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52. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Rabelais, 1483-1553 » pp. -

Rabelais 1483-1553 [Notice] Né la même année que Luther, sur les bords de la Loire, en Touraine, près de Chinon, dans la métairie de la Devinière, fils d’un apothicaire suivant les uns, d’un cabaretier suivant les autres, François Rabelais ne devait point oublier le voisinage de la Dive bouteille, et des joyeux buveurs dont les chants l’éveillèrent au berceau. […] Le fils d’un géant De l’enfance de Pantagruel 13 Ie trouue par les anciens historiographes et poetes, que plusieurs sont nez en ce monde en façons bien estranges que seroient trop longues à racompter1 : lisez le vije liure de Pline2, si aués loysir. […] Le sens est : la joie que lui donnait la naissance d’un fils. […] Il est le fils de Gargantua. […] Hercule, fils de Jupiter et d’Alcmène, femme d’Amphitryon, roi de Tyrinthe.

53. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Sévigné, 1626-1696 » pp. 76-88

Réparer les brèches d’une fortune compromise, établir son fils, adorer sa fille, Madame de Grignan, se lamenter sur son éloignement, voir et revoir la chère absente, lui raconter ses tendresses et les nouvelles du jour dans toute leur primeur, les commenter avec une verve étincelante, depuis le procès de Fouquet jusqu’à la disgrâce de M. de Pomponne, depuis la mort de Turenne jusqu’à celle de Vatel, sans oublier la pluie et le beau temps, en un mot laisser causer son esprit et son cœur : voilà toute sa vie. […] Je fus hier au Buron2, j’en revins le soir ; je pensai pleurer en voyant la dégradation de cette terre : il y avait les plus vieux bois du monde ; mon fils, dans son dernier voyage, y a fait donner les derniers coups de cognée. […] Il me pria de vous dire mille amitiés, et la bonne d’Elbeuf, qui perd tout, aussi bien que son fils. […] Terre de son fils, dans le pays nantais. […] Le coup de canon vint donc ; il emporte le bras de Saint-Hilaire qui montrait cette batterie, et tue M. de Turenne ; le fils de Saint-Hilaire se jette à son père, et se met à crier et à pleurer.

54. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

mademoiselle, mon fils, mon cher enfant, répondez-moi, est-il mort ? […] mon cher fils ! […] Adieu, mon cher fils, faites bien mes compliments à vos sœurs. […] Toi-même, ô mon fils ! […] comment le fils de Jupiter ose-t-il faire quelque faute ? 

55. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Notes. Pour l’intelligence des exemples cités dans ce troisième volume. — F — article » p. 412

Foix (Gaston de), duc de Nemours, fils de Jean de Foix, comte d’Etampes, et de Marie d’Orléans, sœur de Louis XII, qui l’aimoit comme son propre fils.

56. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre II. — Choix des Pensées »

Andromaque dit en parlant de son cher fils : Je ne l’ai point encore embrassé d’aujourd’hui, Titus dit en parlant de Bérénice qu’il doit épouser : Depuis cinq ans entiers chaque jour je la vois, Et crois toujours la voir pour la première fois. Lorsqu’Andromaque voit son fils sur le point d’être livré aux Grecs, elle s’écrie : Hélas ! […] Il écrit à son fils qui lui proposait de quitter l’armée de Condé pour pactiser avec la révolution : « Monsieur mon fils, si les coups de bâton pouvaient s’écrire, vous tiriez ma lettre sur votre dos. […] Autre exemple : Pyrrhus dit en parlant d’Andromaque : La misère l’aigrit ; et toujours plus farouche, Cent fois le nom d’Hector est sorti de sa bouche : Vainement à son fils j’assurais mon secours ; C’est Hector, disait-elle, en l’embrassant toujours : Voilà ses yeux, sa bouche, et déjà son audace ; C’est lui-même, c’est toi, cher époux, que j’embrasse.

57. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Notes. Pour l’intelligence des exemples cités dans ce troisième volume. — I — article » p. 414

Icare, fils de Dédale, mécanicien fameux de la ville d’Athènes. […] On dit que ce qui a donné lieu à cette fiction, c’est que Dédale fut l’inventeur des vergues suspendues aux mâts, et des voiles de vaisseaux ; qu’il s’en servit pour sortir avec Icare de l’île de Crète, et que son fils n’ayant pas dirigé les voiles, tomba dans la mer, et s’y noya.

58. (1843) Nouvelle rhétorique, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes (7e éd.)

Il avait à défendre un fils accusé de parricide ; était-ce le moment de s’amuser à un vain jeu d’esprit et de symétriser des antithèses ? […] Pacuvius, tout hors de lui-même, entreprend de détourner son fils d’une si funeste résolution (Tit. […] Mes prières paternelles ont obtenu d’Annibal le pardon de mon fils, mon fils me refuse le pardon d’Annibal !  […] Ainsi, dans le Télémaque, Philoctète dit à Néoptolème : « Ô mon fils ! […] peut-être d’avoir rétabli les affaires du roi son fils ?

59. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Florian 1755-1794 » pp. 473-479

Ces époux, partageant les doux soins du ménage, Cultivaient leur jardin, recueillaient leurs moissons ; Et le soir, dans l’été, soupant sous le feuillage, Dans l’hiver, devant leurs tisons, Ils prêchaient à leurs fils la vertu, la sagesse6, Leur parlaient du bonheur qu’elles donnent toujours : Le père par un conte égayait ses discours, La mère par une caresse7. […] » Le père méditait une réponse sage, Lorsque son fils cadet, transporté de plaisir, Après tant de travail, d’avoir pu parvenir A placer son second étage, S’écrie : « Il est fini !  […] « Mon fils, répond alors le père, Le fondateur, c’est votre frère, Et vous êtes le conquérant8. » L’aveugle et le paralytique Au temps où Florian fit cette fable, la sensibilité était fort en honneur dans notre littérature.

60. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre VI. — Différents genres d’exercices »

Je demande au roi de donner à mon fils une place de conseiller d’État, remettant celle que je remplis. J’ai considéré qu’étant hors d’état de servir Sa Majesté dans ses conseils, à cause de ma surdité, j’étais devenu un serviteur inutile ; et, n’ayant qu’un fils, j’avoue que l’objet de mes vœux serait de lui voir cet établissement. […] Prenez-y garde au moins, cela pourrait bien arriver, car je crois que je saurai aimer au-delà du tombeau. » Lecture. — Racine à son Fils. […] D *** sur la mort de son fils aîné, 1720. […] Prenons pour modèle une lettre de Racine le père à son fils.

61. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) «  Chapitre XXIV. des figures. — figures par rapprochement d’idées opposées  » pp. 339-352

Prétérition : Pendant la nuit de la Saint-Barthélemy on n’entendit que le tumulte et les cris, le sang ruisselait de tous côtés dans Paris ; on trouvait le fils assassiné sur le corps de son père, le frère mort avec la sœur et la fille avec mère Je ne vous peindrai point le tumulte et les cris, Le sang de tous côtés ruisselant dans Paris ; Le fils assassiné sur le corps de son père Le frère avec la sœur, la fille avec sa mère… Voltaire, Henriade. Correction, rétroaction, épanorthose : J’avais un fils que j’aimais plus que ma vie ; on me l’a dérobé, plaignez mon infortune. J’aimais un fils plus que ma vie, Je n’ai que lui ; que dis-je ?

62. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Lacordaire 1802-1861 » pp. 279-285

La Place est touché ; il embrasse le jeune homme, et lui annonce qu’il est le premier de la promotion 5 ; l’École se lève tout entière, et accompagne en triomphe dans la ville le fils du boulanger de Nancy, le général Drouot6. […] Dès ses jeunes années, le fils du patricien, c’est-à-dire de l’homme public, envisage avec passion l’avenir qui l’attend en face de ses concitoyens. […] Il était fils d’un boulanger de Nancy, et le troisième de douze enfants.

63. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre III. Des ornements du style » pp. 119-206

peut-être d’avoir rétabli les affaires du roi son fils ? […] Thyeste, après avoir reconnu le sang de son fils dans la coupe qui lui a été présentée par Atrée, lui parle ainsi : Monstre que les enfers ont vomi sur la terre, Assouvis la fureur dont ton cœur est épris ; Joins un malheureux père à son malheureux fils. […] « Son fils est aussi brave, et plus heureux que lui. » Luce de Lancival. […] Philoctète adresse à Néoptolème cette touchante prière : O mon fils ! […] Puisse adresser des cris que l’on n’écoute pas), Témoins accoutumés de ma plainte inutile, Voyez ce que m’a fait le fils du grand Achille.

64. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Chapitre premier. Première espèce de mots.  » p. 6

Les noms terminés au singulier par s, z, x, n’ajoutent rien au pluriel : le fils, les fils ; le nez, les nez ; la voix, les voix.

65. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre premier. Apologie de Socrate par Platon. »

. — Il ne me reste qu’une grâce à demander à mes accusateurs, c’est de traiter un jour mes fils comme moi, s’ils vous donnent les mêmes sujets de plainte ; c’est de ne les point épargner, si vous les voyez préférer à la vertu les richesses ou quelque chose au monde que ce soit. — C’est un trait de justice que Socrate et ses enfants ont peut-être quelque droit d’attendre de vous. […] Tu es son fils, son esclave Qu’elle arme contre toi des bourreaux, qu’elle te jette dans les fers, qu’elle t’envoie aux combats, ton devoir est d’obéir. […] Socrate, crois en ces lois qui t’ont élevé, qui t’ont nourri ; et ne préfère à la justice ni tes fils, ni ta vie, ni rien au monde. — Ce n’est pas nous qui te condamnons, c’est la perversité des hommes qui te poursuit.

66. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Béranger 1780-1859 » pp. 488-497

Qui nous rendra, dit cet homme héroïque, Aux bords du Rhin, à Jemmape3, à Fleurus, Ces paysans, fils de la république, Sur la frontière à sa voix accourus ! […] » dit-il aussi tout bas3 ; Puis il répète à ses fils qui sommeillent : « Dieu, mes enfants, vous donne un beau trépas !  […]   Son sourire était bien doux,   D’un fils Dieu le rendait père3,     Le rendait père.

67. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre VII. Des différents exercices de composition. »

Et mon fils !  […] Mademoiselle, mon fils, mon cher enfant, répondez-moi, est-il mort ? […] mon cher fils ! […] Racine à son fils. […] Adieu, mon cher fils ; donnez-moi souvent de vos nouvelles.

68. (1872) Cours élémentaire de rhétorique

vous dirai-je soldats, vous qui, les armes à la main, avez assiégé, cerné le fils de votre Empereur ! […] Prince (Commode, son fils), il parut se ranimer un moment pour toi. […] Père, j’ai pu obtenir grâce pour mon fils auprès d’Annibal, et je ne le puis pour Annibal auprès de mon fils ? […] peut-être d’avoir rétabli les affaires du roi, son fils ? […] ma mère, épargnez votre malheureux fils.

69. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Amyot, 1513-1593 » pp. -

Après un séjour de deux années en Italie, où il put étudier les manuscrits antiques, il eut l’honneur d’être choisi par le cardinal de Tournon comme précepteur des fils d’Henri II, et fit paraître en 1559, mais sans y mettre son nom, les Pastorales de Longus, puis les Vies complètes de Plutarque. […] -C.), fils de Nicomaque, suivit les leçons de Platon ; il alla en Mysie, puis à Mitylène. […] -C. dans titre d’Égine, fils d’Ariston, descendait par son père de C drus, et par sa mère de Solon.

70. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Prosateurs

Car Dieu n’est point Dieu de division, mais de paix, et le fils de Dieu n’est point ministre de peché, qui est venu pour rompre et destruire les œuvres du diable. […] Que pleust aux Muses qu’en toutes les especes de poësies que j’ay nommees nous eussions beaucoup de telles imitations, qu’est ceste Eglogue sur la naissance du fils de monseigneur le Dauphin, à mon gré un des meilleurs petits ouvrages que fit onques Marot. […] Ma bonne mere, à qui je doibs tout, et qui avoit une affection si grande de veiller à mes bons deportemens, et ne vouloir pas, ce disoit-elle, voir en son fils un illustre ignorant, me mit ce livre entre les mains, encore que je ne feusse plus un enfant de mamelle. […] Monsieur du Plessis, Ayant sceu la fortune advenue à vostre fils, j’en ay receu par vostre considération le desplaisir que vos fidelles services et l’affection que je vous porte méritent. […] Je la ressens aussi pour vous, comme pour moy, ainsy que doibt faire un bon maistre comme je suis du pere et l’estois du fils, espérant qu’il imiteroit vostre fidélité et dévotion à mon service, comme il s’efforçoit de faire vos actions.

71. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

Je prétends vous traiter comme mon propre fils. […] Comme votre fils ? […] peut-être d’avoir rétabli les affaires du roi son fils ? […] On n’écrit pas à un inconnu comme à un ami intime ; on ne parle pas à un père sur le ton que celui-ci prend à l’égard de son fils. […] (Racine fils.)

72. (1863) Discours choisis ; traduction française par W. Rinn et B. Villefore. Première partie.

Caton, et fils de la sœur de P.  […] Au milieu de ces hommes et de ces femmes paraissait son fils, déjà grand. […] Les larmes d’un père sur le péril d’un fils innocent ne vous touchaient-elles point ? […] Ne me répondez point, Verrès, que c’est un discours de pères qui, dans leurs ressentiments, viennent se plaindre de la perte de leurs fils : c’est un homme illustre et du premier ordre qui parle, et ce n’est point de son fils qu’il parle. […] C’est pour que, de ces yeux dont il a vu la tête sanglante de son fils, il voie votre condamnation.

73. (1854) Éléments de rhétorique française

Ces trois manieres de parler : le fils d’un roi, le fils du roi, un fils du roi, présentent trois sens bien différents ; la langue latine, faute d’articles, n’aurait qu’une seule locution (filius regis) pour rendre ces trois idées. […] peut-être d’avoir rétabli les affaires du roi son fils ? […] Voilà une période à deux membres : Si la loi du Seigneur vous touche, etc. — Parlez, fils des hommes, etc. […] Ainsi, dans Racine, Thésée dit à son fils : Je t’aimais, et je sens que, malgré ton offense, Mes entrailles pour toi se troublent par avance. […] C’est ainsi que le vieil Horace défend son fils, dans la tragédie de Corneille : Lauriers, sacrés rameaux qu’on veut réduire en pondre.

74. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Molière 1622-1672 » pp. 379-400

Voyant sa fin arriver, il se tourna tout troublé vers Christophe : Mon fils, lui dit-il, je me sens tourmenté par une triste pensée. […] Prends-les, mon fils, et n’en donne rien à ton frère. « Le fils tressaillit, et resta quelque temps immobile. […] iii, 1. 1er) : « Ce que fait un père pour son fils, nous le devons faire pour nos amis, ne pas les prendre en dégoût, s’ils ont quelque défaut. […] Le marchand le plus mince Élève ses enfants comme des fils de prince ; Sa fille, qu’en tous lieux il se plaît à vanter, N’entend rien au ménage, et ne sait pas compter ; En revanche elle fait des vers, de la musique, Et l’on trouve un piano… dans l’arrière-boutique.

75. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — A. Chénier. (1762-1794.) » pp. 304-312

Ce fils de la Grèce et de la France, qui à une haute inspiration joignait une raison parfaite, trouva notre poésie comme épuisée par deux siècles de gloire, et entreprit de la régénérer. […] Cymé, puisque tes fils dédaignent Mnémosyne, Puisqu’ils ont fait outrage à la muse divine, Que leur vie et leur mort s’éteignent dans l’oubli ; Que ton nom dans la nuit demeure enseveli ! […] Ajoutez cet amas de fleuves tortueux : L’indomptable Garonne aux vagues insensées, Le Rhône impétueux, fils des Alpes glacées, La Seine au flot royal, la Loire dans son sein Incertaine2, et la Saône, et mille autres enfin Qui nourrissent partout, sur tes nobles rivages, Fleurs, moissons et vergers, et bois, et pâturages, Rampent au pied des murs d’opulentes cités, Sous les arches de pierre à grand bruit emportés3.

76. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fénelon 1651-1715 » pp. 118-132

Toi-même, ô mon fils ! mon cher fils ! […] tu te trompes, mon fils ; il se hâte, le voilà qui arrive : ce qui vient avec tant de rapidité n’est pas loin de toi, et le présent qui s’enfuit est déjà bien loin, puisqu’il s’anéantit dans le moment que nous parlons, et ne peut plus se rapprocher. Ne compte donc jamais, mon fils, sur le présent ; mais soutiens-loi dans le sentier rude et âpre de la vertu, par la vue de l’avenir.

77. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE III. De la disposition des mots qui composent le discours. » pp. 78-143

On rapporte qu’Anaxagore, ayant appris la mort de son fils, dit : Je savais bien que je l’avais mis au monde pour mourir. […] C'est aussi celui qui convient au vénérable Anchise ; car il doit y avoir identité de pensées et de sentiments entre le père et le fils. Ce que le poète exprime si bien par les mots suivants : exspectata parenti, piété déjà si connue du père, et dont le fils donnait alors une preuve si évidente. […] Il était donc naturel qu’il le manifestât à son fils en ces termes qui expriment si vivement les sentiments de son cœur : Datur ora tueri, nate, tua, etc. « Vous venez enfin, ô mon fils !

78. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Henri IV, 1553-1610 » pp. -

Un père d’autrefois 4 Je me plains de vous, de ce que vous ne m’avez pas mandé que vous aviez fouetté mon fils ; car je veulx et vous commande de le fouetter5 toutes les fois qu’il fera l’opiniastre ou quelque chose de mal, saichant bien par moy-mesme qu’il n’y a rien au monde qui lui face plus de profict que cela ; ce que je recognois par experience m’avoir profité ; car, estant de son aage, j’ay esté fort fouetté. […] Les fils de France étaient soumis au même traitement que les écoliers du collège de Montaigu.

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