Le vers sera bon si l’on met trembla. […] De nos jours, les poètes ont voulu réhabiliter l’enjambement, et se sont mis à ronsardiser : ils ont poussé l’excès jusqu’au ridicule, et leur exemple n’a fait que confirmer la règle. […] On peut mettre où pour à qui, auquel, vers lequel. […] On met un verbe au singulier avec plusieurs sujets : Âne, cheval et mule aux forêts habitait. […] Sa forme la plus ordinaire et la plus symétrique consiste à mettre un repos marqué au quatrième vers, un autre plus faible au septième ; à commencer par une rime féminine, en faisant rimer le premier vers avec le troisième, le second avec le quatrième, le cinquième avec le sixième, le septième avec le dixième, et le huitième avec le neuvième.
Le Nœud les met en action ; il fait naître et accroît l’intérêt. […] Il faut prendre garde, en s’emparant des petites circonstances, de mettre la main sur des détails bas et communs, ceux par exemple que personne n’ignore. […] On se met dès l’abord au niveau des passions des auditeurs pour en accroître la force et le mouvement. […] Les professeurs choisiront eux-mêmes les livres le plus convenables à mettre entre les mains des jeunes gens. […] 6° Il met chacun à sa place les matériaux qui doivent servir à chaque partie du palais. — C’est l’ordre de la disposition.
S’il n’est ni dialecticien comme Bourdaloue, ni sublime et pathétique comme Bossuet, il a de l’onction, il est insinuant, il connaît intimement le cœur humain, met la passion aux prises avec la foi, et sait dire aux grands de courageuses vérités. […] La loi doit régner sur les rois Sire, c’est le choix de la nation qui mit d’abord le sceptre entre les mains de vos ancêtres ; c’est elle qui les éleva sur le bouclier militaire et les proclama souverains. […] Leur naissance seule les mit ensuite en possession du trône ; mais ce furent des suffrages publics qui attachèrent d’abord ce droit et cette prérogative à leur naissance. […] Nous regarderions comme un insensé dans le monde un homme, lequel héritier d’un trésor immense, le laisserait dissiper faute de soins et d’attentions, et n’en ferait aucun usage, ou pour s’élever à des places et à des dignités qui le tireraient de l’obscurité, ou pour s’assurer une fortune solide, et qui le mît pour l’avenir dans une situation à ne plus craindre aucun revers. […] Ne mettrait-il pas à profit un intervalle si décisif pour sa destinée ?
« Je ne sais, a dit La Bruyère, si l’on pourra mettre jamais dans les lettres plus de tour, d’agrément et de style que l’on n’en voit dans celles de Voiture1. » Son plus grand défaut est de manquer de naturel : toutefois on l’excusera, en songeant que l’on ne pouvait arriver à la grâce qu’en passant par la subtilité et la recherche. […] A dire la vérité, monseigneur, je ne sais à quoi vous avez pensé : et ç’a été, sans mentir, trop de hardiesse, et une extrême violence à vous d’avoir, à votre âge, choqué deux ou trois vieux capitaines que vous deviez respecter, quand ce n’eût été que pour leur ancienneté ; fait tuer le pauvre comte de Fontaine, qui était un des meilleurs hommes de Flandre, et à qui le prince d’Orange n’avait jamais osé toucher ; pris seize pièces de canon qui appartenaient à un prince qui est oncle du roi et frère de la reine4, avec qui vous n’aviez jamais eu de différend ; et mis en désordre les meilleures troupes des Espagnols, qui vous avaient laissé passer avec tant de bonté. […] La France, que vous venez de mettre à couvert de tous les orages qu’elle craignait, s’étonne qu’à l’entrée de votre vie vous ayez fait une action dont César eût voulu couronner toutes les siennes, et qui redonne aux rois vos ancêtres autant de lustre que vous en avez reçu d’eux. […] C’était Pinchesne, maltraité par Boileau, qui, au contraire, admirait beaucoup Voiture ; car il n’a pas craint, dans un de ses vers, de le mettre à côté d’Horace.
Je n’ai pas grand appétit, poursuivit-il ; je vais me mettre à table pour vous tenir compagnie seulement, et je mangerai quelques morceaux par complaisance. » En parlant ainsi, mon panégyriste s’assit vis-à-vis de moi. […] En même temps, il versait du vin dans mon verre, et m’excitait à lui faire raison5 Je ne répondais point mal aux santés qu’il me portait, ce qui, avec ses flatteries, me mit insensiblement de si belle humeur, que, voyant notre seconde omelette à moitié mangée, je demandai à l’hôte s’il n’avait point de poisson à nous donner. […] Je m’en sentais offensé, et je dis fièrement à Corcuélo : « Apportez-nous votre truite, et ne vous embarrassez2 pas du reste. » L’hôte, qui ne demandait pas mieux, se mit à nous l’apprêter, et ne tarda guère à nous la servir. […] Je fus aussi sensible à cette baie1, que je l’ai été dans la suite aux plus grandes disgrâces qui me sont arrivées…… Enflammé de dépit, je m’enfermai dans ma chambre et me mis au lit ; mais je ne pus dormir, et je n’avais pas encore fermé l’œil, lorsque le muletier vint m’avertir qu’il n’attendait plus que moi pour partir.
Le jeune homme s’était mis en marche vers la fin de l’hiver de 1709 ; le Rhin était glacé à plusieurs pieds de profondeur. […] Le financier riant de sa naïveté, Lui dit : Je vous veux mettre aujourd’hui sur le trône. […] S’il entre dans une église, il observe d’abord de qui il peut être vu, et, selon la découverte qu’il vient de faire, il se met à genoux et prie, ou il ne songe ni à se mettre à genoux ni à prier. […] Ils mirent en vogue des expressions dérivées de barbarismes ; des tours nouveaux avec des solécismes ; et ils présentèrent des idées neuves avec des termes impropres. […] Mais, après avoir dépouillé mon peuple, vous le mettez sous le pressoir, pour tirer de ses os quelque suc, et vous le brisez sous le moulin pour achever de le mettre en poudre.
La Rhétorique est l’art de la parole mis à la portée de tout le monde, et le développement méthodique et réglé d’une faculté universelle. […] Ils ne font pas trouver les idées, mais ils donnent les moyens de les mettre habilement en œuvre. […] Elle y introduit l’ordre, et met les choses dans leur véritable point de vue, chacune à la place où elle doit produire le plus d’impression et d’effet. […] Toute œuvre où l’homme met quelque chose de ses sentiments et de son âme, pour toucher l’âme d’autrui, demande une étude profonde des mœurs et des passions. […] L’Imprécation met l’apostrophe au service de la menace et de la malédiction.
Souvent même on lui dispute ce lieu de repos qui, placé entre deux champs, semblait n’appartenir à personne ; on le force à continuer sa route vers de nouveaux déserts : le ban qui l’a mis hors de son pays semble l’avoir mis hors du monde. […] Je mis pied à terre, et je montai en courant sur la colline de la citadelle. […] Pensez à bien combattre et mettez tout à mort, car si nous pouvons les vaincre, nous serons tous riches. […] On se mit à l’œuvre pendant que les troupes se succédaient. […] Il se mit donc en marche pour traverser le col le 20 avant le jour.
L'homme puissant est humain, sensible, ou dur, intraitable ; il est juste, ou il se met au-dessus des lois. […] Il faut mettre chaque mot à sa place, car de là dépendent non-seulement la clarté et l'harmonie, mais encore l'énergie et l'élégance. […] C'est au bas de la lettre que l'on met ordinairement la date. — On met sous enveloppe les lettres qu'on écrit aux personnes des premières classes de la société. […] L'opéra est une espèce de poëme mis en action. […] On doit mettre sous les yeux des élèves des exemples de ces différents genres d'éloquence.
Cette espèce de mots s’appelle préposition, parce qu’elle se met ordinairement devant le nom qu’elle régit. […] Avoir son chapeau sur la tête ; mettre un flambeau sur la table. […] Mettre un tapis sous les pieds ; tout ce qui est sous le ciel.
Mettez dans sa bouche des plaintes touchantes, des supplications motivées. […] Mettez dans sa bouche un discours plein de forfanteries. […] Mettez dans la bouche de l’un et de l’autre des paroles convenables à la situation. […] Le lendemain matin, l’ermite en partant avec Almanzor met le feu à la maison. […] Alors j’ai inventé un système de pêche qui me mettait à même de prendre beaucoup de poisson.
C’est à vous à y mettre une juste valeur, et à la proportionner à cet objet. […] Je me presse de vous écrire, afin d’effacer promptement de votre esprit le chagrin que ma dernière lettre y a mis. […] Je cours où l’on m’indiquait ; ce n’était pas là, c’était à l’autre bout de la ville ; j’y vais ; on se met à rire, et on me dit : poisson d’avril. […] Nous voulons que les objets viennent se mettre sous nos yeux ; nous voulons un vrai qui nous saisisse d’abord, et qui remplisse notre âme de lumière et de chaleur. […] Villemain mettra facilement sur la voie.
Qu’est-il besoin de vous mettre sous les yeux des exemples étrangers ? […] tu as osé, Verrès, tu as osé mettre en. […] Quand mettras-tu des bornes à ton audace effrénée ? […] La véritable victoire, celle qui met à nos pieds le monde entier., c’est notre foi. […] Vous mettrez fin à tous ces discours.
Maury, qui sonde et qui guérit les plaies du cœur, qui calme les troubles de -l’imagination, et qui met à la place des chimères qui l’abusent, des vérités douces qui la consolent. […] « La morale des philosophes, dit-il, avait mis le pardon des offenses au nombre des vertus ; mais c’était un prétexte de vanité plutôt qu’une règle de discipline. C’est que la vengeance leur semblait traîner après elle je ne sais quoi de bas et d’emporté, qui eût défiguré le portrait et l’orgueilleuse tranquillité de leur sage ; c’est qu’il leur paraissait honteux de ne pouvoir se mettre au-dessus d’une offense. […] Dans presque tous les discours de Massillon, c’est une espèce de dialogue entre lui et ses auditeurs : il interroge, il répond, il se met à la place des autres, fait ou prévient les objections ; et sa réponse est toujours celle que ceux qui l’écoutent avaient dans leur cœur. […] Craignez cet avenir que vous vous efforcez de ne pas croire : ne nous demandez plus ce qui se passe dans cette autre vie dont on vous parle ; mais demandez-vous sans cesse à vous-même ce que vous faites dans celle-ci : calmez votre conscience par l’innocence de vos mœurs, et non par l’impiété de vos sentiments : mettez votre cœur en repos, en y appelant Dieu, et non pas en doutant s’il vous regarde.
Bossuet met dans ses portraits, comme ailleurs, une énergie et un entrain qui ne sont qu’à lui. […] Dans celui de Condé, pour mieux faire saisir le caractère de son héros, il le met en opposition avec Turenne et les relève ainsi tous deux par le contraste. […] Pour les juger mettez-vous à leur place, sinon votre froide et rigoureuse analyse glacera toute imagination, étouffera tout sentiment. […] Pour l’apprécier dignement, il faut se mettre bien au courant des circonstances qui l’amenèrent. […] Comme sa passion l’obligea de ne mettre sa politique qu’en second dans sa conduite, héroïne d’un grand parti, elle en devint l’aventurière. » Le grand mérite de ces portraits est la précision originale de la forme unie à la vérité du fond.
Dans le premier cas, il est bon de jeter à la hâte et en abrégé sur le papier les diverses pensées qui s’offrent à l’esprit ; on fera ensuite un choix, on tracera son plan d’après ce canevas improvisé ; et l’on se mettra ensuite à écrire dans un ordre convenable. Dans le second cas, il faut stimuler son esprit, en secouer la paresse, creuser ses souvenirs, ses impressions, ses lectures passées, chercher tout ce qui se rattache de près ou de loin au sujet indiqué ; et si l’on y met de la bonne volonté, on ne restera jamais à sec, on sera même étonné de voir le sujet se féconder comme de lui-même. Nous avons dans l’esprit beaucoup plus de ressources que nous ne pensons : il faut avoir en soi-même quelque confiance, se mettre à l’œuvre sans trop craindre de mal faire, et se persuader que si l’on ne réussit pas tout d’abord, c’est faute d’exercice et de pratique : tout viendra avec le temps, le travail et la persévérance. […] On se met ainsi en train, et les idées viennent plus facilement. […] Si c’est un discours, il faut se mettre en esprit dans la situation même du personnage qu’on fait parler.
C’est elle sans doute qui leur mit devant les yeux l’utile et l’honnête, leur fit goûter la raison, les rendit doux et humains, cimenta parmi eux la bonne foi et la justice, les accoutuma à la subordination, et les détermina non seulement à ne pas épargner leurs peines, mais même à sacrifier leur vie pour le bien public. […] Mais il est constant que l’étude de ces règles, en développant et perfectionnant le jugement, la raison et le goût, donne cette éloquence qui met du choix, de l’ordre, de l’intérêt, de la variété dans les choses qu’on doit dire ; qui flatte l’esprit par les charmes d’une élocution belle et soutenue, s’ouvre avec douceur l’entrée de nos cœurs, et leur cause une émotion délicieuse et durable. […] Voici la harangue que La Fontaine met dans sa bouche : Romains, et vous, Sénat, assis pour m’écouter, Je supplie avant tout les Dieux de m’assister. […] « Mon Seigneur, permettez, je vous prie, à votre serviteur de vous dire un mot, et ne vous mettez pas en colère contre votre esclave ; car vous jugez aussi souverainement que Pharaon1. […] Maintenant donc si je retourne vers mon père votre serviteur, et que ce jeune homme n’y soit pas, comme sa vie dépend absolument de celle de son fils, dès qu’il ne le verra point avec nous, il mourra, et vos serviteurs accableront sa vieillesse d’une douleur qui le mettra au tombeau.
En même temps, l’homme et le cheval, au lieu de s’amuser à être roués et estropiés, se relèvent miraculeusement, remontent l’un sur l’autre, s’enfuient, et courent encore, pendant que les laquais de l’archevêque, et le cocher, et l’archevêque même, se mettent à crier : Arrête, arrête ce coquin ! […] Vatel monte à sa chambre, met son épée contre la porte, et se la passe au travers du cœur ; mais ce ne fut qu’au troisième coup, car il s’en donna deux qui n’étaient pas mortels ; il tombe mort. […] Elle a dit ailleurs : « Ne pouvant contenir tous mes sentiments sur ce sujet, je me suis mise à vous écrire, au bout de cette petite allée sombre que vous aimez, assise sur ce siége de mousse où je vous ai vue quelquefois couchée. […] Saint-Hilaire qui montrait cette batterie, et tue M. de Turenne ; le fils de Saint-Hilaire se jette à son père, et se met à crier et à pleurer. […] et sans faire nulle attention sur lui, se met à crier et à pleurer cette grande perte. » 1.
L’ordre et la majesté se montrèrent en même temps que la vigueur et la richesse ; et le souverain parut avoir créé toutes les grandeurs qu’il mettait à leur place4. […] Au milieu d’une société placée tout entière sur le même niveau, mais mobile et agitée, vous avez mis en scène les opinions, les fantaisies, les modes, à mesure qu’elles posaient devant vous. […] Votre théâtre s’est rapproché de ces proverbes de salon, où la société se peint d’autant mieux qu’elle les fait elle-même, et qu’elle y met son langage. […] « Il faudrait donc, pour l’instruction de nos contemporains, mettre à profit cette liberté que nous pouvons prendre sur les auteurs qui ne sont plus. […] Que de noms propres on pourrait mettre sous cette phrase !
. — Pour marquer les différentes sortes d’e, et les voyelles longues, on emploie trois petits signes que l’on appelle accents ; savoir, l’accent aigu (ˊ) qui se met sur les é fermés, bonté ; l’accent grave (`) qui se met sur les è ouverts, accès ; et l’accent circonflexe (^) qui se met sur la plupart des voyelles longues, apôtre.
Mais ce défaut (si c’en est un) est si heureusement compensé par des beautés du premier ordre, par ces développements profonds du cœur humain, par cette abondance de pensées fortes ou sublimes qui mettent le héros tout entier sous les yeux du lecteur, que l’on pardonne volontiers à l’historien de prendre la parole, et de se mettre à la place d’un personnage qui n’eût pas toujours été capable de parler aussi bien. […] Encore quelques moments, un Dieu qui vous seconde Va mettre entre vos mains la maîtresse du monde. […] Entrez dans leurs palais ; frappez, mettez en cendre Tout ce qui prétendra l’honneur de se défendre. […] Albe ne pourra pas souffrir un tel spectacle ; Et Rome, par ses pleurs, y mettra trop d’obstacle. […] Les amateurs en vont juger ; et, pour les mettre à portée de le faire avec moins de difficulté et plus de fruit, nous comparerons exactement la prose de l’historien et les vers du poète, en accompagnant l’un et l’autre texte de quelques observations.
On peut comparer le travail de l’élocution à celui de l’architecte, quand il met la dernière main à son œuvre et la retouche avec soin dans toutes ses parties. […] Est-il bon de mettre en relief l’objet le plus important ? […] Le parallèle a pour résultat de rendre la pensée plus frappante et de relever les traits les plus saillants des personnes ou des choses que l’on met en regard. […] Ils donnent à la narration un tour plus dramatique et la préservent de la monotonie, en faisant disparaître l’écrivain pour mettre en scène les personnages eux-mêmes. […] Mais cela ne suffit pas pour mettre ces sortes de traités au rang des compositions épistolaires proprement dites.
Les poëtes ont été mis à contribution, comme les prosateurs ; toutefois, avec réserve.
De rompre des méchants les trames criminelles, De mettre votre trône à l’ombre de ses ailes. […] C’est l’avare Harpagon que l’auteur met en scène avec Maître Jacques. […] M. de Louvois n’insista point ; il se contenta de répondre qu’il mettrait un autre habit. […] d’abord qu’on les approche, ils se mettent sur leur garde meurtrière Ah ! […] C’est mon talent particulier ; et je travaille à mettre en madrigaux toute l’Histoire romaine.
Enfin y a-t-il aucun vice que l’honneur du monde ne mette en crédit, si peu qu’il ait de soin de se contrefaire ? […] Et vous, ne viendrez-vous pas à ce triste monument, vous, dis-je, qu’il a bien voulu mettre au rang de ses amis ? […] Agréez ces derniers efforts d’une voix qui vous fut connue, vous mettrez fin à tous ces discours. […] Que tout le reste vous aime, mette en vous sa consolation et son espérance, et reçoive de votre bonté le soulagement de ses maux. […] Bossuet avait mis d’abord : Comme une ombre et comme une image creuse.
Car la femme attendoit qu’il luy alloit descouvrir deux raisons nouvelles pour mettre les femmes au pas4. […] Ainsi les Alquemistes, après qu’ils ont bien fournayé1, charbonné, lutté2, soufflé, distillé, calciné, congelé3, fixé4, liquefié, vitrefié, putrefié, il ne fault que casser un alembic pour les mettre au compte5 de la bonne femme. […] Fixer, c’est mettre un corps volatil en état de supporter l’action du feu sans se volatiliser.
S’il conte une nouvelle, c’est moins pour l’apprendre à ceux qui l’écoutent que pour avoir le mérite de la dire, et de la dire bien ; elle devient un roman entre ses mains ; il fait penser les gens à sa manière, leur met en la bouche ses petites façons de parler, et les fait toujours parler longtemps ; il tombe ensuite en des parenthèses qui peuvent passer pour des épisodes, mais qui font oublier le gros de l’histoire, et à lui qui vous parle, et à vous qui le supportez. […] Le mettra-t-on dans les finances ou dans les troupes ? […] C’est un homme qui est de mise un quart d’heure de suite, qui le moment d’après baisse, dégénère, perd le peu de lustre qu’un peu de mémoire lui donnait, et montre la corde. […] Sa vanité l’a fait honnête homme, l’a mis au-dessus de lui-même, l’a fait devenir ce qu’il n’était pas. […] Couper veut dire se mettre entre deux personnes.