Il ne faut point trop détester le genre humain, quoique détestable ; mais si l’on pouvait faire une arche pour quelques personnes comme vous, madame, et noyer encore une fois tout le reste, ce serait une bonne opération. […] … Fragment de conversation sur la gloire des lettres Ceux-là dont la renommée coûte si cher au genre humain, que laissent-ils après eux ? […] Nous n’avons pas cité ses pages satiriques : son chef-d’œuvre en ce genre est le Pamphlet des pamphlets ; voici comment le jugeait Armand Carrel : « Ce lumineux et mordant génie a rencontré enfin la langue qui convient à ses amères impressions sur les hommes et les choses de son temps, et il va marcher armé de toutes pièces.
Dans son premier volume (quoique chaque volume soit indépendant et forme un tout complet), intitulé le Style, l’auteur expose les principes généraux de l’art d’écrire, principes qui sont communs à tous les genres de compositions littéraires. […] Le traité du Style, comme celui de la Poésie, présente, à mes yeux, de nombreux avantages sur tous les ouvrages de ce genre. […] Appropriant le terme à l’idée, l’expression au sujet, votre diction suit dans toutes leurs nuances et toutes leurs inflexions les différents genres de littérature, et c’est dans un style simple, naturel, concis, élégant, que vous nous parlez de l’élégance, de la concision, du naturel et de la simplicité du style.
Il a essayé tous les genres, et dans chacun d’eux a marqué brillamment sa trace, comme en se jouant. […] Qu’importe au genre humain que quelques frelons pillent le miel de quelques abeilles ? […] Quelques ouvrages dans ce genre seraient d’une utilité sensible. […] Où en serait le genre humain s’il fallait étudier la dynamique et l’astronomie pour connaître l’Être suprême ? […] Il lui donna toutes les formes, tout l’agrément, toute la beauté même dont il est susceptible ; et parce qu’il y fit entrer tous les genres, son siècle abusé crut qu’il avait excellé dans tous.
Comme, dans les genres élevés, les acteurs qui parlent ont des idées et des connaissances supérieures à celles du vulgaire, l’élévation, la force, la grandeur, la finesse, la richesse des pensées doivent y régner : tout y doit être or et pourpre. […] Les nations dont le langage et la prononciation étaient d’un genre musical, fondèrent leur versification principalement sur la quantité des syllabes, c’est-à-dire sur la distinction entre les longues et les brèves. […] Qu’appelle-t-on rimes croisées et à quels genres sont-elles destinées ? […] C’est en stances de ce genre que Jean Baptiste Rousseau a imité le cantique d’Ézéchias : J’ai vu mes tristes journées, etc., que Louis Racine a composé l’ode sur l’Harmonie, et que Lefranc de Pompignan a fait l’ode sur la Mort de Rousseau. […] Dans le genre gracieux et badin, cette forme a quelque chose de plus libre et de plus léger que le dixain. — Il en est de ces stances de nombre impair comme de celles de nombre pair : les vers y peuvent être d’inégales mesures.
Dans tout ce qu’on écrit, il faut observer les convenances, c’est-à-dire, les bienséances qui tiennent aux personnes, à l’âge, au temps, aux lieux, aux genres de composition. […] L’art des convenances consiste à modifier son langage d’après le genre de composition, le sujet, l’état des personnes, leur âge, leur éducation, leur rang, leur caractère, leur nation, etc. […] L’exemple est un genre de raisonnement fréquemment employé ; il consiste à conclure par des rapports de ressemblance ou d’opposition.
Genre épique. […] Le poème épique n’est borné ni par le temps, ni par le lieu, ni par l’espace ; c’est la plus vaste des compositions humaines : il n’est aucun genre où le génie du poète puisse prendre un plus sublime essor. […] Les Anglais ont dans ce genre un ouvrage célèbre : c’est Hudibras, par Butler.
Il se coucha hier les délices du genre humain4 : ce matin on est honteux 5 pour lui ; il faut le cacher. […] Tous les tyrans, tous les magistrats, tous les politiques qui ont de l’ambition, paraissent bienfaisants et généreux ; ils paraissent se donner, et ils veulent prendre les peuples ; ils jettent l’hameçon dans les festins, dans les compagnies, dans les assemblées publiques ; ils ne sont pas sociables pour l’intérêt des hommes, mais pour abuser de tout le genre humain. […] De tels hommes sont les pestes du genre humain. […] Je voudrais obliger tout le genre humain.
Touché par la beauté morale, il défendit les croyances éternelles du genre humain, il eut le cœur religieux, et fut excellent lorsqu’il eut raison avec tout le monde. […] et n’est-ce pas une espèce du miracle que ces maximes constantes de courage, de probité, de justice, ne pouvant jamais être abolies, je ne dis pas par le temps, mais par un usage contraire, il y ait, pour le bonheur du genre humain, beaucoup moins de personnes qui les décrient tout à fait, qu’il n’y en a qui les pratiquent parfaitement ? […] C’est le lieu de citer cette belle page de Lacordaire sur la conscience du genre humain : « Si je trahis ma conscience, si Bacon de Vérulam, chancelier d’Angleterre, manque à l’honneur de sa magistrature, tout un peuple se lèvera pour le juger. […] Que si le peuple, lui-même, façonné par la servitude à la corruption, perd à son tour le sentiment du droit, il pourra bien descendre dans la tombe pour ne plus se relever, mais il n’emportera pas avec lui la conscience du genre humain. […] De là vient encore que je réussis mieux aux ouvrages qui demandent du travail qu’à ceux qui veulent être faits avec une certaine légèreté, comme les lettres, genre dont je n’ai jamais pu prendre le ton et dont l’occupation me met au supplice.
Ce n’était donc pas dans l’origine un genre de littérature, mais un accessoire du discours, un moyen énergique et agréable de rendre plus sensibles certaines vérités. […] Socrate, pour tromper l’ennui de sa prison, entreprit de mettre en vers les fables d’Ésope, et montra le premier qu’on pouvait faire de l’apologue un genre particulier de composition.
Les grands poètes sont remplis d’exemples de ce genre : J’aime mieux un ruisseau qui sur la molle arène, Dans un pré plein de fleurs lentement se promène, Qu’un torrent débordé qui, d’un cours orageux, Roule, plein de gravier, sur un terrain fangeux. […] C’est ce genre de beautés qui caractérise spécialement les grands génies de la Grèce et de Rome, et dont on trouve si fréquemment des exemples dans Horace. […] Maniée avec art, elle s’élève aux plus grandes beautés en ce genre ; et il suffit, pour s’en convaincre, de parcourir les ouvrages de Pope, et surtout sa belle traduction d’Homère, la seule qui puisse, jusqu’ici, donner aux modernes une idée juste du plus grand génie qui ait jamais écrit dans la langue du monde la plus riche et la plus harmonieuse.
Nous les voyons, jusque sous les empereurs, donner, dans leurs Rhétoriques élémentaires, des préceptes et des exemples sur tous les genres, sur l’apologue, la narration, les sentences, les éloges, les lieux communs, etc. […] Mais les choses se sont modifiées dans les âges modernes ; et même en obéissant à l’idée romaine, au principe d’utilité positive et pratique, il est nécessaire de revenir aujourd’hui à cette universalité de préceptes applicables à tous les genres littéraires, dont les Grecs avaient donné l’exemple, et que la plupart des rhéteurs ont en tort d’abandonner pour se borner, à l’exemple des Romains, aux règles de l’éloquence. […] Les autres sont spéciaux ou locaux, ne s’appliquent qu’à certains genres, ou ne sont vrais que chez certains peuples et à certaines conditions préalables : Soyez riche et pompeux dans vos descriptions… Gardez qu’une voyelle, à courir trop hâtée, Ne soit d’une voyelle en son chemin heurtée… etc.
La réputation qu’il chercha dans presque tous les genres, il la trouva enfin, solide et véritable, dans l’alliance de la littérature avec la science, qu’il sut mettre à la portée du vulgaire des lecteurs. […] En vérité, tout cela est trop honteux pour les hommes : il devrait y avoir un arrêt du genre humain qui défendît qu’on parlât jamais d’éclipse, de peur que l’on ne conserve la mémoire des sottises qui ont été faites ou dites sur ce chapitre-là. […] Dans son Histoire de l’Académie des sciences, qui renferme les Eloges des académiciens et passe pour le modèle du genre, Fontenelle s’est dégagé des défauts dont ne sont pas exempts ses autres ouvrages, l’affectation et la subtilité : car il y a eu, comme on l’a fort bien dit, deux hommes en lui, l’un qui, faute de ce goût élevé que le cœur inspire, s’est attiré les justes railleries de Racine, de Boileau et de La Bruyère ; l’autre, et c’est celui qui doit nous occuper, disciple de Descartes, mais sans abdiquer son indépendance, que Vauvenargues a honoré de ses éloges, dont l’esprit s’est montré vaste, lumineux, universel, et qui a peint avec vérité les physionomies de ses savants confrères, en présentant avec intérêt une analyse fidèle de leurs écrits.
. — Mais, comme dans tout genre de littérature on doit chercher non seulement à être utile, mais encore à plaire, à intéresser et à attacher, il faut s’efforcer de donner aux pensées l’espèce de beauté propre aux objets qu’elles représentent, et au genre dans lequel on écrit. […] Le livre de Ruth offre souvent des sentiments de ce genre. […] Voici quelques exemples de ce genre de sublime : Mihi vivere Christus est, et mori lucrum, dit saint Paul. […] La Fontaine et Racine sont des modèles en ce genre ; leur style est riche et n’est point chargé : c’est l’abondance du génie, que le goût ménage et dirige. […] C’est une qualité particulière du style, qui exclut l’abondance et les ornements, et convient au genre simple.
L’exposition varie selon les sujets et le genre de style qu’on adopte : elle peut être simple, animée, dramatique. […] Comme exemple de narration, nous citerons trois morceaux de genres et de styles différents. […] Rien n’est plus propre à exercer à la fois le jugement et le goût de la jeunesse que ce genre de composition : c’est une sévère gymnastique de pensée qui aiguise l’esprit et donne du nerf à l’imagination. S’exercer dans un seul genre, c’est n’avoir qu’une arme à sa disposition. […] Pour donner une idée de ce genre de travail, nous en ferons l’application à la délicieuse élégie d’André Chénier, intitulée la Jeune Captive.
Lui laissant la gravité, la noblesse et la pompe, il fut son rival dans le genre épistolaire, qui était alors un jeu de salon ; il s’y montra coquet, sémillant, joli, précieux, et passa toute sa vie à broder des gentillesses galantes, à voltiger sur des pointes d’aiguille, à enfler des bulles de savon, à distribuer des compliments comme des dragées dans une bonbonnière, en un mot, à charmer par des bagatelles, souvent prétentieuses, les coteries et les ruelles où l’on se disputait comme des faveurs ses moindres billets. […] Cousin a dit avec un peu d’engouement : « Voiture est le créateur d’un genre où il est resté le premier, même après Saint-Evremond, et jusqu’à Voltaire.
Au moins nous sommes-nous attaché à montrer sous toutes ses faces, autant que possible, la richesse de cette prodigieuse nature, et à emprunter des modèles aux genres les plus divers où a excellé Bossuet. […] Il n’y a genre de machine qu’on ne trouve dans le corps humain. […] Plusieurs de ses écrits d’enseignements et de controverse sont égaux dans leur genre à ses Oraisons funèbres. […] En signalant ce passage comme l’un des plus distingués du livre par la clarté et l’analyse, M. de Barante fait observer « qu’aucun métaphysicien n’a raisonné sur cette question d’une manière aussi remarquable ». — Ce qui crée en philosophie, de même qu’en tout autre genre, l’originalité suprême de Bossuet, c’est, dirons-nous avec M.
Oui, si les gens sensés, les seuls dont l’opinion puisse être de quelque poids à mes yeux, ont jugé cet ouvrage avec quelque indulgence ; s’ils l’ont distingué des autres compilations du même genre, c’est que mon plan ne leur a point échappé ; c’est qu’ils ont retrouvé, sans doute, à chaque page, à chaque ligne de ce Cours, l’intention bien prononcée de ramener les jeunes gens à la vertu, en les rappelant à l’étude et a l’admiration du beau et du vrai, et de leur prouver qu’il ne peut y avoir ni génie, ni sensibilité sans vertus, comme il ne peut y avoir rien de solide dans le talent, sans les mœurs et la conduite. Les anciens, nos modèles en vertus, comme ils furent nos maîtres dans tous les arts ; les anciens ne concevaient de véritablement grand en tout genre, que ce qui était éminemment vertueux.
Quelque élégante qu’elle soit, votre description n’appartiendra point au genre sublime, si l’objet que vous décrivez n’est point capable de produire par lui-même des idées grandes et imposantes. […] On ne tarirait pas sur les exemples de ce genre que nous offre la Bible, le plus beau monument de l’antiquité, à ne la considérer même que comme un ouvrage purement littéraire. […] Après les écrivains sacrés, Homère est de tous les poètes celui qui renferme le plus d’exemples du sublime en tout genre ; et c’est une justice que lui a rendue jusqu’ici l’hommage constant de tous les siècles.
Genre épique et genre historique Prière d’Adam à son réveil Voilà donc ton ouvrage, Dieu puissant, dont ce monde est la brillante image, Ce monde merveilleux, mais moins encor que toi ! […] Ce n’est point un cartel d’ennemi à ennemi : c’est une satire, c’est un pasquin, c’est quelque chose de pis ; ou plutôt ce sont les premières pièces d’un procès criminel intenté par le genre humain, que les vices de Tibère avaient offensé. […] Ses annales ne sont pleines que des services de tous genres qu’il a rendus à l’humanité. […] Qu’est-ce que le Seigneur va donner à cet homme Qui, plus grand que César, plus grand même que Rome, Absorbe dans son sort le sort du genre humain ? […] Genre dramatique. — Genre oratoire Récit de Médée Je vivais innocente, adorée, Heureuse !
Nous voyons d’abord incitus et accensus, deux adjectifs qui sont du même genre, au même nombre et au même cas que le sujet, et qui le suivent immédiatement. […] Autant d’orateurs, autant de genres d’éloquence. […] C'est l’usage le plus naturel de ce genre de beauté. […] Le langage lui-même nous vient en aide dans ce genre d’imitation. […] Le poètes les plus célèbres de l’antiquité, Homère chez les Grecs, Virgile chez les Latins, ont poussé ce genre d’harmonie à sa dernière perfection.
Si la matière ne renfermait pas des mots de ce genre, mais qu’il y eût un ou plusieurs dactyles, il faudrait choisir celui qui conviendrait le mieux pour le sens et l’harmonie du vers, et le mettre au cinquième pied, comme : ….. frīgŏrĕ | mēmbră. […] Les substitutions, dans la versification, sont des changements de mots, de genres, de nombres, de cas, de temps, de personnes, de modes, qui facilitent la facture du vers et contribuent aussi à son élégance. […] Les poètes font aussi un fréquent usage de la synecdoche ; ainsi, ils emploient souvent la partie pour le tout, le genre pour l’espèce, le singulier pour le pluriel, et réciproquement, etc. […] Pour trouver plus facilement des synonymes, il faut aussi se rappeler ce que nous avons dit au sujet des figures, que l’on peut mettre quelquefois la cause pour l’effet, le contenant pour le contenu, le signe pour la chose signifiée, le terme abstrait pour le terme concret, le genre pour l’espèce, la partie pour le tout, etc. ; que l’on peut et que l’on doit même, en poésie, employer des expressions métaphoriques, etc. […] Ce genre d’épithètes se rattachant à un ordre d’idées plus élevées et offrant par là même un plus grand intérêt, mérite aussi la préférence.
Les observateurs scrupuleux des limites qui séparent et doivent distinguer les genres divers de compositions littéraires, ont fait à ces harangues des reproches, fondés en apparence, mais qui cessent de l’être cependant, lorsqu’on se reporte au temps et au milieu des peuples où elles furent écrites. […] Le premier événement qui figure avec quelque intérêt dans son histoire, est la chute de ce fameux Crésus, qui soutint ce revers épouvantable avec une fermeté courageuse, que l’on ne semblait pas devoir attendre d’un homme ébloui longtemps de ses richesses, et l’objet et la victime de tous les genres de corruption. […] Peut-être entendra-t-on avec quelque plaisir à la tribune ce même homme aussi brave à la tête des armées, qu’aimable aux soupers d’Aspasie ; aussi grand dans ses revers et dans son exil, qu’il avait été brillant dans le cours de ses succès, et qui semble avoir épuisé à lui seul tous les genres de célébrité. […] « C’est ainsi que tu désires toujours plus que tu ne peux embrasser ; tu passes d’Europe en Asie, tu repasses d’Asie en Europe ; et si tu avais soumis tout le genre humain, tu ferais la guerre aux forêts, aux montagnes, aux fleuves et aux bêtes sauvages.
En un temps où les genres se confondent souvent, il ne sera pas rare non plus de voir l’ironie gauloise se jouer déjà sous la crédulité naïve du conteur : c’est le fabliau qui s’annonce, mais furtivement ; car si l’enthousiasme chrétien n’a plus la candeur de l’enfance, si l’élan des croisades se ralentit, la chevalerie est encore bien vivante, et c’est seulement à la fin du siècle suivant que s’enhardiront les audacieux. […] Alors, et peut-être sous l’influence des désastres qui attristèrent les dernières croisades, l’invention originale se porte de préférence vers un genre nouveau, le fabliau, dans lequel la malice gauloise va prendre sa revanche d’un long silence. — L’épopée ironique de Renart inaugure la satire populaire de la société religieuse et féodale. […] Les petits genres, les pièces de cour deviendront de plus en plus à la mode ; la ballade préparera les voies au sonnet. […] Alain Chartier (1386-1458) et Christine de Pisan (1363-1415) n’en triomphent qu’à grand’peine, et leurs émules finissent par renoncer aux genres nobles pour se vouer exclusivement aux jeux de la difficulté vaincue, à la recherche des effets artificiels, à la gymnastique puérile des tours de force.
« Le principal mérite de l’Esprit des lois , a dit Voltaire, est l’amour des lois qui règne dans cet ouvrage ; et cet amour des lois est fondé sur l’amour du genre humain. » Il mourut épuisé par ses immenses travaux. […] Il appartient à l’élite de ceux qui, sans chimère ni ambition, veulent le bien de la patrie et l’honneur du genre humain. […] Si je savais quelque chose utile à ma patrie et qui fût préjudiciable à l’Europe et au genre humain, je le regarderais comme un crime. […] Le duc d’Argenson jugeait ainsi Montesquieu, son ami : « Montesquieu a bien autant d’esprit que Fontenelle ; mais leurs genres ne se ressemblent pas.
Ces tribuns, ces consuls, qui n’ont à la bouche que les droits du peuple ou les priviléges du sénat, ne sont que les orateurs de Rome ; Démosthène, le défenseur de la justice, est l’orateur du genre humain. […] Et cependant, chose curieuse et qui montre combien sont variables les conditions de l’éloquence, les Grecs et les Latins semblent avoir confondu ces deux genres si différents. […] Comment se fait-il cependant que le genre délibératif ait fleuri à Rome longtemps avant le genre judiciaire ?
Les Réquisitoires de d’Aguesseau sont, en ce genre, des modèles achevés, dont rien n’approche davantage que ceux d’un de ses plus illustres successeurs dans les fonctions d’avocat-général, M. […] Ses partisans se sont érigés en précepteurs du genre humain.
Embrassant donc l’histoire, l’éloquence, la philosophie, la critique, la morale, la poésie, en un mot toutes les formes de la pensée, nos extraits comprennent les genres essentiels qui ont leur raison d’être, et dont la variété peut solliciter ou animer un esprit curieux. […] La même raison nous a conseillé d’adopter l’ordre chronologique pour le classement de nos texes, et de ne point les ranger d’après la distinction des genres.