Qu’elle recherche la vérité, si elle veut la connaître. […] Il viendra un jour où le seul amour de la vérité animera des écrivains impartiaux. […] C’était alors une vérité. […] Le propre du militaire est de tout vouloir despotiquement : celui de l’homme civil est de tout soumettre à la discussion, à la vérité, à la raison. » Citons en terminant cette page de M. de Salvandy : « Napoléon Bonaparte, le héros des temps modernes, héros dans le sens antique du mot, héros à la façon de ces personnages épiques, demi-dieux de la terre, qui la remplissent de leurs exploits, laissent un souvenir ineffaçable dans la mémoire des hommes, prennent place dans toutes les traditions des peuples, grandissent de siècle en siècle, grâce aux actions surhumaines dont la fable grossit leur histoire, et finissent par laisser l’érudit incertain si ces Hercule, ces Sésostris, ces Romulus, dont le nom et les monuments sont partout, ont jamais vécu.
La conscience dit à l’homme de bien qu’il est grand devant Dieu, parce qu’il est pur devant lui, et cette grandeur le soutient sans l’enorgueillir, parce que, étant fondée sur la vérité, elle retourne à Dieu bien plus qu’elle ne descend à l’homme. […] Ce sera la parole encore : non plus celle de son père ou de sa mère mais une parole hasardeuse, qui étouffera peut-être en lui les germes de la vérité, qui peut-être les y développera, selon l’esprit des maîtres qui dirigeront le sien. […] “Je le lui dis. — Je ne l’avais jamais entendu, reprit-elle avec l’accent de la vérité. — Voilà, milady, ce que c’est que la gloire ! […] qu’ils ne s’effrayent ni de l’injustice, ni de l’ingratitude ; qu’ils gardent un cœur ferme et pur, une foi inébranlable à la science, et j’ose leur prédire la seule victoire digne d’eux : celle du droit et de la vérité. » 1.
Mais il est temps de voir lutter ces deux redoutables athlètes, armés, l’un, de toute la force de la vérité et de l’éloquence ; l’autre, de toutes les subtilités des sophismes les plus ingénieux, de tous les artifices de la mauvaise foi la plus insigne. […] Cet exorde est sublime dans sa simplicité ; c’est le langage de la vérité et de l’innocence ; l’invocation aux Dieux, qui le commence et le termine, devait produire le plus grand effet auprès d’un peuple qui comptait pour quelque chose le respect des choses respectables, et qui ne pensait pas que l’on pût se jouer impunément de la majesté des Dieux. […] S’il ose proférer la teneur du décret, la voix toute-puissante de la vérité ne s’élèvera-t-elle point pour étouffer celle du héraut, et pour publier la honte du décret ?
Ce qu’on a droit d’exiger dans toute fiction, drame ou roman, c’est d’abord que le dénoûment soit amené, c’est-à-dire, comme le veut Aristote, que les événements ne viennent pas simplement les uns après les autres, mais qu’ils naissent les uns des autres ; c’est ensuite qu’autant que possible il soit imprévu ; le premier élément de l’intérêt, c’est pour ainsi dire ce balancement de l’âme suspendue entre la crainte et l’espoir jusqu’à ce que D’un secret tout à coup la vérité connue Change tout, donne à tout une face imprévue. […] Il sait concilier le goût que les hommes ont pour l’apparence même de la vérité avec le plaisir que la surprise leur cause, et il tempère avec tant d’art le mélange de ces deux sortes de satisfaction, qu’en trompant leur attente il ne révolte point leur raison ; la révolution de la fortune de ses héros n’est ni lente ni précipitée, et le passage de l’une à l’autre situation étant surprenant sans être incroyable, il fait sur nous une impression si vive par l’opposition de ces deux états, que nous croyons presque éprouver dans nous-même une révolution semblable à celle que le poëte nous présente. » Enfin le dénoûment doit être rarement pris en dehors de l’action, et s’il en est ainsi, que l’intervention de l’agent étranger et supérieur soit toujours justifiée par la nécessité : Nec Deus intersit, nisi dignus vindice nodus. […] Placé entre ces deux nécessités, la vérité du tableau et les exigences de la morale, ne pouvant ni faire succomber Tartuse sous Orgon ou sous Cléante, ni éviter de lui infliger le châtiment qu’exigeait la vindicte publique, Molière a dû faire partir de plus haut le coup qui le frappe ; là ou jamais, en effet, se rencontrait la condition imposée par Horace.
Ce phlegme dura sans la moindre altération, également éloigné d’être aise par religion, et de cacher aussi le peu d’affliction qu’il ressentait, pour conserver toujours la vérité. […] Elle lui répondit bien naturellement que, sans comédie, la pitié et le spectacle la touchaient, et la bienséance la contenait, et rien de plus ; et en effet elle se tint dans ces bornes-là avec vérité et avec décence. […] Le prince et la princesse s’endormirent promptement, s’éveillèrent une fois ou deux un instant ; à la vérité ils se levèrent d’assez bonne heure et assez doucement.
Disciple de Platon et de Descartes, il eut le mérite de relever la tradition de leurs doctrines, de réduire au silence le sensualisme stérile et malsain du dix-huitième siècle, de vulgariser par un beau langage les vérités essentielles à l’ordre moral, en un mot de restaurer l’empire des croyances spiritualistes. […] Ainsi, pour produire l’illusion, on a mis au théâtre un grand soin dans ces derniers temps à la vérité historique du costume2. […] Après tout, mon cher ami, il est une vérité plus éclatante à mes yeux que toutes les lumières, plus certaine que les mathématiques : c’est l’existence de la divine Providence.
C’est une vérité dont nous serons aisément convaincus, en consultant l’incalculable supériorité que l’éducation donne à l’homme civilisé sur les peuples barbares, relativement au raffinement du goût ; et la distance prodigieuse qu’elle met, chez le même peuple, entre ceux qui ont étudié les beaux-arts, et l’ignorant et stupide vulgaire. […] Réfléchissons pour nous pénétrer de cette vérité, que les productions du génie ne sont, pour la plupart, que des imitations de la nature, des peintures du caractère, des actions ou des mœurs des hommes.
• De la vérité des mœurs chevaleresques peintes dans le Cid, de Corneille. (11 août 1882). […] • De la vérité des mœurs antiques peintes dans Horace, de Corneille. (7 août 1882). […] Il composa alors pour ses compagnons et pour lui-même une ballade où la peinture du gibet, d’une effrayante vérité, se mêle aux accents du repentir. […] — Critique qui tombe à faux, car Euripide, en prêtant aux rois et aux princes cette façon simple de s’exprimer, était dans la vérité des mœurs de son temps. […] II. — Que de richesse, de vérité, de vie dans les peintures de ce poème, et combien la langue en est limpide, harmonieuse et naïve !
C’est plaisir de voir avec quelle agilité il louvoie entre le danger de blesser et le malheur de déguiser la vérité. […] Je vais vous parler hardiment, et je vous supplie de ne pas vous en offenser, mais de considérer seulement si l’homme qui vous parle vous dit la vérité et s’il veut votre bien13. […] Car remarquez bien qu’elle deviendrait inutile et même condamnable, si l’orateur pouvait dire ouvertement la vérité, c’est-à-dire s’il s’adressait à des hommes capables de la souffrir. […] Une vérité morale ou géométrique, quelle que soit la forme dont on la revête, est toujours une vérité. […] De même que les maisons, les navires et les autres constructions ont besoin pour durer d’avoir de solides assises, de même il faut que les actions des hommes aient pour principes et pour bases la vérité et la justice. » On peut en dire autant de l’éloquence.
De même qu’avec le secours de l’escrime le plus lâche des hommes peut facilement venir à bout du plus brave, de même avec la Rhétorique, que nous professons, l’erreur peut sous elle tuer la vérité. […] Donc ayez de fréquents entretiens avec lui, et cela sans témoins, le plus possible ; car souvent un témoin est un mur entre vous et lui qui arrête au passage la vérité. […] Que ses mains soient pures, ses principes inflexibles, sa vie à l’abri du soupçon ; que son abord inspire à la foule le respect, la sympathie et la confiance aux juges ; que sa parole ait à leurs yeux l’autorité d’un témoignage, qu’elle soit regardée par tous comme l’organe de la justice et de la vérité. […] L’un n’a en vue que la vérité et se contente d’exposer clairement les faits ; l’autre veut nous persuader que Condé, à son début, est déjà un grand capitaine ; il faut que chaque détail du récit tourne à la gloire de son personnage. […] Calme et modérée à l’exorde, la voix a des notes discrètes et des modulations caressantes ; souple et variée dans la narration, elle prend tous les tons des scènes qu’elle expose et des personnages qu’elle fait parler ou agir : arrivée à la discussion des preuves, elle devient aiguë et pénétrante ; elle imprime, comme avec une pointe acérée, la vérité dans l’âme des auditeurs ; veut-elle remuer les passions, tantôt elle s’attendrit et se trempe de larmes, tantôt elle gronde, éclate et se précipite.
voilà le sujet et le texte qui fournissent à Bossuet l’occasion de développer avec toute l’éloquence du génie les plus grandes vérités de la morale de tous les temps et de tous les pays ; de cette morale qui a été celle de Platon, de Socrate et de Cicéron, comme de Bourdaloue et de Bossuet, et qui doit être celle de tous les hommes qui ne sont ni dans le délire ni dans l’enfance. […] Éloignés du culte fanatique que de certaines gens ont voué à une certaine classe d’écrivains, mais incapables en même temps des vains ménagements dont les grands hommes n’ont pas besoin, nous avons dit sur des matières de goût et de morale ce que nous avons cru la vérité, et nous continuerons de la dire, sans crainte, parce que nous nous y sommes consacrés sans réserve.
Je lui demandai ce qu’il regardait, et il me répondit, en me poussant au bras, et assez bas : « Je vous le dirai, mais il ne faut pas épouvanter ces dames2 », qui, dans la vérité, hurlaient plutôt qu’elles ne criaient. […] » lui répondis-je ; et dans la vérité, je croyais que tout le monde avait perdu le sens.
Les partis se suivent, se poussent à l’échafaud, jusqu’au terme que Dieu a marqué aux passions humaines ; et de ce chaos sanglant sort tout à coup un génie extraordinaire qui saisit cette société agitée, l’arrête, lui donne à la fois l’ordre, la gloire, réalise le plus vrai de ses besoins, l’égalité civile, ajourne la liberté qui l’eût gêné dans sa marche, et court porter à travers le monde les vérités puissantes de la révolution française. […] « Abondante, aisée, simple et lumineuse, son éloquence sait prêter un intérêt qui captive aux arides détails des affaires les plus compliquées, parcourir sans s’égarer tous les détours des questions les plus vastes, répandre sur les plus obscures le jour éclatant de l’évidence, semer comme en se jouant sur sa route les vérités brillantes et les mouvements heureux, et, cachant une méthode réfléchie sous les dehors d’une improvisation facile, déployer un art d’autant plus savant qu’il conserve tout le charme de l’abandon et tout l’entraînement du naturel, reproduire enfin cette grandeur négligée qu’on admirait dans M.
c’est sans doute aimer avant tout l’élégance, la grâce, le naturel, la vérité, la sensibilité, une passion touchante et charmante ; mais n’est-ce pas cependant aussi, sous ce type unique de perfection, laisser s’introduire dans son goût et dans son esprit de certaines beautés convenues et trop adoucies, de certaines mollesses et langueurs trop chères, de certaines délicatesses excessives, exclusives ? […] Or, s’il y a une vérité, si la vie aboutit4, lequel de ces deux hommes a le plus fait ?
Racine, en produisant Andromaque, inaugurait sur la scène une forme de tragédie nouvelle, pleine de sensibilité et de naturel, d’expression et de vérité. […] C’est en poursuivant la vérité des sentiments qu’il rencontre toutes les richesses de l’expression. […] Je pourrais là-dessus vous rendre satisfait ; Nul ne sait mieux que moi la vérité du fait. […] Il y préfère toujours la vérité au brillant de la pensée, et une teinte de mélancolie douce et légère s’y mêle souvent au chant du plaisir. […] Plus rarement encore trouve-t-il la vérité de la gradation, la délicatesse des nuances.
C’est que, vide d’idées, et se bornant à agrandir l’homme, sans jamais créer le dieu, la mythologie s’arrête nécessairement où commence la grande, l’éternelle vérité. […] De là ces contrastes nombreux, ces contradictions perpétuelles qui défigurent plus ou moins tout ce qui est de l’homme, et dont Homère et Virgile ne sont pas exempts eux-mêmes, parce que tout ce qui ne porte pas l’empreinte de la vérité première, tout ce qui n’émane pas directement de la source unique du beau, ne saurait l’être ni longtemps, ni constamment.
Guizot avec une vérité admirable. […] L’erreur pure sans alliage de vérité se dissoudrait aussitôt. Mais comment dégager ces précieuses parcelles de vérité ? […] Jouffroy a décrit avec profondeur et vérité. […] Les arts l’ont dépeint franchissant les neiges des Alpes sur un cheval fougueux ; voici la simple vérité.
Pour nous, nous dirons à l’écrivain : Point de pruderie dédaigneuse, mais cette bienséance qu’on doit garder pour les paroles comme pour les habits, et qui, loin de blesser la vérité, est elle-même un élément de vérité ; cette dignité de langage, que recommande Cicéron et que comportent tous les arts86 ; en un mot ce familier noble, comme l’appelle Marmontel, qui tout en modifiant le discours d’après les temps et les personnes, ne le laisse jamais se dégrader et s’avilir, et conserve avec la nature une ressemblance, mais cette ressemblance embellie, sans laquelle il n’y a plus d’art. […] » Sans doute, et le tableau est saisissant de vérité.
Si je dis : Dieu fait la loi aux rois ; Dieu arrête les complots des méchants, — j’énonce deux vérités, mais je ne caractérise pas Dieu en tant que dominant les rois ou réprimant le crime, et mes deux vérités courent risque de passer inaperçues. […] « Et cela est fondé en raison, dit Vaugelas, parce que, lorsque nous voulons bien assurer et affirmer une chose, il ne suffit pas de dire simplement, je l’ai vu, je l’ai oui, puisque bien souvent il nous semble avoir vu et oui des choses que, si l’on nous pressait d’en dire la vérité, nous n’oserions assurer.
Mais il faut se garder de conclure de là que toute vérité présentée sous la forme du syllogisme soit par le fait même suffisamment démontrée. […] Mirabeau, accusé de trahison par ses ennemis, se défend en ces termes : « — Celui qui a la conscience d’avoir bien mérité de son pays, et surtout de lui être encore utile ; celui que ne rassasie pas une vaine popularité, et qui dédaigne les succès d’un jour pour la véritable gloire ; celui qui veut dire la vérité, qui veut faire le bien public, indépendamment des mobiles mouvements de l’opinion populaire ; cet homme porte avec lui la récompense de ses services, le charme de ses peines et le prix de ses dangers ; il ne doit attendre sa moisson, sa destinée, la seule qui l’intéresse, la destinée de son nom, que du temps, ce juge incorruptible, qui fait justice à tous. » — (Du droit de paix et de guerre. 2e Discours.)
Nous nommerons l’Univers, l’Union de Paris, le Monde, la Chronique de l’Ouest, l’Indépendant, l’Union de l’Ouest, l’Apis romana, le Mémorial catholique, la Revue bibliographique et littéraire, la Vérité. […] Jamais il ne perd de vue le devoir sacré qui lui est imposé, l’initiation de la jeunesse chrétienne aux vérités de la foi et à la pratique des devoirs qu’impose l’Évangile.
Peu de temps après, le Génie du christianisme étonna par la grandeur de son objet et la richesse d’un plan qui embrassait sans effort une prodigieuse variété de connaissances en tout genre : on y admira surtout le parti que l’imagination et la sensibilité de l’auteur avaient su tirer d’un sujet qui semblait ne devoir offrir que des discussions arides, que des raisonnements secs et abstraits ; et on lui sut gré de nous avoir donné un cours presque complet d’histoire naturelle, de poésie, d’éloquence, une poétique enfin de tous les beaux arts, au lieu de traités théologiques sur la nécessité et la vérité de la religion chrétienne. Cette grande et belle idée de s’adresser d’abord au cœur de l’homme, pour convaincre ensuite sa raison, de mettre ses passions même dans les intérêts de la vérité, pour qu’elle triomphe de lui malgré lui, et presqu’à son insu, était une idée aussi nouvelle, aussi heureuse en morale, que féconde en poésie ; et si l’imagination n’eût point entraîné quelquefois M. de Chateaubriand au-delà des justes bornes ; si un goût toujours sage, toujours pur eût présidé constamment à la distribution des richesses que la nature de son plan mettait à sa disposition, il eût mérité, sans doute, que l’on dît de lui : les autres théologiens prouvent la religion, mais M. de Chateaubriand la fait aimer. […] Deux choses inconciliables de leur nature, ou que l’on ne concilie du moins qu’aux dépens l’une de l’autre, l’allure fière, libre et indépendante du génie qui invente, et la contrainte toujours pénible du talent qui imite ; cette lutte presque continuelle de deux principes évidemment opposés ; me semblerait assez bien caractériser la manière habituelle de M. de Chateaubriand : il trouve fréquemment de grandes pensées, frappantes d’énergie et de vérité ; mais il cherche (et l’on s’en aperçoit) une tournure énergique, une expression forte ou pittoresque, pour ajouter à la force ou à l’éclat de la pensée. […] Pourquoi d’ailleurs envier au fécond versificateur qui nous a donné Virgile, la gloire de nous rendre Lucrèce, mais Lucrèce dépouillé de ses vieilles erreurs de physique, et consacrant ses beaux vers à des découvertes importantes, à des vérités de tous les temps ?
Non, la vérité pure. […] Non, la vérité pure. […] Chef était alors le synonyme de tête. — Excepté ce terme tombé en désuétude, remarque ici La Harpe, « y a-t-il dans tout ce morceau, si vigoureux, si animé, si pathétique, un seul mot au-dessous du style noble ; et, en même temps, y en a-t-il un seul qui ne soit dans la nature et la vérité ? […] « Quand je me suis résolu, dit Corneille, de repasser du héroïque au naïf (on a vu qu’il avait commencé par des comédies), je n’osai descendre de si haut sans m’assurer d’un guide, et me suis laissé conduire au fameux Lope de Véga… Ce n’est ici qu’une copie d’un excellent original qu’il a mis au jour sous le titre de la Verdad sospechosa, la Vérité suspecte. » Plus tard, il reconnut que l’auteur était Ruiz de Alarcon.
L’esprit humain ne peut rien créer : il ne produira qu’après avoir été fécondé par l’expérience et la méditation ; ses connaissances sont les germes de ses productions ; mais, s’il imite la nature dans sa marche et dans son travail, s’il s’élève par la contemplation aux vérités les plus sublimes, s’il les réunit, s’il les enchaîne, s’il en forme un tout, un système par la réflexion, il établira sur des fondements inébranlables des monuments immortels1. […] Enfin, si l’on écrit comme l’on pense3, si l’on est convaincu de ce que l’on veut persuader, cette bonne foi avec soi-même, qui fait la bienséance pour les autres et la vérité du style, lui fera produire tout son effet, pourvu que cette persuasion intérieure ne se marque pas par un enthousiasme trop fort, et qu’il y ait partout plus de candeur que de confiance, plus de raison que de chaleur1. […] Il faut à la vérité qu’ils soient toujours graves et modestes ; il faut même qu’ils deviennent puissants et pathétiques dans les endroits où le discours s’élève et s’échauffe. […] Isidore Geoffroy Saint-Hilaire apprécie ainsi Buffon : « Buffon fut sagace, ingénieux comme Linnée, mais dans un autre ordre d’idées ; négligeant de créer, de multiplier pour lui les faits d’observation, mais en saisissant toutes les conséquences, et, sur une base en apparence étroite et fragile, élevant hardiment un édifice dont lui seul et la postérité concevront le gigantesque plan ; dédaignant les détails techniques, les divisions systématiques, parce qu’il sait planer au-dessus dans ses hautes conceptions, et cependant, par une heureuse contradiction, créant lui-même un jour une classification méthodique digne de servir de modèle à tous ; s’égarant quelquefois dans ces espaces inconnus où il s’élance sans guide, mais de ces erreurs même sachant faire naître des vérités utiles ; passionné pour tout ce qui est beau, pour tout ce qui est grand ; avide de contempler la nature dans son ensemble, et appelant à son aide, pour en peindre dignement les grandes scènes, tous les trésors d’une éloquence que nulle autre n’a surpassée : en un mot, un de ces hommes puissants par la synthèse, qui franchissent d’un pied hardi les limites de leur époque, marchent seuls en avant, et s’avancent vers les siècles futurs en tenant tout de leur génie comme un conquérant de son épée. » Je lis dans M.
Voyez comme chacun des traits de ce petit tableau a son caractère de justesse et de vérité : comme cette image est naturelle, et comme les circonstances qui la développent concourent à en rendre l’effet plus touchant ! […] -C., l’Évangile en confirme jusqu’aux moindres circonstances ; si l’on y cherche enfin la prédiction et l’histoire détaillée des persécutions et des triomphes de l’église, la vérité est si frappante, que la mauvaise foi la plus décidée à tout nier, ne saurait se refuser à l’évidence des preuves. […] « Ici, la Douceur et la Vérité ont volé à leur rencontre mutuelle : la Justice et la Paix se sont embrassées comme deux sœurs ».
Voilà une belle vérité. […] C’est notre rôle à nous, à qui l’expérience a révélé la vérité sur les choses de ce monde, de vous la dire. […] Il y a du sourire dans ces rudes vérités.
Cousin, l’art pour l’art, mais pourvu que l’art lui-même soit bien compris, pourvu que l’on sache bien que, sous peine de mentir à sa nature, il doit offrir, comme conséquence de ses œuvres, la vérité, la moralité, la beauté. […] « L’homme digne d’être écouté, dit Fénelon, est celui qui ne se sert de la parole que pour la pensée, et de la pensée que pour la vérité et la vertu. » Le sujet doit donc être moral, ou du moins n’avoir rien de contraire à la moralité.