1° Il y a des adverbes qui marquent la manière : ils sont presque tous terminés en ment, et ils se forment des adjectifs, comme sagement de sage, poliment de poli, agréablement d’agréable, modestement, de modeste, etc. […] Exemples : plus sage, aussi sage, moins sage que vous.
Il le savait bien aussi, le sage de l’Écriture ; il l’avait éprouvé, que tout est vain ou faux ici-bas : mais il savait aussi qu’il y a une compensation à tout cela, et qu’il faut bien qu’il en soit ainsi. […] Je me crus philosophe en cessant d’être sage. […] Il place et laisse son sage à ce point central, à ce juste milieu, qu’il est aussi rare d’atteindre, que difficile de conserver, et qui n’est après tout, que le froid repos de l’égoïsme philosophique. […] Mais ici l’âme du sage se répand, se fond insensiblement dans ses discours, et leur prête toute la variété des sentiments qu’il éprouve. […] le sage va nous l’apprendre : Par le sommeil du cœur les yeux appesantis N’ont pour les biens réels, pour le bonheur solide, Qu’une vue incertaine et qu’un regard stupide.
Un sage Les riches crierent et se courroucerent contre Lycurgus1, jusques à ce que, voyant qu’ilz se ruoient tous ensemble contre luy, il fut contrainet de s’en fouir2 de la place. […] Voilà comment Alcander fut chastié12 par Lycurgus, et la punition qu’il en receut : c’est que de mal conditionné jouvenceau13, oultrageulx et temeraire qu’il estoit au paravant, il devint homme tres sage et tres modéré. […] Trop parler nuit Les autres passions et maladies de l’ame, comme l’avarice, l’ambition ont à tout le moins aucunefois1 jouissance de ce qu’elles desirent, mais c’est ce qui plus tourmente ces grands babillards, qu’ils cherchent par tout qui les veuille ouir, et n’en2 peuvent trouver : car soit ou que lon devise assis3, ou que lon se promene en compagnie, chascun s’enfuit grand’erre4 si tost que lon voit approcher quelqu’un de ces grands causeurs : vous diriez proprement que lon a sonné la retraite, si viste chascun se retire5… de maniere que les pieds font la bien besoing, comme disoit Archilochus6, ou plus tost7 le sage Aristote8, lequel respondit à un tel9 importun causeur qui le faschoit10 et luy rompoit la teste, en luy faisant des plus estranges11 contes du monde, et luy repetoit souvent. « Mais n’est-ce pas une merveilleuse chose, Aristote ? […] Car ainsi comme les citez qui par guerres ordinaires avec leurs proches voisins, et continuelles expeditions d’armes, ont appris à estre sages, aiment les justes ordonnances, et le bon gouvernement : aussi ceux qui par quelques inimitiez ont esté contraints de vivre sobrement et se garder de mesprendre15 par negligence, et par paresse, et faire toutes choses utilement et à bonne fin, ceux la ne se donnent de garde, que16 la longue accoustumance, petit à petit, sans qu’ils s’en apperçoyvent, leur apporte une habitude de ne pouvoir plus pecher, et embellir leurs meurs d’innocence, pour peu que la raison y mette la main : car ceux qui ont tousjours devant les yeux ceste sentence, Le Roy Priam et ses enfants à Troye Certainement en meneroient grand joye1, cela les divertit et destourne bien des choses dont les ennemis ont accoustumé de se resjouïr et de se mocquer. […] Cette sage précaution.
Chacun veut de la vie embellir le passage : L’homme le plus heureux est aussi le plus sage… Jadis la poésie, en ses pompeux accords, Osant même au néant prêter une âme, un corps, Egayait la raison de riantes images ; Cachait de la vertu les préceptes sauvages Sous le voile enchanteur d’aimables fictions ; Audacieuse et sage en ses expressions, Pour cadencer un vers qui dans l’âme s’imprime, Sans appauvrir l’idée enrichissait la rime ; S’ouvrait par notre oreille un chemin vers nos cœurs, Et nous divertissait pour nous rendre meilleurs. […] Mais les sages du jour, ou de fiers novateurs, De leur goût corrompu partisans corrupteurs, Ne pouvant les atteindre, ont dégradé leurs maîtres, Et, protecteurs des sots flétris par nos ancêtres, O de la sympathie inévitable effet ! […] malheureux l’auteur dont la plume élégante Se montre encor du goût sage et fidèle amante1 ; Qui, rempli d’une noble et constante fierté, Dédaigne un nom fameux par l’intrique acheté, Et, n’ayant pour prôneurs que ses muets ouvrages, Veut par ses talents seuls enlever les suffrages !
Les juges vont aux voix, l’arrêt se prononce, l’injustice triomphe, et le sage est condamné. […] Ils diront que vous avez condamné le sage Socrate ; car ils me donneront ce nom, quoique je ne le mérite pas, pour avoir le droit de vous reprocher ma mort. […] C’est que la vraie philosophie n’est autre chose que l’étude de la mort : c’est que le sage apprend sans cesse dans cette vie, non seulement à mourir, mais à être déjà mort. […] » Voilà pourquoi le sage vit pour méditer la mort, et pourquoi son approche n’a rien d’effrayant pour lui : voilà le motif et les fondements de cette confiance qui m’accompagne aujourd’hui dans le passage qui m’est prescrit ; et cette confiance si désirable, on l’aura comme moi, si l’on a soin de préparer, comme moi, et de purifier son âme ».
Le sage y vit en paix, et méprise le reste. […] êtes-vous sage ? […] Autant les sages que les fous. […] C’est un sage. […] Des sept sages de la Grèce.
Helvétius5 Tout vouloir est d’un fou ; l’excès est son partage : La modération est le trésor du sage ; Il sait régler ses goûts, ses travaux, ses plaisirs, Mettre un but à sa course, un terme à ses désirs. […] Du duc de Broglie5 osez suivre les pas : Sage en projets, et vif dans les combats Il a transmis sa valeur aux soldats ; Il va venger les malheurs de la France. […] Si quelque heureux pilote, échappé de l’orage, Près du port arrivé, gagne au moins le rivage, Son vaisseau, plus heureux, n’était pas mieux construit ; Mais le pilote est sage, et Dieu l’avait conduit3. […] Si les cieux, dépouillés de leur empreinte auguste3, Pouvaient cesser jamais de la manifester ; Si Dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer4 ; Que le sage l’annonce, et que les grands le craignent. […] Quand Dieu se retire du monde, le sage se retire en Dieu. — Nous ne voyons bien nos devoirs qu’en Dieu.
Non, sans doute : il y a un choix à faire ; et ce choix dépend d’un esprit sage et judicieux, d’un discernement aussi fin que juste. […] La narration de cet historien est nette, la morale sage, et le style pur, à quelques mots près, qui se ressentent de la décadence de la langue latine. […] Mais il a exclusivement le mérite d’avoir débrouillé le chaos des deux premières races de nos rois : il est d’ailleurs exact, sage, vrai, et arrange bien les faits. […] Cet excellent historien a eu le sage discernement de bien choisir ses matières, et l’art de les rendre dans un style non moins élégant que précis. […] d’Orléans, jésuite, dans son Histoire des révolutions d’Angleterre, où brille l’imagination la plus vive, la plus noble, la plus élevée, mais en même temps la plus sage et la mieux réglée.
Disait au roi Pyrrhus un sage confident4. […] » Le conseil était sage et facile à goûter : Pyrrhus vivait heureux, s’il eût pu l’écouter. […] L’âge viril, plus mûr, inspire un air plus sage, Se pousse auprès des grands, s’intrigue, se ménage2, Contre les coups du sort songe à se maintenir, Et loin dans le présent regarde l’avenir. […] Par ce sage écrivain la langue réparée, N’offrit plus rien de rude à l’oreille épurée. […] Un sage ami, toujours rigoureux, inflexible, Sur vos fautes jamais ne vous laisse paisible.
Ils n’ont point d’opinion qui soit à eux, qui leur soit propre : ils en empruntent à mesure qu’ils en ont besoin ; et celui à qui ils ont recours n’est guère un homme sage, ou habile, ou vertueux ; c’est un homme à la mode. […] Il ne manque cependant à l’oisiveté du sage qu’un meilleur nom, et que méditer, parler, lire et être tranquille s’appelât travailler. […] Le sage guérit de l’ambition par l’ambition même ; il tend à de si grandes choses, qu’il ne peut se borner à ce qu’on appelle des trésors, des postes, la fortune et la faveur. […] quelle force invincible et accablante des témoingnages rendus successivement et pendant trois siècles entiers par des millions de personnes les plus sages, les plus modérées qui fussent alors sur la terre, et que le sentiment d’une même vérité soutient dans l’exil, dans les fers, contre la vue de la mort et du dernier supplice ! […] Si les hommes étaient sages, la place publique serait abandonnée, et il serait établi qu’il y aurait de l’ignominie seulement à voir de tels spectacles.
Se peut-il qu’un livre à la fois si sublime et si sage soit l’ouvrage des hommes1 ? […] Où est l’homme, où est le sage qui sait agir, souffrir et mourir sans faiblesse et sans ostentation ? […] Oui, si la vie et la mort de Socrate sont d’un sage, la vie et la mort de Jésus sont d’un Dieu6. […] Je lis dans Joubert :« Quand Quand Dieu se retire du monde, le sage se retire en Dieu. » Et ailleurs :« La religion est la poésie du cœur ; elle a des enchantements utiles à nos mœurs ; elle nous donne et le bonheur et la verin. » 2.
Chansonnier du bon petit roi2, Ami bien cher, esprit bien sage, Du milieu de mon beau voyage Mon souvenir vole vers toi. […] Le roi Louis est un vrai sage, Et du trône qu’il a quitté J’aime qu’il vienne faire hommage A l’humble et pauvre liberté. […] Béranger, dans son humble histoire, S’il est quelques sages leçons, Il mérite sa part de gloire : Qu’il la trouve dans tes chansons.
Rousseau, entre autres, et du grand Corneille, du ton sage, mesuré, respectueux même, qu’il adopta depuis dans le Cours de littérature, et l’on sentira tout ce que peut l’empire de la raison dans un esprit bien fait, sur la force des préjugés, et sur les illusions même de l’amour-propre. […] L’un est aussi sage, aussi méthodique, que l’autre est fougueux et déréglé dans sa marche ; le premier est aussi impétueux, entraînant dans sa diction inégale, mais souvent sublime, que l’autre est froid, sec et compassé dans la monotone médiocrité de sa version. […] Cette grande et belle idée de s’adresser d’abord au cœur de l’homme, pour convaincre ensuite sa raison, de mettre ses passions même dans les intérêts de la vérité, pour qu’elle triomphe de lui malgré lui, et presqu’à son insu, était une idée aussi nouvelle, aussi heureuse en morale, que féconde en poésie ; et si l’imagination n’eût point entraîné quelquefois M. de Chateaubriand au-delà des justes bornes ; si un goût toujours sage, toujours pur eût présidé constamment à la distribution des richesses que la nature de son plan mettait à sa disposition, il eût mérité, sans doute, que l’on dît de lui : les autres théologiens prouvent la religion, mais M. de Chateaubriand la fait aimer. […] Il fit donc de l’ellipse la figure dominante dans son style ; et c’est à son emploi, aussi sage qu’heureux, qu’il fut redevable de ses principales beautés de diction ; c’est ainsi qu’il posa la borne qui sépare à jamais la prose de la poésie. […] Delille, à l’impétuosité de sa verve, et avait donné par conséquent une paraphrase, quelquefois très belle, le plus souvent négligée, faible et prosaïque ; le second s’était piqué de cette correction sage, mais froide, de cette fidélité infidèle, qui compte les vers et presque les mots de l’original, et attache une gloire puérile à n’en pas excéder le nombre.
Le Sage 1668-1747 [Notice] Breton d’origine, (Sarzau Morbihan) très-fier et très-jaloux de son indépendance, Alain René Le Sage quitta un modeste emploi de finance pour se faire homme de lettres. […] Sceptique ou indifférent, Le Sage manque d’un certain idéal ; il ne voit dans la vie qu’un jeu d’adresse, et n’apprend guère qu’à n’être dupe de rien, ni de personne. […] Comme Molière, Le Sage s’est plu à-peindre la sotte vanité des mauvais écrivains.
« Je ne puis, Messieurs, vous donner une plus haute idée du triste sujet dont je viens vous entretenir, qu’en recueillant ces termes nobles et expressifs dont l’Écriture se sert pour louer la vie et déplorer la mort du sage et vaillant Macchabée. […] Conduites d’armées, sièges de places, prise de villes, passages de rivières, attaques-hardies, retraites honorables, campements bien ordonnés, combats soutenus, batailles gagnées, ennemis vaincus par la force, dissipés par l’adresse, lassés et consumés par une sage et noble patience ? Où peut-on trouver tant et de si puissants exemples que dans les actions d’un homme sage, modeste, libéral, désintéressé, dévoué au service du prince et de la patrie ; grand dans l’adversité par son courage, dans la prospérité par sa modestie, dans les difficultés par sa prudence, dans les périls par sa valeur, dans la religion par sa piété ? […] Je confondrai quelquefois peut-être le général d’armée, le sage, le chrétien.
Peu de carrières ont été aussi pleinement, aussi vertueusement, aussi glorieusement remplies que celle de ce fils d’un teinturier de Boston, qui commença par couler du suif dans des moules de chandelles, se fit ensuite imprimeur, rédigea les premiers journaux américains, fonda les premières manufactures de papier dans ces colonies, dont il accrut la civilisation matérielle et les lumières ; découvrit l’identité du fluide électrique et de la foudre ; devint membre de l’Académie des sciences de Paris et de presque tous les corps savants de l’Europe ; fut auprès de la métropole le courageux agent des colonies soumises ; auprès de la France et de l’Espagne le négociateur heureux des colonies insurgées, et se plaça à côté de Georges Washington comme fondateur de leur indépendance ; enfin, après avoir fait le bien pendant quatre-vingts ans, mourut environné des respects des deux mondes comme un sage qui avait étendu la connaissance des lois de l’univers, comme un grand homme qui avait contribué à l’affranchissement et à la prospérité de sa patrie, et mérita non-seulement que l’Amérique tout entière portât son deuil, mais que l’Assemblée constituante de France s’y associât par un décret public. […] Les bienfaits du travail, les heureux fruits de l’économie, la salutaire habitude d’une réflexion sage qui précède et dirige toujours la conduite, le désir louable de faire du bien aux hommes, et par là de se préparer la plus douce des satisfactions et la plus utile des récompenses, le contentement de soi et la bonne opinion des autres : voilà ce que chacun peut puiser dans cette lecture. […] Les sages et les habiles des divers siècles ajoutent sans cesse à ce trésor commun où puise l’humanité, qui sans eux serait restée dans sa pauvreté primitive, c’est-à-dire dans son ignorance et sa faiblesse.
Il avait mérité que, dans certaines occasions importantes, l’autorité souveraine et indépendante des formalités appuyât ses démarches ; car la justice serait quelquefois hors d’état d’agir, si elle n’osait jamais se débarrasser de tant de sages liens dont elle s’est chargée elle-même. […] Le magistrat les calma, et par la sage hardiesse qu’il eut de les braver, et par la confiance que la populace, quoique furieuse, avait toujours en lui. […] Les hommes veulent bien que les dieux soient aussi fous qu’eux1 ; mais ils ne veulent pas que les bêtes soient aussi sages.
Rien de plus sage et de plus sensé que les productions des ecclésiastiques anglais. […] L’Anglais, sage jusque dans ses écarts, se permet peu d’ornements, tend directement au bon sens, à la raison, et s’embarrasse peu d’adoucir l’aspérité des sentiers qui y conduisent.
Ils n’ont aucun arrêt : ce sont esprits volages, Qui souvent sont tout gris avant que d’être sages ; Et doit-on souhaiter, pour leur utilité, De voir finir leur vie avecque leur beauté : Semblables à ces fleurs dont Vénus se couronne, De qui jamais les fruits n’enrichissent l’automne Oubliez, oubliez l’amour de ce berger, Et prenez en son lieu quelque bon ménager, De qui la façon mâle, à vos yeux moins gentille, Témoigne un esprit mûr à régir sa famille, Et dont la main robuste au métier de Cérès Fasse ployer le soc en fendant les guérets. Vous êtes grande assez, vous devriez1 être sage, Et plutôt projeter quelque bon mariage, Que de vous amuser à ces folles amours.
Le sage y vit en paix, et méprise le reste. […] Quelque ton que prenne le poète, ses pensées doivent être vives, pressées, d’une vérité frappante, et enchaînées avec grâce ; ses préceptes, surtout sages, solides, clairs et lumineux. […] Voilà, si je ne me trompe, le plus parfait modèle qu’on puisse proposer de cet enthousiasme vif, mais sage et réglé par la raison, de ce beau désordre qui produit un effet merveilleux dans l’ode, et qui la caractérise. […] Des Dieux et des mortels le monarque suprême Armé de ses carreaux, se montrât-il lui-même ; Le devoir parle au sage ; il n’a point d’autre loi. […] Son délire est toujours naturel et vrai ; ses écarts toujours heureux ; son désordre toujours sage et réglé par la raison.
L’éloquence en doit être du genre tempéré ; la poésie, d’un caractère noble, mais sage et modeste, au-dessus de l’épître, au-dessous du poème inspiré. Dans ce genre de poésie, le rôle du poète est celui d’un sage dont on écoute les leçons. […] Il sait, de la satire ennoblissant l’usage, Railler en honnête homme et badiner en sage ; Et ses charmants écrits, retenus du lecteur, Sont toujours d’un poète et jamais d’un rhéteur. […] Quelque ton que prenne le poète, le style doit toujours être simple, naturel et facile, et jamais froid, pas même dans les sujets philosophiques ; les pensées doivent être vives, pressées, d’une vérité frappante, et enchaînées avec grâce ; les préceptes sages, solides, clairs et lumineux. […] Le sage est ménager du temps et des paroles.
» Disait au roi Pyrrhus un sage confident, Conseiller très sensé d’un roi très imprudent. […] » Le conseil était sage et facile à goûter. […] Le sage Du Faï, parmi ses plants divers, Végétaux rassemblés des bouts de l’univers, Me dira-t-il pourquoi la tendre sensitive Se flétrit sous nos mains, honteuse et fugitive ? […] La cruelle96 livrait aux fureurs populaires Du sage Lamoignon les vertus séculaires. […] Lorsque sur cette mer on vogue à pleines voiles, Qu’on croit avoir pour soi le vent et les étoiles, Il est bien malaisé de régler ses désirs ; Le plus sage s’endort sur la foi des zéphirs.
Picrochole, Pyrrhus3, la laitière ; enfin tous, Autant les sages que les fous ! […] Ces sages de la Grèce florissaient 600 ans avant Jésus-Christ : c’étaient Thalès, Solon, Pittacus, Bias, Périandre (ou Myson), Chilon et Cléobule. […] On aime à voir La Fontaine se mettre lui-même en scène, comme ne se piquant pas d’être plus sage que les autres : voilà un des charmes de sa philosophie. » 1.
Dans un sage conseil, par les chefs assemblé, Du départ général le grand jour est réglé ; Il arrive, tout part : le plus jeune peut-être Demande, en regardant les lieux qui l’ont vu naître, Quand viendra ce printemps par qui tant d’exilés Dans les champs paternels se verront rappelés1 ? […] Racine, qui accompagne son poëme d’excellentes notes dont nous avons profité, place ici cette sage réflexion de Bossuet : « J’apporte en naissant cet amour du bonheur. […] « Lucrèce, a dit Fontanes (Discours préliminaire de sa traduction de l’Essai sur l’homme), comme presque tous les athées fameux naquit dans un siècle d’orages et de malheurs : témoin des guerres civiles de Marius et de Sylla, et n’osant attribuer à des dieux justes et sages les désordres de sa patrie, il voulut détrôner une providence qui semblait abandonner le monde aux passions de quelques tyrans ambitieux.
Je l’appellerais volontiers un sage qui mérita d’être heureux. […] Accueillez mon Maillet, le plus sage des fous et le plus fou des sages, mais un des meilleurs esprits du monde, si cet esprit était plus froid, et une des meilleures âmes que le ciel ait jamais créées, quoiqu’il ne soit occupé que de son esprit ; espèce d’aigle sans bec, sans serres, sans fiel, mais non pas sans élévation assurément ; un jeune homme de l’autre monde, que les connaisseurs généreux, comme vous l’êtes, doivent apprécier dans celui-ci, afin que justice soit faite, car il n’y fera pas fortune.
. — Leur ne prend jamais s à la fin, quand il est joint à un verbe ; alors il signifie à eux, à elles : ces enfants ont été sages, je leur donnerai un prix. […] Exemple : Celui qui évite d’apprendre (dit le sage) tombera dans le mal.
Le Sage 1668-1747 [Notice] Breton d’origine, très-fier et très-jaloux de son indépendance, Alain René Le Sage quitta un modeste emploi de finance pour se faire homme de lettres. […] « Ses sages. » On en compte sept, savoir : Thalès Solon, Bias, Chilon, Cléobule, Pittacus, Périandre.