ne s’y établit qu’en jouissant d’assez d’indépendance pour exclure tout sentiment de servitude et de captivité ; il veut à son gré parcourir les eaux, débarquer au rivage, s’éloigner au large, ou venir, longeant la rive, s’abriter sous les bords, sc cacher dans les joncs, s’enfoncer. dans les anses les plus écartées ; puis, quittant sa solitude, revenir à la société, et jouir du plaisir qu’il paraît prendre et goûter en s’approchant de l’homme, pourvu qu’il trouve en nous ses hôtes et ses amis, et non ses maîtres et ses tyrans1. […] Vous qui près du tombeau venez pour m’écouter, Je suis un cygne aussi : je meurs, je puis chanter (Mort de Socrate.) […] Je ne vis point : je suis porté, entrainé loin de moi, dans des tourbillons, vais, je viens, je soupe au bout de la ville, pour souper le lendemain à l’autre. […] Rousseau : « Mes idées circulent sourdement… elles fermentent jusqu’à m’émouvoir… insensiblement ce grand mouvement s’apaise, ce chaos se débrouille, chaque chose vient se mettre à sa place. » 1.

70. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Staël, 1766-1817 » pp. 399-408

Puis vinrent les malheurs publics et privés, l’anarchie, la violence et les crimes : ces épreuves attendrirent et tempérèrent son exaltation sans décourager son amour de la liberté. […] Sedaine1 par pitié vient d’être nommé de l’Académie. […] M. d’A… vient d’être élu à cause de son nom. […] Mademoiselle Necker venait d’épouser le baron de Staël, ambassadeur du roi de Suède. […] Les deux plus intimes amis de madame de Staël, Mathieu de Montmorency et madame Récamier, venaient d’être successivement exilés pour avoir éveillé les défiances d’un pouvoir absolu par une visite à la châtelaine de Coppet.

71. (1872) Cours élémentaire de rhétorique

De là lui vient le nom de proposition qu’on lui donne aussi. […] Tous les amis de ce grand homme et les principaux chefs de l’armée vinrent se ranger autour de lui. […] Viendra ensuite l’élocution. […] que ne vient-il ? […] Quelle vapeur vient obscurcir les airs ?

72. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre I. Du Discours oratoire. »

Un orateur qui voudra, par exemple, faire sentir toute l’énormité d’un crime, en viendra aisément à bout, s’il en rapporte toutes les circonstances. […] Deux armées rangées en bataille, sont au moment d’en venir aux mains. […] De là vient qu’on les amuse, qu’on les trompe si facilement par des espérances et par des promesses spécieuses. […] Venez, Peuples, venez maintenant ; mais venez plutôt, Princes et Seigneurs, et vous qui jugez la terre, et vous qui ouvrez aux hommes les portes du ciel, et vous, plus que tous les autres, Princes et Princesses, nobles rejetons de tant de Rois, lumières de la France, mais aujourd’hui obscurcies, et couvertes de votre douleur comme d’un nuage ; venez voir le peu qui nous reste d’une si auguste naissance, de tant de grandeur, de tant de gloire. […] Et vous, ne viendrez-vous pas à ce triste monument, vous, dis-je, qu’il a bien voulu mettre au rang de ses amis ?

73. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Lacordaire 1802-1861 » pp. 279-285

Un rire universel accueille le nouveau venu. L’examinateur lui fait remarquer ce qu’il crut être une méprise ;3 ; et sur sa réponse qu’il vient subir l’examen, il lui permet de s’asseoir. […] Il vient enfin. […] Il s’imaginait que ce petit paysan se trompait, et venait là par méprise. […] Le chancelier de l’Hôpital (1503-1537) parlait ainsi aux juges : « Messieurs, prenez garde, quand vous viendrez en jugement, de n’y apporter point d’inimitié, de faveur, ni préjudice.

74. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

De sorte qu’on peut appliquer à la plupart de nos auditeurs ce que Joseph, devenu le sauveur de l’Égypte, disait par pure feinte à ses frères : « Ce n’est pas pour chercher le froment et la nourriture que vous êtes venus ici, c’est comme des espions qui venez remarquer les endroits faibles de cette contrée : Exploratores estis ; ut videatis infirmiora terræ, venistis. […] Cicéron allait parler ; Catilina entre et vient prendre sa place. […] Après lui vint le P.  […] Croyons-nous que les jours à venir aient plus de réalité que les passés ? […] et ne mettez-vous pas dans votre esprit, à la place du héros dont parle l’Écriture, celui dont je viens vous parler ?

75. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bossuet. (1627-1704.) » pp. 54-68

Et d’où vient cela, chrétiens ? […] D’ailleurs peut-elle venir ou plus prompte ou plus cruelle ? […] Chaque arbre porte des semences propres à engendrer son semblable : en sorte que d’un orme il vient toujours un orme, et d’un chêne toujours un chêne. […] Les pluies viennent ; les feuilles pourrissent et se mêlent avec la terre, qui, ramollie par les eaux, ouvre son sein aux semences, que la chaleur du soleil, jointe à l’humidité, fera germer en son temps. […] Ils viennent, dans la division de l’Ancien Testament, après les livres de Josué et de Ruth.

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