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131. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre IV. Prédicateurs français. »

Maury, c’est la fécondité inépuisable de ses plans, qui ne se ressemblent jamais ; c’est cette abondance de génie, qui ne laisse rien à imaginer au-delà de chacun de ses discours, quoiqu’il en ait composé plusieurs sur la même matière ; c’est l’enchaînement qui règne entre toutes ses idées ; c’est l’art avec lequel il fonde nos devoirs sur nos intérêts ; c’est enfin la connaissance la plus profonde de la religion, et l’usage admirable qu’il fait de l’Écriture et des pères. […] Ici toute la beauté est souvent dans la force, et la force est dans l’ensemble du discours.

132. (1886) Recueil des sujets de composition française donnés à la Sorbonne aux examens du baccalauréat ès lettres (première partie), de 1881 à 1885

Discours de Villars à ses soldats avant la bataille de Denain (1712). (9 août 1881). […] Le rôle qu’elle s’imposa se trouve merveilleusement défini dans le discours qui fut prononcé à la séance d’ouverture. […] Il est vrai qu’il a composé son Discours en quinze jours. […] Quant à l’idée générale du discours, elle est étroite et exclusive. […] Dépeindre l’assistance, le prédicateur, suivre le développement du discours ; effet produit par les principaux passages.

133. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — La Fontaine 1622-1695 » pp. 339-378

Ce discours un peu fort, Doit commencer à vous déplaire. […] Discours. […] Il faut lire le discours de Galgacus dans la Germanie de Tacite. […] Leur discours est insolent et présomptueux. […] Le discours du vieillard est lent, posé, sentencieux ; il a la dignité de son âge.

134. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre premier. »

Que l’on en juge par ce morceau pris au hasard dans son discours de réception. […] Tout le discours est écrit avec la même pureté, la même élégance : pas une expression ou une tournure qui ait vieilli, pas une dissonance qui choque l’oreille ; et quand on se reporte à l’époque où il fut composé, et qu’on le rapproche de morceaux d’une date beaucoup plus récente, on est également surpris de l’un et des autres.

135. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre I. » pp. 73-74

Le Tasse part de ces trois différences marquées par Aristote, lorsque, dans son deuxième Discours sur l’Art poétique, il s’efforce de montrer, contre l’opinion de quelques critiques ses contemporains, que le roman en vers appartient au même genre de poésie que l’épopée, et que par conséquent il doit se conformer aux mêmes lois, entre autres à la loi de l’unité. […] Les vers d’Empédocle et de Parménide, les Thériaques de Nicandre et les Sentences de Théognis sont des discours qui empruntent seulement à la poésie le ton sublime et le mètre, et, en quelque sorte, son char pour ne pas marcher à pied. » En composant une imitation.]

136. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — La Bruyère, 1646-1696 » pp. 155-177

Par son Discours de réception, il confondit des adversaires jaloux, et leur démontra qu’il était capable d’une éloquence soutenue. […] Avouons-le, on sent la force et l’ascendant de ce rare esprit, soit qu’il prêche de génie et sans préparation, soit qu’il prononce un discours étudié et oratoire, soit qu’il explique ses pensées dans la conversation : toujours maître de l’oreille et du cœur de ceux qui l’écoutent, il ne leur permet pas d’envier ni tant d’élévation, ni tant de facilité, de délicatesse, de politesse ; on est assez heureux de l’entendre, de sentir ce qu’il dit, et comme il le dit ; on doit être content de soi si l’on emporte ses réflexions et si on en profite. […] (Discours prononcé à l’Académie française.) […] Il ne parle pas, il ne sent pas ; il répète des sentiments et des discours, se sert même si naturellement de l’esprit des autres, qu’il y est le premier trompé, et qu’il croit souvent dire son goût ou expliquer sa pensée, lorsqu’il n’est que l’écho de quelqu’un qu’il vient de quitter. […] Tyran de la société et martyr de son ambition, il a une triste circonspection dans sa conduite et dans ses discours, une raillerie innocente, mais froide et contrainte, un ris forcé, des caresses contrefaites, une conversation interrompue et des distractions fréquentes : il a une profusion, le dirai-je ?

137. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre IV. des topiques ou lieux. — lieux applicables a l’ensemble du sujet. » pp. 48-63

Ajoutez que les anciens demandaient aussi à l’orateur de meubler sa mémoire d’un recueil de pensées, de réflexions, de sentences, qu’il pût appliquer à propos aux sujets à traiter, pour les embellir et leur donner de la force ; de se faire, en quelque sorte, une provision d’exordes et de péroraisons ; d’avoir même des discours entiers faits d’avance et préparés pour l’occasion, sauf à laisser en blanc, pour ainsi dire, les noms et les circonstances. […] ne peut-il pas traiter ici de la justice ou de la liberté de la presse, là d’un lever ou d’un coucher de soleil, plus loin d’une émeute populaire, etc. ; élaborer pour un roman ou un discours imaginaire un exorde, une péroraison, un récit, une description, tous les détails enfin que le hasard, sa fantaisie ou un plan suivi d’études générales lui auront suggérés ? […] Voici l’analyse qui suit immédiatement : « Il force une terre à nourrir les productions d’une autre, un arbre à porter les fruits d’un autre ; il mêle et confond les climats, les éléments, les saisons ; il mutile son chien, son cheval, son esclave ; il bouleverse tout, il défigure tout ; il aime la difformité, les monstres ; il ne veut rien tel que l’a fait la nature, pas même l’homme ; il le faut dresser pour lui comme un cheval de manége ; il le faut contourner à sa mode comme un arbre de son jardin. » Massillon, dans son discours sur le petit nombre des élus, veut prouver que bien peu de chrétiens méritent le salut par leur innocence ; il parcourt tous les états, toutes les conditions, toutes les occupations de l’homme. […] Aussi voyons-nous non-seulement que les orateurs sèment leurs discours des sentiments des poëtes, mais que les philosophes même, eux qui méprisent si fort tout ce qui est étranger à leurs études, daignent emprunter quelquefois l’autorité d’un vers cité à propos. » Instit. orat.

138. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Boileau, (1636-1711.) » pp. 212-225

Mais moi, qui dans le fond sais bien ce que j’en crois, Qui compte tous les jours vos défauts par mes doigts, Je ris quand je vous vois, si faible et si stérile, Prendre sur vous le soin de réformer la ville, Dans vos discours chagrins, plus aigre et plus mordant Qu’une femme en furie, ou Gautier3 en plaidant. […] A quoi bon mettre au jour tous ces discours frivoles, Et ces riens enfermés dans de grandes paroles ? […]     A ce triste discours, qu’un long soupir achève, La Mollesse, en pleurant, sur un bras se relève, Ouvre un œil languissant, et, d’une faible voix, Laisse tomber ces mots3 qu’elle interrompt vingt fois : « O Nuit ! […] C’est ici qu’il faut se rappeler ce que dit si justement Rivarol dans son discours sur l’universalité de notre langue : « Tout ce qui n’est pas clair n’est pas français. » 2.

139. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Nisard. Né en 1806. » pp. 585-597

Enfin, quel esprit cultivé ne sera pas d’accord avec moi sur ce qu’il en coûte, dans notre langue, pour lier le discours et n’y employer que les termes propres ? […] J’indique ce que veut la langue française de quiconque prend la plume ; et ces réflexions sur les lois du discours regardent, non ceux qui ont le don du discours, mais les esprits, en grand nombre, qui peuvent se perfectionner par la culture, et tirer du travail des ressources qui les sauvent du ridicule de mal écrire. […] il n’y va pas seulement de notre vanité, notre vie même peut y être engagée ; car celui qui s’est fait écrivain, et qui ne sait ni ne pratique les lois du discours, combien n’est-il pas à la merci des hommes et des choses !

140. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre II. Éloge de Démosthène par Lucien. »

Rien de plus beau que ses derniers discours à l’officier qui le presse de se rendre à la cour de son maître : « Tu me proposes de vivre, de la part de ton maître ! […] Ce n’est pas, comme l’on voit, de l’Éloge de Marc-Aurèle, que date la méthode, si vantée depuis, d’allier les formes dramatiques aux formes oratoires, et de faire d’un discours un petit drame, où tout est en action, en mouvement, et en dialogue.

141. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

Assise à tes côtés, ses discours, sa tendresse, Sa voix, trop heureux père ! […] Comme on le croyait déjà privé de sentiment, on ne pensait pas qu’il pût entendre les discours. […] Pas une phrase oiseuse dans le discours ; pas un mot oiseux dans la phrase. […] Ami, réjouis-toi : tes vœux sont satisfaits, Et nous allons passer des discours aux effets. […] Est-ce à vous de prêter l’oreille à leurs discours ?

142. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Molière 1622-1672 » pp. 379-400

Il me faudrait pour l’ambassade Quelque discours prémédité. […] C’est un parleur étrange, et qui trouve toujours L’art de ne vous rien dire avec de grands discours ; Dans les propos qu’il tient on ne voit jamais goutte, Et ce n’est que du bruit que tout ce qu’on écoute. […] Hier3, j’étais chez des gens de vertu singulière, Où sur vous du discours on tourna la matière ; Et là, votre conduite, avec ses grands éclats, Madame, eut le malheur qu’on ne la loua pas4. […] Là, votre pruderie et vos éclats de zèle Ne furent pas cités comme un fort bon modèle ; Cette affectation d’un grave extérieur, Vos discours éternels de sagesse et d’honneur, Vos mines4 et vos cris aux ombres d’indécence Que d’un mot ambigu peut avoir l’innocence, Cette hauteur d’estime où vous êtes de vous, Et ces yeux de pitié que vous jetez sur tous, Vos fréquentes leçons et vos aigres censures5 Sur des choses qui sont innocentes et pures, Tout cela, si je puis vous parler franchement, Madame, fut blâmé d’un commun sentiment. […] Sosie, esclave d’Amphitryon, qui l’a chargé de la part du butin destiné à sa femme Alcmène, s’essaye au discours dans lequel il doit raconter le combat de son maître.

143. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Notions préliminaires » pp. 2-15

Sobre et retenu au milieu de l’abondance et des richesses, il dispense avec mesure et avec sagesse les beautés et les grâces du discours. […] C’est là qu’on apprend à parler et à écrire d’une manière intéressante ; c’est là que l’on puise de quoi orner et embellir le discours par l’imitation des pensées et des expressions des grands écrivains. […] La prose est le discours qui n’est assujéti à aucune forme régulière, mais qui est seulement soumis aux règles de la grammaire et à ce qu’il y a de plus général dans les préceptes littéraires ; en un mot, c’est le langage libre et usuel.

144. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre II. De l’emploi des figures dans les écrivains sacrés. »

Le but de toute espèce de comparaison est de faire ressortir les objets les uns par les autres ; de donner plus de développement à la pensée, en la rendant sensible sous tous les rapports, ou de répandre seulement plus d’agrément et de variété dans le discours. […] Les écrivains de la Bible ne se contentent pas de prêter des sentiments ou des discours sublimes aux êtres moraux qu’ils ont personnifiés ; ils donnent la vie et le mouvement aux êtres même inanimés : tout s’anime, respire, s’enflamme à leur voix. […] Ils répètent ensuite les discours que lui dictait son orgueil : … Tu disais : « Au-dessus des nuages, » Je veux, le sceptre en main, pareil à Dieu m’asseoir. […] « Puisse ma parole féconder vos cœurs comme une pluie bienfaisante, mon discours les pénétrer, comme la douce rosée qui humecte et rafraîchit le tendre gazon ».

145. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre VI. »

L’apologue paraît avoir pris naissance dans l’imagination vive et métaphorique des Orientaux, qui croyaient à la métempsycose, et prêtaient aux animaux le sentiment et la raison ; c’est chez eux que nous trouvons les plus anciens apologues, employés dans les discours religieux, moraux et philosophiques. Ce n’était donc pas dans l’origine un genre de littérature, mais un accessoire du discours, un moyen énergique et agréable de rendre plus sensibles certaines vérités.

146. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Staël, 1766-1817 » pp. 399-408

Le discours a eu le plus grand succès1. […] On dit qu’il a été reçu assez froidement par le roi, en lui remettant son discours. […] M. de Saint-Lambert a répondu par un discours assez froid ; il s’est cru obligé de peser exactement chaque terme d’éloge ; et comme on a l’habitude de rabattre toujours une partie de ce qu’on entend, celui qui ne dit que ce qu’il faut ne produit pas l’effet qu’il faut.

147. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Ponsard 1814-1868 » pp. 583-600

Je ne suis ni cafard, ni faiseur de discours, Et vais tout droit au but par des chemins très-courts. […] Autran, dans son discours à l’Académie, parle ainsi de cette scène : « Le théâtre a vu rarement une exposition plus belle et plus grande dans sa simplicité. […] Voyez le discours que lui prête Salluste dans la conjuration de Catilina. […] Pour Robespierre, il nous fait sentir quelque chose de cette crainte que connurent nos pères, et qui s’appelle la Terreur, crainte d’un péril hypocrite et inconnu, où le mépris se mêlait à l’angoisse, et qui fit plus d’une fois envier les morts par les survivants. » (Discours à l’Académie)

148. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre II. De l’exercice du style ou de la composition » pp. 225-318

La description oratoire est celle qui fait partie d’un discours. […] La narration oratoire est l’exposé d’un fait dans la marche du discours. […] Qu’avez-vous à dire sur les discours et les dialogues dans le récit ? […] Cependant, le discours direct et les petits dialogues contribuent à l’ornement du récit lorsque le sujet les comporte et qu’ils sont amenés avec art. […] Ce sont des traités ou des discours qui prennent le ton de dignité qui convient aux matières qu’ils contiennent, et qui en suivent les règles.

149. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Prosateurs

Pourquoi, par exemple, y faire entrer des pages du Discours sur l’Histoire universelle et de la Grandeur des Romains, quand les élèves de troisième les ont entre leurs mains ? […] Cela mesme de luy veoir trier une legiere action, en la vie d’un homme, ou un mot, qui semble ne porter pas cela, c’est un discours. […] Ses Discours chrestiens (1600) et son Traité des trois Vérités (1594) sont d’un orthodoxe, catholique et romain ; son Traité de la Sagesse est d’un sceptique. […] Je ne pensois pas en cest aage me mesler d’un tel metier : si c’est bien ou mal, je m’en remets à ceux qui me feront cest honneur de lire ce livre, qui est proprement le discours de ma vie. […] Quand dans un discours se trouvent des mots répétés, et qu’essayant de les corriger, on les trouve si propres qu’on gâteroit le discours, il les faut laisser ; c’en est la marque.

150. (1811) Cours complet de rhétorique « Notes. »

Au reste, M. de La Harpe paraît avoir réduit cette portion de ses œuvres à sa juste valeur, puisqu’il n’a conservé, dans l’édition actuelle, que quatre de ces discours en vers. Nous lui savons quelque gré de n’avoir point enveloppé dans la proscription le discours sur les Grecs anciens et modernes. […] Mais elle manque, ainsi que sa poésie, de nerf et de chaleur ; elle est froide, parce qu’il entrait dans la manière de l’auteur d’aimer à disserter, et de disserter longuement ; elle est sèche, parce que le ton et le style didactiques étaient naturels à M. de La Harpe ; de là ces lieux communs que l’on rencontre si fréquemment dans ses discours académiques, et qui n’appartiennent pas plus au style qu’au genre oratoire. […] Ce n était pas un préjugé favorable pour le poème épique ; et malheureusement ce poème était surchargé de tout ce qu’une imagination en délire peut concevoir de plus bizarre et de plus monstrueux : mais à côté de ces étranges fictions, se trouvaient des beautés du premier ordre ; des tableaux charmants contrastaient avec les peintures les plus hideuses ; les sentiments les plus vrais, les plus naïvement exprimés, avec des discours insensés et des actions analogues à ces discours.

151. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre VIII. L’éloquence militaire. »

(Henriade, ch. 8) Souvent un mot inspiré par la circonstance agit plus puissamment sur la multitude, que ne le pourrait faire le discours le mieux étudié. […] etc. » Il promet, dans un discours aux Anciens assemblés, de sauver la république et la liberté.

152. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre IV. — Du Style. »

Dans le premier, intitulé l’Académie silencieuse, nous assistons à une séance dont le silence est la qualité première des académiciens, et leurs discours, non des paroles, mais des chiffres. […]     Ce discours ébranla le cœur     De notre imprudent voyageur Mais le désir de voir et l’humeur inquiète L’emportèrent enfin. […] « Une longue uniformité, a dit Montesquieu, rend tout insupportable ; les mêmes membres et les mêmes chutes répandent l’ennui dans un poème. » Suivons aussi à ce sujet le conseil de Boileau : Sans cesse en écrivant, variez vos discours : Un style trop égal et toujours uniforme ; En vain brille à, nos yeux : il faut qu’il nous endorme. […] Le premier des orateurs romains, Cicéron, compare le discours à une être molle, d’une flexibilité merveilleusement propre à prendre toutes sortes de formes, favorable également à la phrase et aux vers, à tous les genres de style, et capable de produire tous les effets possibles. […] » Et dans un discours véhément, il leur adresse les plus violents reproches sur leur avidité, et entre autres ceux-ci : ………… L’Europe, hélas !

153. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — La Fontaine (1621-1695.) » pp. 194-204

Je le dis aux rochers ; on veut d’autres discours : Ne pas louer son siècle est parler à des sourds. […] Parmi ceux qui l’ont apprécié le mieux, on citera encore Fénelon, qui a notamment déploré sa mort dans la langue et avec la délicatesse de Térence, La Bruyère (discours de réception de l’Académie), Vauvenargues (Réflexions critiques sur quelques poëtes), Marmontel (Eléments de littérature, au mot Fable), La Harpe (Cours de littérature), MM. […] « Les discours des principaux personnages, du lion, du renard, et celui de l’âne que nous allons lire, sont d’une vérité telle que Molière lui-même n’eût pu aller plus loin. » 2.

154. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Guizot. Né en 1787. » pp. 469-478

Guizot était alors ministre de l’instruction publique : ce passage est extrait d’un discours prononcé à la distribution des prix du Concours général. — 17 août 1835. — Didier. (Discours académiques, p. 190.) […] Didier, Discours académiques, p. 41. — Réponse à M. de Montalembert.

155. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXII. des figures. — figures par rapprochement d’idées semblables  » pp. 301-322

Aussi la meilleure définition du trope est encore celle de Quintilien : le trope consiste à transporter un mot ou une phrase de son sens propre dans un autre, pour donner plus de valeur au discours. […] Toutes les parties du discours, substantif, adjectif, verbe, participe, adverbe même, peuvent être prises dans un sens métaphorique. […] Il résulte de la définition même de la métaphore qu’elle doit être vraie, c’est-à-dire fondée sur une ressemblance réelle et non point équivoque ou supposée ; lumineuse, en sorte que cette vérité et cette justesse de rapports frappent l’esprit à l’instant, et n’y laissent jamais la moindre ambiguïté ; noble, qu’on ne la tire point d’objets bas, dégoûtants, inconvenants, de façon à déparer le discours qu’elle doit orner ; naturelle, qu’elle ne soit ni péniblement recherchée, ni multipliée sans mesure et sans besoin ; préparée, quand le terme substitué n’a pas une analogie assez sensible avec celui qu’on rejette, qu’il soit amené par d’autres qui ménagent la transition entre l’expression propre et l’expression figurée ; soutenue enfin, c’est-à-dire que, si la métaphore se prolonge, elle soit toujours d’accord avec elle-même et que ses termes ne semblent pas s’exclure mutuellement. […] Mirabeau, menacé par les tribunes de l’Assemblée, s’écrie : « Je n’avais pas besoin de cette leçon pour savoir qu’il n’y a qu’un pas du Capitole à la roche Tarpéienne. » Et dans un de ses admirables discours aux états de Provence : « Ainsi périt le dernier des Gracques de la main des patriciens ; mais atteint d’un coup mortel, il lança de la poussière vers le ciel en attestant les Dieux vengeurs, et de cette poussière naquit Marius, Marius !

156. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

C’était un discours diffus, une rhétorique de régent usé, une capucinade. […] Il parut même qu’il n’entendit plus rien du reste du discours. […] Ces discours les menèrent jusque sur la porte d’un café, où j’entrai avec eux. […] Discours sur le Style. […] Son discours souleva plus de contradictions.

157. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bossuet 1627-1704 » pp. 65-83

C’est que sa vie et ses discours se confondent : l’une ajoute aux autres la force des exemples. […] Son discours, bien loin de couler avec cette douceur agréable, avec cette égalité tempérée que nous admirons dans les orateurs, paraît inégal ou sans suite à ceux qui ne l’ont pas assez pénétré ; et les délicats de la terre, qui ont, disent-ils, les oreilles fines, sont offensés de la dureté de son style irrégulier. […] Le discours de l’Apôtre est simple, mais ses pensées sont toutes divines. […] Et pesez vos discours même dans sa balance : Cognoissez les humeurs qu’il verse dessus nous, Ce qui se fait dessus, ce qui se fait dessous ; Portez une lanterne aux cachots de nature, Sçachez qui donne aux fleurs cette aimable peinture Quelle main sur la terre en broye la couleur, Leurs secrettes vertus, leurs degrés de chaleur ; Voyez germer à l’œil les semences du monde, Allez mettre couver les poissons dedans l’onde, Deschiffrez les secrets de nature et des cieux : Vostre raison vous trompe aussi bien que vos yeux.

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