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136. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XX. des qualités accidentelles du style. — élégance, finesse, naiveté, enjouement  » pp. 274-288

« La finesse, dit Voltaire, est une énigme dont les gens d’esprit devinent tout d’un coup le mot. » Les lecteurs savent gré à l’écrivain qui paraît les estimer gens d’esprit, dût-il y être trompé lui-même ; car tous ne devinent pas le mot.

137. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXIII. des figures. — tropes d’invention et tropes d’usage  » pp. 323-338

Poursuivez ainsi, et le lecteur, sans pouvoir peut-être s’en rendre compte, finit par sentir je ne sais quelle impression de vague et de traînant.

138. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre II. De l’Éloquence. » pp. 318-338

Il en est de même des auditeurs ou des lecteurs qui, après avoir entendu ou lu un discours éloquent, ne croient ni ne font rien de ce que leur a dit l’Orateur.

139. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Beaumarchais, 1732-1799 » pp. 344-356

Je demanderais surtout qu’infidèle à ses amis, ingrat envers ses protecteurs, odieux aux auteurs dans ses censures, nauséabond aux lecteurs dans ses écritures, terrible aux emprunteurs dans ses usures, colportant les livres défendus, espionnant les gens qui l’admettent, écorchant les étrangers dont il fait les affaires, désolant, pour s’enrichir, les malheureux libraires, il fût tel enfin dans l’opinion des hommes, qu’il suffît d’être accusé par lui pour être présumé honnête, d’être son protégé, pour devenir à bon droit suspect : donne-moi Marin 1 « Que si cet intrus doit former le projet d’affaiblir un jour ma cause en subornant un témoin dans cette affaire, j’oserais demander que cet autre argousin fût un cerveau fumeux, un capitan sans caractère, girouette tournant à tous les vents de la cupidité, pauvre hère qui, voulant jouer dix rôles à la fois, dénué de sens pour en soutenir un seul, allât, dans la nuit d’une intrigue obscure, se brûler à toutes les chandelles, en croyant s’approcher du soleil ; et qui, livré sur l’escarpolette de l’intérêt à un balancement perpétuel, en eût la tête et le cœur étourdis au point de ne savoir ce qu’il affirme, ni ce qu’il a dessein de nier : donne-moi Bertrand.

140. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Villemain. Né en 1790. » pp. 479-491

L’histoire, la biographie, les détails de mœurs vivifient sa critique : une inflexible morale, un dévouement vrai et de cœur à tout ce qui honore, console et relève l’humanité, à la liberté, à la religion, à la vérité, semblent rendre encore son goût plus pur et plus sévère ; cet enchaînement de tableaux historiques, d’anecdotes racontées avec l’esprit le plus brillant, de réflexions morales et d’analyses judicieuses et profondes, qui se mêlent sans confusion, conduit le lecteur jusqu’au bout du livre sans qu’il ait un moment l’envie de s’arrêter.

141. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Silvestre de Sacy. Né en 1801. » pp. 522-533

Jamais ils ne tendent de piége à leur lecteur, jamais ils ne le flattent par de belles paroles pour surprendre son âme et y allumer une mauvaise passion ou y introduire une idée fausse.

142. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Sainte-Beuve. Né en 1804. » pp. 566-577

Elle s’applique aux Anciens et à tous ceux des grands poëtes qui sont déjà, à quelques égards, ou qui seront un jour eux-mêmes des Anciens, à tous ceux qui ne sont plus nos contemporains et vers lesquels on ne revient qu’en remontant à force de rames le courant passé : « Les œuvres des grands poëtes, dit-il, demandent qu’on les approche au début avec une foi entière en leur excellence ; le lecteur doit être convaincu que, s’il ne les admire point pleinement, c’est sa faute et non la leur.

143. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Poètes

Ce n’était pas un premier essai : il avait écrit et montré à des amis sa Maubertine, qui lui fut dérobée, nous dit-il dans l’avis au lecteur de la seconde pièce ; puis vinrent, aussi applaudies que son début, la tragédie de César et la comédie des Esbahis, l’une qu’on accusa d’être un plagiat de Muret, l’autre qui est une imitation de la Comédie du Sacrifice de Charles Estienne. […] Bertaut (1552-1611) Notice Jean Bertaut, de Caen, entra dans les ordres, fut précepteur du duc d’Angoulême, secrétaire et lecteur ordinaire de Henri III, passa les mauvais temps de la Ligue à l’abbaye de Bourgueil, en Anjou, auprès du cardinal de Bourbon, contribua à la conversion de Henri IV et reçut de lui (1594) l’abbaye d’Aulnay, en Normandie, qu’eut plus tard son compatriote Daniel Huet, puis (1606) l’évêché de Séez.

144. (1872) Cours élémentaire de rhétorique

On dirait que l’écrivain en a dissimulé le sens, pour laisser au lecteur le plaisir de le pénétrer. […] La finesse, qu’on peut définir la délicatesse de l’esprit, consiste à laisser deviner sans peine une partie de sa pensée, lorsque la pudeur ou le respect fait une loi de la discrétion, Employée à propos, elle plaît et semble s’autoriser de la pénétration du lecteur. […] Le lecteur s’est déjà intéressé à lui dans son noble dévouement pour la patrie, alors qu’il l’a vu lancer une flèche contre les flancs du cheval de bois, instrument de ruine pour son pays. […] Elle badine et se joue souvent de l’attention du lecteur. […] Remarquons qu’on doit s’abstenir de tout ce qui peut donner lieu à des allusions déshonnêtes, ce serait réveiller des pensées qui salissent l’imagination du lecteur, et par là se déshonorer dans l’esprit des honnêtes gens.

145. (1875) Poétique

La Poétique d’Aristote est écrite comme elle est pensée, avec un soin, un scrupule qui ne permet pas au lecteur la moindre distraction. […] L’épopée, au contraire, étant en récit, peut peindre tout ce qui est d’un même moment, en quelque lieu qu’il soit, pourvu qu’il tienne au sujet : ce qui la met en état de se montrer avec magnificence, de transporter le lecteur d’un lieu à l’autre, et de varier ses épisodes d’une infinité de manières ; et par là de prévenir la satiété qui naît de l’uniformité, et fait tomber les tragédies.

146. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

En adoptant l’ordre logique des sujets, de préférence à l’ordre chronologique des auteurs, il a été possible de rapprocher un poète d’un orateur, un ancien d’un moderne ; rapprochement fécond qui contient plus d’une leçon de goût et provoque la curiosité critique du lecteur. […] L’accent est la modification du son qui résulte de l’émotion même du lecteur ; il est la conséquence naturelle des sentiments et des dispositions de l’âme. […] Le lecteur doit toujours rester maître de sa diction et ne jamais laisser dégénérer l’excitation oratoire ou poétique en une émotion réelle et trop profonde. […] » Les enfants et les jeunes gens sont fort exposés à cet entraînement qui substitue l’émotion véritable à l’émotion artistique, enlève au lecteur la direction de sa pensée, de ses mouvements et de sa voix. […] À cet égard, comme à propos de toutes les règles qui précèdent, tout excès est blâmable ; le goût, la mesure, le sentiment des nuances sont les qualités délicates qui conviennent à un lecteur intelligent ; et l’étude, la réflexion est seule capable de développer ces qualités.

147. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXV. des figures. — figures par développement et par abréviation  » pp. 353-369

La périphrase est pour eux une espèce d’énigme proposée au lecteur.

148. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

Le lecteur jugera si parfois nous avons approché du but. […] Il faut sans doute se mettre en garde contre le danger d’une trop fréquente intervention, ne dire que le nécessaire, et encore choisir pour l’exprimer le moment naturel du repos ou le lecteur prend haleine. […] Un mot suffira parfois à mettre dans son vrai jour un trait, une beauté de situation qui n’eût pas arrêté l’esprit du lecteur. […] Nous nous sommes refusé ces dulcia furta, pour ne pas dépasser les proportions indiquées par les programmes officiels, et ne pas dissiper en la divisant outre mesure l’attention de nos jeunes lecteurs. […] Cette description deviendra plus intelligible si le lecteur veut avoir recours à Pausanias, ou simplement au Voyage d’Anacharsis 87.

149. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

Déjà une bonne partie des poésies de l’ère de Louis XIII et de Louis XIV ne sont lues qu’avec une curiosité bien émoussée et un intérêt bien refroidi, et un grand nombre de ceux qui eurent alors quelque renommée rebuteraient, le lecteur le plus patient. […] Régnier, élève de Marot et de Rabelais, est justement redouté des lecteurs pudiques, il se complaît à montrer. […] Pour les lecteurs d’aujourd’hui tout le mérite de ce poème consiste en un petit nombre de beautés de détail, dans quelques peintures pleines de grâce, de fraîcheur, et de coquette élégance, et dans quelques morceaux brillants et achevés, comme le monologue de la scène première du cinquième acte. […] Maint poète, aveuglé d’une telle manie, En courant à l’honneur, trouva l’ignominie ; Et tel mot, pour avoir réjoui le lecteur, A coûté bien souvent des larmes à l’auteur.

150. (1892) La composition française aux examens du baccalauréat de l’enseignement secondaire moderne, d’après les programmes de 1891, aux examens de l’enseignement secondaire des jeunes filles et aux concours d’admission aux écoles spéciales pp. -503

La Fontaine ne s’adresse qu’à un seul lecteur à la fois. […] Il n’est pas fait de main d’ouvrier, car il n’élève pas l’esprit du lecteur et il ne lui inspire point de nobles sentiments. […] La Fontaine n’épuise point sa matière, il se fie à l’intelligence de son lecteur, et il lui laisse beaucoup à deviner. […] Le début de son livre est d’un homme modeste et qui, tout de suite, veut se concilier l’esprit de son lecteur. […] L’affectation gâte les idées et le style, elle irrite le lecteur ; elle l’indispose contre l’auteur ; c’est une sorte d’hypocrisie de l’esprit.

151. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre quatrième. De la disposition oratoire, ou de l’Ordre mécanique du discours. — Chapitre II. Application du chapitre précédent au discours de Cicéron pour Milon. »

Il s’agit donc de prouver, 1º que Clodius a été l’agresseur, et que c’est lui qui a tendu des embûches à Milon, Cicéron le prouve, par le récit même du fait, par ce chef-d’œuvre de narration dont nous avons déjà parlé, et qu’il nous tardait de mettre sous les yeux de nos lecteurs.

152. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. Racine. (1639-1699.) » pp. 226-241

Nul n’a fait davantage éprouver au lecteur cette illusion dont parle Horace.

153. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bossuet. (1627-1704.) » pp. 54-68

Il a dans sa simplicité une sorte de rudesse qui semble braver le lecteur et rejeter dédaigneusement tout ce qui plaît ou qui séduit. » — « Bossuet, le plus éloquent des hommes, a dit aussi M.

154. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Modèles

Il n’est pas un lecteur qui ne forme ce souhait en finissant le second paragraphe. […] Mais Lafontaine n’avait point à craindre de la part du lecteur un sentiment d’indifférence : car, dans un dialogue de quelques lignes, il a su prouver admirablement son épiphonême. […] Elle emprunte cet effet à l’épithète endormie, qui berce mollement le lecteur après cette belle description. […] La forme interrogative des trois premiers vers intéresse le lecteur au spectacle qu’on lui prépare. […] Ces traits ironiques provoquent le sourire, et le lecteur satisfait éprouve une certaine émotion au moment où le pauvre homme s’endort en chantant.

155. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Voltaire, 1694-1778 » pp. 158-174

Si j’osais vous donner un conseil, ce serait de songer à être simple, à ourdir votre ouvrage d’une manière bien naturelle, bien claire, qui ne coûte aucune attention à l’esprit du lecteur.

156. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lamartine 1790-1869 » pp. 506-523

Il y a des réserves à faire dans l’éloge, mais nous en laissons le soin à nos lecteurs.

157. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

Elle porte les faits à la connaissance de l’homme ; elle lui apprend les événements passés, les découvertes de la science, les résultats de l’observation et de l’analyse ; elle est l’instrument de l’expérience, du raisonnement, de la discussion : elle a donc besoin de cette forme libre et dégagée, pour venir au-devant de l’auditeur ou du lecteur, et lui présenter la vérité exacte et complète avec une scrupuleuse fidélité. […] C’est une règle absolue, au début d’un discours ou d’un livre, de se concilier l’attention et la bonne volonté de l’auditeur ou du lecteur. […] Il faut, même dans les matières étrangères à la littérature, un exorde, ou une exposition nette, précise, intéressante, qui mette les lecteurs ou les auditeurs au fait, avec aisance et sans brusquerie, et les prépare à goûter ce qu’on veut leur faire entendre. […] À voir la clarté et la netteté admirables de tous nos classiques, la limpidité et la transparence de quelques privilégiés, il semble que tous auraient eu devant les yeux ces excellents conseils de La Bruyère, conseils aussi utiles aux écoliers et aux hommes du monde qu’aux orateurs et aux écrivains : « Tout écrivain, pour écrire nettement, doit se mettre à la place de ses lecteurs, examiner son propre ouvrage comme quelque chose qui lui est nouveau, qu’il lit pour la première fois, où il n’a nulle part, et que l’auteur aurait soumis à sa critique, et se persuader ensuite qu’on n’est pas entendu seulement à cause que l’on s’entend soi-même, mais parce qu’on est en effet intelligible. » (Chap.

158. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Introduction » pp. -

Nous voudrions analyser en détail la grammaire de cette langue ; mais le plus sûr est de renvoyer nos jeunes lecteurs à l’excellent ouvrage de M.

159. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

Ne doutant pas de la perspicacité de mes jeunes lecteurs, je leur dirai aussi : devinez. […] Les épisodes qui entrent dans le roman doivent être assez attachants pour ne pas donner au lecteur l'envie de revenir au sujet principal.

160. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Chapitre » pp. 169-193

Barbier sur soixante traductions françaises de l’Imitation de Jésus-Christ, « le plus beau des livres sortis de la main des hommes, disait Fontenelle, puisque l’Evangile n’en vient pas », Relativement à l’auteur de cette œuvre, il faut consulter la préface de Corneille adressée « au lecteur », où il se demande si c’est à Jean Gerson ou à Thomas A-Kempis que l’Eglise en est redevable : « Quoi qu’il en soit, conclut celui-ci très-sagement, s’il y a quelque contestation sur le nom de l’écrivain, il est hors de dispute que c’était un homme bien éclairé du Saint-Esprit, et que son ouvrage est une bonne école pour ceux qui veulent s’avancer dans la dévotion. » 1.

161. (1886) Recueil des sujets de composition française donnés à la Sorbonne aux examens du baccalauréat ès lettres (première partie), de 1881 à 1885

Il faut donc, en thèse générale, pour que l’épopée soit possible à une certaine époque, que le poète ait foi dans le merveilleux qu’il met en jeu, qu’il ait des événements considérables et légendaires à raconter, enfin et surtout qu’il ait pour lecteurs ou pour auditeurs des contemporains aussi croyants ou crédules que lui. […] L’œuvre de La Fontaine n’est pas moins admirable et supérieure à celle des autres fabulistes par la variété intime qui étonne le lecteur, variété de sujets, variété de style ; elle porte la marque d’un penseur profond, d’un philosophe enjoué ; que de leçons de morale pratique pour la conduite de la vie ! […] 2º La Fontaine n’a pas l’intention de présenter un plaidoyer pro domo sua : il veut seulement appeler l’attention du grand critique, et du public en même temps, sur un genre qui n’a pas encore droit de cité, bien qu’il ait pour le recommander auprès des lecteurs, des noms comme Ésope, Phèdre, Pilpay. […] Car il ne faut pas que ce beau travail reste manuscrit et privé de lecteurs.

162. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

Pour rendre plus efficaces les leçons que comporte cette méthode, il convenait d’avertir l’attention du lecteur par des commentaires qui provoqueront ses propres réflexions. […] Oui, nous pouvons, en toute sécurité, nous rendre ce témoignage que le fond des idées nous a préoccupé à l’égal de la forme ; nous serons donc récompensé d’un travail souvent pénible, si les jeunes lecteurs de notre recueil comprennent bien cette leçon écrite à toutes ses pages, à savoir que le goût et la conscience se confondent, et que les pensées dignes de vivre procèdent toujours d’un caractère élevé, d’une volonté vaillante, d’un cœur honnête, d’un esprit droit et d’une âme saine. […] Autrement, ce n’est plus qu’un effet ambitieux, qui fait plus admirer le poëte qu’il ne touche le lecteur.

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